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De 1916 à 1991, la même misère crasse règne sur l'envers du décor new-yorkais. Au début du siècle, le terrassier Nathan Walker est embauché au creusement des tunnels ferroviaires sous la ville. Il y risque sa vie dans des conditions innommables, gagnant juste de quoi subsister avec sa famille dans un taudis du Lower East Side. Soixante-quinze ans plus tard, le sans-abri Treefrog vit comme un rat dans un recoin de ces mêmes tunnels, sous Riverside Park, en plein Manhattan. Il est l'un de ces exclus formant à New York une cour des miracles confinée à l'abri des regards, sous la surface indifférente de la ville.


Des milliers de kilomètres de galeries forment les entrailles de New York : tunnels de métro, circuits d'adduction d'eau et canalisations d'égout, réseau de vapeur sous pression chauffant la ville, caves et salles autrefois aménagées en habitations pour les ouvriers qui creusaient ce dédale déployé sur dix-huit niveaux. S'y est progressivement réfugié tout un peuple-taupe, communauté invisible de déclassés clochardisés dont certains n'ont pas vu le jour depuis des années, monde inversé dont la ville en surface n'a bien souvent même pas conscience et où règnent obscurité, froid, peur et désespoir...


L'auteur, qui, à vingt-et-un ans, quittait son Irlande natale pour sillonner les Etats-Unis à bicyclette, exerçant mille petits boulots et croisant nombre de marginaux et de laissés-pour-compte, nourrit sa narration d'une expérience humaine qui lui confère authenticité et épaisseur. Transparents héros du quotidien, à réaliser silencieusement des tâches ingrates, souvent physiques, parfois dangereuses, qui, en échange de leur usure, les empêchent tout juste de ne pas sombrer dans une totale précarité ; misérables tombés pour de bon dans le bac à ordures de la société, relégués en des marges dont on détourne le regard : c'est une galerie de personnages méprisés et maltraités que l'écrivain met en lumière dans ce roman, leur redonnant humanité et dignité dans une évocation très largement impressionnante.


Nombreuses sont les scènes choc, à commencer par le spectaculaire accident venu ponctuer, en 1916, l'épique et mortel creusement du tunnel ferroviaire sous l'East River, mais aussi les vertigineuses et insensées acrobaties de ces « hommes-araignées » employés à la construction des gratte-ciel, et enfin, bien sûr, ce dantesque labyrinthe souterrain où, depuis les années soixante-dix, vient se terrer une population croissante de déshérités, réduits à partager l'existence des taupes et des rats. S'y mêlent blancs et noirs ; hommes, femmes, et même des enfants : tous avalés par la bête monstrueuse que paraît la ville de New York, coincés dans ses viscères enchevêtrés et obscurs pour une existence de pur cauchemar.


Jamais l'on ne s'ennuie dans cette vaste fresque couvrant plusieurs générations d'une même famille pour revenir inlassablement buter, en incessants allers-retours temporels, sur le destin souterrain d'un sans-abri à l'identité mystérieuse. Un livre magistral, reflet d'une réalité sociale qui, en ce qui concerne la frange des déshérités de l'Amérique, ne semble guère avoir progressé depuis un siècle. Coup de coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Là, chef d'oeuvre. La puissance du récit impressionne. Colum McCann emmène le lecteur dans les entrailles de New York, dans l'humidité, la crasse et la peur pour y suivre un personnage étrange qui vit comme un rat et, dans une deuxième ligne narrative plus ancienne, dans la rude vie d'un noir embauché pour percer des tunnels de métro sous cette même ville.
Tout cela pourrait décourager le claustrophobe caché en moi. Mais non! Car heureusement, on construit aussi des gratte-ciels là-bas. Et en compagnie d'un des deux protagonistes à 300m, sournoisement, le vertige me prend ...

Pour préparer ce roman, l'auteur s'est introduit auprès de SDF. Ce réalisme si bien rendu contraste avec quelques moments d'évasion et une sorte de grâce qui s'installe peu à peu.
Conquis par ce roman il y a quelques années; depuis, je n'ai pas retrouvé un édifice aussi bien construit chez cet auteur.
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Dans le premier chapitre, 2 pages, en 1991, je rencontre Treefrog au bord de l'Hudson gelé avant qu'il ne regagne son nid dans les profondeurs d'un tunnel du métro. Dans le chapitre deux, en 1916, je fais la connaissance de Walker et de ses compagnons qui tous creusent le tunnel sous l'East River qui reliera Brooklyn à Manhattan. Et les chapitres se suivent, en alternance je partage la vie de Treefrog, SDF, et celle de Walker et de sa famille. La vie des ouvriers qui creusent où, sous les tunnels, la couleur de la peau n'a pas d'importance, ils sont tous frères dans leur pénible travail mais, une fois remonté en surface, Walker doit subir les inégalités et les quolibets, Walker est noir, un nègre comme disent les blancs. Toute la vie de Walker m'est racontée : jeune ouvrier il creuse le tunnel, il se marie, a des enfants, devient grand-père, meurt. Entretemps, je suis aussi la vie de Treefrog, sa vie de SDF dans le tunnel sous le métro ... Au deux tiers du roman, je découvre pourquoi Colum McCann me raconte ces deux vies en parallèle, enfin je comprends ! Je tiens à préciser que cette ignorance n'a en rien affecté ma lecture, tout simplement je découvre qu'il n'y a pas de hasard.
Colum McCann rejoint ma liste des grands écrivains, il a écrit ce roman sur des événements historiques et s'est sacrément documenté sur les vies des ouvriers et des SDF. À lire !
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J'avais déjà apprécié « Danseur », du même auteur. J'ai été complètement séduite par « Les saisons de la nuit ».
New York, deux histoires en parallèle.
En 1916, des terrassiers creusent un tunnel sous le fleuve, pour les chemins de fer. On suit quatre d'entre eux, et en particulier Nathan Walker, un jeune noir.
Les conditions sont très dures
En 1991, sous le même tunnel, une communauté de sans-abris vit là. En particulier Treefrog.
Les conditions sont très dures.
On retrouve Nathan Walker, tout au long de sa vie.
Les histoires parallèles, petit à petit, se mêlent dans de mêmes chapitres, puis se rejoignent.
Quelle belle écriture, quelle maîtrise, c'est magistralement construit et ces hommes sont si attachants !
C'est un véritable roman, d'un véritable conteur. de la grande et belle littérature.
Une magnifique histoire qui s'installe dans la tête et dans le coeur.
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Un roman qui nous fait plonger dans les tunnels du métro New- Yorkais.
Deux histoires en parallèle, l'une plus ancienne que l'autre.
Leur lien est ce tunnel.

On suit la vie d'un ouvrier noir; Walker. Vie de labeur, où les bonheurs et les malheurs se succèdent, comme les méandres d'un tunnel. Une vie pleine d'émotions, de souvenirs, de simplicité. Un grand gaillard robuste qui aime la vie et qui chante le blues : "Seigneur, j'suis tellement au fond du trou, quand je lève les yeux, je vois que le fond."

Puis c'est l'histoire d'un personnage nommé Treefrog qui s'entrecroise avec celle de Walker. Son lieu de vie est le tunnel, les ténèbres où se rencontrent des hommes et des femmes qui vivent comme des rats parmi les déchets. le tunnel est leur abri, ils vivent en retrait, sous le monde, comme s'ils étaient déjà morts, remontant rarement à la surface.
Quand Treefrog était heureux , il chantait aussi une chanson :
" Seigneur, maintenant que j'suis en haut du ciel, quand je baisse les yeux, il me semble que j'vois que du ciel."

Deux mondes ouvriers se rencontrent , celui des terrassiers, grattant sous terre, et celui des bâtisseurs de gratte-ciel, grattant le ciel.
Un roman sombre qui nous parle de racisme, qui nous dit qu'il ne suffit pas toujours d'aimer pour être heureux, que la vie avec ses bonheurs furtifs a aussi quelques fois des rouages qui coincent, que l'on peut vite se retrouver au fond du tunnel.
L'écriture simple et réaliste nous permet de nous immerger facilement dans la vie des deux personnages et de s'y attacher.
Une note d'espoir à la fin? le bout du tunnel?
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Voici un roman très fort et très sombre.

Début et fin de siècle, deux personnages se succèdent, deux récits s'alternent, s'entrecroisent tout au long du livre avant de se rejoindre. On comprend très vite qu'un lien unit les deux personnages principaux pourtant distants de plusieurs décennies.

Ces deux histoires se présentent un peu comme un graphique, comme l'abscisse et l'ordonnée de la grande ville ; le premier personnage perce les tunnels du futur métro New-yorkais, le second construit les gratte-ciel, en équilibre sur des poutrelles, dans le ciel de la même ville. Ces deux vies, jalonnées de petits plaisirs, sont vite écrasées par de grands malheurs.

Même si la lecture des premières pages a été, pour moi, déconcertante, je n'ai pas regretté d'avoir persisté. J'ai eu du mal avec la topographie des lieux décrits, à visualiser l'accès à la tanière du personnage nommé Treefrog, un sdf, solitaire et bourré de TOC, vivant dans les tréfonds du métro. Comment a-t-il échoué là ? Que lui est-il arrivé ? Quel faux pas l'a entraîné dans une dégringolade vers cet enfer ?

On ne l'apprendra que dans la dernière partie du roman.

Je réalise que cette critique est bien confuse. A trop vouloir susciter l'envie de lire ce très bon roman sans en dévoiler l'intrigue, j'espère ne pas provoquer l'effet inverse !
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"Je veux me réveiller
Dans une ville qui ne dort jamais
Et constater que je suis le roi de la colline"
Franck Sinatra New York New York

Le beau mirage que ce New York faiseur de reines et de rois d'un jour !
C'est une tout autre ville que nous fait découvrir Colum Mc Cann dans son roman : Les saisons de la nuit. L'envers du décor en quelque sorte... Nous partons à la rencontre de ceux qui ont bâti N.Y et qui ont construit, au début du XXe siècle, au péril de leur vie, le tunnel ferroviaire sous l'East River reliant Manhattan à Brooklyn. Migrants de toutes nationalités, ils ont creusé dans le froid glacial de l'hiver, dans la chaleur de fournaise des puits souterrains ce tunnel qui sera le début d'un réseau labyrinthique !
Dans une écriture précise et minutieuse, l'auteur nous donne à voir, à sentir l'habileté de ces hommes, leur fierté face au travail de titan qui est le leur, leur courage et leur solidarité dans les moments de joie et de peine...
Car le tragique fait souvent irruption dans leur quotidien : moments forts que l'auteur évoque avec brio dans une écriture qui s'emballe comme dans cette scène haletante où Mc Cann évoque un terrible accident survenant en plein creusement du tunnel !
Même courage, même détermination chez les bâtisseurs du ciel, ceux qui vont ériger les premiers gratte-ciel... Même talent de l'auteur, qui là encore, brosse des tableaux saisissants, où la maîtrise technique de ces voltigeurs du ciel le dispute à la formidable ivresse qui s'empare d'eux, lorsqu'ils s'élèvent dans le ciel new-yorkais, à la conquête d'un espace aérien encore vierge !
Tunnels et gratte-ciel de New York... le Ciel et l'Enfer !
Tous ces travailleurs anonymes qui ont bâti cette cité mythique paient un lourd tribu à sa construction : addiction à l'alcool et autres substances psychotropes pour oublier la fatigue, le danger et les douleurs d'un corps prématurément vieilli. Ces conduites à risque sont omniprésentes dans le roman et concernent encore plus les "damnés de la Terre", ceux qui vivent dans l'Enfer, le vrai : l'underground new yorkais, ce monde des tunnels construits par des prédécesseurs qui n'avaient pas atteint le niveau de déchéance humaine qui est le leur...
L'évocation de ce monde invisible au grand jour, de cet univers d'immondices, de bouteilles d'alcool, d'aiguilles et de graffiti iconoclastes et vengeurs est proprement terrifiant et hallucinant. Non moins saisissante est l'évocation de ceux qui y vivent : Treefrog, Papa Love, Elijah, Angie, la seule femme, tous ont touché le fond du désespoir et survivent dans ce cloaque où la violence est présente sous toutes ses formes : viols, bagarres, insultes, automutilation, Mc Cann ne nous épargne rien sans jamais tomber dans le voyeurisme car il y a dans la trajectoire de ces êtres humains une violence du destin qui confine au tragique.
Un destin inéluctable que le leur ? C'est en tout cas ce que j'ai ressenti à travers la trajectoire des deux héros principaux : Nathan Walker, venu de sa lointaine Georgie pour bâtir le tunnel sous l'East River et Treefrog, un bâtisseur du ciel tombé dans ce monde souterrain que sont les tunnels new yorkais.
Qu'ont en commun ces deux hommes ? C'est la question qui se pose tout au long du roman et la structure en deux temporalités - le début du 20ème siècle et la fin - maintient le suspense narratif jusqu'à la fin. Elle nous enferme dans un étau qui peu à peu se resserre et nous laisse pressentir le drame final. le caractère inéluctable de la convergence de ces deux trajectoires de vie, mis très subtilement en lumière par la structure narrative ne donne que plus de poids au déterminisme social dont Mc Cann dénonce le côté implacable et destructeur tout au long du roman. Qu'il s'agisse du racisme largement évoqué et des violences policières présentes dans tout le récit, Nathan Walker et Treefrog ont été confrontés plusieurs fois à des événements liés à ces deux thématiques, d'où le caractère tragique de leur vie en dépit des moments de bonheur qu'ils ont connu...
Les saisons de la nuit : un roman fort, puissant avec des héros dont la violence du destin nous renvoie souvent à l'actualité qui est la nôtre, non moins violente sous d'autres formes...
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Magnifique saga. Aux côtés du black Nathan Walker et de sa famille on construira le tunnel sous l'East River, on souffrira de son mariage mixte soumis à un racisme exacerbé, on côtoiera les funambules qui érigent les tours de Manhattan, on vivra Brooklyn, Harlem, la drogue, l'alcool, la déchéance de ceux qui se terrent par des froids extrêmes dans les tunnels du métro, l'harmonica de Treefrog, les fresques de Papa Love.

J'aime le style racé, une histoire simple, attachante.


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Il est curieux que « Les saisons de la nuit » soit le titre français choisi pour traduire « This side of brightness », comme si nuit et luminosité étaient équivalentes. Et si le roman peut être trouvé sous diverses couvertures, elles ont en commun d'être en noir et blanc. Colum McCann écrit un livre de contrastes où s'opposent et se complètent le haut et le bas, le froid et la chaleur, les Blancs et les Noirs, le présent et le passé, la main gauche et la main droite.
Pendant les 75 ans racontés dans cette histoire, New-York grandit, gagnant un métro souterrain et des gratte-ciel, tandis que ceux qui la construisent sont exploités, tués ou ignorés.
Mais ce livre est moins un roman social qu'une tragédie où des hommes oubliés de Dieu font le mal, ou plutôt font mal, par amour.
Tandis que Vannucci s'agrippe à son copain en croyant le sauver, Walker se débat pour vivre: cette scène intense qui raconte comment des ouvriers du métro piégés par un trou où l'air s'engouffre vont miraculeusement survivre donne le ton du roman: ce ne sont pas seulement les conditions de travail qui sèment la mort mais aussi la maladresse des hommes jamais plus dangereux que quand ils aiment.
C'est par amour pour sa mère que Clarence basculera et par amour de son grand-père que Nathan le conduira à la mort.
Est-ce l'humaine condition qui rend l'homme si propre à faire son malheur ou faut-il incriminer le racisme, tache originelle d'une Amérique qui condamne une femme à renier son enfant parce qu'elle et lui n'ont pas la même couleur de peau?
Malheureusement, McCann ne va pas jusqu'au bout du grand roman humaniste qu'il laisse entrevoir et il boulonne son grand oeuvre avec application.
Non que j'aime les romans mal construits. Mais j'apprécie que la construction ne soit pas aussi flagrante.
Thèse: le blanc, le froid, les tunnels, Nathan, le père, le passé . Antithèse : le noir, la chaleur, les gratte-ciel, Clarence, le fils, le présent. Synthèse : Clarence-Nathan, l'échafaudage dans le tunnel, le métis, le passé et le présent qui se rejoignent, le fils en deuil de son grand-père prêt à retrouver sa fille, le héros en quête d'équilibre. Et puis les grues omniprésentes, qu'elles soient de plumes ou de métal.
P. 19: « j'ai pas vu un coucher de soleil depuis qu'chuis descendu là » chantent les ouvriers du métro. le chant est repris p. 313, à quelques lignes de la fin. le roman commence par une résurrection où les hommes, portés par un geyser, jaillissent des profondeurs de la terre vers le ciel. Il se clôt sur ce même mot de « résurrection », quand le SDF quitte sa tanière pour retrouver l'air libre, débarrassé de sa barbe hirsute, Et plus ou moins de ses tocs, redevenu un homme, un vrai.
Cet abus de symétrie met l'histoire à distance, transforme l'empathie en géométrie et la sincérité en calcul.
Et puis, c'était bien la peine d'écrire une belle histoire tragique et troublante si c'est pour la clore sur une morale aussi niaise: du genre allez hop prends-toi en main si on veut on peut demain est un autre jour.
Vous m'en direz tant.
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New-York, 1916, des terrassiers de tous horizons creusent les galeries du métro.
New-York, 1990', un groupe de sans domiciles fixes trouvent abri dans les galeries du même métro. Entre ces deux périodes vont se décliner une multitude de destinées individuelles, celle de Nathan Walker, de Treefog, d'Angela ou d'Alma qui finissent par établir une fresque sociale, de celles et ceux qui ont fabriqué cette ville avec ses réseaux souterrains et ses gratte-ciels. Avec cette galerie de personnages, Colum McCann nous plonge dans l'histoire de l'Amérique contemporaine. Pas l'image mythique sur papier glacé, mais plutôt sa face noire. Celle où la ségrégation, qu'elle soit raciale ou sociale, règne en maître. Celle où la violence, l'alcool et la drogue sont des réalités de la vie de tous les jours. Que tous ces compagnons d'infortune soient liés par des relations de solidarités ouvrières ou des intérêts personnels biens compris, il n'échappe à personne que la tragédie est au bout du chemin.
Roman dur, âpre, polyphonique, construit sur une alternance passé/présent qui finira par se rejoindre subtilement vers la fin, les « saisons de la nuit » valent aussi par son écriture finement ciselée et l'usage original du rythme et du style. La plume de Mc Cann sait être ample, lyrique dans les scènes de la vie et du travail quotidiennes pour devenir, en un clin d'oeil, chirurgicale et concise dans les événements qui font basculer la vie des personnages vers le drame. Effet saisissant garanti. En dépit d'une tonalité très sombre du roman, le point de vue empathique de McCann sur ses personnages nous les rend attachants. Par ailleurs, l'auteur réussit également à transcender son propos pour le rendre universel.
A lire et à relire, car ce morceau d'humanité est toujours et encore d'actualité.
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