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Dans le sud des États-Unis, à la frontière avec le Mexique, deux garçons sillonnent la sierra, les montagnes, le désert. Ces étendues arides, désolées, rien de tel pour que le lecteur se sente dépaysé, aux confins du monde connu. le plus vieux des deux, Billy Parnam, s'embarque dans une quête mi-réaliste, mi-spirituelle. Il réussit à capturer une louve qui rôdait dans les parages et effrayait les troupeaux. Toutefois, au lieu de l'achever, il décide de s'en occuper et de la ramener au Mexique. le voyage est plus ou moins long, les indices de temps sont plutôt vagues. Des semaines, des mois ? J'ai trouvé cette partie fascinante. À travers son errance, le garçon rencontre un monde dur, violent, auquel il fait face avec courage et détermination. À ce titre, le grand passage raconte la traversée autant d'un pays à un autre qu'à celui de l'adolescence à l'âge adulte.

J'ai énormément adoré cette aventure mais, après une centaine de pages, j'étais soulagé de voir la mission de Billy se terminer. L'étirer sur plus de 400 pages aurait donné quelque chose de peut-être ennuyeux. Mais que pouvait bien nous réserver Cormac McCarthy pendant le reste de son roman ? Je dirai seulement que, de retour chez lui en Arizona, Billy ne retoruve pas les choses comme il les avait laissées. Il doit retourner de l'autre côté de la frontière. Les deuxième et troisième parties se transforment en drame familial sombre.

Ces parties, elles m'ont un peu moins plu. Seulement un peu. Certains passages me semblaient longs et répétitifs. Mais je ne veux pas m'attarder à ces points négatifs tellement l'atmosphère du roman m'a transporté et laissé une impression très agréable. le jeune Billy, au seuil de l'âge adulte, se débrouille comme il le peut dans un monde étranger. Il y fait des rencontres aussi intéressantes que troublantes, comme celles d'un prêtre dans une église abandonnée, d'un vieil aveugle-philosophe, d'un ermite, de gitans sympathiques, tant de personnages qui apparaissent brièvement mais qui laissent une marque.

Au-delà de l'intrigue, ce qui m'a interpelé, c'est l'atmosphère. Aucun détail n'a été épargné pour dépeindre ce monde, ces terres sauvages et abandonnées, ces individus uniques, ces nuits solitaires ou parfois passées en bonne compagnie. « Les gens allaient d'un feu à un autre et leurs voix portaient dans le noir et plus loin encore les notes d'une guitare sur le velours de la nuit d'été. » (p. 227, Éditions de l'Olivier) Littéralement envoutant. Sans oublier qu'on a toujours cette impression que quelque chose va se produire. Cormac McCarthy, avec son style dépouillé et poétique, a le don d'éveiller le mystère et le suspense.

Le grand passage est le deuxième tome de la Trilogie des confins. Il n'est pas la suite logique du premier, les deux livres peuvent se lire indépendemment l'un de l'autre, ils mettent de l'avant des personnages différents, sans liens entre eux. Dans ce cas, qu'est-ce qui les relie ? Leurs thèmes, comme le Mexique, les grands espaces, les animaux (surtout les chevaux), une sorte de quête initiatique. C'est avec grand plaisir que je lirai le troisième tome et d'autres romans de cet auteur de talent.
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Un mélange d'aventures et de réflexions dans le sud des États-Unis et au Mexique, des adolescents qui deviennent des hommes en parcourant à cheval les étendues sauvages.

Ça sent la poussière, le désert et les chevaux.
Ça sent la poudre et le sang, la faim et la soif, parfois même la pluie et le froid.

On y rencontre toutes sortes de gens : des femmes généreuses qui partagent leur nourriture, des bandits dangereux, des vaqueros qui mènent leurs troupeaux, un prêtre qui se meurt dans une église, un révolutionnaire aveugle, des saltimbanques en tournée…

Et l'étendue des grands espaces laisse place à la réflexion. Ça discute du sens de la vie et de la mort, du bien et du mal, de chiens et de loups.

Un grand roman, mais pas facile comme il n'est pas aisé de parcourir inlassablement la plaine et la montagne. Peu de ponctuation pour donner le rythme, peu de chapitres pour faire étape, une chevauchée littéraire exigeante…
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Bien avant "La route" qui l'a fait connaitre à un plus large public, le grand Cormac McCarthy, avait déjà sévit. Et de quelle manière. Ce long roman genre road-movie est un pur bonheur de lecture. Billy, vit avec son frère Boyd et ses parents sur un ranch près de la frontière américano-mexicaine. Un jour, il découvre une louve qui attend des petits, après l'avoir maitrisée, il décide de la ramener sur ces terres mexicaines. L'aventure va l'emmener bien au déla de ce qu'il imaginait.
Deuxième livre de la trilogie des Confins, McCarthy dans un style riche, puissant, sec, pose de nombreuses questions sur la nature humaine, dans des décors sauvages magnifiques. Elégamment et abondamment dialogué (d'ailleurs tous les dialogues en espagnol sont retranscrits sans traduction, mais facile de compréhension) , l'on suit les péripéties de Billy avec un grand plaisir. Un souffle épique flotte constamment sur le roman , Mc Carthy ramifie de nombreuses histoires à la trame originelle qui donne une force et une ampleur incroyable au récit.
Mc Carhy est considéré comme un auteur majeur, on sait pourquoi. Vamos amigo.
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Errance, rencontres humaines, animales, drames de famille : le deuxième tome de la trilogie des confins de Cormac Mc Carthy nous plonge derechef aux tréfonds de l'univers et des obsessions de l'auteur. Après avoir vibré aux tribulations de John Grady Cole dans le premier opus de cette trilogie des confins (« de si jolis chevaux »), nous voilà à présent sur les traces de Billy et de son frère Boyd. Dans ce roman, à l'écriture complexe et parfois absconse, il sera question de plusieurs allers-retours de notre héros entre le sud des Etats-Unis et le nord du Mexique. Pour ramener une louve prise au piège sur les terres du paternel, puis pour des motifs apparemment plus graves, des histoires de vengeances familiales, de séparation, de vols de chevaux. Aucune clé n'est donnée dans ce livre, on ne saura jamais pourquoi tel ou tel évènement tragique survient. le récit se décline sous forme d'une chronique quotidienne. A chaque fois, Billy, qui ne se sent nulle part à sa place, de part et d'autre de la frontière, ne trouvera la paix que dans la solitude de l'errance, dans le contact avec les animaux, dans la rencontre intense mais toujours épisodique d'êtres humains au caractère trempé et à la vie fracassée.
La lecture est difficile, ça gratte… le style rêche de McCarthy n'invite pas toujours à tourner les pages, mais on s'accroche… On s'accroche parce que cela en vaut diablement la peine. Billy apprendra, mais à quel prix, que même si la plupart des humains ne valent pas grand-chose, et que finalement les animaux gardent cette innocence et souffrent de l'existence de l'homme, certains de ces humains méritent d'être rencontrés. Qu'ils soient gangsters, bandits de grands chemins, ermites à moitié fous, aveugles errants,… Tous ont une histoire à partager, et leur rencontre avec Billy sera pour eux l'occasion de transmettre leur parcours. Un seul regret, ne connaissant pas un mot – ou presque – d'espagnol, les longs passages non traduits (des dialogues surtout) m'ont au départ bien plu, puis à la longue un peu fatigué, avec le sentiment diffus de passer à côté de quelque chose. A bientôt pour le troisième volet de cette trilogie, qui verra la rencontre de John Crady Cole et de Billy dans cette région des Etats-Unis vivant encore au dix-neuvième siècle, le reste du monde rentrant de plein pied dans l'ère moderne des guerres mondiales.
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Le grand passage, par Cormac MacCarthy. Après "De si jolis chevaux" qui contait déjà l'épopée mexicaine tourmentée de deux jeunes gens, la trilogie des confins se poursuit avec "Le grand passage", livre tout aussi puissant, et qui reprend les thématiques du premier : des adolescents sans avenir et en quête d'ailleurs, les grands espaces, déserts, montagnes, passages accidentés, la confrontation de jeunes américains avec la vie mexicaine, à la fois pauvre, rude et violente, et chaleureuse, humaine. La solitude est aussi un thème récurrent. Quoi qu'il en soit, les règles ne sont pas les mêmes de part et d'autre de la frontière des Etats-Unis avec le Mexique. Là, les hommes, voleurs de chevaux, brigands de grands chemins ou employés de latifundiaires, s'accomplissent dans la violence et la vengeance et ne supportent pas l'atteinte à leur honneur. Nos deux américains, Billy et son jeune frère Boyd, affrontent avec une certaine naïveté, mais aussi de l'audace et du courage, la nature qui peut être très hostile, le dénuement et la faim qui sont leur condition habituelle, et les hommes dont la sauvagerie s'exprime à tout bout de champ. Ils font aussi des rencontres de haute spiritualité où s'expriment des conceptions parfois alambiquées de la vie, de la mort ou de la religion. Ces sages sont un connaisseur en loups, un vieil ermite, un gitan, un révolutionnaire, etc.
La barbarie humaine, omniprésente, prend une forme particulièrement tragique quand, au cours d'une fête de village, les hommes s'en prennent à une louve gravide que Billy avait capturée et qu'il voulait ramener et relâcher dans son Mexique natal ; sur une scène, devant une foule déchaînée, ils lâchent leurs chiens sur la louve enchaînée, chacun à leur tour. le premier voyage de Billy s'achève ainsi sur un revers, qui sera doublé, à son retour chez lui par un drame qui a décimé sa famille.
Il lui reste à repartir avec son jeune frère sur les terres mexicaines, à la recherche des chevaux volés à ses parents. Il reviendra sans son frère et sans les chevaux, après avoir vécu des chocs de toutes sortes, de la violence, des rencontres pleines d'humanité, encore de la violence … Il y retournera une troisième fois à la recherche de son frère, qui avait "fugué" avec une petite mexicaine.
Ce livre sombre, désespéré, est beau, ensorcelant et rayonnant à la fois. Envoûtant, extrême, il prend aux tripes. L'écriture de Cormac McCarthy est tout à fait singulière, tout est décrit avec minutie et comme si tout avait la même importance, les paysages comme les gestes quotidiens, les rixes comme les actes dans leur technicité la plus pointue, les envolées, les argumentations théoriques comme les dialogues les plus banals… McCarthy ne sonde pas les âmes, ne s'embarrasse pas de psychologie, c'est son style, ses descriptions qui dessinent ses personnages. Les reliefs de leurs personnalités comptent peu, car ce qui accroche, c'est une histoire, une trajectoire, une destinée qui se fondent dans une quête infinie, une recherche mystique, et la révélation d'une angoisse diffuse qui atteint le lecteur de plein fouet.
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J'ai eu beaucoup plus de mal à rentrer dans l'histoire de Billy et de son frère Boyd que dans le premier volet de la trilogie des confins.
La première partie narrant l'aventure de Billy et de la louve lorsqu'il décide après l'avoir piegée de la ramener dans son pays d'origine, le Mexique , est poignante dans sa tentative d'offrir la liberté et la vie à cet animal sauvage , et marque le début de son passage de l'enfance à l'âge adulte.
Malheureusement je n'ai pas trouvé la même puissance lyrique aux autres voyages, pourtant avec chacun un but précis, déterminé et louable , mais cela ressemble plutôt à une longue errance qu'à un voyage initiatique.
Les rencontres avec des hommes violents sans foi ni loi laissant un gout amer sont plus fréquentes qu'avec les personnages hors du commun , comme le vieil ermite et les gitans et nos jeunes héros n'auront pas l'occasion de croiser le bonheur , sentiment banni du récit.
C'est sombre mais il m'a manqué la beauté lugubre de la Route.
Les nombreux dialogues en espagnol , même si ce sont des mots simples m'ont géné dans la fluidité de la lecture.
Je ne suis pas déçue car le souffle épique de Mc Cornac est présent mais j'ai hate de découvrir les personnages du troisième volet.
Lien : http://lejournaldelouloune.o..
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C'est long, s'est tres tres long.....trop long pour moi.... A l'image des beaux paysages mexicains où l'histoire se passe ....il ne passe pas plus de choses dans le livre que dans ces montagnes mexicaines....il faut attendre la page 176 pour que le chapitre 1 s'achève ....Cela pourrait être compensé par une écriture plaisante et fluide mais...bon, je n'y ai pas non plus trouvé mon compte. Mais je vois que de nombreux lecteurs ont apprécié ce livre, tant mieux !
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Ce deuxième volume de la Trilogie des confins est plus dur à suivre que le premier, j'ai eu du mal à rentrer dedans mais la magie opère ensuite. L'histoire est tout aussi âpre, le style est un peu plus difficile à maîtriser mais le résultat est toujours aussi captivant.

Après avoir traqué et piégé une louve, Billy Parham décide de quitter le ranch familial et de lui faire retrouver ses montages mexicaines au lieu de la tuer. Cette première aventure s'interrompt quand l'animal lui est enlevé et s'achève par une exécution impitoyable.
Il revient finalement aux États-Unis après avoir erré pas mal de temps mais le ranch est vide, ses parents tués. Accompagné de son frère Boyd, il retourne au Mexique, sur la piste des chevaux volés.

La recherche de chevaux volés est déjà un thème développé dans de si jolis chevaux. Ici, la poursuite est plus initiatique, les adolescents se trouvent confrontés à un monde dur, souvent injuste.
Billy et Boyd vont se séparer, Billy revient un nouvelle fois aux États-Unis mais retourne au Mexique à la recherche de son frère.
Ces différents voyages, que l'on pourrait presque qualifier d'errances initiatiques, ont pour point commun la quête d'un but, d'un destin qui est difficile à cerner.

Le roman est truffé de plusieurs histoires qui encombrent le fil du roman et transforme presque ce livre en recueil de nouvelles. A chaque fois, il s'agit de destins brisés, récits qui renforcent le côté désespéré de ce roman qui est pourtant intemporel quoique se déroulant au XXe siècle.

Les longues descriptions avec une répétition de « et » au lieu des virgules ; l'usage de l'espagnol sans traduction dans les dialogues ne facilite pas la lecture ; on perd parfois le fil avec les récits intercalés mais je me suis accroché pour avancer dans ce livre car c'est une pépite encore un peu brute qui dégage un vrai magnétisme.
Lien : http://jimpee.free.fr/index...
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Deuxième tome de la trilogie des confins, le grand passage prend la forme d'une quête initiatique à travers les territoires du Nouveau-Mexique et du Mexique au début des années 1940. Encore est-il que l'objectif du jeune Billy Parham n'est pas clair, que ce soit dans sa tentative de sauvegarde d'une louve blessée, ou dans la recherche de son jeune frère qu'il a laissé blessé deux ans auparavant au Mexique. Pourtant l'un et l'autre se font écho et participent à sa prise de conscience de la dureté du monde dans lequel il vit et, à l'instar de John Grady Cole dans le précédent volume, de son inéluctable transformation. C'est tout simplement lui-même que Billy recherche, en particulier le sens qu'il pourrait donner à sa vie dans un univers qu'il ne maîtrise pas, et qu'il ne comprend d'ailleurs pas plus.

Si la thématique du Grand passage est similaire à celle du premier tome de la trilogie, son traitement est quelque peu différent dans la mesure où Cormac McCARTHY choisit ici de laisser l'action au second plan et de se concentrer sur la psychologie de son personnage principal. le résultat est un roman lent et intimiste, parfois à la limite de l'allégorie. Si cela convient parfaitement au lyrisme de la prose de l'auteur, cela rend aussi son récit plus exigeant que celui du précédent opus. Il n'en demeure pas moins que la lecture du Grand passage n'est que plaisir pour la seule beauté des mots, et pour la capacité de McCARTHY à les transformer en véritables élégies.
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Un adolescent subjugué par une louve prise dans les crocs d'un piège, parti la ramener dans la sierra mexicaine, retourne chez lui pour découvrir que ses parents ont été assassinés et dépouillés de leur chevaux par des indiens. Il part avec son petit frère rescapé du massacre afin de récupéré ses bêtes au Mexique.

A l'exception d'un passage de narration d'un personnage rencontré sur le chemin, nulle autre ponctuation dans ce roman que les points indispensables, aucune conjonction de coordination hormis l'inévitable "et", le roman porte la marque du style dépouillé jusqu'à l'os de Cormac McCarthy, style qui n'empêche une certaine poésie néanmoins. L'ensemble se veut factuel, sans fioriture, cinématographique. Les jeunes personnages semblent étrangers à leur destin et aux événements qui émaillent leur errance, pérégrinations dont les va-et-vient incessants s'apparentent aux cercles concentriques d'un phalène attiré par une ampoule électrique dans lequel il ira se brûler.

Les romans de Cormac McCarthy posent une ambiance, le lecteur est pris dans une atmosphère qui l'absorbera tout entier. Au gré du chemin on y fait des rencontres marquantes, riches de leçons et d'enseignement.
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