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EAN : 9782823621273
304 pages
Editions de l'Olivier (19/01/2024)
3.65/5   71 notes
Résumé :

«Depuis quelque temps la route était déserte, blanche encore et calcinée, mais le ciel à l'ouest déjà rouge de soleil. II marchait doucement dans la poussière, s'arrêtant de temps à autre, courtaud volatile disgracieux vacillant sur une patte, pour examiner le tampon de ruban adhésif qui sortait de la semelle de sa chaussure. » Lorsqu'il écrit ces lignes, en 1965, Cormac McCarthy n'est encor... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Difficile de croire que le Gardien du Verger soit le premier roman de McCarthy.

Le roman est beaucoup trop affûté (sans qu'on ait pris la peine de le polir pour autant), beaucoup trop méticuleux, ardu. On y retrouve toute la genèse de ce pourquoi on aime l'ensemble de son oeuvre ; une écriture sans frontières temporelles, sans limites dans l'espace, une écriture dense, onirique. de plus l'imagerie de McCarthy est souvent lyrique - comme si la nature s'exprimait, transformant cette dernière en personnage à part entière.

Chaque morceau de phrase, chaque passage est cinématographique, tant sur le plan visuel qu'auditif, et McCarthy sait que derrière chaque lecteur.ice, spectateur.ice il y a, tant il régale de ses visions.

Le Gardien du Verger donne des indices sur le ton prophétique de l'Ancien Testament dont les références sont assez explicites pour qu'on puisse les remarquer sans être expert en théologie.

L'histoire se déroule dans le Tennessee rural, entre les deux guerres mondiales, et l'un des principaux personnages est un contrebandier nommé Marion Sylder.

Les personnages se déplacent constamment à travers les montagnes, la petite ville locale, les chemins et routes qui les relient tous. Impossible de ne pas y voir la substance noire du futur décor de la Route, avec des hommes qui embrassent le danger pour survivre et maintenir une indépendance impitoyable.

Je me verrais mal conseiller le Gardien du Verger comme découverte de McCarthy, pour moi il est beaucoup plus que ça (et la difficulté à le lire y est pour beaucoup), il est le début d'un arbre généalogique littéraire ; autant prendre le temps de découvrir la beauté des ramifications et remonter la source plus tard.

Quelque part, c'est une manière de se sentir, récompensé.

Traduit de l'🇺 par Patricia Schaeffer et François Hirsch

@editionsdelolivier @cormac_mccarthy_fan_page #litteratureamericaine #cormacmccarthy #theorchardkeeper #legardienduverger
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Pour ce premier roman Cormac McCarthy alors à peine âgé de plus de trente ans reçut l'année de sa parution, soit trois ans seulement après la mort de Faulkner, le prix qui porte son nom en hommage à l'immensurable portée de son oeuvre et il n'y a pas de prix plus justifié que celui-là car de ma courte vue de piètre lecteur McCarthy est après Faulkner le plus grand romancier nord américain contemporain à ce jour.

Après Faulkner ne veut pas dire qu'il lui vient en second mais bien qu'il lui vient en successeur, non à travers une pesante et révérencieuse filiation et encore moins engoncé dans les devoirs d'un disciple envers son maître, mais résolument dans la trajectoire ouverte par l'auteur du bruit et la fureur d'une langue explorant ses confins.
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Le Gardien du verger, roman américain de Cormac McCarthy, traduit de l'américain par François Hirsh et Patricia Shaeffer, je vais tenter de justifier ma relative déception sinon mon manque d'enthousiasme suite à sa lecture. Ce n'est pas une tentative facile tant cet auteur est connu et reconnu en son pays. En cours de lecture, j'ai eu le sentiment que le style de l'auteur l'emporte sur la finalité du texte, le message, l'histoire. Il s'agit d'une oeuvre poétique, imagée, en prose, davantage que d'un roman. de plus il s'agit plus, à mon sens, d'une série de nouvelles que d'une oeuvre romanesque. En effet, on peut lire chaque partie en ignorant presque ce qui précède sans éprouver un manque. Autant dans son roman « La route », l'auteur nous raconte l'aventure, avec son style riche pour nous happer dans le désert et la solitude, de ce père et de son fils, autant ici il s'agit du destin du plusieurs personnages pour nous parler d'une autre rudesse. La rudesse de son Tennessee natal des années 1930. L'auteur dans les deux oeuvres a un objectif similaire : nous exposer une même désolation, une même rudesse dans des contextes différents. Dans « La route » il s'agit d'une sorte de projection dans un futur hostile, ici il s'agit d'une projection dans un passé hostile sinon éprouvant : les lieux –montagnes gelées et enneigées-, l'époque -des années de crise économique-, les conditions de survie des personnages réduits à la débrouillardise… Revenons au style, je ne pense pas que le sentiment de lourdeur soit le fait d'une mauvaise traduction. Les traducteurs sont tenus par le texte original. Par la qualité de leur travail, ils nous livrent un beau texte en français. Nonobstant la qualité de la traduction, les phrases sont longues, excessivement descriptives, exposant parfois plusieurs idées alors qu'un texte fluide aurait justifié plusieurs phrases. La poésie et un style riche et imagé justifient-ils ces longueurs et cette lourdeur généralisée ? de grands auteurs -pour ne citer que La Fontaine ou Victor Hugo-, nous ont proposé des textes tout aussi imagés sans ces défauts. Je me garderai de faire de la provocation, cependant j'aimerais pouvoir critiquer ce roman sans que ce soit un crime de lèse-majesté à toute l'oeuvre de cet auteur qui semble être une icône de la littérature américaine. Pour synthétiser mon sentiment, il me vient un aphorisme : qui veut faire l'ange fait la bête. Dans notre cas l'auteur a tellement recherché une richesse de style qu'il en dessert son oeuvre. Finalement, je limiterai ma note à 3/5.
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Quand je n'arrive pas à ajouter un livre manuellement, j'en choisis un autre. Mais, soyons clairs, du même auteur.. Vous avez donc deux critiques pour le prix d'une.
Je serai brève. "Le gardien du verger" est le premier roman de Cormac McCarthy, alors qu'il avait une trentaine d'années et qui lui valut un succès immédiat. On y trouve des éléments du southern gothic, sans toutefois les personnages "grotesques" qui ont rendu celèbre Flannery O'Connor.
On y trouve l'influence de Faulkner dans la description de crues (un léger emprunt au magnifique roman de son prédécesseur, "Tandis que j'agonise".
L'eau est l'élément majeur du roman de Cormac McCarthy, la rivière dans laquelle John Wesley, le jeune garçon, manque de se noyer pour récupérer son piège. Tous les personnages sont trempés à un moment ou à un autre.
Suite page suivante :)
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Si on le connait essentiellement pour La route aujourd'hui, Cormac McCarthy a sorti son premier roman en 1965. C'était le gardien du verger...



Le roman va suivre la trajectoire de trois personnages, durant l'entre deux guerres, en pleine prohibition. L'un fait passer du whisky (illégalement donc), l'autre est un vieil homme qui s'occupe de son verge, et le troisiéme un jeune garçon qui parcourt le coin, fils d'un homme tué par le premier (mais cela, il l'ignore).



Au fil du roman, les personnages vont se croiser et il est difficile de définir un vrai fil rouge. En fait, tout va reposer sur les descriptions trés détaillés des lieux et sur l'ambiance que tout cela va dégager. Et le style de l'auteur est déjà bien présent. Il arrive à nous faire entre dans ce monde sans aucun probléme. Par contre, il a un peu plus de mal à raconter son histoire. On se perd parfois un peu entre les personnages, et certains passages sont encore franchement laborieux. On sent que l'auteur est en rodage. Mais on sent aussi un vrai potentiel. Justement parceque son style n'appartient qu'à lui. Alors ce n'est pas la meilleure lecture du monde, mais ça peut-être intéressant à découvrir à l'occasion !
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Il descendit par les congères sur une centaine de mètres, serrant maintenant dans sa main son énorme couteau sans manche, s'éloignant entre les arbustes de sa démarche lourde et voutée, moins un homme qu'une apparition, étrange assassin dans ce décor de Noël.
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A la voir se balancer doucement dans son fauteuil on eût dit une créature vouée à une ingrate et longue entreprise où seul l'espoir pouvait servir. Pas même la patience. Comme si peut-être dans un avenir indistinct le fauteuil allait se mettre à monter pour l'emporter vers la gloire, assise avec ce farouche comme-il-faut dont elle avait le secret, et les pieds sans doute joints sous le barreau, s jupe ramassée autour d'elle. Elle fredonnait quelque chose avec son grêle bourdonnement nasal, lointaine évocation d'abeilles en été. Les braises craquaient, se tassaient avec des bruits de grains dans un tamis. Elle se balançait. Ainsi vint l'hiver cette année-là.
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A la voir se balancer doucement dans son fauteuil on eût dit une créature vouée à une ingrate et longue entreprise où seul l'espoir pouvait servir. Pas même la patience. Comme si peut-être dans un avenir indistinct le fauteuil allait se mettre à monter pour l'emporter vers la gloire, assise avec ce farouche comme-il-faut dont elle avait le secret, et les pieds sans doute joints sous le barreau, s jupe ramassée autour d'elle. Elle fredonnait quelque chose avec son grêle bourdonnement nasal, lointaine évocation d'abeilles en été. Les braises craquaient, se tassaient avec des bruits de grains dans un tamis. Elle se balançait. Ainsi vint l'hiver cette année-là.
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Videos de Cormac McCarthy (17) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Cormac McCarthy
Seize ans après le succès retentissant de "La Route", le grand romancier américain Cormac McCarthy est de retour sur la scène littéraire avec une double parution. Son éditeur français Olivier Cohen et l'écrivain Fabrice Colin sont les invités du Book Club pour évoquer l'ensemble de son oeuvre.
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Il y a des petits feux partout
Il est inondé
Il est recouvert de cendres
Tous les sols sont craquelés

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