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La trilogie des confins tome 2 sur 4

François Hirsch (Traducteur)Patricia Schaeffer (Traducteur)
EAN : 9782020413930
473 pages
Seuil (06/05/2000)
4.14/5   219 notes
Résumé :
Achever cette louve prisonnière du piège qu'il a posé est au-dessus des forces de Billy. Sa décision est prise : il quittera le ranch familial pour la ramener sur sa terre natale. De l'Arizona au Mexique, la route est longue et périlleuse. Il faut franchir la frontière, le grand passage, et pénétrer dans un monde de hors-la-loi, où la révolution gronde... Le moment est venu de faire face à la sauvagerie des hommes.
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Dans le sud des États-Unis, à la frontière avec le Mexique, deux garçons sillonnent la sierra, les montagnes, le désert. Ces étendues arides, désolées, rien de tel pour que le lecteur se sente dépaysé, aux confins du monde connu. le plus vieux des deux, Billy Parnam, s'embarque dans une quête mi-réaliste, mi-spirituelle. Il réussit à capturer une louve qui rôdait dans les parages et effrayait les troupeaux. Toutefois, au lieu de l'achever, il décide de s'en occuper et de la ramener au Mexique. le voyage est plus ou moins long, les indices de temps sont plutôt vagues. Des semaines, des mois ? J'ai trouvé cette partie fascinante. À travers son errance, le garçon rencontre un monde dur, violent, auquel il fait face avec courage et détermination. À ce titre, le grand passage raconte la traversée autant d'un pays à un autre qu'à celui de l'adolescence à l'âge adulte.

J'ai énormément adoré cette aventure mais, après une centaine de pages, j'étais soulagé de voir la mission de Billy se terminer. L'étirer sur plus de 400 pages aurait donné quelque chose de peut-être ennuyeux. Mais que pouvait bien nous réserver Cormac McCarthy pendant le reste de son roman ? Je dirai seulement que, de retour chez lui en Arizona, Billy ne retoruve pas les choses comme il les avait laissées. Il doit retourner de l'autre côté de la frontière. Les deuxième et troisième parties se transforment en drame familial sombre.

Ces parties, elles m'ont un peu moins plu. Seulement un peu. Certains passages me semblaient longs et répétitifs. Mais je ne veux pas m'attarder à ces points négatifs tellement l'atmosphère du roman m'a transporté et laissé une impression très agréable. le jeune Billy, au seuil de l'âge adulte, se débrouille comme il le peut dans un monde étranger. Il y fait des rencontres aussi intéressantes que troublantes, comme celles d'un prêtre dans une église abandonnée, d'un vieil aveugle-philosophe, d'un ermite, de gitans sympathiques, tant de personnages qui apparaissent brièvement mais qui laissent une marque.

Au-delà de l'intrigue, ce qui m'a interpelé, c'est l'atmosphère. Aucun détail n'a été épargné pour dépeindre ce monde, ces terres sauvages et abandonnées, ces individus uniques, ces nuits solitaires ou parfois passées en bonne compagnie. « Les gens allaient d'un feu à un autre et leurs voix portaient dans le noir et plus loin encore les notes d'une guitare sur le velours de la nuit d'été. » (p. 227, Éditions de l'Olivier) Littéralement envoutant. Sans oublier qu'on a toujours cette impression que quelque chose va se produire. Cormac McCarthy, avec son style dépouillé et poétique, a le don d'éveiller le mystère et le suspense.

Le grand passage est le deuxième tome de la Trilogie des confins. Il n'est pas la suite logique du premier, les deux livres peuvent se lire indépendemment l'un de l'autre, ils mettent de l'avant des personnages différents, sans liens entre eux. Dans ce cas, qu'est-ce qui les relie ? Leurs thèmes, comme le Mexique, les grands espaces, les animaux (surtout les chevaux), une sorte de quête initiatique. C'est avec grand plaisir que je lirai le troisième tome et d'autres romans de cet auteur de talent.
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Un mélange d'aventures et de réflexions dans le sud des États-Unis et au Mexique, des adolescents qui deviennent des hommes en parcourant à cheval les étendues sauvages.

Ça sent la poussière, le désert et les chevaux.
Ça sent la poudre et le sang, la faim et la soif, parfois même la pluie et le froid.

On y rencontre toutes sortes de gens : des femmes généreuses qui partagent leur nourriture, des bandits dangereux, des vaqueros qui mènent leurs troupeaux, un prêtre qui se meurt dans une église, un révolutionnaire aveugle, des saltimbanques en tournée…

Et l'étendue des grands espaces laisse place à la réflexion. Ça discute du sens de la vie et de la mort, du bien et du mal, de chiens et de loups.

Un grand roman, mais pas facile comme il n'est pas aisé de parcourir inlassablement la plaine et la montagne. Peu de ponctuation pour donner le rythme, peu de chapitres pour faire étape, une chevauchée littéraire exigeante…
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Bien avant "La route" qui l'a fait connaitre à un plus large public, le grand Cormac McCarthy, avait déjà sévit. Et de quelle manière. Ce long roman genre road-movie est un pur bonheur de lecture. Billy, vit avec son frère Boyd et ses parents sur un ranch près de la frontière américano-mexicaine. Un jour, il découvre une louve qui attend des petits, après l'avoir maitrisée, il décide de la ramener sur ces terres mexicaines. L'aventure va l'emmener bien au déla de ce qu'il imaginait.
Deuxième livre de la trilogie des Confins, McCarthy dans un style riche, puissant, sec, pose de nombreuses questions sur la nature humaine, dans des décors sauvages magnifiques. Elégamment et abondamment dialogué (d'ailleurs tous les dialogues en espagnol sont retranscrits sans traduction, mais facile de compréhension) , l'on suit les péripéties de Billy avec un grand plaisir. Un souffle épique flotte constamment sur le roman , Mc Carthy ramifie de nombreuses histoires à la trame originelle qui donne une force et une ampleur incroyable au récit.
Mc Carhy est considéré comme un auteur majeur, on sait pourquoi. Vamos amigo.
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Errance, rencontres humaines, animales, drames de famille : le deuxième tome de la trilogie des confins de Cormac Mc Carthy nous plonge derechef aux tréfonds de l'univers et des obsessions de l'auteur. Après avoir vibré aux tribulations de John Grady Cole dans le premier opus de cette trilogie des confins (« de si jolis chevaux »), nous voilà à présent sur les traces de Billy et de son frère Boyd. Dans ce roman, à l'écriture complexe et parfois absconse, il sera question de plusieurs allers-retours de notre héros entre le sud des Etats-Unis et le nord du Mexique. Pour ramener une louve prise au piège sur les terres du paternel, puis pour des motifs apparemment plus graves, des histoires de vengeances familiales, de séparation, de vols de chevaux. Aucune clé n'est donnée dans ce livre, on ne saura jamais pourquoi tel ou tel évènement tragique survient. le récit se décline sous forme d'une chronique quotidienne. A chaque fois, Billy, qui ne se sent nulle part à sa place, de part et d'autre de la frontière, ne trouvera la paix que dans la solitude de l'errance, dans le contact avec les animaux, dans la rencontre intense mais toujours épisodique d'êtres humains au caractère trempé et à la vie fracassée.
La lecture est difficile, ça gratte… le style rêche de McCarthy n'invite pas toujours à tourner les pages, mais on s'accroche… On s'accroche parce que cela en vaut diablement la peine. Billy apprendra, mais à quel prix, que même si la plupart des humains ne valent pas grand-chose, et que finalement les animaux gardent cette innocence et souffrent de l'existence de l'homme, certains de ces humains méritent d'être rencontrés. Qu'ils soient gangsters, bandits de grands chemins, ermites à moitié fous, aveugles errants,… Tous ont une histoire à partager, et leur rencontre avec Billy sera pour eux l'occasion de transmettre leur parcours. Un seul regret, ne connaissant pas un mot – ou presque – d'espagnol, les longs passages non traduits (des dialogues surtout) m'ont au départ bien plu, puis à la longue un peu fatigué, avec le sentiment diffus de passer à côté de quelque chose. A bientôt pour le troisième volet de cette trilogie, qui verra la rencontre de John Crady Cole et de Billy dans cette région des Etats-Unis vivant encore au dix-neuvième siècle, le reste du monde rentrant de plein pied dans l'ère moderne des guerres mondiales.
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Le grand passage, par Cormac MacCarthy. Après "De si jolis chevaux" qui contait déjà l'épopée mexicaine tourmentée de deux jeunes gens, la trilogie des confins se poursuit avec "Le grand passage", livre tout aussi puissant, et qui reprend les thématiques du premier : des adolescents sans avenir et en quête d'ailleurs, les grands espaces, déserts, montagnes, passages accidentés, la confrontation de jeunes américains avec la vie mexicaine, à la fois pauvre, rude et violente, et chaleureuse, humaine. La solitude est aussi un thème récurrent. Quoi qu'il en soit, les règles ne sont pas les mêmes de part et d'autre de la frontière des Etats-Unis avec le Mexique. Là, les hommes, voleurs de chevaux, brigands de grands chemins ou employés de latifundiaires, s'accomplissent dans la violence et la vengeance et ne supportent pas l'atteinte à leur honneur. Nos deux américains, Billy et son jeune frère Boyd, affrontent avec une certaine naïveté, mais aussi de l'audace et du courage, la nature qui peut être très hostile, le dénuement et la faim qui sont leur condition habituelle, et les hommes dont la sauvagerie s'exprime à tout bout de champ. Ils font aussi des rencontres de haute spiritualité où s'expriment des conceptions parfois alambiquées de la vie, de la mort ou de la religion. Ces sages sont un connaisseur en loups, un vieil ermite, un gitan, un révolutionnaire, etc.
La barbarie humaine, omniprésente, prend une forme particulièrement tragique quand, au cours d'une fête de village, les hommes s'en prennent à une louve gravide que Billy avait capturée et qu'il voulait ramener et relâcher dans son Mexique natal ; sur une scène, devant une foule déchaînée, ils lâchent leurs chiens sur la louve enchaînée, chacun à leur tour. le premier voyage de Billy s'achève ainsi sur un revers, qui sera doublé, à son retour chez lui par un drame qui a décimé sa famille.
Il lui reste à repartir avec son jeune frère sur les terres mexicaines, à la recherche des chevaux volés à ses parents. Il reviendra sans son frère et sans les chevaux, après avoir vécu des chocs de toutes sortes, de la violence, des rencontres pleines d'humanité, encore de la violence … Il y retournera une troisième fois à la recherche de son frère, qui avait "fugué" avec une petite mexicaine.
Ce livre sombre, désespéré, est beau, ensorcelant et rayonnant à la fois. Envoûtant, extrême, il prend aux tripes. L'écriture de Cormac McCarthy est tout à fait singulière, tout est décrit avec minutie et comme si tout avait la même importance, les paysages comme les gestes quotidiens, les rixes comme les actes dans leur technicité la plus pointue, les envolées, les argumentations théoriques comme les dialogues les plus banals… McCarthy ne sonde pas les âmes, ne s'embarrasse pas de psychologie, c'est son style, ses descriptions qui dessinent ses personnages. Les reliefs de leurs personnalités comptent peu, car ce qui accroche, c'est une histoire, une trajectoire, une destinée qui se fondent dans une quête infinie, une recherche mystique, et la révélation d'une angoisse diffuse qui atteint le lecteur de plein fouet.
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critiques presse (2)
LesInrocks
16 juin 2023
Avec Le Grand passage, Cormac McCarthy retrouve noirceur et nihilisme pour raconter l’odyssée mexicaine d’un jeune cowboy lancé dans des quêtes incertaines.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
LaTribuneDeGeneve
17 avril 2023
Grand nom des lettres américaines, Cormac Mc Carthy est sorti du silence dans lequel il était plongé depuis «La Route», livre phénoménal et succès mondial sorti en 2008.
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
Citations et extraits (48) Voir plus Ajouter une citation
L'autre se tait. Comme s'il réfléchissait à ce qu'il va répondre. Il demande à l'aveugle s'il peut pleurer. L'aveugle dit que tout le monde peut pleurer mais ce que l'homme veut savoir c'est si les aveugles peuvent pleurer des larmes qui coulent là où étaient autrefois les yeux. Le peuvent-ils ? Il n'en a aucune idée. Il tire une dernière bouffée de la cigarette et la jette dans la rivière. Il répète que le monde dans lequel il se déplace est bien différent de ce qu'imaginent les hommes et qu'à vrai dire c'est à peine un monde. Il dit que d'avoir les yeux fermés ne nous apprend rien. Pas plus que le sommeil nous apprend quelque chose de la mort. Que le monde soit ou non une illusion est sans importance. Il parle des étendues arides du barrial et du fleuve et de la route et des montagnes au-delà et du ciel bleu au-dessus des montagnes et il dit que ce ne sont là que des divertissements pour tenir le monde à distance, le monde vrai et sans âge. Il dit que la lumière du monde n'est que dans les yeux des hommes car le monde lui-même se meut dans une éternelle obscurité et l'obscurité est sa vraie nature et sa condition et que dans cette obscurité il tourne avec une parfaite cohésion de toutes ses composantes mais qu'il n'y a rien à voir. Il dit que le monde est sensible jusqu'à son noyau et plus noir et secret que ce que peuvent imaginer les hommes et que sa nature ne dépend nullement de ce qui est visible ou pas. Il dit qu'il pourrait contempler le soleil jusqu'à ce qu'il se couche et à quoi cela servirait-il ?

Ces paroles semblaient imposer silence à son ami. Ils étaient assis côte à côte sur le pont. Le soleil tombait droit sur eux. Finalement l'homme lui a demandé comment il en était arrivé à de telles idées et il a répondu que c'était des choses dont il se doutait depuis longtemps et que les aveugles avaient bien des choses à méditer.
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« Aux dernières lueurs du crépuscule, ils traversèrent un large plateau volcanique encastré dans l’arène des collines. Les collines étaient d’un bleu sombre dans la pénombre bleue et les pieds arrondis du cheval faisaient un bruit mat sur le gravier du désert. La nuit tombante venait par l’est et l’obscurité qui passait au – dessus d’eux arriva dans une soudaine bouffée de froid et de silence et passa. Comme si l’obscurité avait elle – même une âme qui était l’assassin du soleil courant vers l’ouest, comme les hommes l’ont cru jadis, comme ils pourraient le croire encore un jour. Ils arrivèrent au bout de la plaine dans l’ultime lumière mourante homme et louve et cheval sur les terrasses des collines basses fortement érodées par le vent et ils traversèrent une clôture ou plutôt là où il y avait eu jadis une clôture, les fils de fer depuis longtemps tombés et enroulés et emportés et les petits piquets nus de bois et de mesquite partant sans but dans la nuit, à la file comme un cortège de retraités voûtés et tordus. . Ils franchirent le col dans l’obscurité et il arrêta son cheval et contempla les éclairs au sud loin au – dessus de plaines du Mexique. Le vent les cinglait entre les arbres du col et dans le vent il y avait des aiguilles de grésil ».
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Ce qui l'avait emporté se présentait comme le symbole et le produit du monde disparu mais n'était ni l'un ni l'autre. Il dit que de toute façon le passé n'était guère plus qu'un rêve et que le pouvoir qu'on lui accordait dans le monde était grandement exagéré. Car le monde était refait chaque jour à neuf et c'était seulement parce que les hommes s'accrochaient à des coquilles disparues qu'ils avaient pu faire du monde une coquille de plus.
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Le corrido est l'histoire du pauvre. Il ne reconnaît pas les vérités de l'histoire mais les vérités des hommes. Il raconte l'histoire de cet homme solitaire qui est tous les hommes. Il croit que lorsque deux se rencontrent il peut arriver l'une ou l'autre de deux choses et aucune autre. L'une est un mensonge et l'autre la mort.
Ça peut vouloir dire que la mort est la vérité.
Oui. Ça veut dire que la mort est la vérité.
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Tout homme sait au fond de lui que quelque chose est averti de son existence. Quelque chose en est averti, dont on ne peut ni fuir ni se cacher. Imaginer qu'il peut en être autrement c'est imaginer l'innommable. Le problème n'a jamais été que cet homme a cessé de croire en Dieu. Non. C'est plutôt qu'il en était venu à croire des choses terribles au sujet de Dieu.
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Comment est le monde dans le roman ?

Il y a des petits feux partout
Il est inondé
Il est recouvert de cendres
Tous les sols sont craquelés

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