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François Hirsch (Traducteur)
EAN : 9782757807224
298 pages
Points (03/01/2008)
  Existe en édition audio
3.87/5   532 notes
Résumé :
Un matin, à la frontière du Texas et du Mexique, un homme tombe par hasard sur les traces d’un carnage : des cadavres, un agonisant, des armes, de l’héroïne, et plus de deux millions de dollars en liquide.
L’auteur de cette macabre découverte se nomme Llewelyn Moss. En empochant l’argent, il sait qu’il se met en danger. Mais il ignore la nature exacte des puissances qu’il a reveillées. Elles prennent la forme d’une horde sauvage composée d’hommes de sac et de... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (64) Voir plus Ajouter une critique
3,87

sur 532 notes
Oh que non, ce pays n'est pas pour le vieil homme, même pas pour ce vieux shérif qui en a vu pourtant mais finira par s'avouer vaincu face au déferlement de violence sans fin, sans morale et sans signification dans laquelle il voit son pays basculer.

Thème récurrent de l'oeuvre de McCarthy, la violence intrinsèque de l‘Amérique n'a jamais été aussi bien exprimée que par lui, à travers ses histoires d'une implacable brutalité (ici le trafic de drogues, ou encore la sanglante conquête de l'Ouest dans « Méridien de sang », sans compter le monde apocalyptique de « la route ») et grâce à son style inimitable, ses phrases tranchantes, ses dialogues non ponctués qui laissent l'impression étrange d'être prononcés en silence.

Encore une fois j'ai été envoutée par l'univers qu'il met en place, un univers dérangeant fait de grands espaces et de motels improbables dans lequel c'est le sang versé en abondance qui sert de liant entre des humains secs de toute humanité.
« No country for old men » est un road movie fascinant qui révèle sans concession le visage le plus noir des Etats-Unis.
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Celui-là a attendu son tour un bon moment dans ma Pile à Lire. J'étais vaguement agacé par cette couverture qui se croit obligée de renvoyer au film et à ses oscars (au demeurant mérités) pour pouvoir vendre le livre. Honnêtement, j'appréhendais aussi le moment de me replonger dans l'écriture de McCarthy : j'avais beaucoup aimé de si jolis chevaux, et pris une vraie claque avec La Route, mais en revanche Méridien de sang ne m'avait pas convaincu. Et puis ces dialogues déroutants, sans ponctuation ni locuteur... Bref, j'ai fini par m'y mettre. Et il m'a été impossible de le lâcher.
C'est un polar violent, incontestablement, et aussi un western très sombre. Mais McCarthy interroge surtout l'identité américaine à travers son récit. Tous les personnages sont des vaincus, sauf peut-être ce tueur étrange et insaisissable, qui se présente comme le bras armé du destin et exécute ses victimes au pistolet d'abattoir (tout un symbole...). Même le vieux shérif est du côté des perdants. Il est le seul dont on entende la voix, dans de brefs chapitres à la première personne, qui sont aussi les seuls du livre à être numérotés. Comme si ces chapitres-là relataient la tentative d'un homme pour re-construire son histoire individuelle et lui donner un sens, quand tout le reste du livre déconstruit dans le sang l'histoire du rêve américain.
Ce personnage du shérif Bell, confronté à un univers de violence froide et implacable qu'il ne comprend plus, m'évoque furieusement le John Wayne vieillissant qu'on peut trouver parmi les derniers films de John Ford, probablement les plus beaux, comme La Prisonnière du désert. Chez McCarthy aussi, les héros sont amers, désemparés devant ce que le monde est devenu. Et il est temps pour eux de passer la main, parce qu'en face se dresse un monstre contre lequel ils ne peuvent plus rien.
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Beaucoup de cadavres et de blessures dans ce polar dur, dans un Texas aux prises avec le trafic de drogues et les règlements de compte, sans compter un tueur psychopathe qui a assassiné un policier.

Pour le vieux shérif, le pays n'est plus ce qu'il était, avec les trafiquants de drogues… mais il dit aussi qu'il y a pire, pour la drogue, il y a des clients, des hommes bien habillés, un grave symptôme de la transformation de la société.

J'avais beaucoup aimé « La route » de McCarthy, j'avais donc beaucoup d'attentes, même si le sujet était très différent. Au final, un peu de déception, des personnages qui ne m'ont pas beaucoup touchée.

Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme, mais il n'est pas pour moi non plus !
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Que feriez-vous si vous tombiez sur une sacoche contenant plusieurs millions de dollars ?
Prendra, prendra pas… J'imagine que la tentation doit être extrêmement forte. Pour Moss, l'ancien soldat devenu soudeur qui vit dans le camp de caravanes, l'envie est trop forte quand il tombe par hasard sur un carnage : Au milieu du désert, ce qui ressemble à un règlement de compte entre narcotrafiquants, s'étale sous un soleil cuisant. Cadavres, impacts de balles, sachets de brune mexicaine et sacoche de fraîche a portée de main innocente, tout y est.
Seulement Moss ne se doute pas que voler les narcotrafiquants est une idée très dangereuse…
Une chasse à l'homme s'enclenche qui en laissera plus d'un sur le carreau, à commencer par le shérif et ses démons de guerre.
Dans cette partie aride du Texas, à la frontière mexicaine, la chaleur accable les âmes. Depuis longtemps les voleurs de chevaux ont passé la main aux trafiquants de drogue, les cow-boys aux hommes de main, dans une Amérique toujours plus violente. Non, ce n'est plus un pays où vieillir en paix.

De cette écriture si particulière qui a fait sa renommée, Cormac McCarthy nous offre un roman âpre et sanglant, éblouissant de noirceur.
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Alors qu' il chassait l' antilope dans un désert situé au sud du Texas, Moss tombe par hasard sur une scène de crime apocalyptique : véhicules criblés d' impacts, corps épars , armes , mais aussi stock d' héroïne et valise remplie de deux millions de dollars , le tout laissé à l' abandon. Cela ressemble à une transaction mafieuse ayant mal tourné.Devant une telle aubaine, l' homme décide de saisir sa chance : il s' empare de l' argent, abandonnant sans scrupules un mourant à son triste sort. A partir de ce moment , en dépit de toutes ses précautions , il va faire l' objet d' une traque impitoyable de la part de deux bandes rivales de narco traficants. Mais c' est surtout un mercenaire psychopathe devenu incontrolable , l' inquiétant Anton Chigurth, qui, armé entre autres d' un pistolet d' abattoir , va le pister avec la plus grande opiniâtreté, quitte à multiplier sur son passage les dommages collatéraux. En bref, un roman haletant , hyper violent et désespéré . A noter l' excellente adaptation cinématographique de ce texte par les frères Coen, un film ayant reçu pas moins de quatre oscars.
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Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
C’était facile de lui parler. Il m’appelait Shérif. Mais je ne savais pas quoi lui dire. Quoi dire à un type qui de son propre aveu n’a pas d’âme ? A quoi bon lui parler ? J’ai pas mal réfléchi à tout ça. Mais lui c’était rien comparé à ce qui allait nous tomber dessus.
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On dit que les yeux c'est les fenêtres de l'âme. Je me demande de quoi ces yeux-là étaient les fenêtres et je crois que j'aime mieux ne pas le savoir. Mais il y a un peu partout une autre vision du monde et d'autres yeux pour le voir et on y va tout droit. Ça m'a amené à un moment de ma vie auquel j'aurais jamais pensé que j'arriverais un jour. Y a quelque part un prophète de la destruction bien réel et vivant et je ne veux pas avoir à l'affronter. Je sais qu'il existe. J'ai vu son œuvre. Je me suis trouvé une fois en face de ces yeux-là. Et je ne recommencerai pas. Et je ne vais pas pousser tous mes jetons sur le tapis et me lever pour le défier. Ce n'est pas seulement à cause de mon âge. je voudrais bien que ce soit ça la raison. Je ne peux même pas dire qu'il s'agit de savoir à quoi on est prêt. Parce que j'ai toujours su qu'il faut être prêt à mourir rien que pour faire ce métier. Ça a toujours été vrai. Ce n'est pas pour me vanter ni rien mais c'est comme ça. Si t'es pas prêt ils le sauront. Ils le verront. En un clin d'œil. je crois plutôt qu'il s'agit de savoir ce qu'on accepte de devenir. Et je crois qu'il faudrait jouer son âme. Et ça je ne le ferai pas. Je pense à présent que je ne le ferai sans doute jamais.
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J'ai envoyé un homme à chambre à gaz à Huntsville. Un seul et rien qu’un. C’est moi qui l'ai arrêté et il a été condamné sur mon témoignage. Je suis allé là-bas et je lui ai rendu visite deux ou trois fois. Trois fois. La dernière c'était le jour de son exécution. Je n'étais pas obligé mais j'y suis allé. Sûr que ça ne me disait rien. Il avait tué une gamine de quatorze ans et je peux dire et il n'y a aucun doute là-dessus que je n'avais pas tellement envie d'aller le voir et encore moins d'assister à son exécution mais je l'ai fait. Les journaux parlaient de crime passionnel et lui voilà qu'il me dit que ça n'a rien à voir avec la passion. Il sortait avec cette gosse. Une jeunesse. Lui il avait dix-neuf ans. Et il m'a dit qu'il avait prévu de tuer quelqu’un depuis plus longtemps qu'il pouvait s'en souvenir. II disait que si on le relâchait il recommencerait. Il disait qu'il le savait qu'il irait droit en enfer. C'est ce qu'il m'a dit je l'ai entendu de sa propre bouche. Je ne sais pas comment il faut comprendre ça. Bien sûr que je n’en savais rien. J’ai pensé que je n'avais jamais vu quelqu’un de pareil et je me suis dit que c'était peut-être une nouvelle espèce. J'ai regardé quand ils l'ont attaché sur le siège et qu'ils ont refermé la porte. Il avait peut-être l'air un peu nerveux mais c’était à peu près tout. Je crois vraiment qu'il savait qu’il allait se retrouver un quart d'heure après en enfer. J’en suis persuadé. J'ai beaucoup réfléchi là-dessus. C'était facile de lui parler. Il m'appelait Shérif. Mais je ne savais pas quoi lui dire. Quoi dire à un type qui de son propre aveu n’a pas d'âme? À quoi bon lui parler? J’ai pas mal réfléchi à tout ça. Mais lui c'était rien comparé à ce qui allait nous tomber dessus.
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Et les plus gros problèmes signalés c’étaient des trucs comme parler en classe et courir dans les couloirs. Mâcher du chewing-gum. Copier en classe. Des trucs du même tabac. Alors les enseignants en question ont pris un formulaire vierge et en ont imprimé un paquet et ont envoyé les formulaires aux mêmes établissements. Quarante ans plus tard. Voici quelques-unes des réponses. Les viols, les incendies volontaires, les meurtres. La drogue. Les suicides. Alors ça m’a fait réfléchir. Parce que la plupart du temps chaque fois que je dis que le monde part à vau-l’eau on me regarde avec un sourire en coin et on me dit que je vieillis. Mais ce que je pense à ce sujet c’est que quelqu’un qui ne peut voir la différence entre violer et assassiner des gens et mâcher du chewing-gum a un problème autrement plus grave que le problème que j’ai moi.
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J’étais d’accord avec lui quand il a dit qu’il n’y a pas grand-chose de bon à dire au sujet de la vieillesse et ensuite il a dit qu’il en connaissais une. J’ai dit laquelle. Et il a dit ça ne dure pas longtemps.

(Points, p.265)
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Videos de Cormac McCarthy (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Cormac McCarthy
« Toute lecture digne de ce nom se doit d'être absorbante et voluptueuse. Nous devons dévorer le livre que nous faisons, être captivés par lui, arrachés à nous-mêmes, et puis sortir de là l'esprit en feu, incapable de dormir ou de rassembler ses idées, emporté dans un tourbillon d'images animées, comme brassées dans un kaléidoscope. » Cette citation de Robert Louis Stevenson, l'auteur de L'Île au Trésor, est le début d'un texte qui célèbre l'art du roman épique, et que l'on peut retrouver dans une série d'Essais sur l'art de la fiction, passionnante somme de réflexions sur la littérature d'aventures. Un genre dans lequel excelle notre invité du jour, Pierre Lemaitre, que nous avons eu la chance de recevoir à Dialogues à l'occasion de la parution de son roman le Grand Monde. Au fil de notre échange, il nous fait entrer dans son atelier d'écrivain, évoque la façon dont se construisent ses romans, et nous livre même quelques conseils de lectures ! Et pour terminer cet épisode, nous partons à la rencontre de nos libraires, qui nous parlent de quelques romans d'aventures inoubliables à avoir absolument dans sa bibliothèque.
Bibliographie :
- le Grand Monde, de Pierre Lemaitre (éd. Calmann-Lévy) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20145088-le-grand-monde-pierre-lemaitre-calmann-levy
- Les Rougon-Macquart, d'Émile Zola (éd. Gallimard) https://www.librairiedialogues.fr/livre/247912-les-rougon-macquart-1-le-ventre-de-paris-his--emile-zola-gallimard
- Les Buddenbrook, de Thomas Mann (éd. le Livre de poche) https://www.librairiedialogues.fr/livre/288802-les-buddenbrook-le-declin-d-une-famille-le-d--thomas-mann-le-livre-de-poche
- U.S.A., de John Dos Passos (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/15821178-1-usa-42e-parallele-trilogie-u-s-a-i-john-dos-passos-folio
- Blackwater, de Michael Mc Dowell (éd. Monsieur Toussaint Louverture) https://www.librairiedialogues.fr/serie/blackwater/84979/
- Les Misérables, de Victor Hugo (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/11354695-les-miserables-victor-hugo-folio
- Les Trois Mousquetaires, d'Alexandre Dumas (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/60125-les-trois-mousquetaires-alexandre-dumas-gallimard
- Vingt ans après, d'Alexandre Dumas (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/133400-vingt-ans-apres-alexandre-dumas-folio
- le Vicomte de Bragelonne, d'Alexandre Dumas (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/502953-1-le-vicomte-de-bragelonne-alexandre-dumas-folio
- Ce qu'il advint du sauvage blanc, de François Garde (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/4134896-ce-qu-il-advint-du-sauvage-blanc-francois-garde-folio
- Les Cormorans, d'Édouard Jousselin (éd. Rivages) https://www.librairiedialogues.fr/livre/16461698-les-cormorans-edouard-jousselin-rivages
- Méridien de sang, de Cormac McCarthy (éd. de l'Olivier) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18431135-meridien-de-sang-ou-le-rougeoiement-du-soir-dan--cormac-mccarthy-editions-de-l-olivier
- Michel Strogoff, de Jules Verne (éd. le Livre de poche) https://www.librairiedialogues.fr/livre/476214-michel-strogoff-jules-verne-le-livre-de-poche
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