AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Jacques Mailhos (Traducteur)
EAN : 9782351780190
133 pages
Gallmeister (25/08/2008)
3.5/5   174 notes
Résumé :
Qui est William Gasper, cet homme qui depuis cinq ans arpente inlassablement la Lune, une "montagne de nulle part" en plein coeur du Nevada ? De ce marcheur solitaire, personne ne sait rien. Est-il un ascète, un promeneur mystique, un fugitif ?
Tandis qu'il poursuit son ascension, ponctuée de souvenirs réels ou imaginaires, son passé s'éclaire peu à peu : ancien tueur professionnel pour le compte de l'armée américaine, il s'est fait de nombreux ennemis. Parmi... >Voir plus
Que lire après L'homme qui marchait sur la luneVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (45) Voir plus Ajouter une critique
3,5

sur 174 notes
Petit, mais costaud, ce roman n'est pas sans rappeler le récent « Je suis le fleuve » de T.E. GRAU, que j'avais bien aimé également. Dans les deux cas, le personnage principal est un militaire marqué par une guerre (Corée / Vietnam). Dans les deux cas, ce que le héros y a fait ou vu va le pousser à s'isoler et va provoquer des pensées confuses, une vision incertaine ou déformée de ce qui l'entoure, et un comportement inquiétant vu de l'extérieur. Pour les lecteurs attentifs, il est aussi question d'ossement.


Dans les deux romans également, les auteurs choisissent judicieusement de nous placer au plus près des pensées de leur héros en les faisant narrateurs. Une fois qu'on y est, difficile de distinguer objectivement le vrai du faux, le réel de l'irréel. Car comme le relève le narrateur : « Passez quelques heures dans l'obscurité, à écouter le vent gémir au dessus de votre tête : vous verrez que les démons deviennent vite une notion très réelle. »


Les ficelles du mécanisme mental paraissaient évidentes dans Je suis le fleuve, du fait de références connues à des symboles forts de la mythologie. Si vous connaissez un peu la légende Arthurienne, elles vous paraîtront ici tout aussi révélatrices. Ainsi le jeu de ce genre de lecture consiste un peu à décrypter les messages de nos rêves, comme vous l'avez peut-être déjà fait à l'aide de ces livres sur les symboles qui pullulent dans les librairies. Ces symboles que nos rêves tissent en histoire, afin que notre esprit parvienne à comprendre ce que notre subconscient a perçu et veut nous transmettre.


C'est un peu ce qui arrive au narrateur William Gaspar, sauf que le lecteur ne sait pas trop que croire dans son histoire au départ, du fait de sa situation… particulière ! William Gaspar vit désormais sur la Lune (!) et passe son temps à marcher, explorer, escalader cette montagne. Y cherche-t-il à exorciser son passé, à le ressasser, à le fuir ? Un peu tout cela, peut-être. Ayant été assassin pour l'Etat, il craint aujourd'hui d'être pourchassé à son tour pour être éliminé. Paranoïa ? Mauvaise conscience ? S'est-il fait trop d'ennemis ou bien est-il désormais trop embarrassant pour le laisser effectivement en vie, même dans la nature ? D'ailleurs, ne faut-il pas être un peu fou et dangereux pour vivre ainsi de marches solitaires, lourdement armé ? Et qui sont ces trois mystérieuses personnes qui semblent gravir cette montagne à sa recherche ? Sont-elles là pour l'éliminer ? Sont-ce de simples randonneurs ? Des illusions dues à un SSPT, ou encore un message de la part d'une puissance supérieure…?


« Je ne savais pas si l'on me suivait, et cela m'était égal. Je crois que si j'avais croisé quelqu'un ce jour-là, ou le suivant, je l'aurais abattu sans hésitation et sans plus de motif que l'agacement suscité par sa présence. C'était à cause de ce genre de sentiments que je passais ma vie sur la Lune ou en des lieux semblables. Je ne suis pas de bonne compagnie pour les autres, je le sais. »


Tout en se demandant lui-même s'il est fou, il nous oriente vers l'existence d'une apparition entre rêve et réalité, une « illusion réelle » comme l'aurait été la Dame du Lac pour le roi Arthur. Mais notre cerveau rationnel se demande s'il est perturbé par ce qu'il a vécu, ou si c'est sa mauvaise conscience qui le travaille de cette manière, ou encore si son subconscient tente réellement de lui dire quelque chose par ces « visions » ou illusions, en regroupant des signes minuscules qu'il a perçu tandis que sa conscience les aurait loupés…


« La Lune était propice aux pensées bénignes (…). Je ne me souciais pas de la Sorcière, ni de son stupide chat, ni des misérables illusions dans lesquelles j'avais cherché du réconfort pendant toutes ces années ».


William voit pèle-mêle dans le décor : la sorcière qui tente de chevaucher la (montagne) Lune, puis Cerridwen en guise de « dame du lac », cette déesse galloise de la mort et de la fertilité, de la lune (tient donc) et du savoir caché, celle qui mijota la potion de connaissance dans son chaudron (et qui tente visiblement d'en abreuver notre héros de ses fameuses trois premières gouttes, trois premiers indices, symboles, visions…) ; et puis le chat Palug, en qui l'on reconnaît le Chapalu, né du viol d'une fée par un lutin (toujours dans les légendes celtes et galloises), et que le Roi Arthur combattra… Avec ces éléments et bien d'autres, il ne tient qu'à vous d'essayer d'y voir clair, de démêler le vrai du faux et, si message il y a, de réussir à le capter à temps ! Saurez-vous interpréter les signes ? Car il n'y a pas de fumée sans feu, comme tente de lui faire comprendre son subconscient (et la jolie couverture de Gallmeister)…


Comme dans « je suis le fleuve », la fin ne déçoit pas en se satisfaisant d'un surréalisme trop pratique. Ainsi, même si je ne voyais pas du tout à quoi tout cela pouvait aboutir au début, j'ai passé un bon moment de lecture avec ce roman. L'écriture d'Howard McCord le place pour moi parmi les auteurs américains comme je les aime. Et c'est sa plume qui fait que je mets à ce roman une demi étoile de plus qu'à « Je suis le fleuve » : en 120 pages on est pris dans les tourmentes de William, on tente de les décrypter avec lui, on vit sur la montagne Lune avec lui. Et puis du coup surtout, il a précédé Je suis le fleuve, et il est possible que GRAU ait lu McCORD. Peu importe, car les deux sont intéressants, dans leurs points communs autant que dans leurs différences, même si la plume ici a plus d'ampleur.


Une lecture intrigante que je recommande à ceux qui n'ont pas peur de se perdre dans les méandres du cerveau humain.


« C'est, pour autant que son narrateur le sache, le récit authentique d'une longue folie lucide, une confession oblique, une apologie pro vita sua, un conte imaginaire tissé dans la froidure de l'hiver ou avec les fils de la nuit ».
Commenter  J’apprécie          2520
Quatre heures du matin, une bonne heure pour se mettre en marche et, sac à dos réglé sur les épaules, c'est ce que fait William Gasper, plusieurs jours de suite, en direction de la Lune qui s'élève et grandit devant lui, à mesure que ses heures de marche s'additionnent.
Pour se nourrir, il nous dit se contenter de très peu. Les flancs de la Lune, avec ses plaques de neige ou de glace, le désaltèrent et il s'octroie une gorgée de cognac au crépuscule. le peu d'affaires personnelles qu'il possède sont à Sterns, dans un container qu'il loue à une patronne de café, Mary-Gail Henry. Celle-ci est aux prises avec des personnes qui le recherchent, elle leur tient tête avec son bagou cocasse.
Notre marcheur, après avoir foulé de multiples contrées, a jeté définitivement son dévolu sur la Lune, cette montagne du Nevada qu'il gravit régulièrement depuis cinq ans et « où le chemin est clair, à sa manière. »
Une fois le canyon obturé par des éboulis de roches et des buissons, il entame l'ascension de la montagne en nourrissant le lecteur d'un poétique chant lexical relatif à ce magnifique paysage accidenté.
« La Lune est la montagne de nulle part », une montagne parfaite pour lui, avec ses crêtes irrégulières, ses pins ponderosa, ses rochers à pic, ses canyons s'étrécissant et surtout son isolement, loin de toute intrusion humaine, ou presque. Car son oeil nocturne, celui qui opère lorsqu'il dort à la belle étoile, un sens de perception dont il semble doté, l'avertit d'une présence.

Tout coule, s'insinue, monte ou dévale de la montagne.
Au fur et à mesure que notre héros nous fait gravir la Lune, il nous plonge au plus profond de son âme. Il commence par s'auto-décrire : un esprit froid, un don pour le tir, ancien lecteur, ex-sniper chez les marines.
Puis petit à petit se déconnecte-t-il de la réalité ? Mangeant un abricot sa pensée dérive et le voilà qui perçoit la manifestation d'une déesse légendaire, « Cerridwen » et du « chat Palug », peut-être l'assassin de la légende Arthurienne ?
Est-ce un esprit embrumé qui divague ?
Le lecteur tente de faire la lumière sur le réel ou l'onirique, sur ce marcheur solitaire, cet homme dont on imagine la silhouette silencieuse se fondant avec la roche, s'apaisant sur les sommets sous la voûte étoilée.
Une menace d'orage convoque certains souvenirs de guerre. Il a commencé très jeune à tuer. Il s'interroge sur la différence qui existe entre un soldat et un assassin, un assassin et son commanditaire. Un chef d'état en guerre n'est-il pas responsable de bien plus de morts qu'un tueur à gages ? Quelle est la culpabilité morale d'un tueur à gages commandité par une autorité politique ?


Cette étrange traque nous emmène hors des sentiers battus de la littérature. La montagne comme terrain de jeu est omniprésente, elle arrive par vagues incessantes entrecoupées par des réflexions philosophiques sur le rêve, des interrogations sur le rôle de la société dans le crime. La description précise des lieux contraste avec le brouillard qui entoure la méditation. Chacun interprètera les évènements, fera la part entre la légende et les faits, le rêve et la réalité.
Commenter  J’apprécie          304
Étrange roman que cet Homme qui marchait sur la lune. Court (moins de 150 pages), tendu mais parsemé de longues digressions qui ont cependant tout à voir avec l'intrigue, sec mais étrangement poétique, huis clos dans les grands espaces… bref, un bouquin vraiment singulier.

William Gasper à cinquante ans. du moins est-ce ce qu'il dit et nous n'avons aucune raison de ne pas le croire. Il aime marcher. C'est un fait. Il arpente à longueur d'année une montagne isolée du Nevada que l'on appelle la Lune (ce qui laisse présager du paysage qui s'offre au randonneur), ne rentrant à sa tente plantée derrière une station-service, près d'un container qu'il loue pour y ranger ses quelques possessions, qu'une poignée de fois dans l'année. William Gasper affirme posséder une connaissance profonde de la nature et même être doté d'une certaine préscience lui permettant d'anticiper les intempéries ou l'arrivée d'un autre être humain dans le secteur. Il affirme aussi être un tueur professionnel. Nous n'avons aucune preuve du contraire. Alors qu'il marche, il se sent suivi. Sans doute est-ce celle qu'il appelle Cerridwen, sorte d'incarnation de la mort, qui cherche à l'éliminer avec l'aide du chat Palug, son serviteur, qui prend l'apparence d'un homme. William Gasper semble penser qu'il est sain d'esprit. Il est permis d'en douter. Mais…

Difficile donc de résumer cette histoire qui pourrait être simple mais que les circonvolutions des pensées de William Gasper recouvrent d'un voile d'irréalité et de complexité. L'homme qui marchait sur la lune est de ces livres que, une fois que vous vous êtes pris au jeu de l'auteur, vous n'arrivez pas à lâcher sans vraiment savoir pourquoi. Cette sorte de balade hypnotique dans une montagne qui, bien que sise au milieu d'un immense désert, devient presque un espace clos tant elle finit par prendre place à l'intérieur même de Gasper, fascine. Et, en fin de compte, après un dénouement à moitié attendu mais qui reste lui-aussi étonnant et plus complexe que ce qu'il paraît, on se surprend à se demander si l'on ressent une satisfaction à avoir lu ce livre ou un soulagement de l'avoir terminé.

Mais il n'est justement pas terminé et continue de vous suivre pendant quelques jours – ou plus, allez savoir – le temps de se décanter et de faire son chemin en vous. le fait est donc qu'il porte en lui une puissance certaine. Un livre « physique » donc, qui vous secoue un peu et vous pousse à réfléchir et à dépasser les simplistes et définitifs avis : « j'aime »/ « j'aime pas ». Un livre qu'on peut aimer sans l'avoir vraiment aimé. À moins que l'on n'aime pas l'avoir aimé. Sans aucun doute une réussite dans son genre.

Lien : http://encoredunoir.over-blo..
Commenter  J’apprécie          240
Qui est Howard McCord ?
C'est la question qui me hante depuis que j'ai lu son livre, L'homme qui marchait sur la Lune. 4ème de couverture : McCord est né au Texas en 1932, il a fait la guerre de Corée, il a parcouru à pied de nombreux pays, et vit maintenant dans l'Ohio.
Je ne suis pas plus avancée, la lecture de son livre m'en a appris tout autant : William Gasper, un ancien marines tueur professionnel pour le compte de l'armée, à la retraite, marche, solitaire, sur une montagne du désert du Nevada, La lune. Les grandes marches solitaires, c'est son truc. Les gens, il ne les aime pas, il les évite. Sinon il les tue. Il aime les armes, la lumière des étoiles, la chaleur du désert, et courir nu pendant des kilomètres.
Ah oui, une sorcière le pourchasse aussi, accessoirement.
Gasper, l'alter-ego de McCord, est un homme à part. Son physique tout d'abord, d'une endurance acquise en temps de guerre, ne lui fait jamais défaut, et lui permet ces longues pérégrinations en milieux hostiles. Puis son mental, sans concession, intègre à sa personne, totalement dévoué à sa survie, en fait presque un surhomme… Gasper est auto-suffisant, la promiscuité des hommes le dérange.
Et de là, s'interroger : ne serait-ce pas simplement un homme, qui aurait compris comment être en totale symbiose avec son environnement ? Car l'homme est un loup pour l'homme… Et pour l'environnement, il est une plaie suppurante.
Gasper/McCord, même combat. Pouvoir tuer en toute impunité les méchants, les mauvaises personnes, Gasper le fait. McCord jubile. Je jubile. Catharsis.
La marche comme purge fondamentale. La solitude comme soin. La folie domptée en sus…
Mais est-ce vraiment folie que cette Sorcière Ceridwen, gardienne des portes de l'Ouest, représentation de toutes les tentations, Ceridwen, personnage mythique des légendes galloises, représente sans doute l'éternel duel entre la vie et la mort qui habite un tant soit peu tout esprit libre penseur, cette dualité infernale entre l'attrait de la lumière de la vie et l'irrésistible attraction du noir absolu, du néant.
-On sait aussi que Ceridwen poursuivit inlassablement le druide Taliesin, alors appelé Gwion Bach, pour s'être substitué à son fils qui devait recevoir une potion de connaissance pour contrebalancer sa laideur. Taliesin prit alors l'apparence d'animaux pour échapper à la vindicte de Ceridwen, jusqu'au jour où il prit l'apparence d'un grain de blé dans une grange, et Ceridwen se transforma en poule noire et le picora… Mais ne pouvant se résoudre à le tuer, elle en accoucha et l'abandonne sur la mer.-
Elle est donc la fin et le début.
A son propos, McCord cite à la dernière page : Je me suis efforcé de penser qu'elle était une facette de moi-même, quelque chose de non résolu, une énigme dont j'eusse hérité à la naissance. Mais elle n'est pas plus moi que vous ne l'êtes. Et elle sortira des eaux de la Sorrow (chagrin en anglais) en un bond féroce et bouillonnant marqué par la piste de la Lune, et fera alors disparaître tout ce que je connais. La physique nous dit que nous sommes tous de la lumière d'étoile, des énergies cycliques qui se manifestent un temps sous cette forme, plus tard sous une autre.
Et de noter que ce livre commence sous la lumière des étoiles, et s'achève sur ces mots lumineux : « Nous sommes tous lumière, lumière dans notre chair pondéreuse, lumière dans notre sang qui pulse. Nos douleurs sont lumière, nos os, nos étrons étincelants, nos fièvres et nos rêves : tout cela est lumière. »
Un livre mystérieux, plein d'intelligence, de finesse, de poésie et de cruauté. Comme la nature et la vie, en vrai.
A lire de toute urgence, pour mieux comprendre le bonhomme : En marchant vers l'extrême, d'Howard McCord.
Commenter  J’apprécie          120
Gasper est un vétéran de la guerre de Corée, il vit solitaire dans le Nevada où il loue un container pour y entreposer quelques affaires mais la plupart du temps, il marche dans le désert, dort à la belle étoile et se nourrit de ce qu'il trouve. Il est caractériel, asocial et l'idée
d'avoir des relations sociales n'a aucune importance pour lui. Il enchaîne des 50 km par jour, 65 lorsqu'il court mais on peut avoir le sentiment qu'il sillonne la lune, le nom donné à cette région, sans véritable but, sinon celui de marcher en solitaire. Il s'agit donc d'un long monologue dans un court roman. On peut se poser la question de sa santé mentale. Il s'adresse à son lecteur avec mépris, ce qui, vous en conviendrez, n'aide pas à éprouver de l'empathie pour ce personnage. Bref, un curieux roman dont il est difficile de dire si l'on a aimé ou non. La description des paysages est proche de celle d'Edward Abbey, avec l'humour et le côté militant en moins et l'amour des armes en plus. Un roman qui laisse une drôle d'impression. le seul point commun que j'ai avec Gasper, c'est, qu'il est comme moi amoureux de l'Islande mais bon, cela ne suffit pas, moi, j'y suis allé avec 3 potes pour un trekking mémorable de deux semaines où nous avons bien rigolé, là aussi, nous avons marché sur la lune, dans le landmannalaugar, sur les scories du fameux volcan eyjafjallajokull.
Lecture mitigée.

Challenge Multi-Défis 2022
Challenge Riquiqui 2022
Challenge Totem.
Commenter  J’apprécie          170


critiques presse (2)
Actualitte
28 novembre 2011
Les choses tardent à se mettre en place mais quand elles y sont, elles ont tôt fait de vous prendre par la main, puis de vous captiver pour vous mener dans les terres insolites d'un homme hors du commun.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Lexpress
30 juin 2011
Langue coupante comme une paroi de granit et final à la Pulp Fiction : McCord réconcilie Thoreau et Tarantino. Un régal.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (44) Voir plus Ajouter une citation
J'assassine pour l'Etat et cela est censé donner à mes actes une forme de légitimité, à défaut de noblesse. C'est un mensonge, évidemment ; je sais que mes mobiles ne changent rien à mes actes. Un meurtre avec préméditation est un meurtre avec préméditation, que vous le fassiez pour l'argent, la vengeance, le patriotisme ou par simple colère. La différence, si différence il y a, réside dans le fait que la société - la nôtre comme les autres - ne punit pas les crimes commis à sa requête et que vous êtes alors censés avoir la conscience tranquille. La société vous paie pour cela, comme elle paie pour tous les services dont elle a besoin. Ce n'est pas l'acte, ni même l'homme, que nous jugeons lorsque nous pendons l'un comme un gredin et médaillons l'autre comme héros. Nous ne jugeons que l'effet produit sur la société. La conscience, quant à elle, n'est qu'un agglomérat de pulsations de neurones conditionnés. La conscience est un lubrifiant social : elle reflète notre connaissance des règles qui rendent le jeu jouable. Mais elle ne devrait jamais asservir l'intelligence. La guider oui. Pas l'asservir.
Commenter  J’apprécie          116
L'idée de chercher un moyen pour être plus à l'aise avec les autres, et les autres avec moi-même, n'a jamais eu une quelconque importance pour moi.
Commenter  J’apprécie          290
Si vous souhaitez garder vos illusions, ne creusez pas les questions que vous adressez à ceux qui ont passé beaucoup de temps sur les champs de mort du monde. Car même les sots qui prétendent agir pour une cause abstraite savent dans leurs rêves que c'est un mensonge. Le Devoir, la Justice, Dieu, la Patrie, l'Honneur ne sont que vanités.
Commenter  J’apprécie          110
Qu'elles concernent l'art, l'amour ou la mise à mort, les valeurs sont une affaire personnelle. Une question de goût et de conventions, rien d'autre. Autant qu'il m'était possible de le faire, je mes suis toujours efforcé d'agir en ces domaines avec calme et raison. Je sais ce que j'aime et je sais ce que je veux. Je suis même prêt à me sacrifier pour les autres. Si je le veux. Je le veux rarement, c'est une des raisons pour lesquelles je vis depuis toutes ces années sur un territoire comme celui que m'offre la Lune : vaste et vide.
Commenter  J’apprécie          50
Je suis un assassin, de caractère comme de profession. Nous sommes moins nombreux que les guerriers, je pense, parce qu’il est plus facile d’écouter les tambours et de marcher au pas que de rester seul dans le noir, à attendre. Mais cette pensée ne découle que d’un biais qui m’est propre et je ne la développerai pas. Je dirai simplement qu’un assassin peut être tout aussi héroïque, vertueux, patriote et assoiffé de gloire que n’importe quel guerrier.
Commenter  J’apprécie          60

Videos de Howard McCord (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Howard McCord

Interview exclusive de Howard McCord
Lors d'un bref passage à Paris avant de s'établir pour 2 mois à sa résidence d'auteur de Venise, Howard McCord a accordé aux éditions Ring cet entretien exclusif.
autres livres classés : nature writingVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (352) Voir plus



Quiz Voir plus

Nature writing

Quel philosophe est considéré comme le fondateur du Nature writing?

Ralph Waldo Emerson
Henry David Thoreau
Benjamin Franklin

10 questions
97 lecteurs ont répondu
Thèmes : nature writing , écologie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..