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EAN : 9782246816133
352 pages
Grasset (09/01/2019)
3.55/5   57 notes
Résumé :
Marcus Conway est assis devant la table de sa cuisine, un sandwich et un verre de lait posés sur la nappe blanche. Il lit son journal et écoute la radio dans la maison vide, sa femme et ses deux enfants sont absents. Il est midi et les cloches sonnent l'Angelus, nous sommes le 2 novembre dans le village de Louisburgh, en Irlande. Pendant une heure, jusqu'au prochain bulletin d'information, Marcus se remémore sa vie depuis l'enfance jusqu'à l'âge adulte, sa vie de fi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
3,55

sur 57 notes
Louisburgh, Irlande, de nos jours. Plus précisément le 2 novembre, et cela n'est pas anodin. Il est midi, les cloches de l'église sonnent l'angélus. Marcus Conway, la cinquantaine, est chez lui dans sa cuisine, il attend le retour de sa femme et de leurs deux enfants. Ils se sont absentés pour une heure, pendant laquelle Marcus, pris d'une étrange fébrilité, se remémore sa vie. Ingénieur en génie civil, employé à l'administration de la ville voisine, il se rappelle son travail, les prises de bec avec la hiérarchie et les élus locaux, plus soucieux de leur popularité à court terme et de leur réélection que de la longévité des bâtiments et des routes qu'ils demandent à Marcus de mettre en chantier. Il nous parle aussi de sa famille, de sa relation au fil des années avec son père et sa soeur, de sa rencontre avec Mairead, de leurs 25 ans de mariage, de leur fille artiste plasticienne, et de leur fils parti bourlinguer en Australie. Puis enfin, de l'énorme accident sanitaire qui empoisonne l'eau de distribution, contaminant des centaines de personnes, dont Mairead, et de la façon dont Marcus s'occupe de son épouse au long de sa maladie.

"D'os et de lumière" fait partie de ces romans qu'on devrait lire une seconde fois, parce que leur fin leur donne un nouvel éclairage et en modifie (en améliore) la compréhension. Pendant ma lecture, je ne comprenais pas la fébrilité de cet homme, son urgence à se raconter qui me laissait penser qu'il était sur le point de mourir et que sa vie défilait sous ses yeux par flashes, sans chronologie. Je me trompais. Ceci dit, si ce roman est remarquable pour sa fin (n'allez surtout pas lire la quatrième de couverture de l'édition originale chez Tramppress, un incompréhensible spoiler), il l'est aussi pour son style, que tout le monde n'appréciera pas. Les 200 pages (édition numérique) ne constituent qu'une seule phrase. Ou plus exactement, elles ne comportent aucun point, pas même un point final (et cela n'est sans doute pas anodin). Mais il ne faudrait pas s'arrêter à cela, ni aux renvois à la ligne intempestifs, en tout cas cela ne m'a pas gênée dans ma lecture. le texte est découpé en paragraphes et permet les pauses. Il rend parfaitement l'impression de quelqu'un qui serait perdu dans ses réflexions, passant d'un sujet à l'autre sans linéarité, dont la pensée fonctionnerait par association d'idées. Un très bon exemple d'écriture en courant (ou flux) de conscience.
Ancré dans l'histoire récente de l'Irlande et du déclin du Tigre celtique, ce livre nous parle de l'intime (famille, amour, mort) et de la société (politique, corruption, médias). Il parle surtout de la fragilité de la vie et de ce qu'on construit. de mots et de lumière, ce roman est aussi fait d'émotion, de tendresse, d'intégrité et de saine colère, de nostalgie. Un texte poétique, hanté, en suspension, écrit au rythme d'un coeur inquiet et désemparé.

En partenariat avec les éditions Grasset via Netgalley.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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D'os et de lumière est un roman surprenant dans la forme. Mike Mc Cormack y raconte la vie d'un homme, Marcus Conway, ingénieur de son état. Nous sommes en Irlande, en 2008, précisément dans le village de Louisburgh appartenant au comté de Mayo, terre empreinte de martyrs, de fantômes et de vestiges religieux. Jusque là rien de bien original.
Sauf que le récit est une longue phrase de 350 pages, d'un seul tenant ou presque, qui nous plonge dans la tête du narrateur durant une heure. Un peu plus pour le lecteur, je tiens à vous rassurer !
C'est une phrase unique, sans un seul point, comme suspendue au-dessus du vide, une longue phrase mentale avec cependant des respirations. Ces respirations, ce sont de longs paragraphes qui rebondissent comme des ricochets, agissent comme des ruptures, des retours à la ligne. D'une tranche de vie à l'autre nous sautons presque à pieds joints dans le flux discordant de la pensée du narrateur. J'ai trouvé le procédé plutôt déconcertant au premier abord, il prête parfois à sourire, car les liaisons d'un segment à l'autre sont parfois hasardeuses, autant de chemins tortueux, tourmentés, qui peuvent traverser les fragments d'une vie. Cependant, au final il reste la sensation de quelque chose d'harmonieux, comme des vies agrégées, des morceaux de puzzle qui s'assemblent et qui tiennent, prennent corps par leurs coutures...
Nous somme dans le flux de conscience d'un homme assis dans sa cuisine, écoutant la radio. Il écoute les informations, le monde tel qu'il est, tel qu'il va, ou plutôt tel qu'il ne va plus. Il y a quelque chose de chaotique dans ce monde abimé par les dérèglements climatiques, les crashs boursiers, les injustices, les guerres, les corruptions locales et même l'intoxication alimentaire qui touche certains habitants du comté, dont son épouse...
C'est alors que tout vient comme une vague, un flot de pensées. Parfois cela passe du coq à l'âne, ce n'est pas gênant, une pensée s'accroche à une autre, on déroule le fil, cela prend forme peu à peu.
Des souvenirs d'enfance s'invitent tout d'abord, il se souvient de son père et brusquement c'est l'image d'un tracteur désossé par ce dernier dans un hangar à foin et c'est la réalité brutale avec le monde tel qu'il est, un choc qui fut presque métaphysique pour l'enfant. Je ne regarderai plus jamais un Masey Ferguson de la même manière !
Durant une heure, c'est-à-dire jusqu'au bulletin d'information de treize heures, jusqu'au dénouement final, nous voyageons de l'intime de ses proches à la société dans laquelle son métier le confronte chaque jour avec la vacuité du monde, le temps politique. Car le temps d'un ingénieur, préoccupé par la solidité des édifices dans la durée, et donc par la sécurité en quelque sorte, n'est pas le même que celui d'un homme politique, préoccupé quant à lui de la satisfaction immédiate de ses électeurs et de la capacité à se faire réélire...
C'est un roman qui parle de l'effondrement, celui de nos vies et celui du monde économique, celui du monde tout court, celui des lieux où s'élèvent des ponts, des écoles. Parfois les fondations sont fragiles parce qu'on n'y a pas prêté l'attention nécessaire, ou bien parce qu'on n'a pas voulu...
Durant toute son existence, cet homme a passé son temps à élever des digues pour empêcher les effondrements autour de soi. Il reconnaît parfois ses torts, ses erreurs ; ses introspections sont des moments touchants de tendresse, d'humilité, de poésie aussi. La beauté de l'Irlande, son âme celtique, ne sont jamais loin...
Pour autant, le roman n'est pas pessimiste. Il tend peut-être à nous dire autre chose, sans forcément délivrer de messages. Aimer les ingénieurs et toutes celles et ceux qui leur ressemblent, qui continuent de dresser des digues malgré la vacuité du monde...
Et peu à peu, si vous tenez bon sur la vague de cette phrase, vous comprendrez peut-être alors toute la richesse narrative déployée par le récit, cette manière mystique et quasiment magique de désosser le passé, d'agréger les souvenirs intimes d'une vie ordinaire pour les mettre en lumière avec la perspective du monde qui les porte et les emporte, laisser cette lumière faire le travail d'assemblage et de couture, dans une écriture qui se déplie au rythme d'un coeur qui bat, jusqu'à son retournement.
Il y a peut-être une forme de poésie qui sommeille dans nos vies ordinaires, façonnées de rêves fragiles, d'émerveillement et d'indignation, un peu comme les fondations d'un pont...
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À la périphérie du village irlandais de Louisburgh situé dans le comté de Mayo, une maison, une cuisine d'où l'on entend sonner les coups de midi qui ébranlent la cloche de l'église. Marcus est là, dans cette pièce, après avoir parcouru la maison vide. Quatre heures à tuer avant le retour de Mairead, sa femme. Des heures qu'il va falloir occuper. le journal est là, sûrement acheté par Mairead, il donne la date du 2 novembre.

Les pensées de Marcus arrivent, emplissent les pages sans se soucier d'une quelconque interruption, ni suivre une forme classique de ponctuation. Seules les virgules sont présentes ainsi que des sauts à la ligne pour marquer des semblants de pauses dans ce flot continu. L'absence de points est finalement loin d'être gênante et se calque à merveille sur ce processus ininterrompu que forme la pensée qui défile dans le cerveau de Marcus, comme dans tout esprit humain. le fil suit une idée, un souvenir, un fait marquant de l'actualité puis dévie, se perd parfois et revient ensuite sur sa première trace.
Un article du journal fait un retour sur l'effondrement économique qui a mis à mal tout le système bancaire du pays. Un autre article amène à penser aux particularités qui s'attachent au comté de Mayo comme cet ancien projet industriel polluant dont les bâtiments qui doivent être repris sont truffés d'amiante. Marcus pense alors à son père, emporté par le souvenir des dimanches soirs où il l'accompagnait au minibus qui emmenait le travailleur vers la construction de ces locaux.
Le métier d'ingénieur du génie civil de Marcus lui fait considérer l'instabilité et la précarité de certaines constructions, avec des parallèles sur l'effondrement inéluctable de l'homme. de nombreuses réflexions se télescopent avec force, sur notre monde construit par les politiciens, sur la religion, l'art, ou sur la place du citoyen dans une communauté. Et lorsqu'un problème sanitaire touche la santé de sa femme, accoutumé à se nourrir intensément d'infos, notre narrateur se voit alors comme un maillon pris dans un monde où les décisions des uns ont finalement des répercussions au sein même de son quotidien.
Ses pensées le ramènent bien souvent vers sa femme, leur rencontre, leur mariage et les bonheurs ou déconvenues du couple. Sa fille Agnès et son fils Darragh sont aussi sujets de préoccupations quant à son rôle de père.

Au fur et à mesure de notre navigation dans les méandres de la pensée de Marcus, une tension sous-jacente nous fait percevoir une forme d'urgence dans son quotidien. Par ses propos d'une extrême précision, son anxiété rejaillit sur la lecture, accentuée par la longueur de cette phrase de 275 pages qui n'aura pas de point final. Dans ce soliloque sans début ni fin, en cette journée grise de novembre, sur cette côte occidentale irlandaise, l'actualité du jour ainsi que celle d'hier, les souvenirs anciens et ceux du début d'année s'enchaînent et constituent tout ce qui fait la vie d'un homme.
Cette lecture peut être déstabilisante au niveau de la forme mais cette forme-là retranscrit parfaitement la ligne ininterrompue de la pensée humaine et j'ai donc trouvé l'exercice osé mais tout à fait approprié. Avec un vocabulaire des plus pointu, l'auteur signe ici un livre marquant mettant en lumière les petits détails qui font la beauté de la vie juxtaposés à des considérations plus métaphysiques de notre monde et de la vie en général.
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D'os et de lumière est un récit mystique, métaphysique, cosmique, poétique, un flot de mots furieux, tantôt bercé par la grâce, tantôt soulevé par l'injustice du monde contemporain qui, à l'image d'une machine rouillée, s'enraye au désespoir du narrateur, ingénieur honnête et chevronné, oui, un monde que son concepteur présumé – j'ai nommé Dieu – semble avoir abandonné à son propre délabrement, mais à cet état des lieux l'ingénieur ne se résout pas, il souffre, tel un Deus ex machina impuissant devant le dérèglement des choses (le tracteur de son père, la voiture de sa femme, le dallage de l'école, l'approvisionnement défectueux en eau de la ville), lui qui rêve d'harmonie, lui qui fustige les politiques responsables de nos malheurs et des guerres après lesquelles ceux de sa trempe, les ingénieurs, ont le devoir de reconstruire, de perpétuer l'ordre des choses et d'empêcher l'irréversibilité d'un chaos qui se manifeste dans chaque détail insignifiant de nos vies, comme ce jour où Marcus, notre ingénieur, enfin soulagé du poids de son existence et accédant à une forme de plénitude, ressent une insignifiante douleur à la poitrine, écho de la fragilité de son être, miroir déformé de ce monde vacillant dont Mike McCormack décrit si bien l'évidente décrépitude dans un texte endiablé, minutieux, exalté et d'une stupéfiante maîtrise que l'absence totale de ponctuation rend haletant, et que j'ai tenté de reproduire ici dans cette chronique sans avoir la certitude d'y être parvenue
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D'os et de lumières de Mike McCormack est un roman qui m'a été envoyé via net galley par les éditions Grasset, que je remercie.
Nous sommes le 2 novembre dans le village de Louisburgh, en Irlande.
Pendant une heure, jusqu'au prochain bulletin d'information, Marcus se remémore sa vie depuis l'enfance jusqu'à l'âge adulte, sa vie de fils, de mari, de père, d'ingénieur du génie civil. Il désosse son passé comme il observe les ponts, d'un regard aussi rationnel qu'émerveillé....
D'os et de lumières est un roman de la rentrée littéraire de janvier 2019 qui me tentait énormément. Malheureusement pour moi, cette lecture fût compliquée et laborieuse !
J'ai trouvé le contenu intéressant, j'ai apprécié de découvrir la vie de Marcus, son point de vue, ses pensées.
Mais là où, pour moi, ça pêche... c'est sur le style. Ce roman est écrit d'une traite, sans un seul point. Et il m'a vraiment fallut m'accrocher pour ne pas cesser ma lecture car cette absence de ponctuation m'a réellement dérangé.
Je l'ai lu en numérique, je me dit que si je le trouve à la bibliothèque je tenterait peut-être de le relire au format papier, j'accrocherais peut-être mieux ! Et avec ce genre d'ouvrage très particulier, une seconde lecture pourrait valoir le coup.
Je ne regrette pas ma lecture car le contenu est très intéressant, j'ai apprécié de découvrir l'Irlande, le personnage de Marcus.
A cause du style, j'ai quand même l'impression d'être un peu (beaucoup ?) passé à coté de ma lecture.
Ma note : trois étoiles.
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critiques presse (6)
LeMonde
17 mai 2019
L’écrivain irlandais [...] s’empare du flux de conscience cher à James Joyce. Spectaculaire.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeMonde
16 mai 2019
Le personnel et le politique sont constamment liés ici, comme le sont le métaphysique et le pragmatique. C’est là l’une des grandes beautés de ce texte dont le parti pris formel nous force à prêter une attention extrême aux détails d’une existence ordinaire qui, tous ensemble, participent d’une méditation superbe sur ce qu’appartenir au monde signifie.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaLibreBelgique
18 janvier 2019
Emportant le lecteur par son écriture qui tient en un seul souffle, D’os et de lumière de Mike McCormack laisse étourdi par tant de sincérité et de profondeur partagées.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeFigaro
17 janvier 2019
Un homme voit soudain toute sa vie dans une lumière nouvelle. Un grand récit apocalyptique.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Liberation
14 janvier 2019
Un roman irradiant, juste dans la complexité humaine, la poussant magnifiquement jusqu’au bout du bout.
Lire la critique sur le site : Liberation
LeSoir
14 janvier 2019
Une seule phrase, très longue, déroulée au fil d’un monologue intérieur, coupée de virgules à l’exclusion de tout autre signe de ponctuation et disposée en paragraphes de tailles variables, ouverts par des minuscules. Tel est, d’un point de vue formel – il saute aux yeux –, le menu proposé par le romancier irlandais Mike McCormack dans D’os et de lumière, son premier livre traduit en français.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
une tension fébrile me cisaille si bien que j'ai du mal à me concentrer convenablement sur quoi que ce soit, mon esprit grouille d'idées comme s'il était rempli d'oiseaux électriques, toujours en vol, des frissons bleus qui expliquent certainement que je n'avais pas remarqué que Mairead m'avait mis de quoi manger sur la table et
je le regarde maintenant
je le regarde maintenant
un sandwich sur une petite assiette, recouvert d'une serviette, avec un verre de lait à côté, l'ensemble si impeccable dans sa plénitude et sa belle ordonnance, l'évocation parfaite de Mairead et de l'attention qu'elle porte à ces petites choses, la joie qu'elle fait jaillir en accomplissant impeccablement ces modestes gestes est si évidente dans sa présentation qu'il me semble normal de contempler cela un moment, uniquement pour en savourer l'esthétique avant de soulever la serviette pour constater que le sandwich est bon et simple – fromage et condiment entre deux tranches de pain complet – un classique qui date de mon enfance et que Mairead me concocte de temps à autre, un petit geste qui me touche infiniment en cet instant, tant de soin et d'attention apportés à chaque détail, quelque chose d'inexplicablement intense,
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la fois où, lors de sa première grossesse, quand elle attendait Agnes, je l’avais vue s’épanouir au fur et à mesure que grossissait son ventre, sa peau et sa chevelure avaient capté cette aura de bien-être radieux que je trouvais irrésistible et qui m’attirait tant, ces premiers mois passèrent en un déferlement de désir qui me faisait plonger tête baissée dans la générosité nouvelle de son corps, une intimité qui n’était peut-être pas exempte d’une certaine pointe de perversité, comme si le fait d’être observé par l’enfant qui grandissait en elle ajoutait une nuance d’interdit à nos pratiques au cours de cette période, où le poids et la générosité de sa grosses étaient tellement séduisants que c’était comme si le nouvel être en elle lui conférait un lustre allant au-delà de sa peau ou de sa chevelure et était en soi pure bonté et vertu manifestées, quelque chose de véritablement radieux avait enflammé nos parties de jambes en l’air
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fais-lui une bise de ma part
d’accord, promis, prends soin de toi
salut
salut
et je regardai l’écran s’assombrir, les parasites gazeux l’envahir tandis qu’il s’éteignait, plongeant la pièce dans un silence sombre et une sensation de brûlure derrière les yeux, comme si la lumière de l’écran les avait complètement grillés,le genre de sensation qu’on imagine juste avant que le monde disparaisse dans les flammes, une sorte de corrosion raffinée s’attaquant aux cônes et aux bâtonnets de la rétine, grignotant leur structure interne avant qu’ils ne tombent de leurs orbites, dégringolent sur les pommettes, vous laissant avec des trous à la place des yeux au beau milieu de quelque paysage désolé avec le vent qui siffle à travers votre crâne, juste avant que le monde ne s’effondre montagnes, rivières et lacs
acres, arpents et perches
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cette petite bonne femme contre le navire rappelle la photographie du manifestant solitaire debout devant la colonne de chars place Tian’anmen, cela remonte à un certain temps, c’était en 1989, similaire dans la mesure où il est tout aussi improbable que le Solitaire sorte des eaux pour venir écraser le corps frêle de cette femme qui, enveloppée dans une couverture, regarde depuis l’arrière de la voiture, autre drame ayant la texture pesante et irréfutable de la réalité, cette dangereuse confluence du privé et du politique qui convergent dans le corps de cette faible femme pour en faire le théâtre du conflit, et ce n’est pas la première fois, des histoires comme celle-ci me frappent comme étant typiques de Mayo
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les articles en première page disent que le monde continue d’avoir des hauts et des bas, il s’élève en toute splendeur et sombre en ruines avec les guerres qui se poursuivent à l’étranger - Afghanistan et Irak entre autres - ailleurs, des tentatives d’accords de paix - Israël et Palestine - plus près de chez nous, le drame se déroule sur un mode moins tonitruant mais néanmoins bien réel - pénurie de lits dans les hôpitaux, contestation des accords sur les salaires dans le secteur public - de bonnes histoires humaines et peu importe la façon dont elles se termineront, on le sent bien, l’élément chair et sang y frétille (...)
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