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Marie-Madeleine Fayet (Traducteur)Denis de Rougemont (Préfacier, etc.)
EAN : 9782253031758
445 pages
Le Livre de Poche (25/04/2001)
4.11/5   906 notes
Résumé :
Habitants d'une petite ville du fin fond des États-Unis, les personnages du «Coeur est un chasseur solitaire» se sentent profondément seuls, abandonnés avec leurs révoltes. Subsistent cependant certains rêves. Pour Mick l'adolescente complexée, celui d'apprendre à jouer du violon qu'elle s'est confectionné, et qu'elle cache sous son lit. Biff lui, observe ses clients pour échapper à sa vie de couple bien terne. Jake rêve d'un monde plus juste. Le docteur Copeland es... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (92) Voir plus Ajouter une critique
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♫Cette force qui nous pousse vers l'infini
Y a peu d'amour avec tellement d'envie
Si peu d'amour avec tellement de bruit
Quelque chose en nous de Tennessee♫
Johnny Hallyday - Michel Berger - 1985

D'autres voix sans paroles appelaient dans son coeur
La voix de Jésus et de John Brown
La voix du grand Spinoza et de Karl Marx
L'appel de tous ceux qui avaient combattu
et à qui il avait été donné d'achever leur mission
Les voix douloureuses de son peuple [...]
Les voix des faibles et des puissants. [...]
La voix du ferme idéal.
Extrait page 410

Williams Tennessee : "Mon rêve le plus cher serait de posséder une ferme au Texas et d'avoir ma soeur Rose, mon Grand-père et Carson (McCullers), et nous vivrions tous ensemble, tous malades mais tous ensemble"
....... son ferme Idéal !!?
Williams Tennessee a dit, dans sa manière d'exagérer, "Le seul véritable écrivain du Sud a été Carson. . . . Elle n'était pas un ange, tu sais. Ou si elle l'était, elle était un ange noir. Mais elle avait une sagesse infinie. La nôtre était une relation profonde qui a duré de nombreuses années. Je l'ai d'abord rencontrée quand je suis allé à Nantucket pour mourir. 1946 "

Pendant que certains se lient d'amis
d'autres recitent leur litanie
mieux vaut être avec n'importe qui
que d'être trop longtemps seul, et vivre d'envies
Liberté et Pirates
Capital et Démocrates
Esclavage, besoin suprème de servir
je veux être comme Moïse
détracteurs, prédicateurs
remplir mes poches de friandises
ton ferme Idéal, tes désirs, tes Valeurs
à chacun ses consolations, ses frustrations
mots qui convergent vers le milieu
comme les rayons d'une roue au moyeu
Pas sans me rappeler un certain Faulkner
âmes solidaires, passeur solitaire
ou une conspiration d'imbéciles de Kennedy Toole
doute des cieux et alors tout s'écroule....

si vous voulez appronfondir le lien Carson McCullers/W. Tennessee, c'est ici :
http://www.tennesseewilliamsstudies.org/journal/work.php?ID=31
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J'ai décidé de découvrir ce livre après avoir découvert les très bonnes critiques de quantité d'amis babeliotes et je me suis lancé dans cette lecture avec grande confiance . Force m'est de reconnaitre que je n'ai pas trouvé dans ces pages , l'enthousiasme qui a marqué la plupart des commentaires . C'est un beau livre , une belle description de la société dans laquelle vit l'auteur. C'est très beau mais très statique , sorte de monde clos sans sortie , sans échappatoire, un monde d'utopies , un monde triste . L' histoire s'articule autour de personnages condamnés par leur origine sociale , de personnages intéressants mais cabossés et sans avenir , englués dans un avenir sans espoir.On voit évoluer quatre personnages satellites d'un personnage tutélaire qui , de par son handicap de sourd et muet , fédère tous les commentaires , toutes les souffrances , recueille tous les malheurs des autres . C'est un monde figé qui se donne à voir et la lecture est lente , monotone , sans relief car on sait dès le début que les " dés sont pipés. " Trés franchement , j'ai failli abandonner plusieurs fois , me suis parfois ennuyé , me suis demandé si , enfin , j'allais trouver des raisons d'espérer.
Après , je dois reconnaitre le côté sublime de certains passages , lorsque Mick écoute la musique cachée dans un buisson près de la fenêtre ouverte d'une maison , par exemple . de plus , l'âge de l'auteur inspire le respect car l' écriture est vraiment bien maîtrisée , du grand art.
Au delà , c'est pour moi un texte vieilli , un texte d'une époque révolue, un texte témoignage très intéressant pour sa description d'une époque vécue à travers le destin de plusieurs personnages révélateurs d'une société rejetée.
Je n'ai pas aimé le langage de Portia , pâle imitation caricaturale d'un accent , qui , à lui seul , marginalise son auteur et , techniquement , rend la lecture artificielle et difficile .
Une impression très mitigée donc , pour moi ,une lecture qui demande une attention sans faille où l'esprit ne peut jamais se laisser porter , où l'on ne peut jamais se laisser aller.Je suis désolé de ne pas partager l'enthousiasme majoritairement exprimé quant à cet ouvrage , mais rien ne dit que j'ai raison , c'est mon ressenti et c'est tout .
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Dans le sud des Etats-Unis, fin des années 1930, Carson McCullers publie son premier roman, elle est âgée de vingt-deux ans, c'est sans doute son chef-d'oeuvre. C'est à cette époque et dans cette région, qu'elle situe les personnages de le coeur est un chasseur solitaire.
J'ai suivi Mick, jeune adolescente passionnée de musique ; Singer, sourd-muet à qui tout le monde se confie ; Jake qui dessoûle rarement, au tempérament fou et bagarreur ; Biff, tenancier du café de New York ; Portia, négresse qui fait le ménage chez les parents de Mick et son père médecin ; les parents, frères et soeurs de Mick. Avec ces personnages attachants d'une grande sensibilité j'ai découvert une Amérique raciste et très pauvre. Une citation de Carson McCullers qui, à mon avis, définit son écriture : « Comment donner vie à un personnage sans amour, et sans ce combat qui va de pair avec l'amour ? ».
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J'ai découvert ce roman grâce à la critique de Titania, le titre m'avait attiré, ensuite le livre en main j'ai aimé la photo de couverture, une fillette pieds nus,assise sur une rambarde en bois. Voilà le cheminement qui m'a conduit à la lecture de " le coeur est un chasseur solitaire " de Carson Mc Cullers.
Ce récit à mi chemin entre " les raisins de la colère " de Steinbeck et "ne tirez pas sur l'oiseau moqueur " de Harper Lee raconte le quotidien d'hommes et de femmes dans une Amérique des années 1930.
La misère sociale et le racisme vécus par les personnages font de ce livre une véritable étude sociologique.
Biff Brannon, le patron du bar "le café de New-York " côtoie à longueur de journée Jack Blount un "rouge " grande gueule et ivrogne, John Singer un sourd-muet, un homme au grand coeur, toujours à l'écoute des autres.
Mick Kelly une adolescente passionnée de musique.
Il y a aussi le docteur Copeland, médecin noir et sa fille Portia.
Tous ces personnages ont en commun l'amour du genre humain.
Chacun à sa façon va apporter quelque chose à l'autre, c'est ce que j'ai ressenti
Le docteur Copeland et son désespoir face au manque de réaction de sa communauté, Jack Blount enrage, fulmine devant la misère et l'inaction de la communauté blanche.
Le manque de " savoir " font des deux protagonistes des êtres incompris et violent.
Une belle histoire pleine d'humanité, des personnages attachants malgré leurs travers.
Un très grand livre, merci Titania
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Dans une ville du Sud des Etats-unis pendant la Grande Dépression des années 30, la guerre s'annonce comme un lourd nuage qui peine à crever avant l'orage. La misère est terrible.
On suit des personnages dans leurs échanges et leurs faits et gestes du quotidien. Ils sont tous à un point de bascule de leur existence. Tout en appartenant à un groupe, à une famille à un quartier, ils sont désespérément seuls, au milieu de plein de gens.
Biff Brannon vient de perdre Alice sa femme, il tient le "café de New York" où passe tout le quartier. John Singer, le muet, dont l'ami vient d'être interné, devient paradoxalement celui qui recueille les confidences de tous. le médecin noir, Benedict Copeland, se dévoue corps et âme pour sa communauté et rêve de Droits Civiques. Portia sa fille travaille dans la pension de famille des Kelly, dont la fille de 14 ans, Mick rêve d'un ailleurs fait de musique et de concerts. Jake, le communiste rageur, arrive de nulle part et s'installe en ville, pour tenter de transformer la misère en révolte, au milieu des ouvriers des filatures hébétés de fatigue et des prédicateurs de toutes les Eglises.
Carson MCCullers évoque ce Sud complexe, la misère sociale, et la ségrégation raciale, dans lequel la violence explose parfois de manière inattendue. Sa vision du monde est pessimiste. Ses personnages se débattent dans des combats désespérés, qui n'ont pas d'issue.
C'est vraiment un grand roman, très bien construit, rien que sur des petits faits, des héros d'un quotidien difficile, qui nous parle de plein de choses, de la fin de l'enfance, de la difficulté d'une époque, de rêves impossibles, et d'amours inavouables.
Un auteur vraiment important, un roman qui laisse songeur un moment.



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Citations et extraits (109) Voir plus Ajouter une citation
Ecoutez. Parmi nous, un sur cinq travaille à construire des routes ou dans les services sanitaires de la ville, ou dans une scierie, ou dans une ferme. Un autre de ces cinq est incapable de trouver du travail. Mais les trois autres.... la majorité ? Beaucoup d'entre nous font la cuisine pour ceux qui ne savent pas préparer la nourriture qu'ils mangeront. Beaucoup passent leur vie à cultiver des jardins pour le plaisir de deux ou trois personnes. Beaucoup cirent les planchers des belles maisons. Ou nous conduisons les automobiles des riches trop paresseux pour conduire eux-mêmes. Nous passons notre vie à exécuter des milliers de travaux qui n'ont d'utilité réelle pour personne. Nous travaillons et tout notre travail ne sert à rien. Est-ce du service ? Non. C'est de l'esclavage.
[...]
On nous refuse la dignité de l'étude et de la sagesse.
"Le travail a chacun selon ses capacités; le salaire a chacun selon ses besoins." Tous ici nous connaissons la souffrance qui consiste à manquer de tout. C'est une grande injustice. Mais il y a une injustice plus amère que celle-là : c'est de se voir refuser la chance de servir. Il vaut mieux nous voir dépouillés des profits de notre bourse que dépouillés des richesses de nos esprits et de nos âmes.
[...]
Quelques-uns des jeunes qui sont ici ce matin peuvent éprouver le désir d'être les professeurs ou les infirmières ou les dirigeants de notre race. Mais cela vous sera refusé. Vous devrez vous vendre pour un but inutile afin de vivre. Vous serez rejetés et vaincus. Le jeune chimiste récolte du coton. Le jeune écrivain est incapable d'apprendre à lire. Le professeur supporte un esclavage inutile dans une blanchisserie. Nous n'avons pas de représentants dans le gouvernement. Nous n'avons pas le droit de vote. Nous sommes les plus opprimés de tous les habitants de ce grand pays. Nous ne pouvons pas élever la voix. Nos langues pourrissent dans nos bouches faute d'exercice. Nos cœurs se vident et perdent toute force pour réaliser notre idéal.
Représentants de la race nègre, nous avons en nous toutes les richesses de l'esprit humain. Nous offrons les plus précieux de tous les dons. Et nos offrandes sont refusées avec mépris. Nos dons sont piétinés dans la boue et rendus inutilisables. Nous sommes employés à des labeurs moins utiles que le travail des bêtes. Nègres, nous devons nous élever et être tout, de nouveau. Nous devons être libres !
p244-245
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Mais voici la question. Quand nous savons, nous ne pouvons pas rester tranquilles. Il faut agir. Et certains d'entre nous ne sont bons à rien. Il y a trop à faire et on ne sait par où commencer. Même moi....J'ai fait des choses qui, lorsque j'y pense, ne me semblent pas du tout rationnelles. Une fois, j'ai mis sur pied une organisation. J'ai récolté une vingtaine d'abrutis et je leur ai parlé jusqu'à ce que je sois convaincu qu'ils savaient. Notre devise tenait en un mot : Action. Huh ! nous voulions provoquer des bagarres...toute l'agitation possible. Notre but réel était la liberté...mais une vraie liberté, une grande liberté rendue possible seulement par le sens de justice de l'âme humaine. Notre devise "Action" signifiait la destruction du capitalisme. Dans la constitution - rédigée par moi - certains statuts avaient trait au remplacement du mot "Action" par "Liberté" aussitôt que notre travail serait terminé. [...]
Alors, quand la constitution fut écrite et les premiers adeptes bien formés...alors je partis en tournée pour organiser des sections. Je revins avant trois mois et savez-vous ce que je trouvai ? Quelle avait été leur première action héroïque ? Leur fureur justicière avait-elle déjoué tous les plans concertés et avaient-ils passé à l'action sans moi ? Etait-ce destruction, meurtres, révolution ?
p199
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Il y a ceux qui savent et ceux qui ne savent pas. Et pour dix mille qui ne savent pas, il y en a un seulement qui sait. C'est le miracle de tous les temps...le fait que ces millions savent tant de choses mais ne savent pas ça. C'est comme au XVe siècle quand tout le monde croyait que la terre était plate et seuls Colomb et quelques autres connaissaient la vérité. Mais c'est différent tout de même car il fallait du talent pour se figurer que la terre était ronde. Tandis que cette vérité saute tellement aux yeux que c'est le miracle de toute l'histoire, que les gens ne sachent pas. Vous savez ?
p38
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Elle essaya de se rappeler le nom du compositeur dont elle avait entendu la musique, à la radio, l'hiver dernier.Elle l'avait demandé à une élève de l'école qui possédait un piano et prenait des leçons de musique et l'élève avait demandé à son professeur.Il parait que ce compositeur n'était qu'un enfant qui avait vécu quelque part en Europe à une époque lointaine.
Mais il avait beau n'être qu'un enfant, il avait écrit des oeuvres splendides pour piano et violon et pour orchestre aussi.
Elle pouvait se rappeler six de ses oeuvres.Quelques-unes étaient rapides et tintaient comme des clochettes.Une autre était comme l'odeur de la terre après la pluie au printemps.Mais toutes l'attristaient et l'excitaient en même temps.Elle fredonna un des airs et, dans cette maison vide, chaude,ou elle se trouvait seule, elle sentit les larmes lui monter aux yeux.
Sa gorge se serra et elle fût incapable de continuer à chanter.
Rapidement elle écrivit le nom du compositeur en tête de liste: Motsart.
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Il éprouva alors une certaine joie forte et sainte. Le persécuté rit et l'esclave noir, sous le fouet, chante pour son âme outragée. Un chant était en lui - ce n'était pas de la musique, mais le sentiment d'un chant. Et le poids de la paix alourdissait ses jambes au point que, seul, son ferme idéal lui permettait de marcher. Pourquoi allait-il de l'avant ? Pourquoi ne pas se reposer sur ce fond de complète humiliation et, pour une fois, s'en ressasier ?
Mais il allait de l'avant.
p321
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Videos de Carson McCullers (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Carson McCullers
Dans les années 1930, dans le Sud profond des États-Unis, le sourd-muet John Singer et la garçonne Mick, passionnée de musique, s'observent l'un l'autre au café de Biff, où se côtoient la pauvreté et la tendresse. /
Premier roman de Carson McCullers, publié à 23 ans, « Le cœur est un chasseur solitaire » s'est vite affirmé comme un classique de la littérature américaine. Dès 1998, la Modern Library lui donne la 17e place dans son palmarès des 100 meilleurs romans anglophones du XXe siècle. Ariane Ascaride lui donne pour la première fois une voix en français, accompagnée à l'harmonica. /
Musique : Improvisation à l'harmonica de Chris Lancry.
Le texte français, traduit de l'anglais américain par Frédérique Nathan-Campbell, a paru en 2017, chez Stock. Direction artistique : Francesca Isidori.
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