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Les maîtres de Rome tome 1.1 sur 11
EAN : 9782290333471
J'ai lu (18/03/2005)
3.82/5   65 notes
Résumé :
110 avant J.-C.: la République est à son apogée et, pourtant, elle est déjà minée par l'argent, la cupidité et les luttes de factions. Deux hommes vont se lever. Deux hommes d'exception, avec, chacun, l'ambition de devenir le «Premier parmi les Romains», distinction accordée à de très rares occasions depuis les origines de la République. Aucun des deux, cependant, ne dispose à priori des moyens pour parvenir à ses fins. Marius a contre lui ses origines: c'est un not... >Voir plus
Que lire après Les maîtres de Rome, tome 1 : L'amour et le pouvoir (1/2) : Les lauriers de MariusVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
“Les maitres de Rome”, immense fresque en 10 épais volumes sur la Rome antique, est le projet fou de Colleen McCullough, passionnée d'Antiquité, visant à retranscrire les dernières années de la République jusqu'au triumvirat d'Auguste/Antoine/Lepidus. Ce premier volume, idiotement traduit en “l'amour et le pouvoir” (The first man of Rome en VO) a donc pour volonté de poser les solides bases de cette saga.

Le premier contact est aussi intimidant que réjouissant pour les amateurs de romans historique... le bouquin pèse un demi âne mort (1.3kg quand même pour l'édition Belfond), et en l'ouvrant vous tombez nez à nez avec un plan méticuleux de l'Urbs, avec 50 légendes, sur tel temple, telle rue, telle maison et même des latrines. Pris de panique vous tournez donc les pages et voyez 4 pages complètes qui résument les personnages principaux… Vous regardez donc à la toute fin pour savoir à combien de pages se chiffre votre calvaire, et tombez sur un second plan, encore dessiné à la main, et cette fois proposant un gros plan du centre religieux de Rome (Palatin/Capitole/Forum etc…) ainsi qu'un glossaire de 15 pages sur les termes les plus importants (Prêteur, Censeur, assemblée etc…). On comprend donc d'entrée qu'on n'est vraiment pas là pour rigoler…

… et les 70 premières pages confirment l'impression initiale. Cette première partie est d'une densité effrayante. L'histoire commençant à l'instant T, au tout début du mois de Janvier -110, l'auteur doit donc à la fois faire une rétrospective en expliquant le cheminement jusqu'à T, tout en narrant en même temps l'année en cours. Les termes employés sont précis et les noms latins ne sont pas vulgarisés, attendez vous donc à manger du Quintus Caecilius Metellus Numidicus ou Janus Papiercus à longueur de temps. L'ébauche du passé (c'est assez survolé il faut le reconnaître) mêlée au présent, déboussole, on passe pas mal de temps dans le glossaire ou la carte, et on ne sait plus trop qui est qui, qui veut quoi, ni pourquoi ces cons ont tous le foutu même nom.

Tout commence donc avec Caius Marius, Lucius Cornelius Sylla et Jugurtha, 3 personnalités majeures de l'époque qui lancent cette immense fresque historique, et dont on prend en quelque sorte le train en marche. Par conséquent l'effort pour entrer dans le livre est assez important et il est évident que quelqu'un qui n'est que moyennement intéressé par ce milieu ou ne souhaitant faire aucun effort n'y arrivera pas, et devra se tourner vers une lecture plus abordable. Vous voila prévenu.

Ce premier volume, c'est 10 ans de Rome, de -110 à -100, qui va prendre son temps pour dépeindre les événements, qui sont tellement nombreux qu'on a l'impression d'avoir vécu à cette époque. La guerre contre Jugurtha, les magouilles politiques, les corruptions, les factions, la guerre contre les Germains, les victoires, les défaites, les élections, les lois, les bastons sur le forum etc… un contenu hallucinant, historiquement très renseigné et parfaitement imbriqué. On passe d'un format épistolaire global, à une péripétie plus centrée sur une personne, puis on change de point de vue, on passe sur un dialogue etc… bref on lit beaucoup de chose, sur beaucoup de chose, d'une guerre à grande échelle jusqu'à une taverne de la Subura, et c'est un régal.

Forcément vu la dose d'informations ça pique le cerveau, et une personne voulant lire ça sur la plage n'y trouvera pas son compte. C'est un texte complexe, exigeant et qui demande une certaine volonté pour se souvenir des gens et bien tout assimiler, mais qui procure une impression de tangible incroyable, à travers ces personnages palpables et aux caractères forts. Marius est le plus grand parmi les grands, six fois consuls à la fin du premier volume. Sylla est pour l'instant relativement discret. Dépeint comme un meurtrier certes, mais qui pour l'instant reste tranquillement le bras droit de Marius en tenant son rôle et n'a pas vraiment commencé sa conquête politique. Sans compter bien sûr une pléthore d'autres personnages qui finissent par avoir un véritable rôle et une identité auprès du lecteur.

Bref, on vie Rome, on mange Rome, on dort Rome, et c'est un grand plaisir de lire autant sur une période finalement pas si souvent abordée, contrairement à la suite, qui est bien plus documentée.

Et pourtant tout n'est pas rose.

Sans vouloir donner des cours à un écrivain, le texte est tout de même assez aride, pas toujours très agréable, avec certaines situations mal tournées ou un peu faciles. On peut noter également quelques passages vite expédiés, notamment de guerre, parlant de l'avant ou de l'après en détails, mais passant 80000 morts en 3 lignes. Idem pour certains portraits qui sonnent parfois un peu faux, soit trop gentillets (Marius, Julia etc...), ou au contraire un peu forcés (comme Numidicus ou son fils par exemple). Bon après c'est évident qu'il est impossible de connaitre leurs personnalités réelles, mais l'image qu'on s'en fait ne colle pas forcément toujours avec celle de l'auteur.

Et puis là que je suis dans les critiques j'ajouterais bien quelques faits historiques étranges, le plus gros étant Sylla épousant la seconde Julia Caesar, choix visiblement contesté ou débattu, faisant ainsi de lui le beau frère de Marius. La femme barbare de Sylla me semble également assez particulier comme choix de romance, sans rien apporter vraiment, tout comme le fils Scaurus, dont il est impossible de trouver la moindre trace...

Bon, il est évident que je chipote, surtout qu'elle a lu une infinité de sources premières auquel aucune recherche sur internet ne fera jamais concurrence. Après tout l'Histoire est un texte à trous, et le plaisir de la romancière qu'elle est est surement de combler les vides avec sa vision des choses.

Donc voila, une premier tome qui fait office de gros “pilote”, perfectible, mais vers lequel je suis toujours revenu en courant vu la puissance évocatrice du récit qui rappelle clairement la série ROME structurellement parlant. A voir comment la saga évolue, Marius et Sylla ne sont pas encore brouillé (réfutant la thèse de brouille suite à l'affaire Jugurtha), Rome est un peu apaisée, mais la guerre civile n'est pas bien loin, et j'ai vraiment hâte de poursuivre l'aventure.
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Après le Cheval de Troie, je me suis plongée avec plaisir dans cette exhaustive saga romaine. Cela devait être un travail de longue haleine, de rassembler autant du matériel historique (je possède une édition avec les cartes et les illustrations faites par Colleen Mc Cullough elle-même) et de le présenter d'une façon si vivante. On suit l'ascension (et plus tard la chute) de Caius Marius, sept fois consul romain, son ami-ennemi Sulla, Jules Caesar et tous les autres qui avait participé de près ou de loin à la politique de Rome; c'est peut-être le seul point un peu négatif de la saga - beaucoup, beaucoup de politique ! Mais peu importe. Avec les personnages on mène des guerres, on participe aux débats du sénat, on noue les intrigues et on a du mal à les quitter à la fin, car la saga est vraiment longue et en quelque sorte on vit avec, surtout si vous lisez pendant les vacances sans trop d'interruptions, comme moi. Je ne peux que conseiller vivement cette lecture, surtout si vous voulez apprendre plus sur la histoire de Rome (et pas que !); j'ai une amie prof de latin qui s'en sert régulièrement dans ses cours.
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"L'amour et le pouvoir" est le 1er tome (en 2 volumes pour ma version) d'une série d'au moins 7 pavés assez impressionnants! Passé la couverture un peu vieillote et le pavé à l'aspect indigeste, je suis rapidement entré dans l'histoire et surtout dans l'Histoire Romaine avec un plaisir grandissant!!
Le plus compliqué est de se familiariser avec les noms romains composés parfois de 3 particules! Mais je vous assure que cela vaut le coup de faire l'effort! Colleen Mccullough nous offre un roman magnifique qui nous fait découvrir les moeurs de l'époque, les intrigues politiques guidées par l'argent et le pouvoir des grandes familles notamment..
On découvre aussi les rapports entre Rome et le reste de l'Italie, le système de rang social etc....
Enfin, nous suivons les grands conflits menés par les légions romaines aussi bien en Afrique, que dans le Nord de l'Italie ou encore dans le Sud de la France. Un vrai cours d'Histoire qui couvre les années -110 à -100 environ me semble t-il! vivement la suite!
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Un livre extraordinaire qui entame une série de livres parfaitement à la hauteur ! L'histoire de Rome est passionnante, mais à part cela Colleen McCullough nous concocte un portrait vraiment exceptionnel. Son travail préparatoire est juste impressionnant, la quantité de sources qu'elle a étudié est la la hauteur d'un essai d'historiographie. La précision avec laquelle est nous raconte l'histoire politique et sociale de la fin de la République n'a pourtant rien de la lecture rébarbative d'un manuel scolaire. L'écriture est agile, les dialogues très réalistes, les relations entre les personnages extrêmement bien soignées. Elle est évidemment obligée de reconstruire et donc imaginer une partie considérable de l'histoire, car les informations dont nous disposons sur cette époque ne sont pas aussi précise que ce roman l'exige, et toutefois on ne s'aperçoit pas de la frontière entre l'imaginé et le réel. La seule chose qu'on puisse éventuellement reproché à l'écrivain est une certaine tendance à exagérer les traits de certains personnages, comme lorsqu'elle nous parle du bébé Caesar (dans La couronne d'Herbe), qui à l'age d'1 an serait déjà super charmant et super intelligent. Elle soigne beaucoup les personnages féminins, et donnant à chacun un caractère et un rôle important dans une histoire que nous hommes habitués à voir écrite par des hommes. Cette série a été surement une des mes plus belles découvertes des dernières années.
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J'ai savouré cette série de huit romans sur la Rome antique, étoffés et d'une écriture grandiose. Tout y est :

1. Les Maîtres de Rome
2. La couronne d'herbes
3. le favori des dieux
4. La colère de Spartacus
5. Jules César, la violence et la passion
6. Jules César, le glaive et la soie
7. La conquête gauloise
8. Cesar, imperator
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
– D'accord, d'accord, je vais voir ce que je peux pour toi, dit-elle. Donne-moi la main.
Il s'exécuta.
– Grande sera ta destinée, Caius Marius, dit-elle en déchiffrant les multiples plis de sa paume. Quelle main ! Elle impose une forme à tout ce à quoi elle s'attelle. Et quelle ligne de tête ! Elle gouverne ton cœur, elle gouverne ta vie, elle gouverne tout, sauf les ravages du temps, car personne ne peut s'y soustraire. Mais tu en auras davantage l'occasion... Une terrible maladie... mais tu en triompheras la première fois, et même la seconde... Des ennemis, beaucoup d'ennemis... Mais tu en viendras à bout... tu seras consul l'année qui suit celle-ci... Sept fois en tout, et on t'appellera le troisième fondateur de Rome, car tu sauveras la cité du plus grand péril qu'elle ait connu !
Son visage brûlait, comme une lance qu'on jette dans le feu. La tête lui tournait. Son cœur battait à se rompre. Un épais voile rouge semblait danser devant ses yeux. Car elle disait la vérité, il le savait.
– Tu as l'amour et le respect d'une femme de grand talent, poursuivit-elle, et son neveu sera le plus grand de tous les Romains. – Non, ce sera moi ! s'exclama-t-il aussitôt.
– Non, son neveu. Un bien plus grand homme que toi, Caius Marius. Lui aussi ce prénommera Caius. Mais sa famille est celle de ta femme, pas la tienne.
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La dernière lettre de Julilla disait :

Je t'aime, bien que les mois, et maintenant les années, m'aient montré à quel point mon amour n'est pas payé de retour, à quel point mon destin te retient peu. En juin dernier, j'ai eu dix-huit ans ; je devrais déjà être mariée, mais j'ai réussi jusqu'à présent à me soustraire à cette horrible nécessité en tombant malade. Je veux t'épouser, toi et personne d'autre, mon bien-aimé Lucius Cornelius. Mon père n'ose me présenter à personne. Et je me chargerai de laisser les choses en l'état jusqu'à ce que tu viennes me voir et me dises que tu consens. Tu as dit une fois que j'étais un bébé, que mon amour pour toi était un enfantillage qui prendrait fin un jour, mais je t'ai prouvé le contraire depuis bientôt deux ans ! Je t'ai prouvé que mon amour pour toi était aussi constant que le retour du soleil chaque printemps. La vieille Grecque que je détestais tant, que j'aurais voulu voir morte, n'est plus. Vois-tu à quel point je suis puissante, Lucius Cornelius ? Pourquoi ne veux-tu pas comprendre que tu ne peux m'échapper ? Aucun cœur ne peut être aussi rempli d'amour que le mien sans se voir récompenser. Je sais que tu m'aimes. Renonce à résister, et viens me voir, pour t'agenouiller près de mon lit de souffrances, te pencher vers moi et m'embrasser. Ne me condamne pas à mourir ! Choisis plutôt de me laisser vivre, et de m'épouser.
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Il est plutôt rassurant que l’on se lance dans la politique pour s’enrichir. C’est normal, c’est humain, c’est compréhensible, en un mot: pardonnable. Il y en a d’autres qui veulent changer le monde: les hommes de pouvoir et les altruistes, et ceux sont eux qui causent les plus gros dégâts. Il n’est pas sain de penser aux autres avant de penser à soi.
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A Rome on était pauvre quand on n’avait pas de quoi s’acheter un esclave.
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