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Critique de florencem


Je suis avec beaucoup d'intérêt la maison d'édition Monsieur Toussaint Louverture (ME bordelaise, donc un peu chauvine…) depuis quelques temps. Je trouve le travail qu'ils font sur l'objet livre vraiment très qualitatif ce qui, je pense, fait ressortir aussi leurs publications plus que les autres, et permet de faire connaître des oeuvres à un public plus large. Par exemple, je ne me serais jamais intéressée à Blackwater de moi-même. Alors vu ma note, vous vous dites sûrement que dans le fond, cela n'a pas été une bonne chose, mais je pense être un cas un peu à part. Et surtout, malgré ma « déception » avec ce premier tome, je le vois plus comme une introduction et donc pas forcément assez représentatif pour que j'abandonne la saga.

Bien sûr, les différents avis très positifs que j'ai lus m'ont aussi donné envie de lire Blackwater. le résumé était intrigant et j'étais curieuse de voir ce qu'une touche de fantastique pouvait donner avec cette saga familiale. Malheureusement, comme je le disais La crue reste trop introductif pour moi. Je n'ai pas trouvé le récit très palpitant et l'intrigue même si on la voit se profiler au loin n'offre pas tellement de quoi tourner les pages avec plaisir…

Perdido a pourtant tout de suite, ce petit quelque chose de différent. Je ne saurai trop comment l'expliquer mais la ville semble être comme un îlot perdu où rien ne peut vraiment tout chambouler (sauf Elinor). Il y a ce charme architectural et naturel de l'Alabama. On y voit une société de grands propriétaires dépeinte de façon un peu naïve. Les différences de classe et de race ne semblent ébranler personne (sauf Elinor). Je ne sais pas si cela peut être une excuse, mais l'auteur est un homme blanc, et le roman a été écrit en 1983… Personnellement, j'ai trouvé cela trop lisse, même si on sent que Michael McDowell se moque de ses riches propriétaires. Et à contrario, il y a une fibre féministe que j'ai trouvé rafraichissante, même si elle a ses défauts. Les femmes semblent mener leur monde, mais on les décrit trop comme des pestes avides de ragots. Et les hommes en deviennent des marionnettes dont on peut faire ce que l'on veut… Un monde étrange que l'auteur nous dépeint là.

La troisième personne fait aussi que l'on a du mal à s'attacher à quiconque. Aucune sympathie pour personne, car les défauts reprennent trop le pas, et il en va de même pour l'empathie. Les soucis que les uns et les autres rencontrent me sont passés au-dessus, sauf en ce qui concerne Grace, mais jouer sur l'enfant pour rendre empathique… je trouve cela facile. Les sentiments sont aussi… non palpables si je puis dire. La romance entre Elinor et Oscar n'a aucune saveur. L'aversion de Mary-Love pour Elinor a quelque chose d'instinctif en soi, mais elle devient vite pénible tout comme sa façon d'étouffer enfants et petite-fille. Sa possessivité a quelque chose de dérangeant.

Alors oui, voir cette famille dans son quotidien si peu bouleversé, très caricaturale, n'a pas su me donner ce petit frisson que je recherchais. Trop de distance vis-à-vis de tout malheureusement. le manque d'intelligence des personnages, la méchanceté gratuite et le fait que tout le monde se laisse manipuler n'a pas aidé non plus. Elinor m'a tout de même permise de rester ancrée dans l'histoire. J'aimerai savoir pourquoi elle est là et ce qu'elle compte faire réellement. Elle est vraiment un personnage qui sort du lot, une héroïne étrange dont on n'arrive pas vraiment à savoir si elle est bonne ou mauvaise (je ne pense d'ailleurs pas que sa nature puisse être définie avec ces mots), et qui creuse doucement son trou autant dans cette communauté que dans notre esprit. le point fort du roman sans aucun doute.

La crue n'a donc pas su vraiment me convaincre… Cependant, je suis assez curieuse de voir ce que le deuxième tome peut offrir. J'ai l'impression que beaucoup de pions sont maintenant placés et que les choses peuvent bouger un peu plus par la suite. J'espère ne pas me tromper car j'aimerai moi aussi trouver cette étincelle qui fait tant aimer la saga.
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