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3,97

sur 1033 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
En Angleterre, durant l'été très chaud de 1935, Briony, jeune adolescente d'une famille aisée, interprète à tort une scène surprise entre sa grande soeur et le fils d'une employée de ses parents.

Son erreur de jugement, liée à son imagination débridée, est le début d'une logique qui provoque un drame qui marque la famille à jamais. A partir de là, tous agissent et réfléchissent pour essayer de rattraper le mal qui a été fait, ou qu'on leur a fait - jusqu'au dénouement insoupçonné qui les attend, des années plus tard, alors que la guerre est là.

Ce roman est une petite merveille qui prend son temps pour révéler une analyse admirable de la complexité psychologique de ses personnages. On sort de ce récit, indélébile, ébahi par la justesse du ton et par la virtuosité de l'écriture de Ian McEwan.
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Ian McEwan nous entraîne dans ce roman magistral à travers les dédales de l'âme humaine.
Expiation retrace une foule de sentiments humains qui partent du désir, de l'envie, de la jalousie, à l'abominable Mal qui conduit inexorablement au titre: Expiation
En cette année 1935, un drame va se jouer, presque à mi-clos dans une famille bourgeoise anglaise. Un père , absent, haut fonctionnaire qui délaisse sa famille, sa femme Emily, névrosée, jalouse de sa soeur dont elle a toujours été l'ombre, doit s'occuper des enfants de celle-ci, l'été 1935. Deux jumeaux et leur soeur Lola
.Emily, elle, a trois enfants: deux filles: Cécilia et Briony et puis un fils.
Briony, petite dernière, adolescente , se cherche dans l'écriture, découvre la complexité de l'amour, va commettre l'irréparable. Laisser l'amoureux de sa soeur être accusé de viol sur sa cousine Lola.
Le drame est joué, il n'y a plus qu'à boire le calice jusqu'à la lie pour Briony le mensonge, le crime qu'elle vient de commettre.
Rien n'arrêtera la course du Mal fait et elle ne pourra jamais l'arrêter.
J'avoue avoir pensé au film: le ruban blanc en lisant ce livre, le mal tapi chez l'enfant, les enfants qui sont par définition innocents virtuellement.
Mais ce roman nous entraîne aussi, dans la guerre , Robbie a pu échapper à des années d' emprisonnement en s'enrolant comme soldat.
Les pages consacrées à l'exode et l'encerclement de Dunkerque sont saisissantes. On croit entendre réellement ces affreux Stuka foncer sur les civils et l'armée réduisant après leur "piqué" la vie à néant.
Là, aussi, un film m'est venu en mémoire, : Dunkerque qui raconte l'histoire de deux soldats qui tentent de fuir en Angleterre.
Au total, ce livre m'a beaucoup touché, même si mes débuts de lecture ont été un peu laborieux, un certain ennui m'a parcouru lors des cent premières pages. Ma ténacité m'a permis d'apprécier ce roman a sa juste valeur.
Un grand témoignage sur la guerre et des sentiments complexes qui peuvent mener au pire.
Un troisième film me reste à voir, celui de l'adaptation de ce roman : Reviens moi.
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Ce livre est une petite merveille ! Je replonge avec délice dans un roman de Ian McEwan, et me dis une fois encore que ce monsieur est brillant. Il a une très belle plume, délicate et poétique. L'auteur sait décrire les relations humaines et les sentiments avec brio.
Dès le début du roman, nous sommes happés par l'ambiance, la moiteur de cet été-là, la paresse et la langueur de la journée. Une tension s'installe petit à petit et s'intensifie au fil des pages, et nous sentons assez rapidement poindre une tragédie, sans savoir exactement quelle forme celle-ci prendrait. Mon coeur s'accélérait de plus en plus, me demandant toujours ce qui allait arriver.
La première et la deuxième parties sont très intenses (à mon goût), et la troisième partie est un peu différente, mais tout aussi intéressante.
J'aime cette ambiance si particulière que l'auteur sait créer, ainsi que la description de ses personnages. Cela m'est difficile de mettre des mots qui refléteraient exactement ce que je ressens.
Concernant l'histoire en elle-même, elle était passionnante ! Et j'ai beaucoup aimé la fin, qui nous laisse emplis de doutes !
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Quel pouvoir enivrant et terrifiant que celui de la fiction, qui fait de l'écrivain un démiurge et le prive de ce fait de toute possibilité d'absolution...
Nous sommes en 1935 dans la propriété familiale des Tallis. La chaleur écrasante exacerbe des passions que la jeune Briony, encore larve de femme et piquée d'écriture, échouera à contrôler en interprétant mal la réalité qui se joue sous ses yeux. Une erreur qui ouvrira des routes nouvelles aux destins qu'elle aura contrariés, dont celui de Robbie Turner qui se retrouvera cinq ans plus tard jeté sur les routes bombardées de la retraite de Dunkerque pendant que son aimée, la soeur de Briony, s'éloignera du chemin familial et embrassera la carrière d'infirmière.
Les routes de la fiction s'ouvrent et se croisent de manière vertigineuse dans ce roman brillant où pourtant le temps est suspendu, où chaque scène, chaque sensation, chaque pensée est décrite avec la plus fine des plumes, créant des réalités fictionnelles qui brouillent les repères et forcent l'admiration. le style est parfait et la réflexion s'approfondit à mesure que l'on tourne les pages : j'ai adoré ce roman!
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Un roman qui évoque l'erreur, la culpabilité et ses conséquences avec brio.
Briony, est une adolescente de 13 ans qui vit dans sa tête, écrivant des histoires et des pièces de théâtre ; elle va mal interpréter une situation et la vie de plusieurs personnes en sera considérablement impactée.
McEwan présente les personnages lentement, progressivement. L'ambiance et la compréhension du coeur du sujet montent graduellement ; cela rend le récit encore plus poignant et passionnant.
Le style de Mc Ewan est parfait.
C'est une livre tragique, beau et l'épilogue est magnifique.
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Briony est une fille un peu fantasque, envahie par son monde imaginaire, dont l'ultime but dans la vie est de devenir écrivain.
Elle vit dans une famille aisée d'un village anglais des années trente avec ses parents, un père absent et une mère emprisonnée par des migraines incessantes, un frère aîné adoré et une soeur, Cécilia, plus âgée qu'elle.
Briony du haut de ses treize ans croit tout savoir de la vie, elle juge sans nuance. Témoin d'une scène d'amour entre sa soeur Cécilia et Robbie, un ami de la famille d'une condition sociale moins élevée, elle l'interprète à sa façon et son attitude aura un impact énorme sur ses proches.

Ian McEwan décrit avec maestria ce petit monde, ce que chacun ressent, ce qui est caché derrière les intentions de chacun, sur l'importance du passé familial. C'est un livre lent mais tellement fin dans la psychologie des personnages que jamais je ne m'y suis ennuyée.

Comme l'indique le titre, c'est un roman sur les conséquences que peuvent avoir nos actes, sur le besoin de réparer ses erreurs et sur le pardon.
Mais c'est aussi un livre sur le pouvoir de l'écriture et celui de l'écrivain. La fin, surprenante, est révélatrice à ce sujet. L'histoire nous fait oublier qui se cache derrière elle et à l'heure des révélations, on se sent un peu manipulé devant l'audace de l'écrivain (mais qui est-il vraiment ?).

J'ai également été emportée par le caractère de Briony, intelligente et naïve à la fois, par la si belle histoire d'amour entre Cécilia et Robbie et par le compte rendu vibrant de vraisemblance du repli des Anglais en 1940.
Pour moi, un très grand roman.
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Battant en retraite vers Dunkerque, Robbin se remémore sa distraction idiote qui lui coûta trois années de prison, prison qu'il n'aurait pas connue sans le faux témoignage de l'écrivain en herbe Briony, faux témoignage qu'elle n'a pas facile d'assumer.

Ayant peu apprécié la plage de Chesil je savais que je prenais un risque mais ce fut un roman prenant, des personnages attachants avec des scènes très concrètes parfois réécrites sous différents points de vue.
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Coup de coeur car tout m'a plu dans ce roman et tout d'abord l'écriture. Grâce à elle j'ai à la fois lu mais aussi vu une histoire car la richesse des détails permet de tout visualiser mais sans lourdeur, sans longueur, oui une écriture visuelle qui n'est pas sans me faire penser à Virginia Woolf, que Ian Mc Ewan évoque d'ailleurs, comme un clin d'oeil, dans une lettre d'un éditeur à Briony qui rêve de devenir écrivaine :

"Malgré tout, nous nous sommes demandés si cette technique n'était pas trop redevable de celle de Mrs Woolf. le moment présent, cristallin, est bien sûr un sujet valable en soi, en particulier dans la poésie ; il permet à l'auteur de révéler ses dons, de fouiller les mystères de la perception, de présenter une version stylisée des processus de la pensée, d'explorer les caprices et l'imprévisibilité de l'être intime, etc...(p410)"

Ian Mc Ewan construit son roman autour de la personnalité de Briony Tallis, 13 ans, enfant à l'imagination débordante, fantasque, égocentrique, ayant entre autre projet de devenir écrivaine et qui observe tout ce qui l'entoure car pouvant devenir un sujet d'écriture. Elle voit, elle entend, elle imagine.... Mais justement là est le problème...... Ce qui peut se trouver dans un roman dans lequel tout peut arriver sans grave conséquence sur la vie, dans la réalité c'est un jeu dangereux et Briony ne va pas se rendre compte de l'importance de ses paroles guidées non pas sur une vérité mais sur ce qu'elle croit être, sur un à-priori, un ressenti.....

Nous sommes les témoins privilégiés d'une journée décisive qui va se conclure par un événement  dramatique (que je vous laisse découvrir) et qui va bouleverser le devenir de toute une famille et en particulier celui de Brony qui va en être l'élément central et capital.... Et là l'auteur expose la psychologie de chacun de ses personnages, par petites touches, un à un les caractères se dessinent, les réactions aux événements sont parfois loin de celles que l'on croit, l'auteur est le maître d'oeuvre et il ne reste qu'à nous laisser porter par lui.

Découpé en trois parties + un épilogue, le roman est articulé principalement autour de la personnalité de cette adolescente, partant d'une réunion de famille en 1935 dans un milieu aisé pour continuer sur les routes de l'exode et de la débâche en 1940 pour finir dans les hôpitaux de guerre où arrivent les blessés et où Briony est élève infirmière. Trois parties et des ambiances très différentes avec la même maîtrise, le même souci du détail afin d'en faire une oeuvre romanesque aux multiples facettes (familiale, historique, psychologique)

"J'adore ces petits riens, cette approche pointilleuse de la vraisemblance, cette correction de détail qui, cumulée, procure tant de satisfaction. (p471)"

L'auteur déroule son histoire dont lui seul connaît l'issue car là est la magie d'un écrivain et je dois avouer que le charme a opéré sur moi et ce jusqu'à la dernière page. J'ai été emportée par cette fresque qui démarre dans la clarté d'une belle journée d'été et la joie des retrouvailles et qui se poursuit dans la noirceur d'un pays en guerre. Briony tentera de trouver un soulagement à la souffrance de la faute commise dans la souffrance d'un monde en guerre.

Peut-on réparer ses erreurs, devons-nous être punis toute notre vie pour un acte commis dans l'enfance, sans avoir peut-être réellement conscience de sa portée, de ses conséquences, comment chacun trouve en lui les ressources pour continuer, survivre, accepter ? L'auteur évite tous les écueils du genre et ne donne d'ailleurs pas toutes les réponses, se glissant dans son personnage principal, Briony, pour nous avouer les pistes imaginées ou empruntées car un romancier à tous les pouvoirs dont celui de parfois enjoliver les faits pour pouvoir continuer, se souvenir avant d'oublier.

Adieu Briony, je te laisse à regret car j'ai passé auprès de toi de jolies heures de lecture mais j'ai surtout revu mon jugement sur un auteur, Ian Mc Ewan, que j'avais déjà tenté de lire avec Sweet Touch et que j'avais abandonné car je m'ennuyais beaucoup. Décidément j'aime la littérature anglaise quand elle offre une écriture de qualité alliée à un récit bien construit, qui évite tous les poncifs et dont le fond est à la fois instructif et humain.

Merci aux avis de certain(e)s lecteurs (rices) qui m'ont vivement conseillé celui-ci suite à la parution de son dernier roman Une machine comme moi que l'on m'a prêté et que j'ai hâte de découvrir.....
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Ça commence avant la dernière guerre mondiale, plus précisément en 1935, dans une ambiance proche de Downtown Abbey où règne la cohésion familiale en dépit des non-dits — ou peut-être grâce à eux. Intrigues et suspense sont aussi au rendez-vous et l'auteur, comme dans un bon roman policier, termine cette première partie sur une note dramatique qui nous fait redouter le pire. Mais il nous frustre de la suite immédiate en abordant la deuxième partie: on saute allègrement quelques années en entrant alors dans le genre récit de guerre. Il s'agit de la déroute de Dunkerque (mai-juin 1940) que les Anglais s'appliquent à appeler une retraite et à présenter comme une victoire mais que les Français ressentent encore comme une trahison. Puis la troisième partie nous montre un autre aspect de la guerre, soit le travail astreignant des infirmières des hôpitaux londoniens. de ce point de vue, les trois parties pourraient quasiment être lues indépendamment. Elles sont toutefois subtilement inter-reliées par le biais des personnages mis en place dès le début. L'épilogue remet en scène l'anti-héroïne (au nom invraisemblable de Briony) qu'on a connue adolescente en 1935 et suivie comme élève-infirmière pendant la guerre. Elle vit maintenant ses vieux jours, menacée des pertes cognitives dues à l'âge, et entourée de ce qui lui reste de famille. C'est elle qui aurait écrit ce récit qui serait une sorte de catharsis (d'où le titre du roman) et elle nous montre au passage les ficelles de l'écrivain, ses arrangements avec la réalité, ses recherches documentaires, les corrections de son éditeur…
C'est finement mené, juste dans le ton et original dans la conception et la construction. J'ai aimé en particulier les incursions subtilement amenées dans l'univers du travail de l'écrivain: elles donnent une autre dimension au récit.
C'était ma première rencontre avec Ian McEwan et j'ai eu l'impression d'avoir à faire à un grand auteur que je me promets de le « revisiter » bientôt… Je tire mon chapeau aussi à Guillemette Belleteste dont la traduction est aussi en soi un travail d'écriture littéraire.
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J'ai lu le roman "Un bonheur de rencontre" d'Ian Mc Ewan en janvier, je l'ai beaucoup aimé et j'ai lu dans les commentaires postés sous mon avis que le chef-d'oeuvre d'Ian Mc Ewan est Expiation . Après avoir fini ce roman de presque 500 pages, je confirme que le style de l'auteur m'a rendue admirative. Je n'ai pas vu le film "Reviens-moi" mais je n'ai eu aucun mal à imaginer tout au long de ma lecture Cecilia sous les traits de Keira Knightley tant les descriptions du personnage correspondent au physique et au jeu de l'actrice. le livre se compose de trois parties. La première, fondée sur l'unité de temps d'une journée d'été en 1935, est elle-même divisée en quatorze chapitres avec une alternance des points de vue des personnages. La chute de chaque chapitre correspond à son acmé, ce qui engendrait chez moi une certaine frustration mêlée d'impatience devant la nouvelle ascension qui m'attendait quand un chapitre s'achevait. La seconde partie nous entraîne dans les environs de Dunkerque en 1940, avec une description très réaliste de la guerre. La troisième partie interroge les limites de la fiction, entre la fin qu'on voudrait ou la fin "réelle". Une oeuvre à lire pour plusieurs raisons : le destin des amants tragiques, le sentiment du passage du temps et sa dilatation à travers l'écrit, la réflexion sur la littérature et la mise en abîme de l'écriture, la fin de l'innocence et l'interrogation sur le sexe, l'amour, la vieillesse, les relations tendues entre deux soeurs au sortir de l'enfance et de l'adolescence.

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