Cela faisait longtemps que je souhaitais découvrir les romans de
Ian McEwan. J'ai d'ailleurs dans ma PAL
L'intérêt de l'enfant pour au final commencer par son premier roman
le jardin de ciment tout à fait par hasard.
Peut-être pas tant par hasard... c'est un roman sur l'enfance, une enfance particulière, celle d'une phratrie livrée à elle-même suite au décès des deux parents.
Ils sont quatre enfants de 5 à 17 ans, deux filles et deux garçons. Ils vivent seuls dans la maison familiale, ce qu'il en reste, dans un quartier à l'écart et hors de toute vie ordinaire. D'ailleurs on ne sait pas où exactement, en Angleterre il semblerait, et quand. Rien n'est habituel dans cette histoire.
Ce roman est déroutant, dérangeant, dès les premières pages, le lecteur est projeté dans un univers hors norme.
L'histoire est centrée sur Jack 14 ans qui raconte leur stupéfiante trajectoire.
Les rôles de chacun sont bousculés suite au décès des parents: l'aînée fait office de maman, de grande soeur, des liens incestueux se tissent... tout arrive si naturellement.
Et jamais l'auteur n'y met un jugement de valeur, jamais. Ce qui rend le récit encore plus troublant: l'action est racontée sans artifice, simplement et sans ménagement. le lecteur est souvent mal à l'aise devant cette situation qui dégénère sans que rien ne puisse l'arrêter.
C'est à la toute fin du roman, que la réalité fait irruption dans cette histoire avec un personnage extérieur à la phratrie. C'est avec lui que l'histoire évolue et donne une porte de sortie.
J'ai beaucoup aimé ce roman car je suis intéressée par les récits sur les enfants en situation de maltraitance, sinon je ne sais pas si j'aurais lu ce roman jusqu'à la fin.
J'ai aussi beaucoup apprécié le style de
Ian McEwan. Je lirai avec plaisir un autre de ses romans.