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Josée Strawson (Traducteur)
EAN : 9782070393145
416 pages
Gallimard (14/06/1995)
3.22/5   107 notes
Résumé :
Stephen mène une existence heureuse et paisible entre les livres pour enfants qu'il publie avec succès, sa femme Julie et sa fille Kate. Sa vie bascule le jour où Kate est enlevée dans un supermarché. L'enquête de police pas plus que ses propres recherches n'aboutissent et ce drame provoque une cassure entre Julie et lui. Le chagrin le plonge dans un état dépressif et destructeur qui l'empêche d'écrire et le pousse à boire. Le seul ami qu'il continue à fréquenter, C... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Un peu déçue par cet opus d'un auteur dont je suis pourtant une admiratrice confirmée.
Le propos est toujours (ou plutôt déjà, c'est une "vieille" publication de 1987) fluide et intelligent, mais cette fois-ci beaucoup trop décousue et Ian McEwan perd son lecteur à partir dans trop de directions.
Connaissant l'auteur, on ne s'attend évidemment pas à un traitement en mode thriller d'un pitch qui s'y prête pourtant (la disparition brutale d'un enfant dans un supermarché). L'intrigue au contraire s'inscrit dans un rythme lent pour mieux partir dans des considérations intimistes et contre-intrigues sur le sens de l'existence, le couple, l'enfance comme paradis perdu, la vanité de la position sociale. Avec toujours cette "patte McEwan" qui esquisse avec justesse la toile de fonds sociale, en l'occurrence l'Angleterre thatchérienne.
Or une fois que l'intrigue finit par retomber sur ses pattes en bouclant sur un final plus lumineux, on ne sait plus bien quel livre on a lu, et c'est un peu frustrant.
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La disparition de cette fillette de trois ans, Kate, se trouve être ainsi le point central du récit de Ian McEwan, Sa disparition, aussi tragique soit-elle, ne représente finalement qu'une étape pour l'auteur pour enfin se centrer sur la psychologie d'un parent ici le père, confronté à la perte soudaine de son enfant, et sur la façon dont il fait face à ce drame et gère cette absence, d'autant plus terrible que le deuil semble difficile à faire puisque l'enfant reste introuvable. Comment ne pas être touché par la culpabilité et la peine qui rongent ce père croyant reconnaître son enfant dans le visage de chaque petite fille qu'il croise. J'ai littéralement eu un noeud au ventre à chaque page que je tournais tant le romancier, à travers la finesse de ses analyses et la délicatesse de son écriture, réussit à transmettre et partager le désespoir de cet homme, en moindre mesure celui de la mère puisqu'elle n'apparaît qu'épisodiquement et qu'elle gère de son côté son chagrin par le silence et la catatonie. McEwan, à travers la voix de Stephen, parvient à traduire l'indicible, le maelstrom de ces sentiments confusément mêles les uns autres, mélange de culpabilité, de colère, de désarroi, de manque, de honte, de remord, et de douleur aiguë, qui ne cessent de s'agiter en lui. À chaque instant, on se rend compte à quel point Stephen manque de sombrer dans la folie dans son cheminement vers une hypothétique guérison. En psychologue avisé, l'auteur dissèque méthodiquement les émotions qui submergent Stephen et met en scène les conséquences de cette perte, celle de son enfant, qui dans ce tsunami de bouleversements qu'elle entraîne finit par endommager tous les aspects de la vie des parents, puisque elle entraîne la fin du couple, ainsi que d'une certaine manière, pour Stephen et Julie, l'oubli, la perte d'eux-mêmes.

En filigrane, ce qui permet de donner un peu de légèreté au roman, Ian Mc Ewan agrémente son récit, ici et là, en intermittence avec les pensées de Stephen, de remarques, pleines de dérision, d'ironie et de cynisme, toujours sous-tendues par une critique assez acerbe envers le gouvernement britannique, sa politique, ainsi que ses lourdeurs et langueurs administratives. Stephen fait partie d'une de ces sous-commissions dite Sous-comité Parmenter sur la Lecture et Ecriture dépendant de la Commission de Pédagogie, institution qui ne semble avoir de raisons d'être que pour la satisfaction d'une poignées de bureaucrates peu concernés (hello hadopi!!!). Grâce à ces passages qui permettent de relâcher un peu la tension dramatique, on peut reconnaître à l'auteur un sens de la mesure particulièrement avisé, les sourires provoqués par ses sarcasmes font que ce récit ne verse pas dans le pathos complet. McEwan n'est en effet pas tendre avec ce monde politisé, qu'il ne se prive pas d'égratigner en dressant un portrait acerbe de ses adeptes, que ce soit à travers cette sous-commission qui ne se soucie que fort peu des enfants ou par l'intermédiaire de son ami Charles Darke,



D‘une portée aussi plus généraliste sur la destinée de chacun, ce texte, ces lignes portent sur la perte, de l'autre, de soi, d'un état d'innocence et de pureté, sur la désillusion de sa propre personne, ses attentes, et surtout sur la résignation face à une existence qui semble imposer aux personnages malmenés ses propres velléités plus qu'ils n'arrivent à imposer leurs choix. Même si notre romancier laisse ses personnages sur le fil du rasoir, qui semblent constamment être sur le point de s'écrouler,

L‘enfant volé: le titre est limpide, en ouvrant le bouquin, on se doute bien de quoi il sera question. La disparition de Kate est évidemment suggérée par cet intitulé mais McEwan pousse plus loin cette espèce de constat, qui porte comme les premières traces d'une accusation. Si la disparition de Kate est un cas dramatiquement particulier, l'auteur a en effet une visée plus globale sur l'oubli de l'enfance en général: d'une part, par le biais de la causticité de ces lignes qui soulignent le ridicule de la situation de cette sous-commission dont les membres, théoriciens, universitaires poussiéreux, père sans enfant, sont clairement détachés de toute forme de contact avec les enfants. Comment prétendre savoir ce qui est le mieux pour les enfants britanniques alors même que personne ne prend la peine de réellement s'intéresser à eux. D'autre part, cette recherche de l'enfant perdu touche d'autres protagonistes du roman, outre Stephen et Julie, tous un peu englués dans des situations qu'ils ne subissent qu'à contrecoeur, tous à la recherche de cette enfance volée, qu'elle soit celle de son enfant, de la sienne propre ou de l'Enfance.

Je ne pourrais pas affirmer, sans mentir, que j'ai totalement apprécié ce récit : il y a des sujets plus difficiles que d'autres, qui touchent certaines sensibilités davantage que d'autre, et la disparition de Kate m'a bouleversée, même lors de ma seconde lecture afin de rédiger ces lignes. J'ai davantage apprécié la délicatesse, le savoir-faire et le talent de l'auteur, qui a su conserver un équilibre, aussi précaire soit-il, entre tristesse infinie et cocasserie, qui a réussi à explorer parfaitement, avec sensibilité, la psychologie des personnages dévorés par cette douleur difficilement dicible. Je préfère ainsi refermer ce livre, ainsi que ce texte, par saluer l'auteur qu'est Ian McEwan, qui a su montrer ici l'étendu de son talent littéraire, que j'approfondirai sans doute à l'avenir.
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Alors qu'il se trouve en caisse pour régler ses achats, l'impensable se produit pour Stephen : sa fille Kate, disparaît, enlevée par une silhouette furtive. Il a suffi d'un moment, à peine, de distraction, à cet auteur de livres pour enfant, pour voir sa vie se déliter et lui échapper. Son couple se désagrège, il boit et se renferme dans sa solitude. Sous l'impulsion d'un ami, éditeur de son roman à succès Limonade, entrepreneur émérite devenu politicien influent, il trouve une modeste justification à sa vie en oeuvrant au sein d'un comité, qui vise à la réforme de l'éducation par le biais du bon apprentissage de la lecture et de l'écriture, répondant au désir de la société vers un retour à des valeurs traditionnelles.

Plutôt qu'une histoire de rapt d'enfant, la thématique centrale du roman est Saturne dans la figure du titan Cronos. le roman traite du passage du temps, de sa perception fluctuante, de sa relativité, et des différentes dimensions qui coexistent en lui. Chaque début du chapitre est agrémenté d'un extrait d'un manuel fictif de pédagogie, aux propos polémiques que d'aucuns qualifieraient de réactionnaires, du moins de certainement politiquement incorrects pour la pédagogie soixante-huitarde. On rentre toujours avec la plus grande des facilités dans les romans de Ian McEwan, quelques lignes suffisent à mettre en place la petite mécanique, le tout rendu fluide par une prose claire et intelligente, l'histoire toujours en prise avec la réalité banale et quotidienne de tout un chacun. Troisième roman en date de l'auteur, l'Enfant volé n'est peut-être pas à classer parmi les meilleurs de sa production, mais il porte néanmoins en germe, le charme et la singularité de l'oeuvre d'un des tous meilleurs auteurs contemporains britanniques.
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Stephen publie des livres pour enfants. Marié et père d'une fillette de trois ans Kate, il mène une existence heureuse. Sa vie bascule à jamais le jour où Kate disparaît alors qu'il faisait des courses avec elle au supermarché. Les recherches ne mènent à rien, son couple se disloque et divorce. Brisé, il flirte avec la dépression.

La disparition de Kate qui survient au début du livre n'est plus abordé. Ce fut ma première surprise. Cet évènement sert à Ian McEwan à explorer, à décortiquer la notion du temps. Stephen n'écrit plus même s'il prétend le contraire. Il est membre membre d'une commission qui planche sur les problèmes de l'enfance et l'apprentissage scolaire subventionnée par le gouvernement. En rendant visite à Julie partie s'installer dans une autre région, il a l'impression de voir ses parents attablés dans un café. Cette image est un souvenir de son enfance. Charles l'ami de Stephen abandonne tout et part vivre à la campagne avec sa femme où il se comporte comme un adolescent s'enfonçant dans une régression totale. Stephen glisse de plus en souvent dans des souvenirs ou ce qu'il semble en être, se plongeant dans une plus grande solitude.

Si l'auteur nous livre des réflexions sur la notion du temps et sur la politique menée en Angleterre, j'ai dérivé vers l'ennui total.. J'ai trouvé ce livre déconcertant et brouillon à de nombreux moments.
Après avoir trouvé sublime Sur le plage de Chesil, m'être ennuyée dans Délire d'amour, la qualité de l'écriture n'a pas empêchée cette fois l'abandon.
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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Certes , Stephen doit faire face à l'enlèvement de sa fille âgée de 3 ans alors qu'elle l' accompagne dans un super marché mais le livre s' évade ensuite vers toutes autres choses : son amitié avec un brillant éditeur et bientôt homme politique , son affinité avec l'épouse de celui-ci , ses allées et retours avec Julie son épouse , nous laissant dépourvus par rapport à l' intensité de l' évènement de départ : son enfant volé .
Ian Mc Ewan écrit tellement bien qu'il peut tout faire passer dans son roman , de tout et de rien, du moins à mon point de vue ;
Pas grand chose à voir donc avec ce que promet la 4è de couverture : suspense et portraits psychologiques par exemple .
Je suis déçue , et désolée d' avoir tant de mal à terminer ce livre qui m' a attiré par l'attribution du prix Fémina 1993 , auteur dont j' admire pourtant toutes les immenses qualités!
Je serais heureuse d' échanger avec d' autres boock addict sur le sujet ?
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Stephen et Julie s'accrochaient l'un à l'autre, échangeant, à demi hébétés, des questions purement rhétoriques durant leurs longues nuits blanches, élaborant des théories, pleins d'espoir une minute, de désespoir la suivante. Mais tout cela avait cessé lorsque le temps, cette impitoyable accumulation de jours, eut clarifié l'amère vérité, et l'absolu de cette vérité. Les silences commencèrent à s'amonceler, de plus en plus profonds. Les vêtements et les jouets de Kate traînaient encore un peu partout dans l'appartement, son lit était resté défait. Puis, un après-midi, le fouillis disparut. Stephen trouva le lit dénudé et trois sacs en plastique pleins à craquer près de la porte de la chambre. Il fut saisi de colère contre Julie, dégoûté par ce qu'il interprétait comme un désir d'auto-destruction bien féminin, un défaitisme délibéré. Mais il ne pouvait pas lui en parler. Il n'y avait pas de place pour la colère, pas d'ouverture. Ils se mouvaient comme des silhouettes dans un bourbier sans avoir la force de se confronter. Tout à coup leurs douleurs s'étaient dissociées, insulaires, incommunicables. Ils suivaient chacun leur chemin, lui avec ses listes et ses déambulations quotidiennes, elle, assise dans son fauteuil, absorbée dans la spirale d'un chagrin profond, intime. Il n'y avait plus de réconfort mutuel à présent, plus de contact physique, il n'y avait plus d'amour. Leur longue intimité, leur habitude de se considérer comme alliés, tout cela était mort. Chacun demeurait recroquevillé sur sa propre perte, et de tacites ressentiments commencèrent à naître. (p. 45-46)
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Mais, par contre, le public provoquait en lui des paroxysmes de misanthropie délirante. C'était ce désir obséquieux de plaire à l'animateur de télévision, d'être en retour charmé par lui, l'empressement avec lequel ils applaudissaient sur commande, vociféraient des encouragements et agitaient leurs petits drapeaux en plastique arborant le slogan de l'émission; la facilité avec laquelle leurs humeurs se laisser manipuler, passant de l'outrage le plus ardent au recueillement le plus profond en un clin d'œil; coquins un instant, puis sentimentaux et nostalgique la seconde suivante, embarrassés, gênés par leur hôte vitupérant, une fois de plus ravis. Les visages inclinés sous les lumières des studios étaient ceux d'adultes, de parents, de travailleurs, mais leur mines naïves étaient celles d'enfants devant un prestidigitateur à un goûter d'anniversaire. Lorsque l'animateur descendait parmi eux, les appelant par leurs prénoms, les taquinant, les flattant, leurs visages semblaient revêtir une sorte de révérence religieux. Elle t'en donne pour ton argent, Henry ? À manger, je veux dire. Alors, hein? raconte nous ça, un peu! elle t'en donne assez ? Et le Henry en question, cheveux blancs et lunettes à double foyer, qui, s'il avait porté un costume mieux coupé, aurait pu passer pour un chef d'État, gloussait de rire en décochant à sa femme des regards lourd de sens avant d'enfouir son visage dans ses mains au milieu des applaudissements et des rires du public. Était-ce vraiment si étonnant que le monde soit dirigé par des idiots avec ces pauvres bougres qui y allaient de leur bulletin de vote, ces gens "comme tout le monde" - ce terme cher aux animateurs de télé -, ces gosses qui ne désiraient rien d'autre que de savoir quand il leur fallait rire?
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Exécutant de complexes figures chorégraphiques afin de se frayer un chemin à travers les marées humaines, Stephen demeurait comme toujours sur le qui-vive, bien qu’à peine consciemment, guettant les enfants, guettant une petite fille de cinq ans. C’était autre chose qu’une habitude, car on pouvait toujours se défaire d’une habitude. Cela relevait d’un naturel profond, d’une tendance que l’expérience avait imprimée à sa personnalité. Ce n’était pas essentiellement une quête, bien qu’il se soit agi à un moment donné, et pendant très longtemps, d’une recherche obsessionnelle. Deux ans plus tard, il n’en restait que des vestiges ; c’était devenu à présent un désir pénétrant comme une faim inassouvie. Une horloge biologique, animée d’un mécanisme froidement immortel, permettait à sa fille de continuer à grandir, multipliait et nuançait son vocabulaire, la faisait croître en vigueur, dotait ses gestes d’une plus grande assurance. Musculeuse comme le cœur, l’horloge restait fidèle à un éternel conditionnel ; elle serait en train de dessiner, elle commencerait à lire, elle perdrait une dent de lait. Elle serait quelqu’un de familier, tout naturellement là. C’était comme si la multitude de ses images pouvait effriter ce mode conditionnel, cette frêle semi-transparence dont la fine trame de temps et de hasard le séparait d’elle ; la voilà de retour de l’école, fatiguée, sa dent est sous son oreiller, elle cherche son père.
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Elle s'approchait, les yeux rivés sur Stephen. Il se sentit en proie à l'ambivalence habituelle. Faire l'aumône garantissait le succès du projet gouvernemental. Refuser signifiait se détourner délibérément de la misère humaine. C'était une impasse. Tout l'art d'un mauvais gouvernement consistait à rompre le lien entre la politique adoptée dans le domaine public et le sens profond et instinctif de bonté et d'équité de l'individu.
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Et pendant tout ce temps, quelque chose semblait prendre forme dans le silence qui l'entourait, la lente houle d'une prise de conscience enflant avec la force lisse et gigantesque d'une marée qui ne se brisait pas, ne culminait pas en une explosion dramatique, mais qui, au petit matin, le souleva jusqu'au premier flot de compréhension de la véritable nature de sa perte.
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Rencontre avec Ian McEwan à l'occasion de la parution de son roman Leçons aux éditions Gallimard.


Ian McEwan a passé une grande partie de sa jeunesse en Extrême-Orient, en Afrique du Nord (en Libye), et en Allemagne, où son père, officier dans l'armée britannique, était envoyé. Il a fait ses études à l'université du Sussex et l'université d'East Anglia, où il a été le premier diplômé du cours d'écriture créative créé par Malcolm Bradbury. Insolite et insolente, provocatrice, hautement originale, l'oeuvre de Ian McEwan surprend par ses tours de force de concision et d'humour. L'auteur joue avec les énigmes qui sont l'essence de la narration. Tous ses romans affichent une parenté lointaine, sous forme de simulacre, avec l'énigme policière. Il a publié plusieurs nouvelles et romans pour adultes et, en 1994, le Rêveur, un recueil de nouvelles pour la jeunesse.
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13/03/2024 - Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER
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