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EAN : 9782070147687
240 pages
Gallimard (01/10/2015)
3.77/5   868 notes
Résumé :
À l'âge de cinquante-neuf ans, Fiona Maye est une brillante magistrate à la Haute Cour de Londres où elle exerce en tant que spécialiste du droit de la famille. Passionnée, parfois même hantée par son travail, elle en délaisse sa vie personnelle et son mari Jack. Surtout depuis cette nouvelle affaire : Adam Henry, un adolescent de dix-sept ans atteint de leucémie, risque la mort et les croyances religieuses de sa famille interdisent la transfusion sanguine qui pourr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (201) Voir plus Ajouter une critique
3,77

sur 868 notes
Fiona May,brillante juge aux affaires familiales ,une belle femme à l'orée de ses soixante ans,aprés trente de mariage sans problème majeur, fait face à un mari, qui faute de ne plus avoir accomplie "ses devoirs d'épouse au plumard" depuis sept semaines et un jour,veut aller voir ailleurs.C'est exprimé vulgairement de ma part,car c'est exactement avec la même vulgarité que se déclare Jack,le mari. Je dois dire un début qui ne m'a pas vraiment enthousiasmée.Mais McEwan nous sort vite de cette scène clichée et nous plonge dans le métier de cette femme sans enfant, qui paradoxalement doit trancher sur des questions vitales concernant des destins d'enfants.
L'affaire qui est au cœur de ce récit est justement celle d'un jeune garçon de dix-sept ans, atteint de leucémie,dont les parents ,témoins de Jéhovah,refusent toute transfusion sanguine qui le sauverait. Fiona n'arrivant pas à trancher au tribunal,se rend à son chevet et passe une heure avec ce beau garçon intelligent et sensible,qui apprend le violon sur son lit de malade.Un poème de Yeats,"Down the Salley Gardens" qu'elle chantera,lui l'accompagnant au violon,va sceller un lien fatal entre eux...
C'est un livre foisonnant,où l'auteur aborde beaucoup de thèmes crucials avec sensibilité et finesse.Il confronte la question du droit à celle de la foi,s'interroge sur la fragilité des relations humaines, qui peuvent basculer sur un rien,un malentendu,un mot déplacé ,un geste,sur la complexité des sentiments amoureux et sexuels...et sur l'equitabilité de la justice.
Il sonde l'âme humaine,mélangeant affaires judiciaires avec affaires intimes,les premiers régis par des lois écrites noir sur blanc,les seconds par des lois morales et sociales beaucoup plus complexes et individuelles,mais toutes sujettes à la conscience morale.
On penserait que c'est trop,mais non il le fait avec précision et justesse sans jamais nous lasser.
Ian McEwan n'est pas un auteur que j'apprécie particulièrement, mais ce dernier livre,trés fort,m'a conquise!
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Juge aux affaires familiales, Fiona Maye doit ne jamais perdre de vue l'intérêt de l'enfant dans les jugements qu'elle rend. Et la tâche s'avère souvent ardue et complexe. Surtout lorsqu'il est question d'éthique et de religion, car appliquer la loi, s'appuyer sur la jurisprudence peuvent avoir des conséquences imprévisibles qui sont parfois loin d'être positives. Une cruelle réalité que la brillante cinquantenaire va découvrir au moment même où sa vie conjugale menace de faire naufrage.

Décidément, quel que soit le sujet abordé Ian McEwan a un regard extraordinairement lucide sur la société contemporaine. Ici, comme à son habitude, dans ce roman intelligent et remarquablement écrit, il explore à fond son sujet - la famille, le couple et la justice. Un récit époustouflant de vérité où j'ai retrouvé avec délice la virtuosité et la profondeur du tout aussi réussi Expiation qui m'avait fait connaître cet auteur incontournable.
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Alors là, je reste abasourdie devant l'intelligence multiple de Ian Mc Ewan.
En mettant en scène une magistrate londonienne de 59 ans – juge aux affaires familiales – , pianiste de surcroît, en pleine crise conjugale pour couronner le tout, jugeant avec sagesse, implication et logique des cas difficiles, l'auteur de ce roman accompli a dépassé les limites de la compréhension humaine.
Non, je n'exagère pas ! Il se met à tel point dans la peau de cette femme forte et fragile à la fois que je ne peux que le saluer et l'admirer. Il s'immisce dans les plus petits recoins de sa vie et comme celle-ci fait preuve d'une telle sagacité couplée à un sens aigu de la nature humaine, tous les personnages gravitant autour d'elle nous deviennent transparents.
J'en suis arrivée à épouser ses pensées les plus intimes et à vibrer moi aussi, que ce soit lors de ses réflexions sur le monde qui l'entoure et sur le sens de sa vie, ou pendant l'exercice – ô combien délicat – de ses fonctions juridiques, ou encore lorsqu'elle est confrontée à son mari et à la remise en question de son couple.
De plus, l'empathie de l'auteur – par l'intermédiaire de l'héroïne - envers chacun des autres personnages, leur compréhension, l'analyse fine et sensible de leur comportement et de leurs pensées, leurs intentions, leurs négations, leurs moteurs, tout ceci fait de ce roman un chef-d'oeuvre.


Il faut dire que l'héroïne est une femme hors du commun. Chaque jour, elle doit trancher dans le vif, décider de ce qui fera le bonheur ou la désillusion des personnes les plus diverses, que ce soit les parents de bébés siamois, ou ceux qui se disputent la garde d'enfants, ou encore des parents témoins de Jéhovah, refusant la transfusion pouvant mettre à leur enfant de presque dix-huit ans d'être sauvé. Ce cas va l'occuper plus qu'elle ne pensait, car pour le résoudre, elle sortira des sentiers battus et ce chemin inhabituel conduira sa conscience et son coeur en une contrée terriblement déstabilisante. En effet, le bon sens et l'aptitude à questionner peuvent changer le cours d'une vie, particulièrement lorsqu'il s'agit d'un adolescent fragile et intelligent...

L'intérêt de l'enfant doit toujours être le but de ceux qui s'occupent des affaires familiales : sa protection, bien sûr, mais aussi son épanouissement, et lui donner toutes les conditions pour que ses capacités, encore à l'état brut, puissent un jour se déployer.
Je peux vous assurer que Ian Mc Ewan, à travers son héroïne, y a contribué de façon...magistrale!
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La ballade d'Adam Henry.
Ado atteint de leucémie.
Témoins de Jéhovah, ses parents.
Refusent une transfusion de sang.
Alors un juge est ordonné.
Que la question soit tranchée.
C'est Fiona qui s'y colle
Impeccable, prêt à jouer son rôle.
Servir les intérêts de l'enfant.
Mais elle se trouve à un tournant.
A près de 60 ans, Jack, son mari
S'entiche d'une jeunette : Mélanie.
Amoureuse du travail bien fait.
Fiona se rend à son chevet.
Pour prendre la bonne décision.
Afin qu'Henry trouve la guérison.
Nous partons cette fois-ci pour l'Angleterre.
Avec une plongée dans le monde judiciaire.
Les juges y sont comme partout, débordés.
Mais rendent la justice, d'un oeil avisé.
Dans ce livre il y a bien quelques longueurs.
Beaucoup de détails et d'épaisseurs.
Un peu gommés grâce à une très belle écriture.
Bref un roman de bonne facture.
Avec de très sincères sentiments.
Qui aurait mérité un peu moins d'élément.
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Fiona Maye, cinquante - neuf ans, juge aux affaires familiales, sensible et cultivée, doit trancher, examiner des situations hautement conflictuelles chaque jour : de l'éducation des enfants aprés un divorce à la séparation nécessaire de deux bébés siamois....Un jour de juin, surgit un cas épineux et urgent, l'état de santé d'Adam Henry, presque dix- huit ans -atteint de leucémie- fils de témoins de Jéhovah, refuse, au nom de sa foi, la transfusion qui lui sauverait la vie....
Oú se trouve l'intérêt de l'enfant?

Faut - il respecter le choix de cet adolescent presque majeur, d'intelligence précoce ? Dans le respect des convictions de ses parents, que lui- même a épousées ?
Ou dans la contrainte à accepter le traitement que souhaite lui prodiguer le corps médical ?
Ce dilemme éthique forme la clé de voûte de ce roman admirablement maîtrisé.
S'Abstenant de tisser un lien précis entre la vie personnelle de Fiona qui se délite peu à peu et la sentence qu'elle doit prononcer, Ian Mc Ewan plonge dans les arcanes du droit, s'attache à poser la question de l'interdit religieux, du pouvoir des institutions, de la fragilité des hommes, des décisions qui les gouvernent.
Oú sont les certitudes?
La confrontation entre la" sage" institution judiciaire et les conventions dictées par la foi sont un creuset que l'auteur détaille avec raffinement.
À l'aide d'une prose élégante, limpide, acérée, il découpe ses personnages au scalpel avec cruauté, intelligence et finesse ....Il s'approche au plus près des pensées de Fiona, scrute ses intenses émotions , ses doutes et ses hésitations .
Je n'en dirai pas plus.....
Un roman bref et puissant oú prédomine le sentiment d'urgence, à l'ambiance oppressante où la froideur de la justice côtoie la poésie et la musicalité imprégnant les personnages.
Une thématique délicate et complexe, impressionnante, à l'extraordinaire gravité traitée comme un conte à la beauté austère qui nous enveloppe et nous touche.
Un ouvrage virtuose et magistral à l'image d'autres œuvres de ce brillant écrivain Anglais : "Samedi", "Expiation", "Sur la plage de Chesil ", "L'enfant volé"etc.....
Eh, oui, je suis une admiratrice de Ian Mc Ewan....
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critiques presse (6)
LaLibreBelgique
18 avril 2017
Il offre de se pencher sur ce qui fonde l’intérêt de l’enfant quand les enjeux touchent à la culture, à l’identité, à l’état d’esprit, aux aspirations, aux concepts fondamentaux, à la loyauté et à l’incertain de l’avenir.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Bibliobs
10 décembre 2015
Le romancier britannique raconte avec une maîtrise impressionnante le quotidien d’une juge aux affaires familiales.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LesEchos
30 octobre 2015
Quelque part entre le Tadzio de « Mort à Venise » et le Holden de « L’Attrape-cœurs », Adam est l’une des plus belles figures d’adolescent que la littérature nous ait donné depuis longtemps.
Lire la critique sur le site : LesEchos
LaLibreBelgique
27 octobre 2015
Où la fiction vient pertinemment apporter sa pierre à la réflexion.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Lexpress
27 octobre 2015
Un roman dérangeant, qui fait voler en éclats préjugés et bons sentiments. L'Intérêt de l'enfant est d'une puissance et d'une intensité rares.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Telerama
30 septembre 2015
Virtuose et tellement précis.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (110) Voir plus Ajouter une citation
... le bien-être était un concept en mutation, qu’il fallait évaluer avec les critères de l’honnête homme – ou femme – d’aujourd’hui. Ce qui suffisait une génération auparavant pouvait désormais se révéler inadéquat. Et, là encore, ce n’était pas à un tribunal civil de trancher entre des croyances religieuses ou des divergences théologiques. Toutes les religions méritaient le respect dès lors qu’elles se révélaient, pour citer le juge Purchas, « juridiquement et socialement acceptables », et non pas, selon la formule plus sombre du juge Scarman, « immorales ou socialement nuisibles. »
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La chambre des affaires familiales avait du travail. [...] Dans sa spécialité, on envoyait rarement des gens en prison, et pourtant elle [la juge] se disait, à ses moments perdus, qu'elle aurait bien fait enfermer tous ces individus qui voulaient, au détriment de leurs enfants, une femme plus jeune, un mari plus riche ou moins ennuyeux, une banlieue plus résidentielle, un nouveau partenaire, un nouvel amour, une nouvelle vision du monde, un nouveau départ avant qu'il ne soit trop tard. La simple poursuite du plaisir. Une morale kitsch.
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L'intérêt de l'enfant ne se mesure pas en termes purement financier, et ne se résume pas au confort matériel. Elle l'envisagerait donc d'un point de vue le plus large possible. L'intérêt de l'enfant, son bonheur, son bien-être devaient se conformer aux concepts philosophie de la vie bonne. Elle énumérait quelques ingrédients pertinents, quelques buts vers lesquels l'enfant pouvait tendre en grandissant. L'indépendance intellectuelle et financière, intégrité, la compassion et l'altruisme, un travail gratifiant par le degré d'implications requis, un vaste réseau d'amitiés, L'obtention de l'estime d'autrui, les efforts pour donner un sens à son existence, et la présence au centre de celle-ci d'une relation significative, ou d'un petit nombre d'entre elles, reposant avant tout sur l'amour.
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Avec calme, elle demanda : « Tu as déjà entamé cette liaison ? »
Il savait que la meilleure réponse à une question délicate était une autre question : « Tu nous trouves trop vieux ? C’est ça ? »
Elle ajouta : « Parce que si tu en es là, je préférerais que tu fasses tes bagages et que tu t’en ailles. »
Un coup porté à elle-même, sans préméditation, sa tour contre le cavalier de Jack, de la folie furieuse, et pas moyen de revenir en arrière. S’il restait, l’humiliation ; s’il partait, l’abîme. 
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Extrait d'un procès dans le Massachussets. Lors d'un contre-interrogatoire serré, un avocat demande à un pathologiste s'il a la certitude absolue qu'un certain patient était mort avant le début de l'autopsie. Le pathologiste affirme que oui. Ah bon, et comment pouvez-vous en être si sûr ? Parce que, répond le pathologiste, le cerveau du patient se trouvait dans un bocal sur mon bureau. L'avocat insiste : mais ce patient aurait-il quand même pu être vivant ? Eh bien, réplique le pathologiste, il se peut aussi qu'il ait été vivant, en train de plaider quelque part.
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Vidéo de Ian McEwan
Rencontre avec Ian McEwan à l'occasion de la parution de son roman Leçons aux éditions Gallimard.


Ian McEwan a passé une grande partie de sa jeunesse en Extrême-Orient, en Afrique du Nord (en Libye), et en Allemagne, où son père, officier dans l'armée britannique, était envoyé. Il a fait ses études à l'université du Sussex et l'université d'East Anglia, où il a été le premier diplômé du cours d'écriture créative créé par Malcolm Bradbury. Insolite et insolente, provocatrice, hautement originale, l'oeuvre de Ian McEwan surprend par ses tours de force de concision et d'humour. L'auteur joue avec les énigmes qui sont l'essence de la narration. Tous ses romans affichent une parenté lointaine, sous forme de simulacre, avec l'énigme policière. Il a publié plusieurs nouvelles et romans pour adultes et, en 1994, le Rêveur, un recueil de nouvelles pour la jeunesse.
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13/03/2024 - Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER
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