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Critique de Aline1102


Michael Beard est physicien, lauréat du Prix Nobel. C'est aussi un infatigable coureur de jupons et il en est déjà à son cinquième mariage.
Cette union suit pourtant le même chemin que les quatre autres et semble s'acheminer vers une fin certaine. Mais les choses sont différentes, cette fois. C'est Patrice, l'épouse de Beard, qui a un amant et Michael aime toujours sa femme.
Sur fond de réchauffement climatique, McEwan nous offre un roman tragi-comique, au personnage principal attachant malgré ses défauts.



McEwan mélange les genres dans ce roman qui a remporté le prix Wodehouse du roman de fiction humoristique en 2010. Car, pour une fois, j'ai ri aux larmes avec certains passages d'un récit de McEwan.

L'auteur reste d'abord fidèle à son style propre. Il développe une certaine analyse psychologique de Michael Beard grâce aux nombreuses introspections du personnage. Beard pense à sa vie privée, à son mariage qui part en vrille, aux aventures de son épouse. Il analyse sa vie professionnelle aussi et se rend compte qu'il n'atteindra plus jamais la même passion qu'avant, celle qui l'a conduit au Prix Nobel de physique.

Beard est un personnage "paumé" dans sa vie privée, mais aussi dans sa vie professionnelle. Il ne sait pas quoi faire pour reconquérir Patrice. Il se repose aussi sur le prestige de son Prix Nobel, qui lui permet au moins d'être respecté par les autres physiciens, mais il ne fait plus de recherches et semble peu au courant des dernières avancées de sa discipline.

Et le pire, c'est qu'il se rend compte que sa vie et que sa profession ne lui apportent aucune satisfaction. Mais, malgré cela, il ne fait pas grand chose pour changer cette situation. Il se laisse vivre et porter au gré du vent, jusqu'au moment où un dramatique accident va l'obliger à mettre de l'ordre dans sa vie, avant qu'elle ne lui file entre les doigts.

Mais McEwan fait aussi preuve de beaucoup d'humour dans ce roman. Les situations dans lesquelles Beard se retrouve plongé sont parfois tellement cocasses, qu'on a l'impression de se trouver plongé(e) dans un roman de David Lodge. Et même si cet humour et cette dérision envers ses personnages ne sont pas habituels chez McEwan, cela marche.

La réflexion sur le changement climatique est aussi bien présente dans le récit, même si la manière dont les différents personnages l'aborde n'est pas toujours géniale. Beard, peu convaincu au début, se lance dans la lutte contre le réchauffement parce qu'il y voit uniquement son intérêt professionnel. Et il essaye de convaincre de riches hommes d'affaires d'investir dans l'énergie solaire, afin d'en tirer le maximum de profit financier. Réactions décevantes, mais malheureusement très répandues. Les discours tenus par Beard lorsqu'il présente ses projets en matière de technologie photovoltaïques sont pourtant très convaincants et nous montrent à quel point il est important de faire quelque chose pour notre pauvre planète.

Solar m'a donc beaucoup plu. A la fois parce que McEwan y déploie tout son talent de romancier contemporain; mais aussi parce que le récit traite, sans en avoir l'air, d'une problématique climatique très intéressante. McEwan a d'ailleurs souvent cette "manie" de cacher une réflexion plus profonde que prévu dans ses romans. Une fois encore, il ne déroge pas à cette règle.

Un vrai coup de coeur!


Lu en anglais, édition Vintage Books.
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