Ian McEwan est décidément un auteur que j'aime beaucoup.
Il arrive à nous plaire avec l'histoire de ce
Michael Beard petit (1,65 m), gros (obèse à la fin) et chauve. Bon ça on s'en fout, s'il est sympathique. Mais le problème c'est qu'il est cynique, opportuniste, égocentrique, menteur, lâche et j'en passe, bref l'homme idéal dont on rêve toutes. Et le plus drôle, c'est qu'il attire beaucoup de femmes dont de très belles. Certaines ont été ses épouses, plein d'autres, ses maîtresses. Au début de l'histoire, il est marié pour la cinquième fois et cette union touche à sa fin.
Professionnellement, ce n'est pas fabuleux non plus. Il a reçu le prix Nobel de physique par défaut, mais ça il ne le dit pas. Il a même oublié que c'était par défaut tellement il est imbu de sa personne. Mais on ne peut pas exploiter indéfiniment une illusion. Alors il va profiter du sujet à la mode, le réchauffement climatique, pour briller à nouveau même si ce n'est pas du tout sa préoccupation. Et profiter de bien vilaine manière. de toutes façons, sa seule préoccupation dans la vie, c'est sa petite personne et les femmes. Pas les enfants, surtout pas. Il a tout fait pour ne pas en avoir.
Et il est très fort ce Michael, il s'en sort toujours (avec les femmes et professionnellement) grâce à sa roublardise, ses mensonges et sa malhonnêteté. Il rebondit toujours (grâce à son ventre !), enfin jusqu'à un certain point.
McEwan a ce talent de nous décrire très finement le personnage grâce aux réflexions qu'il se fait et nous en livre une psychologie très pointue. de même pour le milieu artistique avec les artistes présents au pôle Nord, le milieu scientifique avec le portrait très drôle qu'il dresse des jeunes chercheurs. Et là où McEwan est très fort, c'est qu'on n'arrive pas détester complètement son Michael.
J'ai passé un peu vite certains passages très détaillés sur la physique, sur les différentes inventions, sur le pourquoi du comment des éoliennes par exemple. Mais ça mis à part, c'est souvent jubilatoire et c'est très bien écrit et traduit comme d'habitude. C'est
solaire dans tous les sens du terme. C'est à la mode de dire que quelqu'un est
solaire. Et bien là, c'est tout le livre qui est
solaire.