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Citations sur Sur la plage de Chesil (62)

C'était encore l'époque où le fait d'être jeune représentait un handicap social, une preuve d'insignifiance, une maladie vaguement honteuse dont le mariage était le premier remède.
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Voilà comment on peut radicalement changer le cours d’une vie : en ne faisant rien.
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Le fait de tomber amoureuse lui révélait combien elle était bizarre, enfermée dans ses préoccupations quotidiennes. Chaque fois qu'Edward lui demandait : "Comment tu te sens ?", ou bien : "À quoi tu penses ?", elle avait toujours du mal à répondre. Lui avait-il donc fallu tout ce temps pour découvrir qu'il lui manquait une simple aptitude mentale que tout le monde possédait, un mécanisme si ordinaire que personne n'en parlait jamais, un rapport immédiat et sensuel aux êtres et aux autres, ainsi qu'à ses propres besoins, à ses propres désirs ? Toutes ces années durant, elle avait vécu totalement isolée, à la fois en elle-même et d'elle-même, sans jamais vouloir ni oser regarder en arrière.
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... il devait tout de suite chasser ce fantasme, sous peine de jouir trop vite... In extremis, il pensa aux informations et au Premier ministre, Harold Macmillan, homme grand et voûté, l'air d'un morse, ancien combattant couvert de décorations : il incarnait tout ce qui n'était pas la gaudriole, juste ce qu'il fallait. Réduction du déficit commercial. Blocage des salaires et des prix. Certains l'accusaient de brader l'Empire, mais il n'avait pas le choix avec ce vent de changement qui soufflait sur l'Afrique ... Des gens bien informés se plaignaient de ce qu'il ensevelissait la nation sous une avalanche de téléviseurs, de voitures, de supermarchés et autres nuisances. Il offrait à la population ce qu'elle réclamait. Du pain et des jeux. Une nouvelle nation. Et voilà maintenant qu'il voulait faire entrer les Anglais dans l'Europe : comment lui donner tort ?
Enfin calmé. Les fantasmes d'Edward s'évanouirent ....
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Assurément, aucun d'eux ne devait satisfaire ses désirs aux dépens de l'autre. L'enjeu était de s'aimer et de se libérer mutuellement.
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Edward se prit à rêver, non seulement de faire l'amour avec elle, mais de mariage, d'enfants, de la fille qu'ils auraient peut-être. Assurément, c'était une preuve de maturité que d'envisager cette éventualité. A moins que ce ne soit qu'une variante du vieux rêve d'être aimé par plus d'une femme à la fois. Elle aurait la beauté et le sérieux de sa mère, son superbe dos si droit, et à coup sûr elle jouerait d'un instrument - le violon, sans doute, même s'il n'excluait pas totalement la guitare électrique.
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Voilà comment on peut radicalement changer le cours d'une vie : en ne faisant rien. Sur la plage de Chesil il aurait pu appeler Florence, s'élancer pour la rattraper. Il ne pouvait pas, ou ne voulait pas savoir qu'au moment ou elle s'enfuyait, sûre dans sa détresse qu'elle allait le perdre, jamais elle ne l'avait aimé plus fort, plus désespérément, et entendre le son de sa voix aurait été pour elle une délivrance, et elle serait revenue sur ses pas. Au lieu de quoi il était resté là, glacial et muet, sûr de son bon droit, dans ce crépuscule estival, à la regarder fuir le long de la grève, tandis que le bruit de sa course laborieuse se perdait dans celui du ressac, jusqu'à ce qu'il ne reste plus d'elle qu'un point flou, toujours plus petit, sur l'immense route de galets, droite et luisante dans la lumière blafarde.
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On s'aime tous les deux : c'est un fait objectif. Aucun de nous n'en doute. On sait déjà qu'on peut se rendre heureux. Et maintenant, on est libres de faire nos propres choix, de décider la vie qu'on veut mener. Au fond, on n'a de conseils à recevoir de personne. On dépend de personne ! Et aujourd'hui les gens vivent de toutes sortes de manières différentes, ils peuvent suivre leurs propres règles, leurs propres normes, sans avoir à demander la permission à quiconque. (...) Nous aussi on peut obéir à nos propres règles. (...) Je t'aime Edward et on n'est pas obligés d'être comme tout le monde, et en fait personne, absolument personne ne saurait ce que l'on fait ou pas.

[Florence s'adressant à Edward]
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Ils étaient trop polis, trop coincés, trop timorés, ils se tournaient autour à pas de loup, murmurant, chuchotant, s’en remettant l’un à l’autre, s’approuvant mutuellement. Ils se connaissaient à peine, et ne pourraient jamais se connaître, à cause de ce manteau de silence complice, rarement interrompu, qui étouffait leurs différences et les aveuglait tout autant qu’il les unissait.
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Si vive était la conscience chez Florence de ce contact, de la pression chaude et moite de la paume d'Edward contre sa peau, qu'elle pouvait imaginer, VOIR avec précision son long pouce incurvé dans la pénombre bleutée sous sa robe, attendant patiemment son heure telle une tour de siège devant les remparts de la ville.
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