Soyons clairs : je n'ai pas aimé. Coeur de Highlander premier du nom n'a pas non plus été une torture à lire mais je n'y ai pas pris beaucoup de plaisir et deux semaines plus tard, je n'en ai aucun souvenir. Cette chronique risque donc d'être beaucoup plus courte que d'habitude, n'ayant pas beaucoup de matière pour la rédiger.
Précisons tout de même que je ne suis pas le public idéal pour ce genre d'ouvrages. Les romances historiques, ça ne marche quasiment jamais avec moi. Et pourtant je vous jure que j'ai envie que ça passe, j'ai envie de lire une romance qui me transporte dans une époque plus ou moins ancienne... mais généralement, je ne fais que lever les yeux au ciel, exaspérée par la personnalité des héros et pas du tout convaincue par la teneur historique (quand le contexte est assez développé pour qu'on le remarque) de l'intrigue.
J'espérais vraiment que
Demi McGowan réussirait à me convaincre. J'étais partie sans trop d'a priori, plutôt contente de me plonger dans une lecture légère et divertissante après avoir enchaîné pas mal de titres imaginaires. Eh bien non. Sans non plus tomber dans le cliché insupportable, Lyra MacArthur m'a ennuyée, les héros ne m'ont pas du tout séduite et je ne parle même pas de l'absence totale (ou presque) de contexte historique. Encore raté.
Ce que je reproche généralement aux romances historiques c'est que d'historique, justement, elles n'ont que le nom. Les personnages pourraient être déplacés dans n'importe quel contexte, dans n'importe quel pays (ou presque) et surtout à n'importe quelle époque, ce serait exactement la même chose. Et malheureusement, c'est un peu le cas ici.
Alors certes,
Demi McGowan utilise quelques mots de vocabulaire dans les premiers chapitres, notamment pour décrire la tenue typique du Highlander, mais c'est très ponctuel, juste histoire de balancer quelques images fortes aux lecteurs (en bref : le héros est en kilt, avec des couleurs et un blason particuliers) et un peu plus tard, me semble-t-il, pour parler d'armes traditionnelles (et peut-être même d'instruments). C'est une bonne idée et je félicite l'auteure pour l'utilisation de ce vocabulaire précis, mais c'est trop furtif entre les pages pour qu'une atmosphère soit créée. On a plus l'impression que l'auteure s'est sentie obligée de justifier son contexte en offrant quelques détails aux lecteurs, histoire de faire croire qu'on est bien en Ecosse dans la deuxième moitié du XVIIe siècle. Et moi, personnellement, ne pas avoir un décor riche, un contexte bien présent, lorsque je lis un texte (romance ou non) historique, ben ça me gêne.
Alors
Demi McGowan tente également d'insérer une mini-intrigue politique dans son histoire (en gros : le conflit ancestral entre les écossais et les "envahisseurs" anglais) mais on en parle quasiment pas tout au long de l'histoire, à part sur les derniers chapitres (comme si l'auteure s'était enfin réveillée et s'était rendue compte que, mince, elle avait oublié de parler de ça). En deux chapitres l'affaire est réglée. de toute façon, ce qui compte ici, c'est la romance, le reste on s'en fout.
Je pense qu'il faudrait que j'arrête d'espérer autre chose qu'une bête romance pas crédible quand je lis une romance historique. J'ai l'impression que ça ne sert à rien parce que toutes celles que j'ai pu lire n'apportaient absolument rien historiquement parlant. C'est juste un homme et une femme qu'on installe dans des costumes et dans des lieux que les lecteurs connaissent (donc pas forcément en phase avec la réalité historique). A croire que le lecteur a juste envie de lire une histoire de c** avec des tableaux un peu "exotiques" derrière (genre un vieux chateau écossais).
Moi je suis un peu bête, quand je lis un truc "historique", j'ai envie d'apprendre des choses vraies, de me cultiver, de voyager dans le temps et dans l'espace et d'être vraiment plongée dans un contexte avec une réalité tangible. Et si en plus la romance fait vibrer, oui, j'achète. Mais en fait, ça n'arrive jamais. En tout cas, je ne suis jamais tombée sur une romance historique m'ayant apporté tout ça. Je crois que je me fourvoie définitivement sur la définition de "romance historique".
Bon par contre, là où
Demi McGowan ne joue pas trop mal, c'est au niveau de ses personnages principaux, à savoir Lyra et William. Alors certes, c'est bourré de clichés : elle est forcément la seule femme forte et indépendante (qui a de la répartie et qui sait se battre avec des dagues) à des centaines de kilomètres à la ronde (toutes les autres sont bien ancrées dans leur temps donc forcément illétrées et seulement bonnes à tenir la maison tout en baissant les yeux face aux hommes) et lui est forcément le héros mystérieux car torturé dans son enfance mais finalement au coeur tendre (et en kilt, obviously). C'est naze. Mais bon, si on est pas trop trop regardant, ça fonctionne.
Encore une fois, il me faut, personnellement, des personnalités beaucoup plus complexes et beaucoup moins linéaires pour que je leur trouve un quelconque intérêt et que je m'attache à elles. Mais, il faut rendre justice à l'auteure, ses deux héros ne sont pas "si pires". Lyra notamment qui évite l'erreur habituelle : être décrite comme une femme forte et indépendante au début du livre et qui perd tous ses neurones et son indépendance dès la rencontre avec le beau et grand mâle trois pages plus tard. Là, au moins, l'héroïne continue à garder son répondant, son "intelligence" et son indépendance. Franchement, c'est appréciable. Finalement, Lyra et William m'ont parfois agacée mais je n'ai quand même pas trop levé les yeux au ciel et je n'ai pas eu trop de mal à suivre leurs aventures amoureuses.
Les aventures amoureuses, parlons-en. Comme d'habitude, le jeu du chat et de la souris qui se termine évidemment sur un mariage et des gosses. Contrairement à d'autres romances historiques qui m'avaient fait hurler d'indignation,
Demi McGowan ne force pas trop le trait du chat et de la souris, alors merci. Bon, c'est évidemment cousu de fil blanc (en même temps c'est le principe de la romance) et c'est souvent absolument pas crédible, mais encore une fois, si on n'est pas trop regardant, ça reste assez divertissant.
Malgré tout, certaines scènes m'ont particulièrement fait tiquer. Je pense notamment à celle où Lyra fait démonstration de ses super capacités de guerrière avec des lames, devant une assemblée de mecs complètement sans voix. On dirait le fantasme d'une adolescente couché sur papier. Non mais je vous jure, moi quand j'avais 13 ans, je rêvais de montrer un de mes talents à tout le monde (généralement sur scène) et de récolter des regards émerveillés de toute la gent masculine (manque de confiance en soi, tout ça tout ça). On se croirait dans une fanfiction qui, à mon goût, est le meilleur support pour se laisser aller à ses fantasmes un peu débiles. Autre scène absolument "what the fuck?!" et attention, je spoile un max... Lyra, alors qu'elle est enceinte de 9 mois à la fin du livre, se rend sur le champ de bataille, protège son mari des ennemis (parce que ce grand Highlander au coeur d'artichaut est en difficulté et tous les membres de son clan, que des guerriers forts et braves, ne parviennent pas à lui venir en aide) et butte le grand méchant en un tour de main. Et finit par accoucher en deux secondes chrono sur le dit champ de bataille, entre deux cadavres ennemis. MAIS BIEN SUR. Bon en fait si, j'ai levé les yeux au ciel sur ce bouquin, au moins deux fois.
Je ne suis pas faite pour les romances historiques – en tout cas celles qu'on nous propose actuellement sur le marché – ce n'est pas la faute de
Demi McGowan. Mais malheureusement, elle ne m'a pas du tout fait changer d'avis sur la question, même si je reconnais que son histoire est loin d'être la pire découverte dans le genre. Je ne lirai pas la suite, évidemment.
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