AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Hatsh


Marie King se retrouve à fêter son anniversaire dans un nid de serpents ; dans la maison que son ex-époux lui a laissée après l'avoir vidée de tout ce qu'elle avait de précieux (maison que la quasi-sexagénaire n'a plus les moyens de garder), entourée de ses enfants qui se chamaillent au sujet de l'héritage, de leur situation et qui n'éprouvent qu'un amour aigri pour leur mère, embourbée dans les dettes et l'alcool. Quelques temps, une monumentale cuite et une esclandre honteuse plus tard, Marie King part se faire tatouer, sur un coup de tête. Et ça lui plaît. Tellement qu'elle remet ça deux fois de suite. Pour réaliser qu'elle veut plus et mieux. Appétit qui la mènera à rencontrer une artiste tatoueuse, Rhys, avec qui elle va lentement se lier d'amitié, comme une tortue émergeant de sa carapace d'apathie alcoolisée.

Le rythme du roman est lent, on est dans l'introspection chorale et le chemin de rédemption personnalisé. Ce n'est pas seulement Marie, mais aussi ses enfants qui s'ouvrent petit à petit les un∙e∙s aux autres. Tout le monde cherche à reprendre le contrôle de sa vie ou à vivre mieux. Et si la fin de l'histoire ne permet pas de la classer au rang des "feel good", elle n'en reste pas moins une histoire de recherche du bonheur touchante et complexe.
J'ai pour ma part eu du mal à rentrer dans le livre, dont le rythme me semblait poussif, malgré une écriture assez belle. Avec un peu de patience, j'ai finalement réussi à m'y plonger, me laisser guider par le fil des réflexions des personnages et sympathiser avec leurs points de vue. L'histoire offre une chronique délicate d'une femme mise au pied du mur, devant mettre de l'ordre dans sa vie, quitte à découvrir le pire comme le meilleur.

Ce roman australien a mis 9 ans à nous parvenir, décalage perceptible et parfois déroutant, qui s'ajoute au décalage géographique.
Premier décalage : la végétation et le climat. Marie King, le personnage central, possède une maison et un grand jardin dont l'entretien occupe une bonne partie de ses pensées et activités. Il sert même de reflet et d'aune pour comprendre sa vie... le texte apporte ainsi beaucoup d'infos intéressantes sur le bush et les maladies, problèmes, soucis propres aux plantes australiennes. Pour ma part, je me suis sentie au début perdue dans les descriptions détaillées si peu familières, avant de m'accoutumer au vocabulaire.
Second décalage : la perception des tatouages. En effet, si les modifications corporelles, dont les tatouages, sont mieux acceptées en 2019, voire à la mode, en 2010 dans le milieu bourgeois australien, eh bien elles sont plutôt considérées comme la marque d'une déchéance ou un témoignage de vulgarité. Ce qui rend la lecture de ce roman un peu dissonante quand les enfants de Marie King s'offusquent des tatouages qu'elle s'offre.

Cela dit, n'hésitez pas à le lire, il vaut le détour !
Commenter  J’apprécie          40



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}