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Gerry Conway tome 2 sur 2
EAN : 9791022601634
345 pages
Editions Métailié (07/05/2015)
3.64/5   21 notes
Résumé :
Après trois années dans la nature, le baroudeur Gerry Conway est de retour dans son bureau du Glasgow Tribune. Mais trois ans c’est très long dans la presse et les temps ont changé – les lecteurs sont de moins en moins nombreux, les budgets très serrés et l’éthique jadis rigoureuse du journal part à vau-l’eau.
Avant, il était le reporter-vedette du journal mais à présent il est dans l’ombre de son ancien protégé, Martin Moir. Mais lorsque Moir est porté dispa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Je ne sais trop comment exprimer mon ressenti après cette lecture. C'est l'année où Glasgow est l'hôte des jeux du Commonwealth et l'Écosse, tête haute, bien indépendante devra décider de son avenir dans le Royaume Uni. Il y a matière. Matière municipale, matière nationale.
Gerry Conway , journaliste, revient à ses anciennes amours en réintégrant le journal The Tribune. Il est à la section politique. C'est dire qu'il a de quoi faire en cette année de plusieurs possibles. Son collègue et ami Martin Moir, journaliste aux faits divers, manque à l'appel. Et Conway doit donc couvrir le meurtre d'une prostituée puis celui d'un joueur de foot. Et c'est là que l'on retrouve le cadavre Martin Moir, son ami, dans sa voiture au fond d'une carrière. Pour la plupart du récit, de manière très intéressante, Liam McIlvanney nous fait le portrait du journalisme écrit alors que plus personne n'achète de journaux papier, presque plus de lecteurs, l'éthique de travail qui ne veut presque plus rien dire, l'avenir du journaliste qui devrait passer par les blogs et les fils Twitter et autres. Il nous raconte aussi les "gangs of Glascow". Ces mafieux qui possèdent des quartiers, qui ont leur clan, qui achètent des politiques, qui magouillent presque au vu et su de tous et qui bien souvent , s'entretuent pour les marchés, pour les débouchés.
Et dans cette effervescence, on se posera la question si le journaliste Moir du Tribune s'est suicidé ou s'il a été assassiné. Gerry Conway enquêtera, doutera, aura peur mais il finira par se savoir rassurer. C'est une histoire de manipulations, de flics, de truands, de whisky et de bières. Et c'est noir écossais.
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« Là où vont les morts » est un excellent roman noir, un mélange de mon point de vue entre la trilogie de Glasgow écrite par Malcom Mackay (je vous la conseille vivement !), et Storyteller de James Siegel.

L'intrigue (un journaliste, Gerry Conway, revient travailler au Tribune on Sunday, et va enquêter sur le décès de son collègue et ami, Martin Moir, par ailleurs reporter vedette du journal) est bien menée, efficace, sans temps mort. Elle dénonce les liens malsains existants entre les gangs, les milieux politiques, et autres lieux de pouvoir (police, presse,…). Les gangs prennent en effet insidieusement la main sur bon nombre d'activités économiques traditionnelles (commerces, transactions immobilières,…), histoire de blanchir l'argent de leurs différents trafics. Ils bénéficient bien entendu pour cela de certains appuis, leur argent permettant en effet d'acheter les hommes, leurs décisions, leur influence, leur intégrité…

L'histoire donne une bonne vision de Glasgow, une ville qui tente de se construire un nouvel avenir après une longue période de déclin économique, mais qui demeure marquée par la violence… et aussi par la rivalité entre le Celtic et les Rangers (même si ces derniers ne sont plus ce qu'ils étaient…).

L'histoire écrite par Liam McIlvanney constitue aussi une plongée très intéressante dans le monde du journalisme, dans une presse en crise, avec des lecteurs qui s'évaporent au fil des années. Elle apporte un bel éclairage sur le métier du journaliste d'investigation, lequel peut en effet s'avérer dangereux si l'on s'intéresse d'un peu trop près à certains sujets. Car les malfrats n'aiment guère qu'on vienne se mêler de leurs affaires, et n'hésitent pas à utiliser certains moyens de pression pour vous faire lâcher l'affaire, y compris si nécessaire s'en prendre à votre entourage…

Je tiens au final à remercier Babelio et les éditions Métailié pour l'envoi de cet excellent roman dans le cadre de la dernière opération masse critique.
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Après Les couleurs de la ville, Liam McIlvanney nous adresse de Nouvelle-Zélande où il vit, son second opus dont l'action se situe à Glasgow, sa ville natale. Dans le rôle principal, il met à nouveau en scène Gerry Conway, journaliste au Glasgow Tribune, qui rentre au bercail après un intermède de trois ans. En son absence, son collègue et ami Martin Moir a pris de l'envergure professionnelle et fait partie des pointures de la rédaction. L'intrigue démarre au moment de la disparition de Martin, mystérieuse durant quelques jours, avant qu'il soit découvert mort dans sa voiture plongée dans une carrière inondée. le suicide est rapidement établi par la police tandis que ses proches et Gerry doutent. D'une part, comment Martin, tellement respectueux du bon usage des mots et connu pour son langage châtié, a-t-il pu rédiger un sms-charabia en guise de message d'adieu ? D'autre part, est-il possible qu'un homme attache ses mains au volant de son véhicule avant de l'immerger ?


Il s'agit d'un roman dense, aux nombreuses thématiques et ramifications et Liam McIlvanney n'a pas choisi l'année écossaise la plus paisible du siècle pour y planter le décor de son roman ! L'Ecosse s'apprête en effet à vivre un scrutin capital dans son histoire, avec le referendum du 18.09.14 « Should Scotland be an independent country ? », qui enflamme la vie politique et exacerbe les nationalismes. Elle s'apprête aussi à accueillir à Glasgow, en juillet et août, les XXèmes Jeux du Commonwealth. L'odeur des marchés juteux met en ébullition les spéculateurs immobiliers, les hommes politiques véreux, la pègre, la frontière entre leurs activités restant floue, dans une ville qui affiche en outre le plus fort taux d'homicides d'Europe de l'Ouest. Enfin, pour couronner l'ensemble, l'auteur a choisi de faire travailler son héros dans un secteur d'activité moribond, la presse écrite… Ca fait beaucoup.



Là où vont les morts est un très bon roman noir à l'intrigue robustement construite, qui restitue avec soin et véracité l'atmosphère d'une ville frappée par la récession. L'écriture de Liam McIlvanney est souple, empreinte d'humanité, et agréable à lire. J'ai personnellement regretté le trop grand nombre de thèmes abordés, ce qui m'a, dans certains chapitres, procuré la sensation que l'intrigue se disperse. Cet infime reproche n'a cependant pas pollué cette excellente lecture.
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4.25/5 : Là où vont les morts est une très belle surprise, un roman noir passionnant, original et brillant de réalisme. Le roman noir écossais a son porte-parole : Liam McIlvanney est un magicien du genre !

C'est au travers de deux protagonistes principaux que l'histoire s'instaure. D'un côté Gerry Conway, journaliste au Glasgow Tribune qui revient après trois années d'absence et qui peine à se refaire un nom du fait de la perte de vitesse du journalisme-papier. C'est le narrateur, l'esprit de ce polar, le fil conducteur : c'est à la fois un journaliste, un ex-mari et un père. De l'autre il y a Martin Moir, un très bon journaliste ayant remplacé Gerry suite à son départ et qui meurt subitement. Cependant il vit au travers de l'enquête qu'effectue le personnage principal pour comprendre ce qui s'est réellement passé.

La mort de Martin va donc amener Gerry à se retrousser les manches, à enquêter comme un vrai journaliste de terrain dans les quartiers mal famés de Glasgow. Car c'est indéniable : l'auteur a la faculté de dépeindre Glasgow de façon magistrale : il y a les gangs, l'arrivée prochaine des jeux du Commonwealth, et le vote à l'horizon sur l'indépendance de l’Écosse. On découvre cette ville en même temps qu'une investigation est menée.

Ce livre est une vraie réussite car l'écrivain sait à la fois décrire l'ambiance de cette ville, de ces quartiers et mettre en lumière les sentiments humains, le ressenti d'un professionnel désabusé qui voit disparaitre une certaine vision du journalisme mais qui y croit encore. J'ai adoré cette faculté à transmettre les émotions, les actions d'un journaliste, d'un homme, d'un père. Ce roman allie donc une écriture fluide, détaillée, narrative; une enquête fascinante et une résonance humaine : chapeau bas !

En définitive, ce roman est un incontournable du genre, une excellente surprise 2015 !

Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Glasgow,de nos jours, alors que l’Ecosse va d’une part accueillir les jeux du Commonwealth, et de l’autre s’exprimer sur son avenir au sein du Royaume uni.
La presse écossaise est comme ses copines européennes ; elle ne va pas bien ; elle perd inexorablement des lecteurs. Il lui faut donc trouver les moyens d’accrocher ceux qui restent.
Au milieu de tout cela, des journalistes de terrain, qui tentent de faire leur travail au sein d’un journal qui peine, dans une société qui peine tout autant.
L’intrigue, ou plutôt le tableau se construit autour de nos deux personnages, eux même évoluant autour d’autres plus ou moins recommandables, et embarqués dans les avatars des combines politico-journalistico –économiques.

J’ai trouvé l’atmosphère bien amenée sans que l’auteur en fasse ou trop ou pas assez. Ce dernier met l’accent sur nos deux journalistes, sans omettre au passage celles et ceux qui les entourent, pour nous faire un tableau finalement assez désabusé d’une société aux multiples visages aux prises avec ses préoccupations quotidiennes.

La narration à la première personne donne un dynamisme appréciable pour un roman qui paradoxalement prend son temps pour s’installer. Liam McIlvanney s’attachent plus au côté sociétal et à l’ambiance générale qu’à une énigme policière à proprement dite. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si la police est finalement très peu présente dans ce roman.

Peu habituée à la littérature policière écossaise, cet ouvrage fut pour moi une très belle surprise, et un excellent moment de lecture.

Un grand merci aux éditions Métailié (je salue au passage leurs choix originaux en matière de littérature policière) et Babélio dans le cadre la masse critique.


Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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critiques presse (2)
Actualitte
05 octobre 2020
Un roman aux multiples facettes dont l'accrochage dans un contexte politico-mafieux permet une critique en négatif de la classe dirigeante écossaise et, avec elle, de tous les aréopages qui gravitent autour.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LesEchos
11 juin 2015
McIlvanney mène son récit haletant avec un sens aigu du rythme et des rebondissements alternant avec les évocations très littéraires des bas-fonds et d'une rédaction à l'agonie.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
- Tu crois qu’ils le font exprès ? Qu’ils choisissent pile le bon moment pour nous faire chier ?

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J'avais de la peine pour le défunt que je serais un jour, pour ce Gerry Conway dont la dépouille couchée dans une boîte serait posée sur des tréteaux devant une foule bien plus clairsemée que celle-ci. A jalouser un mort, on se sent étrangement creux.
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En travaillant dans un journal, on se croit à l'abri des bombes. On va voir le chaos chez les autres. Le chaos ne vient pas chez vous.
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En tant que chroniqueur du dimanche, on était le dernier à table, les faits qu'on rapportait avaient été mâchés et remâchés par les journalistes des quotidiens, on suçait de vieux os qui avaient perdu toute leur saveur. En tant que journaliste politique, les gens sur lesquels on écrivait étaient mâchés et remâchés, eux aussi, avec leurs tweets, leurs blogs et leurs podcasts, leurs beaux costumes, leurs sourires travaillés, leurs assortiments de couleurs approuvés par des conseillers. ( p 141 )
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Ce qu'on n'est pas capable de protéger, on mérite pas de le garder.
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Payot - Marque Page - Liam McIlvanney - le Quaker
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