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Jean-Pierre Carasso (Traducteur)Jacqueline Huet (Traducteur)
EAN : 9782020413947
254 pages
Seuil (02/05/2000)
3.24/5   53 notes
Résumé :
Sexe, Pouvoir, Argent, Célébrité sont les quatre commandements de la religion des années 90. Elle a son Vatican - New York -, ses grandes prêtresses - publicistes et rédactrices en chef -, et surtout ses idoles : les top-models, et leur suite composée de courtisans, d'agents, d'attachées de presse, de gardes du corps, d'avocats, etc. Connor McKnight observe cette faune avec un mélange de perplexité, de détachement et de mépris. Rédacteur " people " dans un magazine ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
GLAMOUR ATTITUDE de JAY MCINERNEY
1996. Connor vit avec Philomena depuis 2/3 ans, ils sont fiancés, lui est chroniqueur dans la mode, elle est mannequin en vue. Ils passent leurs soirées à se faire voir par certains, à éviter d'autres, fréquentent des boites de nuit et endroits à la mode. Il se sent inférieur à elle et n'ose pas lui proposer le mariage de peur de la perdre. Quand Philomena voyage, il va voir sa soeur Brooke, anorexique, divorcée de Jerry, un génie de la physique quantique qui passe souvent à la télévision. Connor doit faire un reportage sur Chip Ralston qui ne le rappelle jamais et le contrat de Connor avec le magazine qui l'emploie se termine dans six semaines, il est sous pression. Il apprend que sa fiancée qui lui avait dit avoir un engagement à San Francisco n'y est pas et s'interroge, il l'avait rencontrée dans un train au Japon du temps où il préparait son doctorat avant de s'orienter vers la littérature et l'écriture d'un livre dont il n'a pas écrit la première ligne. Entre son reportage qu'il n'arrive pas à concrétiser, Philomena qui lui ment et l'arrivée de ses parents dont la phrase magique est »Et si on prenait un cocktail? »Connor est un peu à la dérive et se pose quelques questions.
Glamour Attitude, c'est la critique d'un monde vain et superficiel où règne le sexe et l'argent, la réputation et le paraître. C'est une succession de soirées, de faux semblants, de potins, c'est souvent drôle, légèrement acide et les journées se passent, irréelles noyées dans l'alcool et la drogue. Un bouquin qui se lit facilement avec plaisir, on est à peu près dans l'univers de Bret Easton Ellis en version un peu plus light! A lire.
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Glamour Attitude -Titre original : Model Behavior.

Connor McKnight travaille dans un magazine "people" à New York, c'est pourquoi il se retrouve souvent dans les soirées mondaines à traquer la star, à l'affût de potins mondains. Il y rencontre un soir son meilleur ami, Jérémy Green, écrivain dépressif et égocentrique à l'humour noir ravageur. Connor vit avec un top model, Philomena qui part subitement en voyage sans laisser d'adresse. Il commence alors à traîner sa déprime de boîtes en boîtes, d'endroits branchés à endroits branchés, tentant entre autre d'entrer en contact avec la star de cinéma Chip Ralston qui lui a promis une entrevue. Dans le quotidien new-yorkais de Connor, il y a sa rédactrice en chef, sa soeur anorexique et brillante, obnubilée par les malheurs du monde et amie avec un chirurgien attentionné que le frère déteste. Il y a aussi cette fan, lectrice des articles de Connor, qui lui écrit des emails de plus en plus étranges. Tout ce petit monde de la mode, du cinéma, du show-biz passe le temps comme il peut, profitant de leurs moments de gloire et de richesse et si Connor promène son regard de cynique au-dessus de la mêlée, c'est pour mieux éprouver sa chute, où les amours déçues finissent en pleurs dans le giron maternel.
On pourrait parler de l'histoire très années quatre-vingt-dix d'égoïsmes divers. Comme protégé par la notoriété de son amie du moment, Connor se sent invulnérable dans toute cette faune et regarde les autres d'un oeil expert pour mieux sentir sa propre souffrance :
« Je considère les autres hommes. Tas de pauvres types. En groupe, ils s'enhardissent, ricanent et échangent des clins d'oeil, agitant leur tête cornue avec une nonchalance affectée, mais les solitaires sont aussi timides et solennels que des fans de rock japonais, ne sachant trop que faire de leurs mains ou de leurs muscles faciaux. Ils sont, en un mot, ridicules. Et je suis l'un d'entre eux. »
Il faut préciser que la boîte de strip - où il rencontre la divine Pallas - n'a d'autre nom que le Mont Olympe, l'endroit où les hommes devraient se prendre pour des dieux comme Chip Ralston, la star qui accable Connor de son indifférence et qui permet au narrateur de dire tout le bien qu'il pense d'icelui :
« ...il se goinfre toute la gloire, tout le pognon et toutes les nanas qui dans un monde plus juste iraient à des gens qui en sont plus dignes. »
Jérémy, l'écrivain, a d'autres problèmes pour écouter les plaintes amoureuses de Connor et ses réactions comme ses réflexions participent à la touche tragicomique du roman :
« C'est toi qui vis avec une cover-girl, mon salaud, moi, je n'arrive même pas à récupérer mon chien. »
D'autres détails ou protagonistes jalonnent la narration de ce microcosme new-yorkais. On y croise de "vraies" célébrités tel Liam Neeson et sa compagne du moment, de "vraies" pollutions sonores telles que le fameux "Do Ya Think I'm Sexy" de Rod Steward diffusé dans les ascenseurs.
La narration comporte plusieurs chapitres courts qui s'enchaînent de façon plus ou moins chronologique, l'auteur s'autorisant quelques retours en arrière ou des inserts telles les histoires que racontent les protagonistes ou les délires imaginatifs de Connor sur son avenir et ses désirs de vengeance. En ce sens, Connor utilise la méthode que Jérémy appelle la version ''si'', la version "ça aurait pu se passer comme ça", une vie imaginée comme une auto parodie de l'auteur qui fait apparaître son nom dans une critique du livre de Jérémy :
« ...je ne peux envisager avec effroi l'éventualité d'un hommage de Jay McInerney à «Feuilles d'herbe » de Walt Whitman. »
La multiplication des supports (narration, bouts de lettres, critiques, conversations, emails...) et les chapitres courts empêchent non seulement l'ennui mais décrivent, à mon sens, efficacement la vie trépidante de New York et des personnages qui la peuplent ici.
Jay McInerney m'a paru un romancier moderne et très intéressant qui sait, à partir d'une histoire somme toute, banale rendre le récit à la fois fluide, intelligent, plein de verve et d'humour. J'ai adoré ce ton détaché mais aussi ces descriptions un peu impressionnistes de New York "comme on voit dans les films", par exemple ces patineurs et le sapin, à Noël au Rockefeller Center.
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Il était une fois...
Il y eu un moment dans les années 1990 où l'optimisme régna assez largement. On était avant le 11 septembre avant tout un tas d'événement qui correspondent à une forme de retour du tragique (mais on m'objectera face raison que c'est une vision largement occidentale des choses...). En ce temps là un auteur comme Jay McInerney pourrait sortir des romans branchouilles, brillants, dans l'air du temps comme celui-ci. Quintessence du roman urbain contemporain d'alors, et qui me parait aujourd'hui délicieusement daté !
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C'est un roman où il ne se passe pas grand chose à proprement parler, et où la véritable "action" se situe dans l'esprit du personnage principal qui va devoir apprendre à rebondir après un évènement central qui va bouleverser son quotidien. En fait, il faudrait même aller plus loin et dire que le véritable personnage principal est cette société du glamour, cette société new-yorkaise branchée et un peu ridicule. J'ai souvent souri à la lecture de ce roman, et je me suis beaucoup attachée à Connor, dont l'histoire est tour à tour racontée à la première personne du singulier, à la seconde ou à la troisième. J'ai aussi bien aimé le fait que certains personnages brillent par leur absence (c'est à peine si Chip finit par apparaître à la fin, et Philomena n'est elle-même un personnage actif qu'au début du texte), en devenant finalement davantage présents aux yeux du lecteur que s'ils apparaissaient dans le roman, tellement le narrateur est obsédé par eux. Glamour attitude est donc au final un roman divertissant, un peu nonchalant, bourré d'auto-dérision sympathique. A réserver à des lecteurs avertis, ayant un minimum de fantaisie et d'humour. ;-)
Lien : http://surlestracesduchat.bl..
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Glamour Attitude est aussi pop et bling bling que possible: cocaïne, people, fric et décadence. C'est encore le Jay McInernay d'avant La Belle Vie, avant la descente fulgurante post nine-eleven. Bizarrement je ne l'avais pas encore lu, "gavé" que j'étais du duo Ellis-McInernay.
Mais je suis faible...Ce n'est pas son meilleur. Je lui préfère de loin 30 ans et des poussières et La Belle Vie.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
- Qu'est-ce que tu racontes ? demande-t-elle.
- De moins en moins de choses, Pallas. Je traverse une période de récession narrative.
- Il y a des gens qui comprennent la moitié des conneries que tu dis ?
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Je considère les autres hommes. Tas de pauvres types. En groupe, ils s'enhardissent, ricanent et échangent des clins d'œil, agitant leur tête cornue avec une nonchalance affectée, mais les solitaires sont aussi timides et solennels que des fans de rock japonais, ne sachant trop que faire de leurs mains ou de leurs muscles faciaux. Ils sont, en un mot, ridicules. Et je suis l'un d'entre eux.
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- Excusez-moi. Vous n'êtes pas Jeremy Green, le célèbre auteur de nouvelles ?
- C'est une contradiction dans les termes. Du même ordre que "poète vivant", "rock français", "cuisine allemande".
- Que fais-tu de Tchekhov ?
- Mort.
Jeremy prononce ce verdict dans un style très poète maudit qui semble assez nettement teinté d'envie. Il ne va pas jusqu'à ajouter "le veinard", mais on voit bien que c'est ce qu'il pense.
- Carver ?
- Idem. Et puis tu crois que le type qui relevait son compteur à gaz savait qui était Carver ? Tu crois que ce barman le sait ?
Le barman, qui aspire à devenir modèle, dit "Shortcuts" sans cesser de servir. "J'ai vu le film."
- Je crois, dit Jeremy, que c'est là une preuve suffisante de ce que j'avance. Et je ne te conseille pas de dire Hemingway.
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- Existe-t-il un truc qu'on a communiqué à tout le monde sauf à moi, pour se réveiller le matin et avoir vraiment envie de se lever ? Quelque chose que j'aurais loupé au seuil de cette dernière réincarnation ? Une quelconque récompense, dont j'ignorerais tout ? Pour avoir tout simplement renoncé à se tuer ?
- Je crois qu'on appelle ça le sexe.
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- Et je ne dis rien, dit Blaine, des citations d'Auster et de Thom Jones.
- Avec un peu de veine, ils croiront peut-être que c'est Tom Jones, le chanteur. Quant à ce connard d'Auster, il a fallu qu'il écrive un film pour qu'on commence à se mettre à quatre pattes devant lui.
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Bright Lights, Big City (1988) ORIGINAL TRAILER
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