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Critique de desruesetdeslivres


Dernier volet de la trilogie new-yorkaise de Jay McInerney, Les Jours enfouis (Bright Precious Days en anglais) suit le couple Calloway, après 20 ans de mariage, un adultère respectif et un New-York post 11 septembre en pleine primaire démocrate. Corrine et Russell ont deux enfants, vivent dans un loft qu'ils n'ont pas les moyens d'acheter mais qui leur donne l'illusion de vivre dans le milieu littéraire arty et underground. Ils s'amusent d'ailleurs à croire que le monde est partagé en deux équipes: Love and art, Power and Money. Choisissez votre camp. Leurs amis  travaillent chez Lehman Brothers, se rendent à des galas de bienfaisance de l'upper east side et donnent des interview au Times. Nous sommes dans le chic new-yorkais et tout ce qu'on imagine aller avec eux. C'est Gatsby le Magnifique au 21ème siècle et c'est la force de la trilogie de Jay McInerney

Ecrite avec talent, la fresque m'a tout d'abord laissée un peu froide. le début du roman s'attache surtout à suivre Corrine, reconvertie dans la distribution gratuite de nourriture aux défavorisés après une déception professionnelle (ce qui déjà la rend moins sympathique). Elle revoit Luke, son ancien amant et bientôt à nouveau futur amant de quelques nuits, pleine de remords mais pas trop non plus. Je dois avouer n'avoir été que peu sensible à ce portrait de femme de la cinquantaine, flattée de plaire, anorexique pour plaire sans se l'avouer et globalement satisfaite d'un mariage et d'une vie de famille qu'elle met pourtant sur le grill. C'était peut-être ce qui dérangeait dans ce portrait. On s'attend à un minimum de bovarysme pour justifier le comportement, pour compatir ou s'identifier. Or, il n'en est rien. Elle se sait aimer son époux, bien que leur vie de couple ne ressemble pas à la lune de miel d'antan, mais au bout de 20 ans qui pourrait s'en vanter ? Elle le trompe pour les feux de la passion qui s'avère pourtant bien tiède puisqu'elle reconnait à plusieurs reprises ne pas aimer Luke. Elle n'est au fond jamais tentée de tout quitter pour lui.  Alors pourquoi ? Pour quelques orgasmes semble-t-il et la vanité de plaire au même homme 15 ans plus tard, même homme qui pourrait s'intéresser à bien plus jeune qu'elle. Corrine est le pêché de vanité.

Malheureusement pour elle, Russel découvre l'infidélité et la quitte sans fracas, avec colère et fermeté. Le personnage de Russell est nettement plus intéressant et attachant. Passionné de littérature, il devient éditeur pour publier les auteurs auxquels il croit. Il fait son métier par passion. Il gagne sa vie sans faire fortune et se découvre à 50 ans au bord de la banqueroute après avoir misé sur le mauvais cheval.  Il n'a pas su comme ses amis investir dans l'immobilier et les stocks options et quémande quelques millions pour sauver sa maison d'édition devant un verre de vin qu'il n'a pas les moyens de s'offrir. Russell n'est pas tout blanc non plus. On découvre qu'il trompait sa femme dans le passé, mais l'on comprend tout le trouble qui entoure cette période, cette femme et l'adultère en lui-même. 

Au final , un bon roman, bien écrit, qui peut se lire indépendamment des précédents, mais qui ne m'a pas transcendée (peut-être parce que je n'avais pas lu les précédents).
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