Six hommes

Six hommes en quête d'un endroit où vivre et travailler en paix.
Ils pensent l'avoir trouvé, allient leurs compétences et leurs forces pour s'y installer : construction d'un abri confortable, agriculture, vente des produits de leur travail, argent.
Mais si on les enviait ? jusqu'à venir les voler ?
Il faut bâtir une forteresse, recruter des soldats.
On imagine la suite. Les soldats s'ennuient, vont asticoter les voisins, les piller, etc. Et c'est la guerre !

Voilà une façon simple et éloquente de montrer aux enfants l'histoire de l'humanité, d'expliquer les conflits récurrents - logique du toujours plus, pour accroître indéfiniment la puissance, les biens, les territoires... Un cercle vicieux qui n'est pas près de se briser tant que l'humain sera mû par sa soif de posséder et de dominer.
Les illustrations enfantines en noir et blanc contribuent à rendre l'intrigue atemporelle et universelle, et peuvent donner envie aux jeunes lecteurs de s'amuser à reproduire certaines scènes.

Cette intrigue rappelle en partie le conte de Tolstoï 'Ce qu'il faut de terre à l'homme', et l'expérience communautaire post soixante-huitarde relatée dans la BD 'La communauté' (Yann Benoît et Hervé Tanquerelle).

Six hommes, fraîchement installés pour travailler et vivre en paix, s'enrichissent. Comme les six soldats, embauchés pour faire le guet et surveiller leurs biens, restaient désoeuvrés à force de dissuader les voleurs, ils les envoyèrent s'emparer des fermes et villages alentour.
David McKee illustre le mécanisme qui conduit à la guerre, dont la propriété privé et l'avidité sont les moteurs. Si l'on peut regretter l'apparition très elliptique de l'argent, sans mention de marché, l'absurdité des conflits entre sociétés est présentée de façon parfaitement intelligible aux plus jeunes. Ses images, dont la sobriété n'égale que l'efficacité, mettent en scène ses personnages, croqués d'un trait limpide. On pense souvent à des frises qui auraient été retrouvées sur une paroi, un vase, une tapisserie, vestiges d'une civilisation disparue. La symétrie est utilisée à bon escient pour souligner l'immense bêtise des oppositions.
À mettre entre toutes les mains, dès cinq ans.

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C'est l'histoire de six hommes qui trouvent enfin un lieu où ils peuvent vivre et travailler en paix. Ils s'installent et se mettent à l'ouvrage, et ils gagnent de l'argent. La peur des voleurs les pousse à recruter six soldats qui très vite s'ennuient. Alors, les six hommes les envoient s'emparer des fermes voisines. Les victimes fuient de l'autre côté de la rivière et expliquent aux autres fermiers ce qui se passent. Immédiatement, on décide de former une armée pour se défendre. Tout reste calme jusqu'au jour où un canard passe au dessus de la rivière provoquant un tir de flèche dans chaque camp. le canard sera sain et sauf mais les flèches atteindront chacun le côté opposé et une guerre sans merci éclatera, ne laissant que six survivants sur chaque rive...
Douze hommes qui partiront à la recherche d'un lieu où travailler en paix et vivre heureux...
Mon avis : Cet album du britannique David McKee est sorti en 1972, voici enfin sa première édition française. Les illustrations un peu désuètes sont en noir et blanc, presque enfantines mais rendant bien le tragique de la situation. Cela change énormément des albums tout bariolés de couleurs de la série " Elmer l'éléphant ", du même auteur illustrateur. Ce livre montre du doigt la stupidité de la cupidité et les risques de guerre qu'elle peut entraîner. le rappel du début de l'histoire à la fin montre que la boucle est bouclée mais illustre également le regrettable proverbe "l'histoire est un éternel recommencement".
Nota Bene : Je pense que cet album peut être un excellent support pour aborder les rouages de la guerre aussi bien au cours moyen deuxième année que pour les professeurs d'histoire au collège.
Public : à partir de huit - neuf ans, pour plus jeunes (six ans), préférer la lecture accompagnée.

Six hommes veulent vivre en paix et s'installent donc dans un endroit paisible. Ils commencent à faire du profit et ont peur des voleurs alors ils se protègent avec des soldats. Des soldats qu'il faut entrainer donc ils décident de les envoyer s'emparer de fermes avoisinantes... Toujours plus de fermes, toujours plus de fermiers désoeuvrés. Mais les six hommes gagnent ainsi plus de terres. Mais de l'autre côté de la rivière un peuple paisible a peur de ces six hommes et décident de se protéger en engageant des soldats. Des flèches perdues vont déclencher une guerre, une guerre qui au final va tout détruire et tout ramener ... au point de départ !

Un livre intelligent (ce n'est pas très souvent je trouve en ce moment) qui nous montre l'absurdité de la guerre, déclenchée pour des motifs parfois complètement débiles et aux finalités désastreuses. Personne n'y gagne. Je suis moins fan des illustrations très simples en noir et blanc mais elles restent cohérentes avec le texte parce qu'elles montrent bien l'absurdité de cette histoire !

Album jeunesse qui démontre, de manière imagée, de quelle manière on peut, sans le vouloir, engendrer des guerres qui auraient pu être évitées. Album intéressant par la réflexion qu'il amène.