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Critique de Parthenia


Le prologue s'ouvre sur la 12è année du règne d'Arthur où Viviane, la Dame du Lac, prophétise le retour de la lumière par l'entremise du futur fils de Lancelot, juste avant l'arrivée des âges sombres.

Avant de commencer ma critique, un petit mot sur le découpage français : l'éditeur a choisi de publier 2 tomes alors que l'édition originale n'en comporte qu'un, divisé en 3 livres. Ce 1er tome de la version française reprend le livre un.

Or donc, ce livre est divisé en 3 parties qui ne suivent pas l'ordre chronologique de l'histoire mais font des aller-retours dans le temps.
J'ai trouvé ce parti pris de l'auteure très intéressant car il nous oblige à reconstituer progressivement le puzzle en ne nous livrant que parcimonieusement les pièces de l'intrigue.
Ainsi, Nancy McKenzie laisse quelques indices au fil des pages, qui peuvent paraître obscurs ou nous induire en erreur sur les sentiments que les personnages se portent les uns aux autres. Une grande part de mystère recouvre les motivations des protagonistes, nous faisant nous perdre en conjectures, nos avis oscillant au gré des révélations.

La 1ère partie commence la 1ère année du règne de Constant, le successeur d'Arthur. On devine que ce dernier est mort à la bataille de Camlann tandis que Lancelot, pour une raison mystérieuse, s'est retiré sur ses terres. Tout aussi mystérieux paraissent les sentiments que nourrit Galaad à l'égard de son père, mélange de distance... et d'autre chose ?

Parmi les douze survivants de cette bataille meurtrière : Galaad, âgé de 14 ans, et Perceval, son cousin d'11 ans, qui entreprennent le chemin de retour dans le château de ce dernier, dans une région infestée de brigands.
Ils sont également étreints par la peur que Peredur, l'oncle de Perceval, n'ait profité de la mort de Maelgon, le roi de Galles, pour évincer le jeune garçon de son héritage.

Arrivés à Gwynedd, Galaad rencontre Dandrane, la fougueuse et insolente jumelle de Perceval, aux manières de garçon manqué.
Malgré un premier contact et quelques suivants explosifs, Galaad et Dandrane s'apprivoisent. C'est au cours d'une de leurs conversations que nous apprenons que Galaad a fait voeu de ne jamais se marier.
Plus tard, alors qu'une amitié sincère semble prendre forme, Dane (ou Dandrane) a le tort de révéler à Galaad la vérité sur sa mère Hélène, qu'il vénère. Injuriée par le garçon, elle lance sur lui une malédiction qui le condamne à aimer une femme dans le déshonneur, comme son père avant lui (page 78).
Peu après, Galaad et Perceval quittent le château pour entreprendre la quête que leur a confiée Arthur : retrouver la coupe, la lance et l'épée qui, réunies aux mains du Grand Roi, préserveraient à jamais le pays de la guerre et des invasions.

La deuxième partie du livre un s'attache à l'enfance de Galaad dans le château de Lanascol déserté par son père. Là, sa mère Hélène l'élève dans la haine de Lancelot et de Guenièvre, qu'elle surnomme la putain de Bretagne, et dans la glorification de sa destinée.

Dans la 3è partie, on suit à nouveau Galaad dans sa quête du Graal.
Plusieurs révélations nous sont faites.
Il découvre le complot de Morgause, la soeur d'Arthur, contre Guenièvre. (page 288)
Plus loin, le lecteur apprend

J'ai adoré ce 1er tome et la manière, parcellaire, qu'utilise l'auteure pour nous apporter les éléments de l'histoire et combler peu à peu les lacunes.

Au début, nous n'avons que la version de Galaad.
Son père est-il réellement le monstre et le mari adultère, sans honneur, que lui a décrit sa mère ?
Ou bien l'homme droit et valeureux comme semble l'indiquer la manière dont l'adolescent est accueilli par ses différents hôtes par le simple fait d'être le fils de Lancelot, dont le nom paraît couvert d'éloges, ce qui a le don d'agacer prodigieusement ce fils tourmenté ?
Qui manipule qui ?

Je dois avouer que les passages entre Galaad et Lancelot font parti de mes préférés : ce sont des moments de lecture déchirants où le fils, remonté par sa mère, profère des paroles de haine et de mépris à l'encontre de ce père bien trop souvent absent, qui tente dignement de se défendre sans accabler la mère.

Lancelot, que je n'apprécie pas d'ordinaire, apparaît ici entouré de mystères qui rendent sa personnalité très excitante. D'autant que lors de ses rares apparitions, il fait preuve d'une prestance et d'une autorité aussi royales que naturelles ! Oui, j'avoue être sous le charme... et cela n'était pas gagné d'avance !

Concernant le personnage principal du livre, Galaad, j'ai rarement vu un héros aussi peu sympathique : l'adolescent est arrogant, moralisateur et misogyne par-dessus le marché ! En même temps, on ne peut que s'apitoyer sur son enfance, passée entre une mère qui l'élève dans le but avoué de tuer Lancelot, et un prêtre manipulateur.
Et l'on se demande si les torts causés par ces mensonges répétés inlassablement à ses oreilles pendant des années sont irréversibles ? ou bien s'il arrivera à surmonter ce lavage de cerveau ?
Car à la fin de ce 1er livre, le mystère reste entier, et bien des questions en suspens !

Je lirai la suite avec beaucoup d'intérêt en espérant qu'elle soit à la hauteur de mes attentes...
Lien : http://parthenia01.eklablog...
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