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EAN : 9782371140394
200 pages
Envolume (01/04/2016)
4.14/5   21 notes
Résumé :
Téméraire, butée, rebelle. Dulcinea Evers, jeune peintre coqueluche de New-York, vient de s'éteindre. Mais qui était-elle vraiment ? Au lendemain de ses funérailles jamaïcaines, c’est sa meilleure amie Cheryl qui est chargée de ramener la moitié de ses cendres aux États-Unis. Détient-elle la clef de son histoire ?
Tour à tour, ceux qui ont traversé la vie de Dulci s’adressent à elle pour dessiner en creux le portrait d’une femme flamboyante… et résolument li... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Dulcinea Evers est une jeune peintre talentueuse avec un sacré caractère. Celle-ci vient de mourir. Elle a chargé son amie d'enfance Cheryl de répandre la moitié de ses cendres à New-York et l'autre sur sa terre natale la Jamaïque.

Roman choral où l'on découvre la personnalité, l'histoire de Dulci grâce à plusieurs personnages qui ont marqué sa vie.

J'ai découvert ce court roman via la box Exploratology et j'ai été agréablement surprise de découvrir à la fin de ma lecture que Dulci était fictive. J'étais persuadée qu'elle avait existé.
J'ai apprécié l'histoire, les personnages hauts en couleur, les secrets inavouables, le côté mystique de la culture jamaïcaine.

Une découverte intéressante.
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Nous débutons ce voyage au côté de Cheryl qui commence par une phrase qui nous plonge directement dans le vif du sujet :"Cho, Dulci, tu ne pouvais pas te faire enterrer comme tout le monde?".

Dulcinea Evers est décédée des suites d'une maladie. Elle a fait promettre à son amie que ses cendres seraient versées aux deux endroits qu'elle a le plus aimés au monde : sa terre natale, La Jamaïque, et New York. Tenant sa promesse, Cheryl décolle de Kingston vers New York. Durant tout son voyage, elle raconte, en flash back, ce qui a été la vie de Dulcinea, la sienne. Comment elles ont grandi et se sont connues. Comment Dulci est devenue artiste peintre, évoquant son pays et ses racines par des tableaux vifs et puissants. Comment leur amitié a tenu, jusqu'au bout, malgré les différences et la distance.

Dans ce livre, tour à tour ce sont les personnes qui ont côtoyé Dulcinea qui la racontent, évoquant les souvenirs tristes et joyeux, dressant le portrait d'une femme libre, insoumise, dont la capacité à voir le monde les yeux grands ouverts est forte. Les hommes qu'elle a connus et qui se rejoignent dans la description de leur relation respective. Des parents qui connaissent leur fille, mais qui ne se doutent guère de tout ce qu'il y avait derrière la toile de son identité.

Enfin, Cheryl, fil conducteur de l'histoire, reliant les uns aux autres, un pont entre Kingston et New York. Mais au delà de l'histoire de Dulcinea, ces personnes se racontent, en proie au questionnement intérieur et aux interrogations inhérentes aux rôles de parent, d'amis, d'amants. On découvre cette famille, ces liens fragiles, mais forts. Jusqu'à l'épilogue.

Qui suis je ? Qui suis je vis-à-vis des autres?

En découvrant la 4ème de couverture, j'ai été enchantée de me dire qu'il s'agira d'une recherche identitaire : dresser le portrait de quelqu'un est un art lorsqu'il s'agit de peinture, mais lorsqu'il s'agit de révéler l'essence de ce qu'était la personne, cela devient impalpable. Je pensais découvrir la lutte d'une personne pour se frayer un chemin dans le monde, "faire sa place" et la garder.

Pages après pages, on est pris par la houle, tenu par la main de Cheryl qui nous raconte son histoire et celle de son amie. Nous découvrons progressivement tous les secrets que recèle cette famille, toute la complexité des liens qui les unissent. Et pourtant! Pas à un seul moment je n'ai été heurtée ou blessée. Je les ai suivis, compris dans leur démarche respective.

Le talent d'Alecia McKenzie est prenant : Cheryl dresse dans le premier chapitre un portrait nuancé. Elle aborde différentes problématiques sans forcément donner de réponse. Mais peu à peu, lorsque chaque protagoniste prend la parole pour raconter son histoire avec Dulcinea, reprenant de ce fait sa propre histoire, chaque nœud est dénoué. Jusqu'à la dernière page, nous sommes tenus en émoi. Jusqu'à la dernière page, l'histoire se raconte et se vit.

L'écriture, une palette colorée.

C'est en refermant le livre que je me suis rendu compte que je ne l'ai pas lâché. Je n'ai ressenti ni ennui ni lassitude. L'écriture d'Alecia McKenzie est riche, sans être pompeuse. J'ai lu sans lire, comme si je recevais les confidences d'une amie alors que nous nous promenons.

Le lien avec l'art est omniprésent durant le livre. Lorsqu'un personnage parle de Dulcinea, il lui demande comment elle peindrait différentes scènes de sa vie. En lisant le descriptif, je voyais le tableau se peindre sous mes yeux, attiré par les détails que donnait l'auteur, revenant à l'ensemble avant de retracer les lignes plus délicates. J'ai souri, car je visitais une galerie que mes yeux n'avaient pas observées. Un plaisir pour les sens.

La Jamaïque est un pays dont je connais assez peu l'histoire. Les explications données par l'auteur permettent de mieux comprendre les comportements de chacun : le maillage est ainsi complet car une histoire de vie n'est pas uniquement le fait d'événements familiaux, mais se créent en parallèle des événements de notre lieu de vie.

Se plonger dans un livre est une aventure. Mais dès le départ, j'ai été accompagnée, et cette image reste en moi : Cheryl me tenant la main pour me raconter leur vie.

Merci aux Éditions Envolume pour la découverte de cet auteur dont il me tarde de découvrir les autres ouvrages. Ce "Trésor" a été un petit bijou à découvrir. ​

A paraître le 10 mai 2016.

Lien : http://lecturedaydora.blogsp..
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Dulcinea Evers, dont le nom d'artiste est Cinea Verse, est décédée et sa meilleure amie Cheryl a la charge de ramener une partie de ses cendres à New York, où elle a fait sa vie, après la cérémonie en Jamaïque. Elle et tous les proches de Dulci s'adressent tour à tour à elle en se remémorant leur relation. le personnage est dépeint au gré de révélations d'amour ou de haine...

Une lecture simple, agréable et rapide ; une écriture et une histoire sans prétention mais réussies. L'auteur nous embarque dans des points de vues divergents sur la perception de Dulci, le personnage central mais décédé qui fait le lien entre tous les autres. Dulci était belle à en tomber, et nombreux se faisaient happer par son charisme incroyable. D'autres n'ont pas pu supporter cette présence immanquable et cet esprit libre, maître de son destin. Tous ces personnages annexes sont facilement mais parfaitement représentés, dans leurs différences surtout et leur capacité à exprimer le lien qui les unit ou désunit.
On voyage un peu en Jamaïque, à Kingston et dans les montagnes, on perçoit les défis de la terre et de la population sous le joug des ouragans, on entend aussi bien que les personnages le sifflement des balles perdues, preuve de la présence de gangs qui ont émergé au fil des années. Parmi ces quelques détails géographiques, culturels et historiques, le coeur du récit est sensible et sans chichi. On apprécie d'ailleurs que la couleur de peau des protagonistes ne soit pas un thème majeur du livre, comme on peut le lire dans d'autres écrits. Il en est parfois question (à l'aéroport à JFK par exemple, dans la description de certains personnages, ou bien quand un oncle se rend en Angleterre et décrit sa difficulté à trouver un logement), mais toujours dans l'énonciation de faits réels, sans chercher à dénoncer quoi que ce soit ou rentrer dans la lutte (et même souvent sans même dire explicitement que tel ou tel évènement arrive à cause de leur couleur de peau). En gros, il est juste agréable de lire un livre d'une auteure noire avec des personnages noirs dont on ne martèle pas qu'ils sont noirs à tout bout de champ. le racisme est implicite bien que clair quand il est abordé, mais au moins aucun parti pris manichéen n'a lieu.
Bref, une autre découverte sympathique.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Cet ouvrage a reçu le prix du "Meilleur livre pour la région Caraïbes" décerné par le Commonwealth et bénéficie du soutien du CNL pour l'édition française.
Trésor est la traduction de Sweetheart. L'étymologie : sweet : sucré, doux, mignon et heart : coeur, ce qui correspond à chéri, chérie.
Comme dans tous les ouvrages des Editions Envolume, François Sirot, éditeur, commence par un petit mot sur sa rencontre avec l'auteure que l'on peut lire sur le rabat de la première de couverture, ce qui est toujours très agréable. le format du livre a changé, il est plus grand (21 x 1.5 x 14), le papier est toujours de très bonne qualité ainsi que la mise en page aussi bien travaillée, la couverture est légèrement granuleuse et on retrouve les motifs de la couverture sur les feuilles blanches terminant un chapitre, c'est très joli.
Cheryl se rend en avion à New-York avec la moitié des cendres de son amie, Dulcinea récemment décédée. Elle se remémore les souvenirs du passé, de leur enfance, leur rencontre, ce qu'elles ont vécu ensemble, l'université, le remariage du père de Cheryl, leurs familles... Dulcinea Gertrude Evers était connue sous le nom de Cinea Verse à New-York comme artiste peintre. Au cours de son voyage Cheryl rencontre Danny. Elle continue à s'adresser à Dulci comme si elle l'entendait, elle monologue avec son amie, en s'adressant à la deuxième personne du singulier, et raconte son histoire aussi à la première personne du singulier ce qui donne de la vivacité et du réalisme au récit. Cette fiction m'a paru vraiment réelle et aurait très bien pu être un récit de vie.
Cheryl, Tante Mavis, Gloria (la femme du père de Cheryl), Dakota Beckett (la femme de Carlton dont Dulci était la maîtresse), Josh Scarbinsky (professeur d'histoire de l'art à l'université de New-York)... dressent le portrait d'une femme indépendante, racontent son histoire, leurs souvenirs et lui adressent leurs adieux, leurs secrets en monologuant avec elle. Ils lui disent ce qu'ils n'ont jamais osé lui dire quand elle était en vie, ils lui font des confidences. On apprend à connaître Dulci grâce à toutes les personnes qui s'adressent à elle.
Je me sentais vraiment proche de Cheryl et de Dulci, c'est très bien raconté, la plume de l'auteure est harmonieuse et douce, son style est captivant. J'ai aussi apprécié la description des tableaux de Dulci par rapport à son vécu. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman riche en émotions.
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Trésor relate l'histoire émouvante d'une artiste peintre jamaïquaine, Dulcinea Evers, qui a quitté son île pour aller vivre de sa passion sur le continent américain. Juste avant de mourir, Dulci fait promettre à sa meilleure amie Chéryl de répandre la moitié de ses cendres à New York. Malgré la douleur, Chéryl s'attache à honorer la dernière volonté de Dulci. C'est pour elle l'occasion de découvrir la vie de cette artiste qui se révèle, au fur et à mesure des pages, riche en questionnements. Au gré des chapitres, les proches de Dulci vont tour à tour témoigner sur la vie de cette artiste remarquable et haute en couleurs.

Mon avis…
Ce roman m'a permis de découvrir une nouvelle structure littéraire : le roman choral. Chaque chapitre est l'occasion pour une personne de l'entourage de Dulci de revenir sur sa vie et de s'adresser à elle. Tous les personnages qui s'expriment, viennent de milieux sociaux différents mais ont tous un point commun : ils sont tous issus de la communauté jamaïquaine et ont connu Dulci. Grâce à ces différents témoignages, se dessine un portrait de Dulci avec ses bons et ses mauvais côtés. Ce portrait croisé donne une réelle profondeur à ce personnage et en montre toute sa complexité. L'auteur réussit à provoquer des sentiments confus chez le lecteur. D'un côté, on éprouve de la peine pour cette artiste qui n'a pas eu une vie facile, de l'autre, de l'admiration pour cette femme courageuse et d'un autre côté, on comprend les personnes l'ayant détesté.

Cette répartition des points de vue donne également du rythme au roman en faisant naitre de la curiosité chez le lecteur. A chaque fin de chapitre, on a hâte d'en découvrir un peu plus sur Dulci.

Le style d'écriture de l'auteur est agréable et fluide ce qui donne plus d'authenticité aux personnages. Il est parfait pour évoquer des thèmes comme le deuil. Ce sentiment de réalité est accentué notamment lorsque Chéryl s'exprime comme si Dulci se tenait encore près d'elle.

A la lecture de la quatrième de couverture, on s'attend à ce que l'histoire se déroule à New York mais le lecteur est transporté et totalement immergé dans la vie quotidienne jamaïquaine. Pour ma part, je n'avais jamais lu d'ouvrages sur ce pays et j'ai pu découvrir de nombreuses choses sur sa culture et son histoire.

L'auteur retranscrit avec succès une atmosphère chargée en émotions où se mêlent la tristesse et les regrets. L'amitié et l'amour sont des thèmes omniprésents. La révélation de secrets de famille vient accentuer cette ambiance. Néanmoins, l'auteur fait parfois preuve d'humour notamment lorsqu'au début du roman, Chéryl est obligée de passer la douane avec les cendres de Dulci dans une bouteille de bière. L'auteur nous touche en dressant un tableau des relations parents-enfants (notamment entre Dulci et son père), des relations cousins-cousines (entre Trévor et Chéryl) et nous étonne avec les révélations de certains personnages (celui de la tante de Chéryl, Mavis).

Pour conclure…
Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en lisant la quatrième de couverture, j'avais un peu peur d'être face à un livre triste et mélancolique. Mais mes craintes ont vites été effacées. J'ai lu ce roman comme un hommage à la vie. Dulci était un sacré bout de femme, éternellement libre ! Dès les premières lignes du roman, j'ai été transportée dans sa vie et je ne me suis pas ennuyée une seule seconde. le récit qui nous est fait de sa vie nous rappelle que la vie mérite qu'on la croque à pleines dents ! Tous les ingrédients que j'aime sont réunis : secrets de famille, relation parents-enfants, flash-back, belles amitiés et histoire d'amour. Moi qui suis émotive, j'ai versé ma petite larme lorsque la tante de Chéryl se confie. J'aurais peut être aimé en connaitre davantage sur la relation entre Dulci et son amie Chéryl. Alecia McKenzie a une belle écriture, fluide et efficace pour retranscrire les émotions. J'ai hâte de découvrir ses autres oeuvres. Je remercie les éditions Envolume ainsi que Babelio pour cette très belle découverte ! C'est un roman que je recommande chaudement aux lecteurs amateurs de belles émotions ! Voilà un livre qui porte bien son titre, un petit bijou à lire !
Lien : https://lesdecouvertesdefann..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Mais les gens tiennent à leurs superstitions, n'est-ce pas Dulcinea ? Ils ont besoin de croire en des choses qu'ils ne peuvent pas voir, et parfois aussi de ne pas croire ce qu'ils voient de leurs propres yeux.
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Gloria Armstrong est arrivée à douze heures trente au volant de son étincelante Volvo verte. Grande et maigre à l'extrême, elle avait la peau pâle et des cheveux noirs coiffés en bob, mais son visage dégageait une grande douceur et elle a beaucoup ri quand mon père a fait les présentations. A chaque éclat de rire, nous regardions ses dents ; il y avait là de quoi rendre fier n'importe quel lapin.
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Il tend le bras, attrape le magazine, le feuillette rapidement et le remet à sa place. Il me fait penser à toi. Lire, ça me donne mal à la tête, tu disais. Et jusqu'à la fin, jusqu'à ce que la douleur te terrasse, tu as gardé les beaux yeux clairs de ceux qui n'ont jamais fini un livre de leur vie.
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Il passait beaucoup de temps à la bibliothèque. Une après-midi, sans crier gare, il m'a invitée au Carib Cinéma. Le film que nous sommes allés voir s'appelait Les Anges aux poings serrés et nous l'avons tous les deux adoré. Après quoi, Carlton m'a raccompagnée chez moi en me tenant la main.
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Plusieurs questions pressantes tambourinaient contre les parois de mon crane, mais déjà la fièvre m'emmenait ailleurs. Et les caresses revenaient encore et encore comme des plume effleurant ma peau brulante.
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