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EAN : 9782290252567
416 pages
J'ai lu (20/10/2021)
  Existe en édition audio
3.52/5   368 notes
Résumé :
Criminel en cavale, Rice Moore trouve refuge dans une réserve des Appalaches, au fin fond de la Virginie. Employé comme garde forestier, il cherche à se faire oublier du puissant cartel de drogues mexicain qu’il a trahi. Mais la découverte de la carcasse d’un ours abattu vient chambouler son quotidien : s’agit-il d’un acte isolé ou d’un braconnage organisé ? L’affaire prend une tout autre tournure quand de nouveaux ours sont retrouvés morts. Alors que la police ouvr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (102) Voir plus Ajouter une critique
3,52

sur 368 notes
Quand on lit beaucoup et encore beaucoup de romans dans la catégorie thriller / policier, on a souvent l'impression de lire la même chose, ultra calibré et stéréotypé pour passer un bon moment dopé aux rebondissements et au final, ne garder qu'un souvenir quelque peu flou de ce moment de lecture. Point de cela avec ce premier roman passionnant et original qui jouent des codes du thriller pour les faire mijoter à sa sauce éco-thriller. Cela peut déstabiliser voire ennuyer, moi cela m'a littéralement captivée.

Forcément, cela passe par un le personnage principal fort et fascinant. Rice Moore est gardien de la réserve privée de Turk Mountain dans les montagnes du Sud-Ouest de la Virginie. Il retrouve des carcasses d'ours dépecées, affreusement mutilées, les pattes coupées, la vésicule biliaire enlevée. Lui, l'étranger venue d'Arizona est déterminé à protéger farouchement son territoire. Lui qui vivait en mode autarcique et misanthrope va être obligé de sortir de sa tanière, forcé à interagir avec des montagnards rugueux et hostiles à tout discours écologiste les privant de ce qu'ils estiment être leur droit ancestral de chasser.

Ce personnage est très intéressant car à la psychologie très complexe, empli de contradictions. On découvre petit à petit ( lors de passages qui changent de police d'écriture, effort de lisibilité très bien joué par la maison d'édition ) son passé tumultueux et violent d'homme en fuite vivant sous pseudo mais ayant une vraie ligne morale qui dirige sa vie pour peut-être atteindre une forme de rédemption. Ce iatus entre passé louche et présent juste incarnant une cause écologique légitime est puissamment utilisé comme un ressort essentiel du récit.

Dans La Gueule de l'ours est en bien plus qu'un thriller même si les cent dernières pages sont haletantes à souhait, le passé et le présent de Rice Moore se confondant au point de le menacer. La conclusion est superbe. Mais ce roman est avant tout un roman atmosphérique aux confins du genre Nature writing que j'apprécie tant. Les chapitres centraux où Rice semble fusionner avec la nature des Appalaches dans une ambiance quasi hallucinatoire sont remarquables. Lorsqu'il revêt son costume de ghillie ( une tenue de camouflage parfaite tissée d'herbes et de branchages, jusqu'à son odeur âpre ) pour traquer les braconniers d'ours, Rice s'ensauvage, semble se détourner de l'humanité pour mieux embrasser la nature, ce qui fait ressortir en lui cette violence venue d'un passé qu'il pensait avoir mis derrière lui. C'est brillant. le titre original " Bearskin" ( " peau d'ours" ) en garde cette force.

Un thriller écologique beau et immersif, riche en caractère avec ce choix de s'emparer d'un angle mort du thriller : le commerce illégal d'animaux sauvages et de leurs organes, qui a quasi décimé l'ours de Chine en une vingtaine d'années pour se reporter sur l'ours américain.

Lu dans le cadre du jury Grand Prix des Lectrices Elle 2020, catégorie polar / thriller
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Beau roman sauvage au coeur des Appalaches, avec quelques retours en arrière au Texas et en Arizona, avec un héros passionnant, plein de contradictions et de doutes, analysant soigneusement la qualité des décisions à prendre, pour réaliser les meilleurs choix possibles.

Il s'appelle Rice et porte le poids d'un passé violent, sentimentalement douloureux, il est devenu gardien d'une immense réserve naturelle où il découvre que les ours sont victimes de braconniers en vue de servir des tables asiatiques qui préparent leurs pattes et leurs vésicules biliaires. Son immersion dans cette nature où le danger vient des hommes, alcooliques, violeurs, violents l'amène dans toute une introspection personnelle trouvant son apothéose au moment de la décision d'appuyer ou non sur la gachette pour tueun homme.

Deux héroïnes confèrent encore davantage de dimension au roman, la première au passé, Apryl, partenaire de Rice, la seconde au présent, Sara, marquée par un viol subi quelques temps plus tôt. Rice ne s'érige pas en justicier, mais il veut protéger les ours, identifier et châtier les violeurs, quitte à risquer de perdre sa sécurité personnelle dans la réserve.

James A. McLaughlin introduit dans son roman d'autres personnages qui, de secondaires, sont amenés à jouer des rôles majeur, tel un shérif vieillissant, compréhensif, devant néanmoins faire respecter la loi. Une grande saveur émane des différents dialogues même si, souvent, peu de mots sont prononcés, ces échanges ajoutent à l'intensité de l'action sans la polluer aucunement.

La nature, avec arbres, ciels étoilés, canyon profond et sauvage, rivière tumultueuse, pluie diluvienne pour les scènes finales, constitue l'essence même de ce roman, les moeurs des animaux sont observées sans faire oeuvre naturaliste qu'il s'agisse des cerfs, des oiseaux, des ours, l'ensemble distillé poétiquement, faisant oublier parfois qu'il s'agit bien d'un roman noir.

Les hommages de l'auteur à la fin du livre vont bien au-delà de simples remerciements, il explique tous les apports indispensables d'hommes et de famille dont les membres lui ont très tôt donnné "de bons livres" à lire.

Dans la gueule de l'ours me semble être l'archétype d'un premier roman réussi, l'auteur levant peu à peu des voiles sur l'obscurité du passé de ses héros, laissant aussi ses lecteurs imaginer leur futur.
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Voici un thriller au démarrage un peu lent qui se démarque positivement , grâce à son angle original: densité, descriptions minutieuses , décor: forêt sauvage des Appalaches, au coeur de la Virginie profonde, et surtout son immersion écologique fouillée , comme hypnotique.

Il s'intègre parfaitement à la catégorie Nature- Writing.

Rice Moore, en cavale, au passé tumultueux, se cache d'un cartel mexicain de la drogue qu'il a indisposé .
Désireux de se faire oublier à tout prix, il devient garde forestier de la réserve privée de Turk. Mountain , dans les montagnes du sud- Ouest de la Virginie.
Doté d'une personnalité complexe, attachante, pétrie de contradictions il se confronte à des gens du coin bien décidés à passer outre les interdictions de chasse sur ce vaste territoire boisé où la population animale est une véritable manne pour les trafiquants : notamment les pattes et la vésicule biliaire des ours, commerce lucratif destiné au marché pharmaceutique asiatique.

Fuite, poursuite, vengeance, intensité dramatique , magnifiques 150 dernières pages, braconnage, pièges , carcasses d'ours mises à jour Rice décide de mener l'enquête afin de bloquer ce commerce illégal peu connu.

Le lecteur assiste à une chasse qui se transforme en un huit clos forestier doté de descriptions riches, nombreuses , minutieuses: atmosphère, climat tendu à l'extrême , environnement de dame Nature en grand.....

On a l'étrange impression que Rice fusionne avec la nature, surtout lorsqu'il revêt son costume de GHILLLIE : tenue de camouflage, sorte de poncho , toile de jute, morceaux de tissu lacérés , touffes d'herbe et branches feuillues collées, le tout exhalant une odeur très âpre ..

Comment la nature et l'homme se transforment -Ils mutuellement ?
L'auteur, rigoureux maitrise son sujet et son art, il questionne la part d'animalité qui subsiste en nous.
Les chapitres alternant entre passé et présent dévoilent le personnage de Rice, son sens écologique et moral très poussé , son besoin absolu de rédemption .
Au final, pour moi qui connais peu ce genre un ouvrage époustouflant, à l'intrigue captivante, bluffant, bien écrit , passionnant , profond , couplé à une réflexion sur la nature et son devenir , le conflit entre les locaux qui chassent dans ces contrées depuis des générations et ceux qui se lancent dans la préservation des milieux naturels .
Grand merci à Kirzy qui m'a fait acheter cet ouvrage . ....
Qui peut ne pas plaire à tout le monde, : cause , l'aspect très descriptif de La Nature .
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Après avoir séjourné dans une cellule de 10m², c'est dorénavant au coeur de 7000 arpents de réserve naturelle et privée, au fin fond de la Virginie, que règne Rice Moore. Une réserve dont il est à la fois le gardien et le responsable scientifique. Un mode de vie qui lui convient aujourd'hui très bien d'autant qu'aucun être humain ne vit à plusieurs kilomètres à la ronde. Aussi est-il étonné un jour de voir se pointer un homme près de son chalet. Un ramasseur de champignons qui tient à lui montrer quelque chose, du côté du versant de la montagne. Et c'est le corps d'une ourse décapitée, l'abdomen fendu, les pattes coupées, qu'il découvre, horrifié. Ce n'est que plus tard qu'il apprend qu'un sombre trafic sur les pattes et la vésicule biliaire des ours, destinés au marché asiatique, sévit sur les terres qu'il protège mais aussi que sa prédécesseur, une herpétologue, a été laissée pour morte, après avoir été kidnappée et violée par des hommes masqués...

Technicien certifié en biologie, Rice décide de se mettre au vert, au coeur des Appalaches, histoire de se faire oublier. Dans cette réserve, où subsistent encore des plantes et des animaux rares, la nature se révèle aussi belle que sauvage. Malheureusement, Rice va découvrir que les hommes aussi sont sauvages. Il se met alors en tête de traquer ces braconniers. Entre nature writing et polar, ce roman, d'une parfaite maîtrise dramatique, fait montre d'une grande originalité : de par les thèmes traités, de par la complexité des personnages dont on apprend au final peu de choses, les éléments du passé étant distillés au compte-goutte, de par l'immersion au coeur de cette nature sauvage, de par cette atmosphère oppressante, de par ces dualités nature/homme et animal/homme...
Un thriller écologique surprenant...
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La venue de James Mc Laughlin au salon " Vins Noirs " de Limoges méritait bien une petite visite et un petit échange , non ? Sauf que , son français étant encore plus pauvre que mon anglais , non seulement la discussion a tourné court mais elle a dû aussi voir mes anciens profs de langue se retourner dans leur tombe . Bon , mais je ne suis pas rancunier et , aprés moults " Thank you , very good stories , have a nice day et welcome in Limoges " , je suis vite reparti avec dans les mains " Dans la gueule de l'ours " et une brève mais superbe dédicace .C'est le cas de le dire , je m'y étais bel et bien fourré , dans la gueule de l'ours .Bon , en même temps , j'étais trés fier de lui avoir serré la main , à James .
Le choix de ce roman s'est avéré tout à fait pertinent pour ma part et , à défaut de pouvoir communiquer convenablement avec l'auteur , ce fut un beau voyage dans les Appalaches , voyage littéraire , bien entendu , le titre n'incitant pas vraiment à un optimisme béat .
Ce thriller s'avère , à mon avis , trés efficace en ce sens que , non seulement il va nous plonger dans une nature sublime à parcourir , nous placer sur la route de braconniers tueurs d'ours à des fins commercialeset nous imposer un camp qui n'est pas exempt de tout mystère , celui de Rice Moor , un homme réfugié dans une réserve de Virginie où il essaie de se protéger d'un puissant cartel mexicain qui le traque , on s'en doute , pour de sombres raisons . Rice ," prends garde à gauche , Rice , prends garde à droite " , l'action va être présente au rendez vous et les pages filent à toute allure , addictives , entrainées par un style , un vocabulaire , des dialogues bien appropriés .
Au delà de cette histoire , sont posés nombre de problèmes contemporains et pas les plus vertueux , notamment ceux des trafics de drogue trafics d'organes animaux et de protection de l'environnement .Le tout est de trés bonne facture et , heureusement pour moi , judicieusement traduit .
Un thriller intelligent qui ne se contente pas d'aligner les actions violentes mais nous aide , s'il en était besoin , à mesurer un peu plus les dérives de notre société .
Et oui , James , nous n'avons guère pu échanger et c'est fort dommage car on sent votre érudition et vos idées généreuses dans ce livre .C'est promis , dans une autre vie , j'apprendrai mieux mes leçons , on se trouve tellement démuni quand la barrière de la langue nous prive de discussions palpitantes .Ce qui est sûr , par contre , comme je suis encore bien présent dans cette vie -là (..et nullement pressé de rejoindre l'autre , même si personne n'est jamais sorti vivant de la retraite ..) , ce qui est sûr , donc , c'est que je retrouverai mister Mc Laughin avec plaisir , dans ses romans .
Allez , à bientôt les amies et amis .Bonne fin de week-end et ...bon courage pour demain matin . le prochain ? Terra Alta .
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critiques presse (4)
Actualitte
15 janvier 2021
Ce livre maîtrise parfaitement les codes du roman noir sauvage.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Liberation
13 octobre 2020
Tout juste couronné du Grand Prix de littérature policière 2020, le roman saisissant de James A. McLaughlin nous transporte dans les Appalaches sur les traces de chasseurs d'ours.
Lire la critique sur le site : Liberation
LaPresse
20 avril 2020
Dans son premier roman, l’Américain James McLaughlin tisse habilement une histoire de fuite, de poursuite et de vengeance. Mais ce qui démarque ce récit des autres thrillers, c’est avant tout son décor : la forêt sauvage des Appalaches, quelque part dans la Virginie profonde.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeMonde
03 février 2020
Au profond des Appalaches, un solitaire met au jour un trafic d’ursidés. Un premier roman américain d’une époustouflante maîtrise dramatique.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (72) Voir plus Ajouter une citation
La vue était époustouflante : trente mètres plus bas, la canopée moutonneuse de la forêt primaire occupait tout le canyon. Les cimes majestueuses de sapins ciguës, de chênes rouges et blancs, de hickorys, de gommiers, de frênes -- une douzaine d’espèces au moins, uniquement des spécimens géants, oscillant dans la brise humide chargée de brume. Ça et là, des branches nues émergeaient de la canopée comme des doigts osseux.
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La superstition, pensait-il depuis toujours, était une histoire destinée à expliquer ce qu’on avait pas encore compris, une capitulation face au besoin humain d’un confort mental superficiel, un outil vraiment peu fiable pour prédire les causes et les effets. Néanmoins, depuis son arrivée à la réserve, ses rêves étaient devenus aussi réels que la vie éveillée, et il avait dû chasser hors de son esprit un pourcentage désagréablement élevé de ses expériences conscientes qu’il considérait comme des « hallucinations ». La présence de la forêt était désormais aussi constante et perceptible que des acouphènes.
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Il tourna le dos au soleil et découvrit dans l’herbe son ombre grotesque, la silhouette d’un homme portant un casque en os. Un monstre à la tête massive surmonté de petites cornes trapues. Un Minotaure. Aie peur de ça, pensa-t-il. Son coeur battait dans poitrine selon son rythme habituel. Aie peur de moi. Un rugissement explosa dans les arbres de la montagne : le vent atteignit le pré quelques instants après, plus dur et froid qu’auparavant, marquant la fin de l’après-midi. Il attendit encore et sentit la lumière du soleil pénétrer lentement dans son corps. Il n’avait rien d’autre que ces vieux os ; il était constitué d’air et de lumière, d’eau et de terre. Il frissonna encore, il frissonna de tout son corps, tel un ours.
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Après les gros orages, un automne frais et lumineux était arrivé en avance, quelques érables et chênes d'un rouge humide vers le haut de la montagne, la forêt vert pâle sur les contreforts.
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«  La forêt était étrangement animée, une gigantesque bête verte en train de rêver, sa peau parcourue d’ondes frissonnantes .
Pas vraiment menaçante , mais puissante.
Attentive.
Il imagina un instant que la forêt était en colère , déçue, qu’il était personnellement responsable de cette intrusion des braconniers tueurs d’ours » ...
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"Dans la gueule de l'ours" de James McLaughlin lu par Guillaume Orsat l Livre audio
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