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La saga Vorkosigan - Intégrale tome 1 sur 5
EAN : 9782290029183
1054 pages
J'ai lu (26/10/2011)
4.25/5   77 notes
Résumé :
"Chute libre" ("Opération Cay") - Environ deux cents ans avant la naissance de Mile.

Leo Graf, spécialiste des soudures en milieu spatial, est envoyé par sa compagnie dans une station orbitale pour y enseigner son art aux ingénieurs qui y vivent. Il découvre sur place une réalité déconcertante : ses élèves sont des Quaddies, des êtres dotés de quatre bras.

Bien que leur "humanité" ne fasse aucun doute pour qui les côtoie, la compagnie ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Il s'agit donc de 3 romans en un seul :

Opération Cay publié en 1997 en france
Cordelia vorkosigan publié en 1994 en france
La Saga Vorkosigan : Barrayar publié en 1993 en france.

Mais rassurez-vous, l'ordre chronologique est respecté.

La saga vorkosigan : les deux premiers romans : Cordelia Vorkosigan puis Barrayar racontent l'histoire des parents de Miles Vorkosigan, véritable héros de cette saga fleuve comptant 15 romans.

Nous sommes en présence d'un Space opéra flamboyant, sf militaire, roman d'aventure, amour, roman d'intrigues politique.
Tout est réuni dans cette saga pour en faire une oeuvre majeure de la sf, que la critique a justement reconnu en attribuant plusieurs hugo et nébula à différents tomes de la série (notamment pour barrayar prix hugo et locus).
Un univers réaliste - des empires multiplanétaires - différents types de société (militaire, moyen âgeuse, dictatoriale, humaniste), des vaisseaux spatiaux, des combats, des stratégies, des hommes et des femmes...

Un style très accessible, une lecture prenante, tout sauf rébarbative, des personnages fouillés avec forces et faiblesses, des explications convaincantes sur l'univers.
Un incontournable de la sf.

Opération Cay (prix nébula) se passe quant à lui 200 ans avant la saga vorkosigan. A mon avis il n'est pas indispensable à la saga et sa compréhension et c'est un rattachement un peu artificiel Néanmoins :

Les quaddies, dotés d'une paire de bras supplémentaires en lieu et place de leurs jambes ont été créés par manipulation génétiques pour en faire de parfaits techniciens en impesanteur,
Ils sont considérés par leurs créateurs, non pas comme des hommes, avec les droits qui vont avec, mais comme des biens d'équipement, pire que des esclaves.
Lorsqu'une nouvelle technologie (la gravité artificielle) va les rendre "obsolète", Leo graf, dépêché pour les former va prendre fait et cause pour eux et les sauver d'un fin programmée de leur espèce.

La naissance d'une nouvelle espèce humaine...
Une lecture extrêmement aisée, un style simple, accessible à des ado, des personnages particulièrement attachants, une petite réflexion sur l'esclavagisme, le racisme, l'identité collective et individuelle.
Un très bon moment de détente.
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Le cycle "Vorkosigan", sans parler de la pelletée de prix qu’il a remportés, plus que bien d’autres mérite à la fois son statut de saga et son statut de série culte !!!
Au départ il y a un univers simple mais pas simpliste : dans l’avenir, l’humanité a colonisé l’espace grâce aux points de sauts (que JMS se fera une joie de réutiliser dans sa propre série culte "Babylon" V", télévisée cette fois-ci ^^). Des dizaines planètes sont alors terraformées, et c’est une multitude de nouvelles sociétés qui s’individualisent les unes des autres en fonction des valeurs promues par leurs colons tous venus de cette bonne vieille Planète Terre. Il y en a pour tous les goûts entre les scientifiques libéraux de Béta, l’empire eugéniste de Cetaganda, les banksters de l’Ensemble de Jackson, les homosexuels puritains d’Athos et tutti quanti… Et chacune de ces sociétés est pour l’auteure l’occasion d’analyser les travers de nos sociétés ^^
Parmi ces nouveaux peuples des étoiles, la saga met en valeur Barrayar, qui entre l’Angleterre des Plantagenêt et la Russie des Romanov ressemble un peu beaucoup à une URSS essayant de se débarrasser des héritages du passé… Colonisée par 50000 aventuriers Russes, Grecs, Anglais et Français, la Planète Barrayar s’est retrouvé isolée du reste de l’humanité et pour survivre elle a dû retourner à l’âge de la monarchie et du féodalisme… Jusqu’au jour où ½ millions de Cetagandans armés jusqu’aux dents et adeptes du darwinisme social ont fait rentrer avec violence la planète et tous ses habitants dans les mondes merveilleux de la loi du marché ! Cette fois-ci, pour survivre les Barrayans ont dû se moderniser à marche forcée, et nous suivons tantôt avec compassion tantôt avec réprobation une société déchirée entre passé et avenir comme tous ces pays du Tiers-Monde confrontés aux affres de la mondialisation…
Parmi tous les Barrayans, nous suivons le destin de la famille Vorkosigan qui a sans doute inspiré ceux des familles Stark et Lannister… L’auteure passe à la moulinette l’Histoire de l’Angleterre pour nous raconter le destin de la Planète Barrayar avec un roi fou et une famille noble qui va tout faire pour mettre fin au chaos amené par ce dernier… Piotr le héros de la guerre civile, se retrouve avec pour seul héritier Aral le quarantenaire bisexuel aux cheveux bruns (on pourra reconnaître Ned Stark de GoT) qui tombe fou amoureux d’une trentenaire strong independant woman aux cheveux roux (on pourra reconnaître Catelyn Tully de GoT) ayant les fâcheux défauts d’être étrangère, démocrate et libérale… ^^
Du miracle de leur histoire d’amour naît Miles, frappé par le destin ayant pris la forme d’un attentat à l’arme chimique… Jeune homme d’1m45 atteint de la maladie des os de verre, Miles est né au mauvais endroit au moment en ayant vu le jour dans une société aristocratique et militariste qui ne jure que par les valeurs physiques et martiales. Pire, il est l’enfant de deux héros de guerre, donc pour faire honneur à ses aïeux il est obligé de compenser en développant une formidable intelligence à la fois diabolique et terrifiante… Il aurait pu devenir un génie du mal, genre Miguelito Loveless la série "Les Mystères de l'Ouest", mais sa capacité à accepter à la souffrance et à la comprendre fait de lui un personnage empathe voire christique entre Ender Wiggin et Frodo Baggins… Nous assistons donc à un duel entre Miles et l’Univers, dans la plus grande tradition du petit berger israélien contre le géant guerrier philistin, et les résolutions du génial nabot font de lui l’équivalent d’un Tyrion Lannister dans l’Espâce !!! (grosse Alerte Repompage pour GRR Martin, n’en déplaise à ses fans ^^)

L’auteure traite de tout cela avec subtilité, humanité mais surtout humilité : à une époque où certains ne jurent que par le melonisme aggravé, elle sait rester modeste à tous les points de vue en assumant parfaitement les héritages de ceux qui l’ont précédé (Heinlein, Vance, Herbert, Asimov…). Ce qui ne l’empêche pas de jongler avec les registres avec facilité sinon maestria : romance et science, comédie et tragédie, enquête et espionnage, économie et société, guerre et politique… A plusieurs moments on frôle le cape et d’épée dans l’Espâce donc on touche du doigt le Sword & Laser si cher à mon cœur, donc quand on j’ai l’impression d’être dans la version science-fiction du "Prisonnier de Zenda" je surkiffe ! ^^


"Opération Cay" fait à la fait office d’introduction et de conclusion, de préquel et de synthèse… Que se passe-t-il quand les personnages de la saga "La Planète des singes" rencontrent ceux du petit capitaliste illustré ? La Révolution bien sûr, où un ingénieur humaniste déclare la guerre aux managers pour conduire le peuple mutant qu’ils ont créé vers la liberté !
http://www.babelio.com/livres/McMaster-Bujold-Operation-Cay/31118/critiques/570670


Dans "Cordelia Vorkosigan", une belle capitaine de vaisseau fait la rencontre d’un bel amiral ennemi qui n’est qu’honneur et moralité… Dégoûtée par le barnum politico-médiatique qui a fait d’elle une héroïne nationale placée à l’asile pour le confort de la classe politique, elle tente le tout pour le tout en rejoignant son soupirant dans le camp adverse… Roméo et Juliette ? L’un comme l’autre ne savent qu’ils ont déjà initié les événements qui vont transformer l’Empire du Mal en Défenseur du Monde Libre ! mdr
http://www.babelio.com/livres/McMaster-Bujold-Cordelia-vorkosigan/51242/critiques/597672


Dans "Barrayar", suite immédiate du récit précédent, le fruit des amours de Cordelia Naismith et d’Aral Vorkosigan est en développement. Le master plan de l’empereur visant à éradiquer les forces obscures de la crevardise au sein de son propre empire ne fait pas que des heureux, et Miles qui n’est pas encore né qu’il est déjà une victime collatérale de la nouvelle guerre civile qui frappe Barrayar… Tandis que le père essaye de sauver sa planète, la mère tente de sauver sa famille : l’un comme l’autre ne peuvent que constater les handicaps qui frappent le dernier héritier de la dynastie Vorkosigan, mais l’un comme l’autre ne savent pas que l’univers vient d’accoucher d’un héros à nul autre pareil qui va lancer contre l’injustice une croisade à nulle autre pareille !
http://www.babelio.com/livres/McMaster-Bujold-Barrayar/10399/critiques/600497


PS: la haine des commissaires littéraires pour la science-fiction populaire sous prétexte qu'il s'agit de sous-littérature pour le lumpenprolétariat ou de pertes de temps hebdomadaires pour les masses incultes est d'une profonde connerie pour rester poli. Je leur conseille la consultation de la thèse de doctorat de Laurent Genefort intitulée "Architecture du livre-univers dans la science-fiction, à travers cinq oeuvres : noô de S. Wul, Dune de F. Herbert, La Compagnie des glaces de G.-J. Arnaud, Helliconia de B. Aldiss, Hypérion de D. Simmons", et peut-être qu'ils comprendront enfin que les sagas de SF sont aussi le reflet de nos sociétés, de leurs permanences et de leurs mutations, de leurs espoirs et de leurs craintes… Et c'est le cas de la science militaire américaine, car l'armée tient une place très importante dans la société et dans les mentalités outre-atlantique. Ce qui distingue l'auteure de ses nombreux camarades, c'est autant d'être une femme que de ne jamais avoir servi sous les drapeaux … Elle porte donc un regard extérieur sur la chose militaire, souvent critique certes mais toujours bienveillant, et c'est aussi ce qui fait le charme de la saga Vorkosigan.
Lien : http://david-gemmell.frbb.ne..
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La saga Vorkosigan est une oeuvre de science-fiction écrite par l'auteure américaine Lois McMaster Bujold. Les éditions Nouveaux Millénaires en ont publié une intégrale en 5 volumes regroupant les différents romans qui la composent en suivant non pas leur ordre de parution mais la chronologie interne au cycle.
Cela faisait un moment que je l'avais repérée et j'ai fini par me lancer.

Le volume 1 de l'intégrale rassemble les trois romans suivants : Chute libre, L'honneur de Cordelia, Barrayar.

Attention, dès lors que vous lisez cette critique, vous courez le risque de vous faire spoiler, puisque je peux être amenée à évoquer le dénouement du tome x quand je présente le tome x + 1.

« Chute libre » (« Operation Cay ») :
L'ingénieur Leo Graf, de la compagnie GalacTech, est envoyé sur une station spatiale en orbite comme instructeur spécialisé dans les opérations de soudure. Sur place, il découvre que ses élèves possèdent une anatomie modifiée grâce à des manipulations de bio-ingénierie : leurs membres inférieurs ne sont pas des jambes mais une paire de bras supplémentaires. de quoi leur permettre d'évoluer et, surtout, de travailler au mieux en apesanteur, puisque c'est dans ce milieu qu'ils vivent.
Les quaddies, c'est ainsi qu'ils sont appelés, représentent une population d'environ mille personnes, tous âges confondus. Leur statut légal est celui de biens appartenant à la compagnie GalacTech, laquelle a fait en sorte de les éduquer de façon à ce qu'ils obéissent sans rechigner aux ordres qu'on leur donne.
Tout semble, au moins en apparence, aller pour le mieux. Jusqu'au jour où un élément nouveau amène GalacTech à reconsidérer la situation de ses quaddies …

Difficile, à l'image de Leo Graf, incapable de respecter les consignes qu'on lui a données à ce sujet, de ne pas s'attacher aux quaddies. Intelligents, ils le sont sans conteste, mais ils ont été élevés à l'écart des turpitudes du monde et, de ce fait, conservant en eux une certaine forme d'innocence. Leur confrontation avec une réalité qui prend soudain des couleurs beaucoup plus sordides n'en est que plus douloureuse.
« Chute libre » est un roman prenant, mettant en scène des personnages forts. le cas des quaddies, tel qu'il est posé, illustre les questions éthiques soulevées par les manipulations opérées sur le vivant. Il questionne aussi ce qui a trait à l'éducation et au développement de la conscience de soi. Mais c'est avant tout un formidable roman d'aventures !

« L'honneur de Cordelia » :
Le capitaine Cordelia Naismith, de la colonie de Beta, est responsable d'une mission d'exploration scientifique au cours de laquelle son camp de base est détruit par des forces barrayaranes. Elle est capturée par l'amiral Aral Vorkosigan, officier barrayaran lui-même dans une position délicate, comme elle ne tarde pas à le comprendre. Ils se retrouvent à devoir unir leurs forces pour s'en sortir...

Dans L'honneur de Cordelia (comme ce sera aussi le cas pour l'opus suivant), l'intime et le politique se mêlent de manière particulièrement réussie. C'est autour de Cordelia que le récit s'organise et, avec elle, nous tâchons de démêler ce qu'il en est des manoeuvres internes retorses des dirigeants de Barrayar : incapables de mener une guerre en faisant abstraction de leurs luttes intestines, on pourrait même dire qu'ils asservissent celle-là à celles-ci. Péripéties et rebondissements abondent et on ne s'ennuie pas une seconde à suivre les aventures de Cordelia et l'évolution de ses relations avec Vorkosigan.

« Barrayar » :
Cordelia a quitté l'armée et sa planète pour rejoindre son époux Aral Vorkosigan, maintenant à la retraite. Devenue Lady Vorkosigan, elle s'apprête à couler des jours heureux et paisibles sur Barrayar, où la nature, à défaut des habitants, ne cesse de l'éblouir. Mais c'est compter sans la situation géopolitique, laquelle évolue subitement, si bien que Vorkosigan se retrouve régent pour une durée de seize ans, en attendant la majorité du petit prince héritier âgé de quatre ans.
Voilà qui change fondamentalement la donne pour Cordelia ! Elle est obligée de fréquenter la classe aristocratique dirigeante Vor, que son éducation démocrate betane ne lui rend pas sympathique a priori. Quant à Vorkosigan, elle le voit s'éloigner d'elle, absorbé à longueur de temps dans la complexité des alliances politiques. Et alors qu'elle est enceinte, le risque de se trouver, avec lui, la cible d'un attentat, devient de plus en plus réel …

« Barrayar » est un roman qui cache bien son jeu. Il commence tranquillement, en déroulant le quotidien de Cordelia, passée des fonctions de capitaine à l'état d'épouse d'un dignitaire de haut rang, et on se dit qu'il va bien falloir, comme elle, s'y habituer, en s'intéressant aux jeux de pouvoir à l'oeuvre.
Mais l'auteur nous surprend, sans quitter ce terrain de la politique intérieure, avec un virage brutal dans le récit qui fait voler en éclats le relatif équilibre de la situation initiale. de quoi donner à nouveau à Cordelia l'occasion de montrer qui elle est, dans des circonstances stressantes.

Dans ce volume, Cordelia découvre Barrayar et, si elle est sensible à la beauté de la planète et de ses habitations (rien à voir avec la colonie betane dont elle est originaire), elle constate avec stupéfaction l'existence d'une frange de la population marginale, incapable de subvenir à ses besoins et abandonnée à son sort sans que quiconque s'en offusque : c'est une réalité qui dépasse son entendement car sur Beta, la misère n'existe tout simplement pas, elle n'est pas concevable. Ce passage est anecdotique mais il m'a marquée et m'a semblé refléter la volonté de l'auteure d'inscrire son texte dans des thématiques lui tenant à coeur.

Le tome 1 de l'intégrale de la Saga Vorkosigan s'est avéré un redoutable page-turner (excellente source d'évasion en cette période de confinement). L'auteure n'a aucun mal à nous gagner à la cause de ses personnages principaux, qu'elle entoure de personnages secondaires eux aussi dignes d'intérêt. Leurs aventures individuelles s'intègrent dans un cadre qui les dépasse et on se passionne pour l'ensemble. Une saga que je ne devrais pas laisser trop longtemps en plan, compte tenu de plaisir que j'ai eu à en lire les trois premiers romans !
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Le première chose qui m'aura frappé, c'est que cette saga passe sous le radar des classements de romans de SF, sachant que les 15 romans qui la constitue auront récoltés plusieurs Hugo et Nebula. La saga Vorkosigan de Lois McMaster Bujold semble bien sous côté compte tenu de la qualité de ma découverte. Car c'est bien avec le club des lecteurs du Figaro que j'en ai entendu parler. Ce premier volume d'intégrale reprend les 3 premiers romans, mais dans l'ordre chronologique et non de parution. Il comprend ainsi les 3 préquels ajouté tardivement à la saga pour compléter les bases du lore. Ce choix de réédition qu'on a vu également chez Bragelonne pour la saga du Sorceleur, apportera une nouveauté aux fans de la première heure sans perturber les nouveaux ! On commence la découverte de cet univers par Opération Cay qui se passe 200ans avant les évènements principaux de la saga. A sa suite on découvre l'histoire de Cordélia, puis Barrayar couvre les évènements autour de la naissance de Miles Vorkosigan, le principal héros dont on suivra les aventures dès le prochain volume. Principal héros, mais loin d'être le seul. Ce premier volume est une excellente entrée dans la saga, et montre toute sa richesse en romance pas niaise, espionnage, science, guerre, intrigues. L'autrice s'est inspirée des meilleurs ; le Fondation d'Asimov mais sans la lourdeur, le traitement de l'armée propre à Heinlein, le regard cynique de Pohl sur le capitalisme et j'en rate surement beaucoup. le style est incroyablement fluide et accessible, les histoires des nombreux personnages s'imbriquent dans l'ensemble cohérent. Et c'est drôle !

S'il fallait résumer en une phrase avec des éléments de comparaison, la saga Vorkosigan évoque un Game of Thrones dans l'espace dont Miles serait le Tyrion. Il est même difficile de ne pas y voir un matériel de base qui aura inspiré GRR Martin, et le sujet seul mériterait de longues discussions. On retrouve aussi une mécanique propre à Star Trek qui est de proposer sur chaque planète indépendante une critique d'un pan de notre société. Elle en aura inspiré d'autres, car il est difficile de ne pas voir les bases du succès de Game of Thrones et de son charismatique Tyrion. le voyage en point de saut se retrouvera également dans la série Babylon V. Là encore, je dois surement rater quelques références.

Dans Opération Cay, on va suivre l'histoire de Leo Graf et des quaddies, des êtres créés artificiellement pour travailler efficacement en apesanteur. Ils sont effectivement pourvus de 2 bras supplémentaires à la place de jambes, et d'une bonne résistance physique. Affecté sur la colonie sur laquelle ils ont évolués un peu loin de tout, Leo découvre ce peuple, sa naïveté et son innocence. Mais une invention vient rendre inutile leur existence et face à cette menace, Leo va les accompagner dans leur survie. Cette entrée en matière va poser les bases d'évènements clés pour la suite mais aussi donner le ton d'un thème cher à l'autrice et récurent : trouver sa place dans une société qui n'est pas prévue pour les êtres différents. Se croisent des réflexions sur l'éthique repoussée par le capitalisme, l'esclavage, la manipulation génétique, le droit d'exister. Dans la suite de la chronologie, c'est le roman Cordélia. Comme son nom l'indique il retrace l'histoire de Cordélia et Aral. Leur deux monde s'opposent et leur rencontres successives entre intrigues politiques et batailles les amènera du statut d'ennemis à celui d'amants. La romance n'est ni niaise ni seule au coeur du roman, tout s'intègre et se fluidifie à l'ensemble, dans un contexte. Leur situation aussi vis-à-vis de leur monde va évoluer, pour en faire autant des parias que des héros. Là encore, cette histoire ayant été à l'origine publiée tardivement, on comprend qu'il s'agit de raccrocher certains événements et décisions à priori anodins à des conséquences qu'on retrouvera dans les futurs volumes. En discutant autour de moi, l'histoire entre Cordélia et Aral a pu être comparée à celle de Romeo et Juliette, et peut être vous-même vous partagez cet avis. Pour moi la comparaison s'arrête à leur classe sociale opposées, et amenant nécessairement des confrontations, et ça s'arrête là. Quelques secrets seront gardés en cours de route pour être mieux révélés ensuite, mais sans changement pour la destinée de nos héros. Cette destinée se poursuit sur Barrayar, planète depuis laquelle Aral prend la régence de l'empire. le rythme est plus lent en ce début de roman, mais on soupçonne une volonté de l'autrice ; les journées de Cordelia se suivent et les intrigues politiques se tissent doucement. Mais ce sera de courte durée, car la transition avec l'ancien pouvoir en place et les alliances précédemment conclues doivent se délier. Cordélia est enceinte et la naissance de son fils Miles sera mouvement, entre prise d'otage, assassinat et tentative de putsch. La condition physique et le sort de Miles seront impactés par les rebondissements autour de sa naissance. Je vais me procurer la suite de l'histoire sans trop attendre, en parler autour de moi en bien également, pour réparer l'injustice de la méconnaissance de cette saga. J'ai hâte de connaître les aventures de Miles et comment il pourra s'intégrer, s'imposer, malgré son handicap dans un univers où la force physique et la puissance militaire sont tant valorisées. On reboucle assurément avec les débuts et l'histoire des quaddies, et vu la qualité de ce qui a été donné alors, c'est de bonne augure pour la suite !
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Salut les Babélionautes
J'ai découvert Loïs McMaster Bujold en 2003 avec "Le Fléau de Chalion" et depuis j'ai presque tous lus de cet Auteure.
La saga Vorkosigan, avec son héros atypique, est une oeuvre que j'ai lu, pour la premières fois dans le désordre.
Avec çà rééditions complète, je me les suis offerts et les relient avec le même plaisir, sublimé par l'ordre chronologique.
"Chute libre (Opération Cay)" fut une découverte et même si le lien avec la Saga n'est pas probant, c'est un excellent roman de SF.
Ces Quadie, a qui l'on refusent les droits élémentaires, fait réfléchir sur les dérivent possible des manipulations génétiques.
"L'honneur de Cordelia" met en place l'univers et les principaux personnages de l'histoire, avec en toile de fond la découverte d'un coup de foudre entre deux ennemis.
Dans "Barrayar", Cordelia, issue d'une planète ou les moeurs et l'égalité des sexes est la règle, a du mal a s'adapter au régime militariste qui règne a travers la Caste dominante, symbolisé par les Vor.
Le moyen qu'a inventé l'auteure pour expliqué la naissance de Miles, son fils handicapé, est une trouvaille. Sa lutte pour sa survie, dans un monde ou les bébés ayant des malformations sont éliminés dés leur naissance, m'a rappelés certains roman ou l'eugénisme est le fil conducteur.
Cette redécouverte, plus de dix ans après, de l'oeuvre majeure de Loïs McMaster Bujold a travers ces trois premier tomes fut un enchantement que je vais poursuivre immédiatement par la lecture du second tome de l'intégrale.
Merci à Geneviève Blattmann et Michel Deutsch pour leur Traductions sans quoi cette Saga serait resté lettre morte pour moi.
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critiques presse (1)
Liberation
13 mars 2019
Autant d’univers et de personnages formant un ensemble épique à ranger dans le Panthéon de la SF aux côtés des Fondations d’Asimov, de Dune de Frank Herbert ou des Guerriers du silence de Bordage (pour citer quand même un auteur français !).
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Politique à l’ancienne et nouvelles technologies forment un mélange mortellement dangereux.
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