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Lonesome Dove tome 3 sur 5
EAN : 9782351781500
768 pages
Gallmeister (01/06/2017)
4.46/5   252 notes
Résumé :
À la frontière du Mexique, au cœur d’un Texas désertique où quelques colons tentent d’importer la civilisation, de grands guerriers se font face. Le puissant chef comanche Buffalo Hump prouve que son peuple est loin d’être asservi tandis que de l’autre côté de la frontière, Ahumado, mystérieux brigand, sème la terreur. Face à eux, Gus McCrae et Woodrow Call, Texas Rangers mal équipés et sous-payés, officient sous les ordres du fantasque capitaine Inish Scull. Dans c... >Voir plus
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VERS LONESOME DOVE



Lonesome Dove est un roman (fleuve) extraordinaire – un western parfait, d'une ampleur, d'une force, d'une intelligence, d'une sensibilité incroyables. le genre a produit bien des merveilles, sans doute – comme Warlock, d'Oakley Hall, ou Little Big Man de Thomas Berger, et, côté nouvelles, il faut mettre en avant l'extraordinaire Dorothy M. Johnson, d'abord et avant tout pour Contrée indienne. Mais Lonesome Dove, qui a valu à Larry McMurtry son Pulitzer, se hisse au moins au niveau de ces merveilles, et les dépasse probablement, tant qu'à faire.



Mais, Lonesome Dove, ce n'est en fait pas que le roman qui porte ce titre ; en effet, Larry McMurtry avait écrit trois autres romans autour des mêmes personnages, une « suite », Streets of Laredo, et deux « préquelles », La Marche du Mort et Lune comanche ; l'ensemble a connu un beau succès outre-Atlantique, et débouché sur plusieurs adaptations sous forme de mini-séries télévisées. En France, toutefois, seul le roman initial était disponible, il y a peu encore… Heureusement, les excellentes éditions Gallmeister (tournées vers la littérature américaine et le « nature writing », elles ont par ailleurs publié d'excellents westerns, signés par exemple par Dorothy M. Johnson, ou Glendon Swarthout, etc.) y ont remédié, ou ont commencé à le faire, complétant le Lonesome Dove originel (dans leur collection poche « Totem », en deux volumes) par ses deux « préquelles », La Marche du Mort l'an dernier, et Lune comanche cette année – en attendant Streets of Laredo pour l'an prochain ? Je l'espèce, de toutes mes forces !



Situons un peu les choses. À s'en tenir aux dates de publication, Lune comanche, une fois de plus un beau pavé (750 pages en grand format), est le quatrième et dernier des romans de la série, précédé, dans l'ordre, par Lonesome Dove, Streets of Laredo et La Marche du Mort. Par contre, au regard de la chronologie interne de la série, il arrive en deuxième position : La Marche du Mort le précède, et, ensuite, il y a Lonesome Dove, puis Streets of Laredo.



Par ailleurs, l'approche de la série, dans Lune comanche, diffère de celle dans La Marche du Mort, d'une certaine manière. Ce dernier roman, en guise de liens avec Lonesome Dove, développait surtout les deux héros de la série, Woodrow Call et Augustus McCrae, tout jeunes alors, et c'était l'occasion de lever le voile sur leur passé dans les Texas Rangers – Lonesome Dove y faisait maintes fois allusions, mais sans en dire davantage. La position intermédiaire de Lune comanche change la donne : non seulement les événements, finalement assez proches, de la Marche du Mort sont-ils rappelés à notre bon souvenir, via des personnages toujours présents notamment (outre nos héros, des figures telles que Buffalo Hump, Kicking Wolf, Clara Forsythe, etc.), mais aussi les événements, bien plus lointains dans l'avenir, de Lonesome Dove, sont-ils annoncés, via le nom même de Lonesome Dove, d'ailleurs, et surtout via des personnages tels que Joshua Deets, Jake Spoon… ou le petit Newt, qu'on ne peut plus envisager de la même manière. Autant de liens marqués, et en même temps d'un parfait naturel dans le cours de la narration – avec cet effet redoutable… que j'ai envie de relire Lonesome Dove, maintenant ! Satané romancier…



UNE FRESQUE, PLUS QU'UNE ODYSSÉE



Ces liens ont leur importance – et d'autres traits témoignent de la parenté entre les romans. Mais ils diffèrent par d'autres aspects sans doute pas moins significatifs. Il en est un que j'aimerais mettre en avant, même si de manière pas bien assurée, et qui distingue (peut-être) Lonesome Dove et La Marche du Mort, d'une part, et Lune comanche d'autre part. Les trois romans ont en commun une ampleur certaine – Lonesome Dove est le plus long, La Marche du Mort le plus (relativement) bref, et Lune comanche, à cet égard, se situe pile entre les deux – comme dans la chronologie interne, tiens. Cependant, Lonesome Dove et La Marche du Mort ont tous les deux un caractère d'odyssées, en mettant l'accent, même à titre de prétexte, sur un voyage, considérable et entrecoupé d'autres choses, néanmoins tendant vers un but – aussi absurde soit-il dans les deux cas : le roman originel narre comment Augustus et Woodrow convoient un troupeau de Lonesome Dove, à la frontière entre le Texas et le Mexique, au Montana, 5000 kilomètres plus au nord, au bas mot ; La Marche du Mort, sur un mode de l'odyssée peut-être plus strict encore d'une certaine manière (car le voyage, c'est aussi le retour), accompagne la désastreuse « Texas Sante Fe Expedition » de 1841, et en ramène les survivants chez eux. le cas de Lune comanche est un peu différent, car il est davantage constitué d'allers-retours indécis, souvent interrompus en fait, sur une zone sans doute conséquente, mais sans commune mesure avec ce qu'on trouvait dans les deux autres romans ; en contrepartie, le roman, plus flexible, s'étend sur une période bien plus longue – on traverse en fait deux décennies ou presque, les années 1850 et 1860, avec des ellipses parfois conséquentes (nous commençons donc en gros une dizaine d'années après La Marche du Mort).



Ceci dit, très clairement dans Lonesome Dove, sans doute aussi dans La Marche du Mort, ces voyages sont à maints égards des prétextes – et il reste quelque chose de cet esprit dans Lune comanche, oui. Mais à plusieurs reprises, du coup !



Le roman débute quelques années avant la guerre de Sécession, alors que nos Texas Rangers – survivants de la Marche du Mort mais aussi petits nouveaux qui tétaient le lait de leurs mères il y a peu encore – traquent l'agaçant voleur de chevaux comanche Kicking Wolf, plus ou moins associé au redoutable chef Buffalo Hump (deux personnages importants de la Marche du Mort). La chose à ne pas faire, sans doute – car Kicking Wolf en profite pour commettre son plus grand forfait : voler le magnifique cheval du capitaine des Rangers, Inish Scull ! On ne le connaît pas sous le nom de Big Horse Scull pour rien. Un personnage haut en couleurs, légendaire aussi bien parmi les Blancs que parmi les Indiens… Kicking Wolf, grisé par son audace, décide de se rendre au sud, dans le Mexique, pour y accomplir un exploit de plus en offrant le cheval au tristement célèbre Ahumado – un bandit sanguinaire, le pire de tous… et avec lequel Inish Scull avait déjà eu maille à partir. Une occasion rêvée, pour l'aventurier bostonien, de revenir à l'héroïsme individuel, en traquant ceux qui l'ont dépossédé, à pied (hein ?) et accompagné d'un unique compagnon, l'éclaireur kickapoo Famous Shoes. Et ses Rangers ? Eh bien, il les laisse tomber – en confiant à la hâte à Woodrow Call et Augustus McCrae, ses deux meilleurs éléments, le grade de capitaines ; hop, là, comme ça. Nos deux héros font l'apprentissage amer des responsabilités – et Gus, tout particulièrement, qui souhaitait tant être récompensé de la sorte, doit bientôt constater que cela ne lui facilite pas la vie autant qu'il le croyait…



Lune comanche est un roman monstrueux, à sa manière ; sur cette base viennent se greffer bien d'autres histoires, d'autant que des années, voire des décennies, séparent le début du roman de sa fin. Mieux vaut ne pas en dire davantage ici, même si la fresque, du fait de son ampleur, n'en serait probablement qu'à peine abîmée.

FIGURES MYTHIQUES



La grande force de Larry McMurtry, m'est avis à en croire ces trois romans, ce sont ses personnages – et leurs dialogues, sans doute. Woodrow Call et Augustus McCrae en tête, mais pas au point de reléguer leurs comparses dans l'ombre, sont d'une humanité exemplaire, d'une complexité authentique – personnages qui peuvent s'avérer tragiques, ou drôles, ou les deux, en même temps si ça se trouve ; et admirables aussi bien qu'agaçants… Des personnages, enfin, qui sonnent juste, et interpellent avec astuce le lecteur, qui s'y attache très vite, y compris, si ça se trouve, pour les plus répugnants d'entre eux. Lune comanche ne déroge sans doute pas à la règle – mais ce roman m'incite, davantage que les deux autres, à opérer une distinction qui vaut ce qu'elle vaut : c'est que, dans le contexte plus ou moins crépusculaire de Lune comanche, certains personnages se parent des atours des héros, voire de figures proprement mythologiques ; un phénomène peut-être pas absent des deux autres romans (la gamine dans Lonesome Dove, la putain magnifique et la cantatrice lépreuse de la Marche du Mort), d'autant que deux d'entre eux figuraient déjà dans le roman précédent. J'ai tout de même l'impression qu'on est cette fois un cran au-dessus. Quatre personnages me paraissent devoir être envisagés sous cet intitulé, mais c'est bien sûr à débattre.



Commençons par Inish Scull, capitaine des Texas Rangers de son état ; un cas rare d'officier compétent dans une série souvent guère tendre à l'encontre des donneurs d'ordres (et cela vaut aussi pour le présent roman, bien sûr)... C'est un personnage qui détonne au sein de cette troupe qu'il mène au combat : Scull est un Yankee, issu de la meilleure société bostonienne ; plus qu'un soldat, il est d'abord et avant tout un aventurier – mais il sait très bien que les galons peuvent être porteurs d'aventures, à condition d'être au bon endroit au bon moment. Au milieu des combats, par ailleurs, Scull est un érudit – qui cite volontiers les poètes, récite en grec ou en latin, et dont les allusions culturelles saugrenues laissent systématiquement perplexes ses hommes : hein, quoi, Napoléon ? Et qui c'est, ça, Hannibal ? Scull, d'une certaine manière, a en fait tout pour être agaçant, et même insupportable. Seulement voilà : c'est un héros. Oh, rien de « moral » à cet égard, notre homme n'est pas le dernier à faire couler le sang, et, s'il jure par « la Bible et l'épée ! », sans doute est-il plus épée que Bible ; enfin et surtout, son ego surdimensionné ne l'amène guère à prendre en considération les autres… Qu'importe : ce qui compte, c'est qu'il est tellement haut en couleurs, tellement plus grand, tellement plus fort, tellement plus tout… le charisme écrasant du bonhomme paralyse ses comparses comme le lecteur, qui ne peuvent tout simplement pas en dire du mal, et sont même régulièrement portés à l'admirer pour l'exception qu'il est. Sans doute était-ce le seul homme à pouvoir véritablement se confronter à Ahumado. Et il lui fallait une femme au moins aussi haute en couleurs… Mais je parlerai d'Inez Scull un peu plus tard.



Kicking Wolf, nous l'avions déjà croisé dans La Marche du Mort. Ce Comanche se définit par sa fonction : il vole des chevaux. C'est le meilleur à ce petit jeu. Personne ne vole des chevaux comme Kicking Wolf. Nulle vantardise, ici, rien que des faits – ce qu'il démontre avec une certaine forme de classe en soustrayant peu ou prou sous ses yeux le cheval légendaire du légendaire Inish Scull, pourtant lancé sur sa piste justement pour mettre fin à ses larcins… Kicking Wolf, ici, est celui par qui tout commence, d'une certaine manière. Et je crois que ça lui confère des attributs peu ou prou mythiques – à la façon d'un trickster, disons ? Pas de manière générale, certes. Mais il en a le défaut récurrent : une certaine arrogance, derrière la malice… S'emparer du cheval de Scull était en soit un exploit, mais qui ne lui suffit pas – désireux de briller davantage encore, il se rend auprès du redoutable Ahumado pour lui faire don du cheval légendaire. Une très mauvaise idée… Mais cela participe de son essence, au fond : tellement doué dans sa partie que la manière dont il s'y prend relève peu ou prou du surnaturel, Kicking Wolf ne se montre pas toujours très malin en dehors… Ou bien est-ce qu'il est également, voire avant tout, un rêveur ?



Buffalo Hump, lui aussi découvert dans La Marche du Mort, aurait sans doute bien des choses à dire à ce sujet. En fait, le voleur de chevaux l'irrite régulièrement – et si les deux Comanches se croisent plus qu'à leur tour, liés par le sang et la tribu, ils ne s'apprécient guère. Ils s'estiment, pourtant, d'une certaine manière : le voleur reconnaît en la personne du bossu le dernier grand chef des Comanches, et ce dernier ne saurait nier le génie dont fait preuve Kicking Wolf à l'occasion – ils ont tous deux cette stature mythique qui les élève au-dessus des autres Comanches. Mais Buffalo Hump, c'est sans doute la classe au-dessus encore : il est littéralement le dernier des Comanches. Un chef aussi brutal qu'intelligent, prompt à violer, torturer, tuer, prompt à vaincre enfin – la pire des menaces planant sur les Texas Rangers, qui vivent dans la crainte permanente de tomber dans une de ses embuscades. Woodrow Call et surtout Augustus McCrae n'y ont réchappé que par miracle, dans La Marche du Mort ; ce souvenir les hante, et les pousse à admirer, en même temps, leur si redoutable adversaire – lequel, ainsi que ses hommes, en a autant à leur service : Silver Hair McCrae, et plus encore Gun-in-the-Water, sont connus de tous les Comanches – et, parmi les Texans, seul Inish Scull peut en dire autant. Mais la gloire de Buffalo Hump est d'un autre ordre – et, bien au-delà de ces affaires personnelles, il entend offrir à son peuple un baroud d'honneur, une grande offensive concertée qui pousserait jusqu'à la mer… Meurtres, viols, destructions : le chef comanche n'est pas un tendre, il est même tout sauf ça – nulle vision Bisounours des guerres indiennes, si l'auteur ne fait bien sûr pas non plus dans la charge unilatérale, et consacre à ses personnages indiens la même attention, extrême, qu'à ses personnages texans, aussi sont-ils aussi marquants. Mais viendra enfin, pour Buffalo Hump, le temps de mourir – il se sait vieux, et d'un autre monde… Il est la Lune comanche. Notez qu'ici, comme en d'autres endroits, Larry McMurtry, s'est inspiré de personnages et de faits réels, mais sans y asservir son récit : il y a bel et bien eu un chef comanche du nom de Buffalo Hump, et dont le plus grand fait d'armes fut, en 1840, un grand raid dans tout le Texas, que la mer seule a arrêté… Les dates ne correspondent pas, il ne faut pas trop s'attacher à cette image (comme dans le cas de Bigfoot Wallace dans La Marche du Mort), mais je suppose que ça méritait tout de même d'être relevé.



Évoquons une dernière figure mythique – la plus troublante peut-être… Il s'agit d'Ahumado, et il est une véritable incarnation du mal – mais sur un mode plus brutal que le Juge dans Méridien de sang, de Cormac McCarthy, plus intemporel aussi. En fait, c'est un personnage insaisissable, littéralement, et dont on ne sait pas grand-chose. le bandit mexicain, surnommé « Black Vaquero », sème la terreur avec sa bande cosmopolite, dans le nord du Mexique et le sud du Texas. L'horrible personnage prise les supplices raffinés, les tortures les plus atrocement inventives : il terrifie tout le monde, et d'abord ses propres hommes – qui restent pourtant à ses côtés, sans doute justement parce que cette peur omniprésente ne leur laisse pas d'alternative. Mais qui est-il ? À deux ou trois reprises, on semble avancer qu'il serait un Maya (si cela veut dire quelque chose au milieu du XIXe siècle ?) ; il semble bien entretenir une relation avec les jungles loin au sud, et Jaguar – paysage et animal-totem dont les Texans comme les Comanches n'ont tout simplement pas idée. Mais cela renforce son caractère anachronique – et terrifiant, comme une ombre surgie du passé… Un homme (un homme ?) qui a son destin entre ses mains. Un homme sans pareil – car le mal est trop banal chez les autres. Il faudra bien un Inish Scull pour ne serait-ce que le déstabiliser temporairement... et encore le Yankee n'en sortira-t-il certainement pas indemne.



D'autres figures du roman ont quelque chose de mythique, mais leur statut de seconds rôles me dissuade d'en faire davantage état ici – pensez à ce couple de Français qui tient un saloon désert en un endroit paumé du nom de… Lonesome Dove ; mais j'y reviendrai !



FIGURES HUMAINES



Cependant, à ces figures qui me font l'effet d'être mythiques, il faut bien sûr en associer d'autres, qui brillent quant à elles par leur humanité. le lecteur est fasciné par ceux qui précèdent, mais ils sont au-delà de l'identification – ceux dont je vais parler maintenant en sont par contre des véhicules tout désignés. Ils n'en sont pas moins complexes – car c'est au fond cette complexité qui fait les bons personnages, puisqu'elle fait l'humanité.



Au premier chef, il faut bien sûr citer nos héros, Woodrow Call et Augustus McCrae – en rappelant toutefois que Larry McMurtry use d'une multiplicité de points de vue, changeant sans cesse mais avec une grande habileté narrative, ce qui fait que les deux capitaines ne se voient finalement pas accorder beaucoup plus de champ que tous les autres personnages du roman (mais peut-être vaudrait-il mieux l'exprimer à l'envers). Cependant, ils sont nos compagnons, depuis La Marche du Mort jusqu'à Lonesome Dove (et après ?). Et ce sont toujours des personnages aussi magnifiques – y compris dans ce qu'ils ont d'agaçant. Membres des Texas Rangers depuis une dizaine d'années maintenant, ils ont considérablement plus de bouteille que les petits cons qu'ils étaient quand ils avaient intégré la milice, à l'époque de la Marche du Mort. Ils sont sans doute de bons Texas Rangers, meilleurs que beaucoup. La décision d'Inish Scull de les nommer capitaines a beau être précipitée, on peut supposer que le fougueux Bostonien n'aurait pas pu tomber mieux. Mais la nouvelle n'enchante finalement pas tant que ça nos deux amis, qui c
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Et hop ! 800 pages d'aventure et de cavalcades ! C'est vraiment un bonheur de lecture car Larry McMurtry est un incroyable conteur.

On retrouve Gus et Call environ 10 ans après la Marche du mort et quelques années avant Lonesome Dove. Ils sont déjà des texas rangers aguerris et un peu blasés. Ils sont toujours inséparables même s'ils se chamaillent tout le temps. Ils vivent à Austin sous le commandement de l'excentrique capitaine Scull (encore un incroyable personnage inventé par l'auteur !). Celui-ci va décider brutalement d'abandonner la troupe pour aller à la recherche de son cheval et les voilà bombardés capitaines !

Avec un sens du récit affûté, Mc Murtry mène de nombreuses histoires de front : bien sûr celle de Gus et Call et de leurs collègues Pea Eye, Long Bill, Deets mais aussi celle du grand chef comanche Buffalo Hump dont il fait un émouvant portrait, le voleur de chevaux Kicking Wolf ou le renégat Blue Duck, ou encore l'histoire de Scull et de sa femme aussi riches que fantasques, ou celle de l'affreux tortionnaire mexicain etc…Comme dans une série, il entremêle les intrigues et les portraits et nous tient en haleine pendant des centaines de pages. On s'attache aux personnages qu'on peine à quitter la dernière page tournée. On rit de bon coeur et la page suivante on est saisi d'effroi à la lecture des tortures mexicaines ou lors de la description d'une attaque sanguinaire des comanches.

J'ai trouvé ce tome nettement supérieur au premier et d'un niveau équivalent à Lonesome Dove. Avec le même mélange d'énergie et de mélancolie, car l'auteur sait aussi bien raconter des aventures trépidantes que nous étreindre de tristesse lorsqu'il décrit la disparition d'un peuple.
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Un préquel remarquablement réussi, d'une qualité incroyable.

Cet opus arrive en seconde position dans l'ordre de lecture mais 4eme dans l'ordre d'écriture, on sent que le grand Larry McMurtry est pleinement à son aise dans cet univers si envoutant qu'est celui de Lonesome Dove.
Après nous avoir maltraité son inénarrable duo de héros lors d'un premier préquel exténuant d'intensité, ce bon vieux Larry remet ça pour notre plus grand plaisir.

J'suis pas franchement emballé à l'idée de faire un topo sur qui fait quoi et ce qu'il s'y passe car soit vous le savez et ça n'a aucun intérêt, soit vous avez envie de lire ce livre et je ne me risquerais pas à vous spoiler. Soit vous ne connaissez pas encore la série et cela ne vous sera donc pas d'un grand secours.

Je vais plutôt me focaliser sur le ressenti. Ça a été intense, un de ces romans qui marquent une vie de lecteur, on a beau s'en envoyer des wagons, j'ai été profondément touché par la qualité de celui-ci. Il brille par diverses qualités.
Commençons par la plume, bien qu'étant une prose assez concise, terre-à-terre et réaliste, elle brille par sa simplicité et son efficacité. On saluera ici l'excellent travail de traduction du pavé de presque 800 pages par Laura Derajinski. le style est parfaitement adapté et colle merveilleusement à la sobriété de la description à la frugalité du quotidien et à l'épure de personnages inoubliables.

On est un peu loin des stylistes du genre et s'il n'y a pas l'opulence et la richesse torturée d'un Cormac McCarthy, on a peut-être ici un des facteurs importants du succès littéraire de la saga : son accessibilité et sa justesse qui en font un chef d'oeuvre réputé.

Larry McMurtry est d'une sensibilité rare et d'une acuité précieuse pour nous croquer des personnages hauts en couleur qu'on retrouve avec une impatience certaine et que l'on quitte à grands regrets. Ses personnages je les aimes tous. du ranger simplet qui se demande ce qu'il fout là, à la fille de joie qui rêve d'évolution sociale, au pisteur indien à l'aise comme jamais dans un univers hostile, en passant par un capitaine de cavalerie d'un héroïsme frisant la folie, ou par le chef indien aussi sage que sanguinaire, ils sont tous extra.

La construction scénaristique est d'une efficacité redoutable et la hype monte crescendo. Ce procédé quoique déjà bien poncé n'est ici nullement déceptif car à chaque fin de rebondit toujours sur d'autres évènements dont on à hâte de connaitre l'issue.

Ajoutons à ce joli topo une connaissance poussée de l'époque, des moeurs et modes de vie de chacun des peuples. Cela procure un sentiment d'intimité et de connivence poussé, galvaniser par une maitrise déconcertante de facilité du style nature writing qui finit de ferrer le lecteur.

Le plaisir de lecture que j'ai ressenti à été fervent, ardent, et entrecoupé d'autres lectures pour faire durer la sauce. C'est avec excitement mêlé de désarroi que j'ai refermé cette fresque absolument épique, sachant qu'il ne me reste plus que Les rues de Laredo à arpenter de long en large avant de clôturer la lecture de cette immense série qu'est Lonesome Dove.
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Bon sang, par où je commence ???
Les chevauchées épiques ? La beauté sauvage et inhospitalière des vastes étendues texanes ? Pourquoi pas.
À moins peut-être d'ouvrir mon billet sur le duo emblématique de la saga, à savoir le vaillant Call Woodrow et son impayable compère Gus McCrae ? Je pourrais alors enchaîner sur la bravoure des autres Texas Rangers, les frasques de leur capitaine Inish Scull et les penchants éhontés de sa femme Inez...
Non. Réflexion faite, il faudrait mieux démarrer avec Buffalo Hump, le valeureux chef indien, et évoquer ensuite la hargne sanguinaire de son fils Blue Duck, l'incroyable adresse de Kicking Wolf le légendaire voleur de chevaux, ou la cruauté sans borne de "Black Vaquero", l'ignoble bandit mexicain.
Mais alors dans tout ça, quelle place dois-je réserver au souffle mystique qui anime de bout en bout cette formidable aventure ? Quand devrais-je mentionner la puissance des esprits, le poids des légendes anciennes et des forces surnaturelles qui règnent sur ces terres comanches, théâtre de si terribles affrontements en ce milieu de XIXème siècle ?

Bon, c'est peine perdue : jamais je ne trouverai d'accroche satisfaisante.
Inutile de chercher à énumérer en quelques lignes la multitude d'ingédients savoureux réunis sous la plume de Larry McMurtry, qui à mes yeux produit là LE western parfait !
On y trouve bien sûr les chevaux, les raids indiens le long de la frontière, les odeurs de poudre et les relents de whisky, la témérité des colons et la résistance acharnée des tribus autochtones, mais à partir de ces indispensables fondamentaux, McMurtry nous offre bien plus que la traditionnelle bataille de l'Ouest. Au coeur de l'éternel combat entre l'envahisseur Blanc et le rebelle Peau-Rouge, il a l'intelligence de ne pas prendre véritablement partie, et dans chaque camp il nous donne à voir les mêmes rêves de gloire, le même sens du sacrifice, les mêmes travers sanglants...
Il mène en outre plusieurs histoires de front avec une aisance peu commune, et les nombreux personnages qu'il met en scène sont tous adroitement mis en valeur. Chacun apporte sa juste contribution au récit, et aucun ne m'est apparu plus "faible" comme c'est parfois le cas dans les romans-fleuves de cette ampleur.
Le résultat est époustouflant, et sous le soleil ravageur des plaines texanes, jamais la moindre ombre d'ennui ne vient ternir l'éclat de ces 800 pages pleines de rebondissements !

Le temps pour moi de souffler un peu après ce long périple, de me remémorer la complicité de Gus et de Call, la beauté de la jeune Clara, la science sans pareille du pisteur Famous Shoes, l'héroïsme crépusculaire de Buffalo Hump et de son peuple (dont on pressent déjà l'inexorable disparition...) et bientôt c'est promis, je me remettrai en selle pour un prochain McMurtry grandiose, épique, inoubliable.
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Quinze ans se sont écoulés depuis « La Marche du Mort » et Woodrow Call et Augustus McCrae sont maintenant des texas rangers aguerris. Ils ont arpenté la Frontière de long en large, combattu et tué comanches et pistoleros jusqu'à l'écoeurement, et tout ça pour un salaire de misère et une reconnaissance encore moindre. Les voici maintenant bombardés capitaines puisque leur ancien officier, l'excentrique capitaine Inish Scull, vient de leur fausser compagnie pour partir à la poursuite son cheval enlevé par le célèbre voleur de chevaux comanche Kicking Wolf. Face à leurs nouvelles responsabilités, nos deux larrons restent fidèles à eux-mêmes : Call prend son nouveau poste comme il prend toute chose, c'est-à-dire mortellement au sérieux, et Gus s'en fiche éperdument et profite juste de son nouveau statut pour asticoter davantage ses comparses. C'est peut-être là l'ultime sagesse. Dans le monde atroce de la Frontière où les enfants sont massacrés, les femmes violées à tour de bras, les colons scalpés ou écorchés pour un oui ou pour un non, la seule solution est peut-être d'en rire. Car si on n'en riait pas, on en deviendrait surement complétement fêlé…

Horreur et humour, violence et burlesque, il n'y a que McMurtry pour concilier avec autant de talent ses extrêmes. Sur une même page, il parvient à nous arracher un hoquet d'horreur et un sourire d'attendrissement. Une séquence de torture particulièrement épouvantable peut être suivi par une hilarante séance d'arrachage de poils de nez et ceci sans la moindre fausse note, sans la moindre trace de mauvais goût. Miraculeux, je vous dis ! le souffle épique qui m'avait tant transportée dans « Lonesome Dove » est bien toujours là mais est doublé d'un délicieux sentiment d'absurdité. Pendant 700 pages, on voit Call et Augustus zigzaguer du Mexique au Texas pourchassant bandits et comanches sans jamais réussir les croiser. Ils ratent la grande attaque de Buffalo Hump sur Austin, arrivent systématiquement en retard à chaque affrontement, ne participeront même pas à la Guerre de Sécession, manquant complétement leur rendez-vous avec l'Histoire. Par conséquent, le sous-titre un brin pompeux choisi par Gallmeister, « Lonesome Dove : l'affrontement », me fait doucement rigoler.

Niveau personnages, c'est avec un immense plaisir que l'on retrouve nos vieilles connaissances de « Lonesome Dove » plus jeunes de vingt ans et avec beaucoup de plomb dans la cervelle en moins. Sans être arrivés au sommet de leur maturité, loin s'en faut, Call et Augustus commencent à beaucoup ressembler à ceux qu'ils seront vingt ans plus tard. Ils ont déjà leurs petites manies et leurs indécrottables défauts, leurs habitudes de vieux couple, passant leur temps à se chamailler et à se chercher mutuellement des poux – enfin, surtout Augustus, Call lui subit en faisant la gueule. Ils sont batailleurs, courageux, têtus, très cons par moment, surtout avec les femmes, mais toujours irrésistiblement humains.

Parlons-en, tiens, des femmes ! Plus nombreuses que dans « La Marche du Mort », elles sont pourtant bien à plaindre, croyez-moi… Il faut dire que si la vie est dure sur la Frontière, elle l'est particulièrement pour les femmes à qui on demande tant sans jamais rien donner en retour. Car une chose est sûre : ce n'est pas des hommes que viendra le salut ! Elle l'a bien compris, Clara, qui, tout en aimant Augustus, persiste à le repousser car elle ne lui fait pas confiance – à raison, hélas. Elle devrait le comprendre, Maggie, qui attend désespérément de Call un geste de tendresse ou de reconnaissance. Dans « Lune Comanche », on se brise le coeur non par cruauté, mais par ignorance, par incompréhension mutuelle, hommes et femmes restant de perpétuels étrangers. Comme le dit le poète, au Texas comme partout ailleurs, « il n'y a pas d'amour heureux… »

Tout ça pourrait verser dans le tragique et le pathos, mais McMurtry ne le fait jamais. Tout au long du récit, sa plume conserve sa vitalité et sa chaleur humaine. C'est triste, c'est gai, c'est horrible, c'est cocasse, c'est épouvantable, c'est merveilleux… C'est la vie, quoi ! A consommer sans modération.
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Au milieu de la nuit, alors que le jeune ranger somnolait, Famous Shoes entendit des oies voler au-dessus d'eux et entonna un long chant sur les oiseaux. Il le chantait dans sa langue kickapoo, que le Blanc ne comprenait pas. Famous Shoes savait que les paroles resteraient mystérieuses au jeune homme qui s'était réveillé pour écouter, mais il continua pourtant. Que les choses soient mystérieuses ne les rendait pas moins valables. Le mystère des oies volant vers le nord l'avait toujours habité; elles volaient peut-être jusqu'au bout du monde, aussi avait-il composé un chant pour elles, car il n'y avait pas plus grand mystère aux yeux de Famous Shoes que celui des oiseaux. Tous les animaux à sa connaissance laissaient des empreintes derrière eux, mais les oies qui déployaient leurs ailes et s'envolaient vers le nord n'en laissaient aucune. Les oies devaient savoir où vivaient les dieux, pensait Famous Shoes, et du fait de cette connaissance, les dieux les avaient exemptées d'empreintes. Les dieux ne voudraient pas qu'on vienne les voir en suivant simplement une piste, mais leurs messagers, les grands oiseaux, étaient autorisés à leur rendre visite. C'était une chose merveilleuse à laquelle Famous Shoes ne se lassait jamais de penser. À la fin de son chant, Famous Shoes vit que le jeune Blanc s'était endormi. Au cours de la journée, il s'était épuisé dans d'inutiles courses. Le chant qu'il venait de terminer avait peut- être eu un effet sur les rêves du jeune homme; peut-être qu'en vieillissant, il apprendrait à faire confiance aux mystères plutôt qu'à les redouter. La plupart des Blancs ne pouvait pas faire confiance aux choses autour d'eux tant qu'ils n'arrivaient pas à les expliquer; mais les plus belles, comme le vol des oiseaux sans trace, demeuraient à jamais inexplicables.
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Buffalo Hump voulait voir l'océan car ce dernier était immuable. Peu de choses pouvaient demeurer telles que les avaient créées les esprits. Même les vastes plaines d'herbe, la maison de son Peuple, ne seraient plus comme avant. Les Blancs y apporteraient leurs charrues et éventreraient la terre; ils y apporteraient leurs vaches, et le bétail apporterait ces horribles buissons de mesquite. L'herbe qui poussait haut depuis toujours serait piétinée et déchiquetée. [...]
L'océan et les étoiles étaient éternels, des éléments dont la puissance et le mystère étaient bien supérieurs à ceux des hommes.
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Contrairement aux rangers, Famous Shoes avait été fort impressionné par la lecture du capitaine. Il était lui-même capable de parler plusieurs dialectes, il pouvait suivre la trace de n'importe quel être vivant; mais le capitaine Scull avait suivi une piste bien plus difficile et plus insaisissable : la piste minuscule et intriquée qui courait sur les pages de son livre. Le fait que Scull soit capable de suivre une petite piste, page après page, et de transformer ce qu'il voyait en son, n'avait de cesse d'émerveiller le Kickapoo*.

[ *Kickapoo : Nation indienne qui vivait au Wisconsin. ]
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Que les choses soient mystérieuses ne les rendait pas moins valable. Le mystère des oies volant vers le Nord l'avait toujours habité ; elle volait peut-être jusqu'au bout du monde, aussi avait-il composé un chant pour elles, car il n'y avait pas plus grand mystère aux yeux de Famous Shoes que celui des oiseaux. Tous les animaux à sa connaissance laissaient des empreintes derrière eux, mais les oies qui déployaient leurs ailes et s'envolaient vers le Nord n'en laissaient aucune. Les oies devaient savoir où vivaient les dieux, pensait Famous Shoes, et du fait de cette connaissance, les dieux les avaient exemptés d'empreintes. Les dieux ne voudraient pas qu'on vienne les voir en suivant simplement une piste, mais leurs messagers, les grands oiseaux, étaient autorisé à leur rendre visite. C'était une chose merveilleuse à laquelle Famous Shoes ne se lassait jamais de penser.
A la fin de son chant, Famous Shoes vit que le jeune Blanc s'était endormi. Au cours de la journée, il n'avait pas été assez confiant, il s'était épuisé dans d'inutiles courses. Le chant qu'il venait de terminer avait peut-être eu un effet sur les rêves du jeune homme ; peut-être qu'en vieillissant, il apprendrait à faire confiance aux mystères plutôt qu'à les redouter. La plupart des Blancs ne pouvaient pas faire confiance aux choses autour d'eux tant qu'ils n'arrivaient pas à les expliquer ; mais les plus belles, comme le vol des oiseaux sans trace, demeurait à jamais inexplicables.
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le mystère des oies volant vers le nord l'avait toujours habité ; elles volaient peut-être jusqu'au bout du monde , aussi avait-il composé un chant pour elles , car il n'y avait pas plus grand mystère aux yeux de Famous Shoes que celui des oiseaux. Tous les animaux à sa connaissance laissaient des empreintes derrière eux , mais les oies qui déployaient leurs ailes et s'envolaient vers le nord n'en laissaient aucune . Les oies devaient savoir où vivaient les dieux , pensait Famous Shoes , et du fait de cette connaissance , les dieux les avaient exemptés d'empreintes . Les dieux ne voudraient pas qu'on vienne les voir en suivant simplement une piste , mais leurs messagers , les grands oiseaux , étaient autorisés à leur rendre visite .
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Coup de Coeur de Thomas (Librairie L'Amandier à Puteaux) pour Les Rues de Laredo de Larry McMurtry.
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Les personnages de Lucky Luke

Je suis le personnage secondaire "réel" le plus présent dans la série et je fais ma première apparition dans l'album "Hors-la-loi". Dès ma deuxième apparition, dans "Lucky Luke contre Joss Jamon", je prends les traits d'un jeune bandit coléreux, petit, nez retroussé, taches de rousseurs et incisives en avant, je suis la parfaite caricature des jeunes adolescents.

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