Madoura comptait des potiers renommés, c’était donc normal qu’on s’adressât à eux quand on voulait s’essayer à la céramique, mais Picasso était paraît-il furibond, apprenant que mon père voulait y travailler. Vallauris était son fief. Matisse c’était Nice, Cimiez exactement, avant qu’il n’empiète sur la ville de Vence avec sa chapelle, une tout autre histoire, Léger c’était Biot où allait plus tard s’ouvrir son musée, un gros bloc de béton, une sorte de rectangle couché sur le flanc, une grosse boîte à chaussure allongée sur la tranche. Cocteau avait lui sa chapelle sur le port de Villefranche, une toute petite chapelle finement décorée et que les habitants trouvaient très jolie, c’est rarement le cas des chapelles d’artiste.
Picasso était partout d’Antibes à Vallauris en passant par Cannes, mais papa n’a sûrement pas choisi Madoura pour faire la nique à l’autre, les deux hommes s’estimaient et mon père, quelques jours après ma naissance, lui avait envoyé une photo de moi, Françoise Gillot écrit dans sa biographie qu’il l’avait épinglée au mur de son studio, si j n’ai aucun Picasso à mes murs, j’aurais au moins été au mur de Picasso.
En conclusion : un livre qui m’a beaucoup plu, à la fois témoignage tendre d’un fils pour son père, une écriture à la fois vivante, fine et poétique, et aussi un hommage à l’artiste.
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