AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Thomas Dormoy (Autre) Lizzie (Autre)
EAN : 978B09R84TMYX
Lizzie (10/02/2022)
Édition audio (Voir tous les livres audio)
4.15/5   1181 notes
Résumé :
Que se passerait-il si le fils de la présidente des États-Unis et le prince d'Angleterre devenaient... beaucoup plus que des amis ?

Lorsque sa mère a été élue présidente des États-Unis, Alex Claremont-Diaz s’est aussitôt retrouvé propulsé au rang de prince de la nation. Charismatique, intelligent, charmeur… son potentiel de séduction auprès des millennials est un atout majeur aux yeux de la Maison-Blanche. Seul problème : Alex est l’ennemi personnel d... >Voir plus
Que lire après My dear f***ing princeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (216) Voir plus Ajouter une critique
4,15

sur 1181 notes
Roman prometteur, le résumé était intéressant et laissait supposer des rebondissements. le roman s'assume comme à destination jeune adulte et annonce une romance « ennemy to lovers » dans un contexte à priori tendu, puisque l'on imagine que deux fils de chefs d'état peuvent difficilement sortir ensemble sans conséquences. On peut donc légitimement s'attendre à une histoire riche en péripéties.
Malheureusement, la lecture est très décevante et l'on se rapproche plus d'une fanfiction moyenne.

Les personnages d'abord, sont assez difficiles à apprécier. le personnage principal, Alex, n'est pas agréable à suivre. C'est un gamin pourri gâté, qui vit sans se soucier des conséquences puisqu'il n'en subit jamais les foudres. Mais son principal défaut reste son écriture : on sent que l'autrice aime son personnage et aimerait nous transmettre cela, mais se refuse à lui accorder des défauts ou au moins des aspérités. Alex n'a jamais eu de souci dans sa vie, mais l'on essaye de lui en trouver – un père vaguement absent, une surmédiatisation dont il profite pourtant largement, une enfance dans la classe moyenne et étant à moitié Latino, mais même la question du racisme ou de la pauvreté est mal exploitée (j'y reviendrai) et ne lui apporte donc pas d'épaisseur.
Henry est plus intéressant, particulièrement dans sa retenue, et ses doutes quant à son homosexualité sont plus légitimes et mieux amenés (malheureusement seulement pendant la première partie du roman).
Les autres personnages sont également difficilement appréciables car trop caricaturaux : la meilleure amie, Nora, est l'équivalent féminin d'Alex – sur tous les points, puisqu'elle est également bisexuelle (ce qui lui permet d'apprécier les plans à trois selon l'autrice qui doit donc considérer cela comme une bonne représentation). Sa soeur a assez peu d'intérêt, encore une fois c'est la soeur de toutes les fanfictions, tolérante et bienveillante pour son frère. D'ailleurs, Henry a exactement la même. le reste des personnages n'est pas beaucoup plus développé, et tous manquent de nuance. Les gentils sont tous tolérants, débordants de bon sentiment et sans aucun réel défaut, et les méchants sont intolérants et sans aucune qualité.

La romance en elle-même est plutôt agréable à suivre, bien que très loin du « ennemy to lover » promis puisque la question est réglée en deux-deux. Mais on sent les sentiments des personnages évoluer à un rythme cohérent (en tout cas dans la partie qui nous est présentée, si l'on excepte qu'en fait avant ils étaient déjà fous amoureux l'un de l'autre sans se l'avouer grâce à un échange de 2 minutes 30 des années plus tôt). La romance est sympa, son rythme agréable à suivre même s'il y a un manque de moments intimes : Alex et Henry ne se voient que pour s'envoyer en l'air (ce qui en soit n'est pas un problème puisque ce sont deux jeunes adultes en début de relation et probablement plein d'hormones, mais l'autrice écrit difficilement le sexe gay et leur fait répéter la même scène en boucle) sans autre activité à deux. Leur seul autre moyen de communication est par mail mais leur qualité est bien trop pauvre, ne s'approchant pas le moins du monde de la correspondance épistolaire romantique modernisée qu'on essaie que ce soit.

L'écriture est assez pauvre mais plutôt efficace, les pages s'enchaînent plutôt bien sans vraies longueurs.

En revanche, la cohérence est désastreuse. Toutes les décisions sont capillotractées pour arriver à mettre les personnages dans les situations voulues. Alex et Henry se détestent spontanément, on leur demande de jouer une comédie les obligeant à traverser régulièrement la planète là un simple démenti aurait suffit, on embauche de jeunes même pas diplômés dans l'équipe présidentielle (les enfants de la présidente et leur amie, puisque ce sont les plus qualifiés visiblement), aucun membre de leurs familles ou de leurs équipes de comm' ne se posent jamais la question des conséquences de leur relation… Autant d'éléments de facilité qui se retrouveraient dans une fiction Wattpad, mais que je trouve difficilement justifiables dans un roman édité.

Le dernier point noir, le plus important pour moi, c'est l'absence totale d'enjeux dans ce livre. Les protagonistes passent l'essentiel de leur temps à se cacher par peur des conséquences – ce qui est compréhensible au vu de la situation – mais en fait, pas besoin puisque l'action se situe dans un monde dans lequel l'homophobie n'existe pas. Magie ! Pas un seul habitant des États-Unis ou du Royaume-Uni n'est homophobe, à l'exception d'un ou deux méchants politiciens, et l'on peut être une personnalité publique et même politique de premier plan tout en ayant des relations homosexuelles sans que cela n'est la moindre conséquence. C'est une approche complètement erronée de l'homophobie : l'autrice nous présente cela comme une affaire individuelle (l'homophobie est réalisée par des personnes mal intentionnées), pas du tout comme un problème structurel, et c'est limite si les deux protagonistes ne sont pas bêtes d'avoir craint d'en subir. En fait, on est face à un problème que l'on retrouve fréquemment quand des femmes hétéros veulent dépeindre l'homophobie (j'écris femme parce que les hommes hétéros écrivent plus rarement des romances homosexuelles) , puisqu'elles ne savent pas en appréhender l'étendue. L'homophobie dans leurs romans est présentée comme des évènements (ici, un semblant de chantage/exposition par un rival politique, mais souvent une agression homophobe / le rejet des parents…), mais pas comme quelque chose qui s'ancre en nous et dans la société, et qui structure les relations entre hétéros et homos. La même chose est vraie pour le racisme, puisque les origines d'Alex pourraient donner lieu à une réflexion sur la question, mais non. C'est le problème des oeuvres qui souhaitent inclure des minorités en en faisant un acte politique sans adapter l'intrigue.
Et attention, je ne reproche pas à des romans (et surtout des romances pour ados) de ne pas être des essais politiques : il aurait parfaitement été possible de faire une romance gay avec un perso Latino sans aucunement parler d'homophobie ou de racisme. Mais ici, l'autrice veut en parler, et en faire une morale facile, mais ne sait pas le faire et aurait mieux fait de s'en abstenir.

Pour conclure, c'est un roman qui se lit très bien, qui possède de bonnes idées, mais dont l'écriture n'est pas du tout à la hauteur des enjeux qu'il prétend avoir.
Commenter  J’apprécie          210
Dès sa sortie en VO (alors sous le titre de Red, White and Royal Blue), ce roman avait attiré mon attention. Tout d'abord, car il aborde le thème « LGBT » que j'affectionne, mais aussi car il promettait une intrigue royale et une romance « ennemies to lovers » particulièrement intéressantes. le pari est réussi car j'ai passé un excellent moment de lecture !

Dès les premières pages, j'ai plongé au coeur de cette histoire fictive qui nous fait voyager des Etats-Unis en Angleterre, à travers la relation très explosive qui unit d'un côté Alex Claremont-Diaz, fils de la Présidente des USA et de l'autre Henry de Galles, Prince d'Angleterre. Alors que leur inimitié est claire dès le début de l'histoire, les deux hommes sont obligés de simuler une fausse relation amicale afin de calmer les relations entre les deux nations (et par la même occasion faire taire les rumeurs de la presse à scandales) ; cependant, cette stratégie les amène à se rapprocher, apprendre à se connaitre puis à développer des sentiments jusque-là tus (ou inconnus)…

J'ai particulièrement été sensible au développement des sentiments des deux personnages, dont le rapprochement se fait assez tôt dans le récit, mais dont les émotions et sentiments évoluent tout au long du roman. le gros point fort du roman est, à mes yeux, justement l'amour unissant Alex à Henry, retranscrit par Casey McQuiston avec réalisme, passion, intensité et tout ce qu'il comporte comme barrières et obstacles, tout en gardant en mémoire que « l'amour est plus fort que tout ».

La galerie de personnages m'a également beaucoup plu ! Les proches d'Alex en particulier, de sa maman à sa soeur June ou sa meilleure amie Nora, le soutiennent et l'aiment de façon inconditionnelle. La famille britannique est en revanche beaucoup moins ouverte d'esprit (à l'exception de Béa et de Catherine)… Concernant les deux personnages principaux, je les ai bien évidemment adorés ! Si j'ai aimé la confiance, le dynamisme et l'intelligence d'Alex, j'ai cependant un faible pour le tendre et sensible Henry.

Le roman présente malgré tout quelques défauts, notamment certains passages peut-être un peu longuets, ou l'écriture, certes adaptée à l'époque actuelle, mais qui ne m'a pas entièrement convaincue. Cependant, ces éléments ne m'ont aucunement empêchée d'adorer ma lecture !

Je ne peux donc que vous conseiller cette magnifique histoire d'amour LGBT, sur fond de campagne électorale, qui évoque des sujets d'actualité comme l'orientation sexuelle, l'influence de la presse, le poids des conventions, le harcèlement sexuel, la corruption ou encore la liberté d'expression…Et je peux vous dire que ce roman fait un bien fou !

A lire !
Commenter  J’apprécie          190
Ce roman me fait de l'oeil depuis sa sortie. J'avais très hâte de le lire, et finalement j'ai été vachement déçue.

le résumé paraissait très intéressant. Une romance entre le fils de la présidente des Etats-Unis et le petit-fils de la reine d'Angleterre.
Alex vit à la Maison Blanche depuis quelques années, sa mère était devenue la première femme présidente des Etats-Unis. Avec sa soeur June et leur meilleure amie Nora, ils sont sous les feux des projecteurs, le trio de la Maison Blanche toujours fourrés ensemble. Alex, à vingt ans, se voit déjà dans une carrière de politique suivant l'exemple de ses parents. Malgré ses origines mexicaines qui peuvent être mal vues, il sait qu'il peut faire bouger les choses.
de l'autre côté de l'Atlantique, on a Henry, le petit-fils de la reine d'Angleterre. Très chic, sérieux et intelligent, le troisième dans l'ordre des héritiers de la couronne est très apprécié dans son pays. Il est un exemple et toutes les filles rêvent d'épouser ce prince charmant.

Alex et Henry se sont toujours détestés. Mais les choses prennent un tournant quand, au mariage du grand frère d'Henry, Alex cause un accident diplomatique. Il tombe, plus ou moins malencontreusement, dans l'énorme gâteau de mariage et entraînant Henry avec lui.
Alors que la mère d'Alex se prépare à une nouvelle élection, cet événement est très mauvais pour la vision de la famille. En effet, tous les tabloïds parlent de ses deux garçons qui semblent ne pas beaucoup s'apprécier. Alex a donc l'obligation de réparer ses bêtises en se montrant comme le meilleur ami d'Henry. Au programme : week-end à Londres, de jolies photos prouvant leur grande amitié, un petit événement caritatif où ils participent. Bref, de quoi faire taire les rumeurs qui pourraient causer du tort aux deux familles.
Alex et Henry doivent donc temporairement laisser leur haine de côté pour se montrer convaincant face aux journalistes. Mais ils n'avaient pas prévu de découvrir une vraie alchimie entre eux… Or, étant deux (petits-)fils de dirigeantes, une idylle entre eux ne serait pas du tout bien vue…

Cette lecture fut en quelque sorte des montagnes russes pour moi. Au départ j'étais perplexe, puis finalement j'ai accroché, pour ensuite décrocher.

J'ai eu énormément de mal à rentrer dans l'histoire. Je pense que l'écriture à la troisième personne y était pour beaucoup. Pourtant en général ça ne me dérange absolument pas dans ma lecture, mais là clairement ça aurait dû être écrit du point de vue d'Alex, d'autant plus qu'on le suit lui du début à la fin. Cela aurait sûrement aidé pour accrocher au personnage.
Ensuite, le début m'a paru long et je ne comprenais pas tout. On rentre dans l'univers de la Maison Blanche, au côté d'Alex, Nora et June. le garçon du groupe tourne entre deux sujets : la présidence de sa mère, et sa haine pour le prince Henry. Très vite ces deux éléments se heurtent, faisant que notre garçon doit devenir le best friend de Henry pour ne pas donner une mauvaise image de sa famille à quelques mois de la nouvelle élection présidentielle.

Et là, tout s'accélère, Henry et Alex qui sont ennemis jurés, s'échangent les numéros à la fin du week-end et pouf la haine mutuelle disparaît comme par magie. Ce qui est présenté comme un ennemis to lovers s'arrête au bout de soixante pages. Sur six cents. Autant dire que c'est assez décevant. Moi je m'attendais à des petites crasses l'un envers l'autre, mais pas du tout. Et là je me suis tout bonnement demandé ce qui allait bien pouvoir se passer pendant les plus de cinq cents prochaines pages, et malheureusement comme je m'y attendais : rien.

Au début c'est mignon, le prince d'Angleterre et l'américain ensemble, qui ressentent une attirance forte mais interdite. Certaines scènes m'ont fait sourire. Mais très vite, ça m'a saoulée. Il ne se passe rien d'autres entre eux que du sexe, du sexe, du sexe. Ce qui m'a particulièrement étonné étant donné que c'est un roman publié chez Lumen et que je ne m'attendais pas du tout à ce type d'histoire venant de chez eux. de plus, il n'y a quasiment aucun obstacle dans leur couple, à part cette peur que leur histoire soit révélée ce qui serait catastrophique. Dès qu'ils se retrouvent ils couchent ensemble, puis c'est la même situation qui tourne en boucle où ils doivent trouver un moyen pour se revoir sans éveiller les soupçons, recoucher ensemble, recommencer… Bref, pendant six cents pages, c'est long.

Après, ça parle un peu d'autre chose. Déjà beaucoup de politique (bon je n'y comprends rien donc ce n'est clairement pas quelque chose qui m'a intéressée dans le roman), de la presse à scandale, et surtout des LGBT. le fait que d'être connu rajoute des difficultés à accepter son amour, le fait qu'il faille aider ces gens souvent rejetés, le fait que dans la famille royale il n'y a pas de gay… Et c'est bien, c'est un sujet intéressant et dont il faut parler, mais non stop pendant tout le livre c'est redondant;.

Et puis, il y avait ce côté irréaliste très présent. Certes, l'histoire n'est pas une biographie de vrais membres royaux, mais quand même, imaginer le prince d'Angleterre sur Snapchat, ça m'était assez compliqué. A la limite, pour Alex aucun souci, ses tweets, ses répliques et son franc-parler m'ont paru tout à fait vraisemblable, mais pour Henry j'avais plus de mal à m'imaginer ça.

Les personnages en eux-mêmes m'ont assez plu mais je ne me suis pas du tout attachée à eux. Ils sont drôles, mignons et jeunes. Ils veulent changer cette vieille mentalité et j'ai apprécié ça. J'ai aussi beaucoup aimé June qui est une soeur dévouée et attachante. Nora est sympathique aussi, mais j'ai eu un peu plus de mal avec ce personnage.

Ce que je pourrais reprocher aussi, c'est que j'ai l'impression que le couple Henry-Alex est finalement hyper bien accepté. Et c'est tant mieux pour eux, mais franchement je m'attendais à avoir de l'opposition forte, des coups de gueule, et qu'ils doivent prouver que leur amour est légitime et fort. Mais pas du tout.

Autant vous dire que les six cents pages avec cette romance qui tourne en rond m'ont paru longues, d'autant que je n'ai pas accroché avec la plume de Casey Mcquiston que j'ai trouvée assez impersonnelle. En plus, les chapitres de plus de cinquante pages sont vraiment insupportables à lire. Pour un livre aussi gros et aussi long, le fait de ne pas avoir des chapitres courts et rythmés rend l'envie de revenir dedans encore plus difficile. D'autant plus que chaque chapitre pourrait largement être coupé en dix.
Bref, en conclusion, un roman qui ne m'aura pas conquise du tout, à cause de sa longueur, de ses personnages pas plus attachants et cela et une intrigue qui tourne en rond pendant dix cents pages, dans des chapitres interminables. Moi qui m'attendait à un bon ennemis to lovers, j'ai été déçue, le romance est hyper rapide, très sexuelle et sans rebondissement autre que la peur que leur couple soit dévoilé au grand public.

Lien : http://emelivres.blogspot.co..
Commenter  J’apprécie          90
Alex, le fils de la présidente des États Unis a le prince de Galles Henry dans le nez, il ne supporte vraiment pas ce garçon si beau extérieurement, mais qui selon lui est vide à l'intérieur et sans personnalité, et pensez donc, il a même l'outrecuidance de parfois lui voler la première place dans les magasines people !
Il suffira d'un mariage princier et d'une consommation excessive d'alcool pour qu'on frôle la troisième guerre mondiale ! Aussi les services diplomatiques des deux pays devront mettre au point une réponse au scandale en obligeant les deux garçons à se fréquenter et à s'afficher comme les meilleurs amis du monde, un vrai supplice selon Alex - Mais les choses pourraient changer …


Dès le début c'est cousu de fil blanc et c'est clair qu'Alex est dans le déni, nous pouvons d'ailleurs nous demander pourquoi, alors que sa famille est ouverte et qu'il a eu des expériences dans l'adolescence avec son meilleur ami. Dans la première partie du livre, malgré sa détestation du prince de nombreuses allusions, et qui ne font pas dans la dentelle, il ne faut vraiment pas chercher des subtilités, montrent que sa fixation sur le Prince ne date pas d'hier, ce premier tiers du livre est d'ailleurs imbibé d'un humour potache assez lourd et lassant.
La seconde partie tourne à la romance m-m alourdie par quelques répétitions et longueurs alors que dans la dernière partie l'amour des deux garçons se confronte aux réalités politiques dans un climat de réélection maternelle polluée par les magouilles des Républicains.


J'ai acheté ce livre par curiosité sans me rendre compte que c'était de la littérature pour adolescent, pour un peu j'en aurais abandonné la lecture, mais après m'être adapté je suis allé jusqu'à la fin, c'est gentillet, mais c'est juste de la romance m-m comme on en voit tant, et ce n'est pas en mettant en scène le Prince de Galles que ça rehausse le niveau du roman, même si ça peut être racoleur, surtout avec le titre de l'édition française, je suppose que "Rouge, Blanc er Bleu Royal", le titre original n'était pas assez percutant …


Un roman gentillet au final, bien ancré dans la superficialité avec une ambiance typiquement ados imbibés d'alcool américaine, un livre destiné aux ados qu'on peut lire sans se prendre la choux, mais qui n'a rien d'indispensable, même s'il est certain que d'autres l'apprécieront d'avantage que je ne l'ai fait …
Commenter  J’apprécie          130
Red, white and royal blue (ne parlons pas du titre choisit pour l'édition française, je préfère croire à une hallucination collective) relate l'histoire d'Alexander, fils de la présidente des États-Unis, et de Henry, prince d'Angleterre. On nous les présente d'abord comme des ennemis, mais ils vont bien sûr dépasser ce cape pour tomber amoureux l'un de l'autre. de nombreux thèmes sont traités, comme le coming out, l'impact qu'une telle relation pourrait avoir sur la politique etc.

Je pense que pour apprécier ce livre, il faut vraiment savoir à quoi s'attendre. Si vous cherchez une romance ennemies to lovers, je déconseille ce livre fortement, parce que leur inimitié disparaît au bout de quoi, 50 pages? Peut-être un peu plus, mais pas beaucoup.
Personnellement, je cherchais vraiment une romance gay classique, bien clichée, bien « on s'embrasse mais ça veut rien dire n'est-ce pas ? », bien « je ne fais que penser à lui mais je ne suis pas du tout gay », et j'ai été servi. Je cherchais à soupirer devant des jeunes adultes un peu stupides qui n'ont jamais entendu parler de communication, un truc facile à lire où on se moque des personnages mais où ça reste plaisant, et c'est exactement ce qu'est ce livre.

Ce que j'ai vraiment aimé, c'est la construction de la relation. On voit vraiment leur complicité se nouer, comme avec les échanges de mails ou l'épisode de la dinde (je n'en dirai pas plus pour ne pas spoiler mais c'était très drôle). C'est un des gros points forts du roman, et l'idée d'inclure des extraits de lettres d'amour de personnes queers (bien que le terme soit anachronique) était vraiment une bonne idée. J'ai aussi beaucoup aimé les références à Hamilton, étant un fan absolu de la comédie musicale qui relate le parcours du père fondateur en question. J'adore les références culturelles dans les livres, et j'ai été servi dans celui-là.

Au niveau de ce qui m'a dérangé, je dirais surtout la façon dont les informations sur les personnages nous sont dévoilées. C'était vraiment artificiel. Voilà un exemple qui ne spoil rien :

« Dis-moi, tu sais si Maxine est à Washington en ce moment ?

— Tu veux dire notre chère élue démocrate à la Chambre des représentants pour la Californie, Maxine Waters ? grommelle Luna, la tête penchée sur le côté. »

Je comprends l'idée, donner des infos sur un personnage en intégrant la présentation dans un dialogue ça peut être bien, mais j'ai trouvé que la manière dont c'était fait était vraiment pas naturel. Et si c'était fait une fois dans tout le livre, ça passerait, mais c'est à chaque fois qu'on nous présente un personnage. Surtout que l'auteurice sait le faire bien mieux, comme au début du roman quand June est présentée ainsi (encore sans spoil):
« Dans la maison où tous deux ont grandi, au Texas, leurs chambres étaient disposées exactement de la même façon, de part et d'autre d'un couloir. À l'époque, pour connaître la passion du moment de June, il suffisait d'observer ses murs. À douze ans, elle les avait tapissés d'aquarelles et, à quinze, de calendriers lunaires et de tableaux des cristaux de guérison classés par type. À peine un an plus tard, changement complet de décor : on pouvait, cette fois, y découvrir un cocktail composé d'articles du magazine littéraire The Atlantic , d'un fanion de l'université du Texas à Austin, de portraits de la féministe Gloria Steinem ou de l'écrivaine Zora Neale Hurston et, pour faire bonne mesure, de plusieurs textes de l'activiste Dolores Huerta. »

Je trouve cette façon de faire plus naturelle, en plus d'aider à planter le décor ou donner des infos sur le caractère du personnage. Cela dit, pour avoir déjà lu un livre plus récent de Casey McQuiston, je sais que c'est quelque chose qui s'améliore (et tant mieux).

Quelque chose que j'ai beaucoup aimé, c'est aussi l'évolution des personnages principaux. Au début j'aimais beaucoup Henry, puis je l'ai vraiment détesté (il se montre quand-même très stupide), et je l'ai de nouveau aimé vers la fin quand il a reprit son destin en main. Quant à Alexander, je le trouvais insupportable au début (il n'est vraiment pas le sex symbol qu'il pense être), mais j'ai eu de l'empathie pour lui à partir du milieu du roman.
Et heureusement que c'est le cas pour les personnages principaux, car les personnages secondaires sont très stéréotypés. Ce que j'ai aimé pour les personnages principaux, c'est qu'on apprend à les connaître au-delà de l'image qu'ils ont dans les médias. Pour les personnages secondaires, j'ai trouvé qu'ils étaient de purs archétypes sans beaucoup de profondeur. C'est un peu dommage, puisque l'un des thèmes abordés est la façon dont Alex apprend à se faire de vrais amis.

Pour finir, certaines formulations étaient un peu bizarres, mais je ne sais pas si ça vient de la traduction (qui est pourtant très bien le reste du roman) ou du style de l'auteurice. Un exemple ici (qui spoil un peu donc ne lisez pas si vous ne voulez pas être spoilés):

« Alex se perd dans le ballet des lèvres de son compagnon sur les siennes – qui tantôt explorent, tantôt pétrissent, tantôt se pressent –, il se délecte de leur nectar. « 
« Pétrissent »? « Nectar »? Dans quel but ?
Commenter  J’apprécie          53

Citations et extraits (111) Voir plus Ajouter une citation
Je repense à l'histoire, et je me demande si (et comment) elle se souviendra de moi. Et de toi aussi, d'ailleurs. Au passage, ca aurait de la gueule si on écrivait toujours comme ça aujourd'hui, tu ne trouves pas ?
L'histoire, hein ?
Elle est en marche ! Et je te parie qu'on pourrait changer les choses, si on essayait...
Commenter  J’apprécie          200
— Ce n’est qu’une hypothèse, bien sûr… Mais tu n’as jamais remarqué que c’est toujours toi qui m’abordes, et jamais l’inverse ? poursuit Henry d’un ton scrupuleusement poli. Et qu’à chaque fois, je me montre toujours d’une parfaite courtoisie ? Et pourtant, te revoilà encore collé à mes basques. C’est toi qui viens me chercher. (Il avale une gorgée de champagne.) Simple remarque, bien sûr.
Commenter  J’apprécie          130
— Attention, si tu vas au bout de cette phrase, je passe la nuit en prison pour homicide.
Alex fait la grimace.
— Ne dis rien à maman, s'il te plait !
— C'est une blague, j'espère ? rugit son interlocutrice. Tu te farcis l'air de rien un putain de dignitaire étranger - qui, au passage, est tout de même un homme - pendant le plus gros événement avant l'élection, dans un hôtel bourré à raz bord de journalistes, dans une ville truffée de caméras, alors que le scrutin est tellement serré que son résultat pourrait basculer à cause d'une connerie de ce genre, c'est juste la réalisation d'un de mes pires cauchemars, et tu me demandes en plus de mentir à la présidente ?
Commenter  J’apprécie          60
Pas de panique, tout ira bien.
Il fait une grosse connerie. Mais tout ira bien.
Est-ce qu'il devrait se débarrasser d'une couche de vêtements supplémentaire ? C'est quoi le dress code à adopter quand on reçoit son ex-ennemi juré et faux meilleur ami pour s'envoyer en l'air un soir dans sa chambre ? Surtout quand la chambre en question se trouve dans Maison-Blanche, quand l'invité en question est un mec et quand, cerise sur le gâteau, il s'agit ni plus ni moins d'un prince d'Angleterre.
Commenter  J’apprécie          80
Il ne l’a jamais dit à personne – et n’en dira jamais rien – mais, la première fois qu’il a vu Henry, il n’avait que douze ans. Étrange, d’ailleurs, qu’il ne se fasse jamais cette réflexion que quand il est bourré… Il avait forcément déjà dû l’apercevoir au journal télévisé, bien sûr. Mais c’est ce jour-là qu’il a vraiment remarqué le prince pour la première fois.

June, qui venait de fêter ses quinze ans, avait utilisé une partie de ses étrennes pour s’offrir un magazine pour ados dont la une fluo vous arrachait la rétine – à l’époque, déjà, elle ne cachait pas son penchant pour la presse à scandale. Au centre du numéro se trouvait une série de posters miniatures détachables, à coller dans son casier ou sur les murs de sa chambre. À condition de soulever les agrafes du bout des ongles avec tout un luxe de précautions, on pouvait récupérer les images sans trop les déchirer.

Et, sur l’une d’entre elles, pile au milieu, il y avait un garçon. Un garçon à l’épaisse chevelure fauve et aux grands yeux bleus, un sourire éclatant aux lèvres et une batte de cricket sur l’épaule. Le portrait ne ressemblait pas à une photo posée : l’adolescent rayonnait d’une assurance et d’une gaieté difficiles à simuler à son âge. Dans le coin inférieur de la page, en lettres roses et bleues, figurait son nom : « LE PRINCE HENRY ». Aujourd’hui encore, Alex se demande pourquoi cette image le captivait autant. Il avait pris l’habitude de se glisser dans la chambre de June pour ouvrir le magazine à la bonne page afin d’effleurer du bout des doigts les cheveux du prince, comme s’il pouvait en sentir la texture à force d’imagination. Plus ses parents grimpaient les échelons en politique, et plus Alex était contraint de se faire à cette idée plutôt inquiétante : lui aussi risquait bien de devenir un jour un personnage public. Imaginez un peu ça : que le monde entier sache qui vous êtes… Alors, il lui arrivait de penser à cette photo de Henry et de s’essayer à l’exercice : s’efforcer tant bien que mal de dégager le même aplomb, la même spontanéité. 
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Casey McQuiston (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Casey McQuiston
I Kissed Shara Wheeler de Casey McQuiston est en librairie. Vous hésitez à le découvrir ? Voici un petit booktrailer pour achever de vous convaincre...
autres livres classés : jeune adulteVoir plus
Les plus populaires : Roman d'amour Voir plus


Lecteurs (2451) Voir plus




{* *} .._..