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Catherine Lauga du Plessis (Traducteur)
EAN : 9782020631075
342 pages
Seuil (13/04/2006)
4.5/5   2 notes
Résumé :
Vers 1850, à Qolorha, dans ce qui est alors la Cafrerie britannique, apparaissent à la voyante Nongqawuse des Etrangers. Ils prédisent que si les amaXhosa abattent leur bétail et cessent de cultiver leurs terres, les ancêtres reviendront avec des bêtes nouvelles et jetteront les blancs à la mer. Le village se divise entre ceux qui se rient des prophéties et ceux qui y croient et obéissent, causant ainsi la défaite économique de leur peuple. Cent cinquante ans plus t... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Je vous en avertie dès le début : j'ai eu de la difficulté à me plonger dans ce livre, Au pays de l'ocre rouge, que ce soit à cause du style de l'auteur Zakes Mda, de ses choix quand à la structure du récit et sa narration ou bien tout simplement à cause du sujet. Je dois reconnaitre que je ne connais pas trop l'Afrique du Sud, à part quelques romans de Coetzee et de Meyer, le Grand Trek, la guerre des Boers, l'Apartheid et Nelson Mandela. Donc, m'immerser dans cet univers trouble, à deux temps, était ardu, d'autant plus que plusieurs personnages portent des noms identiques. Mais là, j'avance trop vite. Je reprends mais, juste avant, je tiens à préciser que mon avis s'est amélioré au cours de ma lecture et que, finalement, j'ai bien aimé ce roman.

Camagu revient dans son Afrique du Sud natal après la fin de l'Apartheid. Une rencontre d'un soir avec une fille le pousse à errer du côté de la vallée de Nongqawuse. Ce petit coin de pays a été nommé ainsi en l'honneur (drôle d'honneur) de la jeune prophétesse qui, vers 1850, déclara que les Anglais seraient repoussés et les ancêtres reviendraient avec des bêtes nouvelles et fortes si son peuple suivait ses recommandations. Beaucoup l'écoutèrent, se débarrassèrent de leur bétail, arrêtèrent de semer, ainsi se purifiant. Malheureusement, ce ne sont pas les ancêtres qui arrivèrent mais la famine… C'est une histoire vraie. Depuis, le peuple Xhosa se divise entre les Croyants (ceux qui ont écouté Nongqawasu) et les Non-Croyants, menés respectivement par Twin et son jumeau Twin-Twin. Plusieurs générations plus tard, le conflit entre les deux branches de la famille n'est pas réglé, Zim et Bhonco restent campés dans les positions de leurs aïeux. Toutefois, l'enjeu n'est plus la prophétie mais l'éventuelle construction d‘un casino dans le village. C'est le respect des traditions et d'un mode de vie rural contre le progrès tel que conçu par les grosses têtes de la ville, du Cap, du gouvernement central.

Là, où j'ai eu de la difficulté à accrocher, c'est que les deux histoires s'entrecroisent tout le temps et que la démarcation entre les deux n'est pas toujours claire. Surtout que les occupations de Zim, Bhonco et des autres villageois diffèrent très peu de celles de leurs ancêtres alors démêler tout cela… le premier a deux enfants, Twin et Qukezwa, qui elle-même aura comme fils Heitsi. le hic, c'est que le premier Twin avait comme épouse Qukezwa et comme fils Heitsi. Sans oublier que Dalton, le Blanc du village qui dirige une sorte d'agence de tourisme est le descendant du premier Dalton arrivé dans la région à l'époque où Twin et Twin-Twin s'y sont installés. Ouf ! Mais bon, je m'y suis habitué, vous y arriverez aussi, avec un peu de persistance.

Plus on avance vers la fin, plus l'histoire s'enrichit. L'enjeu devient toujours plus grand dans les deux trames : la famine, les révoltes et la présence anglaise inévitable et implacable dans le premier cas ; les débats sur la construction hypothétique d'un casino qui enflamme les débats au village et réveille d'ancienne rancoeurs dans le deuxième. J'aime bien le paradigme entre traditions et modernité, entre respect et progrès. Finalement, c'est le nouveau-venu Camagu qui apportera la réponse. C'est une belle leçon qui peut s'appliquer à beaucoup d'endroits dans le monde et pas seulement à l'Afrique du Sud. Justement, cette lecture m'a permis d'en apprendre plus sur ce grand et merveilleux pays. Et aussi sur cette ethnie que forme le peuple Xhosa. J'en savais déjà un peu sur les Zoulous et leur fameux chef Shaka, puis sur l'installation des colons néerlandais et anglais. Ainsi, avec Au pays de l'ocre rouge, j'ajoute à mes connaissances tout en ayant du plaisir du plaisir à lire.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
- C'est le danger qu'il y a à faire quelque chose pour les gens plutôt qu'avec eux, ajoute Camagu. C'est ce qui se passe dans tous le pays. Le gouvernement parle de "prestation de services" et de "promotion sociale". Alors les gens attendent que tout leur arrive sur un plateau, sans le moindre effort de leur part. Ils attendent que quelqu'un vienne de Pretoria et leur apporte le développement. Ces concepts de prestations et de développement ont fait de nos concitoyens des bénéficiaires passifs de programmes conçus par de soi-disant experts qui ne savent rien de la vie des gens en milieu rural. On leur refuse le droit de prendre leur destin en main. On fait les choses à leur place. Tout leur est dû. Et cela encourage une mentalité de dépendance.
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Il n'y a pas d'invitation pour une fête au village. Quand on entend dire que quelqu'un fera une fête, on y va pour prendre du bon temps. Certains, en particulier les voisins et les proches amis, arrivent à l'avance pour aider aux préparatifs et apportent les victuailles qu'ils ont les moyens d'offrir. Chacun est le bienvenu quand quelqu'un au village offre un festin. En fait, on considère que c'est un sacrilège de rester à l'écart d'une fête.
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"Les larmes me montent aux yeux, dit Bhonco, fils de Ximiya. Ce n'est pas la douleur... Non... Je ne pleure pas parce que j'ai mal. Ce sont seulement les belles choses qui me font pleurer."
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- Je suis sincère. On n'a pas besoin d'être un poète romantique pour savoir que la tristesse est quelque chose d'indispensable dans la vie.
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Moi, je m'intéresse à la culture des amaXhosa dans la vie qu'ils ont aujourd'hui, pas à leur culture d'antan. Les amaXhosa ne sont pas des pièces de musée. Comme toutes les cultures, la leur évolue.
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