On sous-estime le rôle et la présence des femmes dans le soufisme. Il fut depuis toujours plus important qu'on le croit, même si les femmes ne sont pas nombreuses dans les biographies des saints. (...)
L'anonymat est un des signes de la haute spiritualité, de l'exemplarité de la sainteté féminine
"Je me promène fier parmi mes contemporains sans lever les yeux sur l'un d'eux.
Je suis libre, maître et souverain, ma cuirasse c'est l'habit de l'ascèse."
C'est à travers la mémoire de ces pierres que s'entend encore sa voix pour qui est disposé à l'écouter.
"De tous ceux qui viennent me voir, il est le seul à venir entier, ne laissant rien de lui ailleurs. Il faut être là où l'on est de toute sa personne. c'est une règle de la Voie."
Nûna Fâtima bint ibn al-Muthannâ
Ibrâhîm ibn Adham est considéré comme un des grands maîtres soufis du IIe siècle de l'hégire (VIIIe siècle de l'ère commune). (...)
Issu d'une généalogie royale, couronne, sceptre et royaume pour entrer dans la voie du dépouillement, de l'esseulement, du retrait et de l'errance en faisant voeu de pauvreté.
"Si tu veux percevoir par ton coeur la lumière de Dieu, tu dois lever de ce coeur cinq choses : ne pas répondre aux injustices que tu subis; privilégier la grâce à la quête de la nourriture ; contrarier tes passions pour tout ce qui ne satisfait pas Dieu; ne pas avoir peur de la pauvreté: ne pas prendre en considération ce que les gens disent de toi en bien ou en mal."
Shaqîq al-Balkhî
L'universalité est une vertu cardinale dans le soufisme. Elle se manifeste à travers la reconnaissance de l'autre. Nous en avons besoin aujourd'hui, rien que pour trouver l'antidote aux idéologies exclusives et identitaires qui excluent et dénigrent l'autre.
Le soufi n'a pas peur de dépasser les frontières de sa communauté pour s'adresser et s'identifier à l'homme, tout homme; quelle que soit sa croyance ou son appartenance. Il se permet aussi de puiser la sagesse où elle se trouve. Il ne détermine pas l'être moral par la seule appartenance à l'islam.
Chaque fois, l'on se dit qu'on a atteint le fond mais, à notre consternation, l'on découvre qu'il y a toujours un fond au fond.