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EAN : 9782226220899
100 pages
Albin Michel (06/04/2011)
2.7/5   5 notes
Résumé :

De Tunisie est parti le printemps des peuples arabes. En quelques jours, sous l'impulsion de la jeunesse, les Tunisiens ont renversé une dictature qui, la veille encore, semblait inébranlable. Bouleversé par ce printemps survenu en plein hiver, Ahdelwahah Meddeh nous fait partager ce moment unique, qui inaugure à ses yeux une métamorphose de l'Histoire. Il rencontre à Tunis et à Sidi Bouzid les acteurs d'une révolut... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Abdelwahab Meddeb est le co-auteur avec Benjamin Stora de la magistrale Histoire des relations entre juifs et musulmans..C'est en feuilletant ce gros livre qui ressemble plus à une encyclopédie que j'ai eu l'idée de télécharger le Printemps de Tunis

"Le 14 janvier est un évènement qui a pour vertu de confirmer que l'histoire ne s'arrête pas. le désir de liberté et l'appel à la démocratie ont émané du coeur d'un peuple d'islam informé de la référence occidentale assimilée à un acquis universel dont jouit tout humain"

Abdelwahab Meddeb raconte la Révolution de Jasmin, du 17 décembre 2010 Mohamed Bouazizi s'est immolé par le feu à Sidi Bouzid au départ de Ben Ali le 14 janvier 2011, et les jours où la démocratie s'est imposée jusqu'à la fin de janvier 2011.
C'est à la fois un livre très personnel et très optimiste, regard éclairé d'un intellectuel qui cite aussi bien La Boétie que Ibn Arabi, le soufi. Meddeb convoque aussi bien Hobbes que Condorcet pour analyser la dictature de Ben Ali. Il impute à Bourguiba une part de la responsabilité du régime autoritaire tout en lui accordant le mérite d'avoir promu l'éducation et la laïcité. Selon lui "l'état créé par Bourguiba a une triple genèse" : la domination du parti unique, "l'exercice de l'autorité de Bourguiba procède de l'émirat" le comparant à Haroun al-Rachid. Ben Ali ayant transformé cette autorité en état-voyou à caractère mafieux.

Dans le déroulement de la révolution il met en avant l'importance cathartique du bûcher de Bouazizi "cette révolution du jasmin eût pu s'appeler la révolution du phénix" .

"L'instrument de cette révolution aura été Internet." En Tunisie et dans la blogosphère mondiale où 8000 hackers ont répondu à l'appel à Anonymeous contre la cyberpolice avant la chute de Ben Ali. la circulation des images ont aussi galvanisé les foules.

Se laissant porter par l'euphorie, il parle d'une révolution aimable, polie, même.

"Les femmes en Tunisie m'impressionnent par la manière souveraine avec laquelle elles vivent leur conquête."

Il est conscient que le moment de grâce ne durera pas.

"Quand la poésie de la révolution se retirera, comment nous accomoderons- nous de la prose du quotidien?"

La condition de la réussite de la révolution est l'indépendance de la justice. note-t-il plus loin.

Le rôle des forces armées est aussi essentiel. Certains officiers sont entrés en rébellion et ont terrorisé les populations. L'autre péril est celui de la récupération islamique.

La ré-islamisation des sociétés par les télévisions arabiques n'est pas à négliger. Même les rappeurs sont touchés par cette tendance observe-t-il. Si la tendance laïque et séculière domine, l'islam politique est une force organisée qui possède une stratégie élaborée.

"Ceux qui sont dans la passion et dans la technique du militantisme politique, ce sont les islamistes. la jeunesse populaire est infra-politique. Celle des classes moyennes qui s'est ralliée via Internet est post-politique ; elle est semblable aux jeunesses européennes et occidentales : elle partage leur défiance du politique sans qu'elle en ait goûté la saveur"

L'histoire continue, il faudra que j'en trouve la suite. les élections me donneront peut-être l'occasion d'un nouvel épisode.




Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Livre magnifiquement écrit par Abdelwahab Meddeb, auteur érudit qui nous a malheureusement quitté en 2014.
En tant qu'occidental abreuvé par les journaux d'informations sur ce qu'ils ont appelé maladroitement "la révolution de Jasmin", je croyais presque tout savoir de cette révolte tunisienne. Il n'en était rien, bien entendu. Ce livre très intéressant m'a beaucoup appris sur le sujet.
Même si elles sont souvent éclairantes, les nombreuses circonvolutions intellectuelles historiques, sociologiques ou philosophiques cassent trop souvent, à mon goût, le rythme du récit passionnant de cette révolte moderne souvent étonnante. Mais l'ensemble reste très intéressant.
Très bon livre.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
(...) le 14 janvier constituera une rupture.
(...) Nous sommes embarqués dans un vaisseau qui sera tantôt balloté par la houle, tantôt à peine bercé par la bonace. Le but est de guetter le vent favorable pour parvenir à bon port. Mais jamais rien ne sera comme avant.
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bienvenue au temps qui renoue avec la médiévale courtoisie, d'Ibn hazim à guillaume d'Aquitaines, d'Ibn Arabi à Dante[...] C'est un concert qui emporte dans son sillage tant d'idiomes romans dont je reçois les échos dans Tunis donné à la révolution"
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Quand la poésie de la révolution se retirera, comment nous accomoderons- nous de la prose du quotidien?"
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Videos de Abdelwahab Meddeb (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Abdelwahab Meddeb
1/5 L'émission “À voix nue” diffusée du lundi au vendredi sur France Culture se consacre pendant une semaine à délivrer sous forme d'hommage des entretiens avec le poète, islamologue, essayiste et romancier, Abdelwahab Meddeb. 1) Portrait du poète en soufi : diffusion le 22 décembre 2014.
Par Christine Goémé. Réalisation : François Caunac. Attachée d'émission : Claire Poinsignon
Cette série d'émissions a été enregistrée dans d'étranges conditions : notre ami, Abdelwahab Meddeb, était très gravement malade et se savait perdu. Mais il avait décidé de faire face jusqu'au bout. Né à Tunis en1946, Abdelwahab Meddeb était philosophe, romancier, essayiste et homme de radio. Il est mort à Paris le 6 novembre 2014. Dans son émission hebdomadaire du vendredi, « Cultures d'Islam », il a fait connaître pendant 17 ans tous les aspects de l'Islam spirituel dont il mobilisait avec un savoir immense les ressources poétiques, esthétiques et théoriques. Sa conception de l’Islam était l'antidote le plus efficace contre l'Islam radical. Il a analysé dans plusieurs livres importants, ce qu'il appelait « la maladie de l'Islam ». Lui-même se réclamait d'une tradition bien plus riche et bien plus ancienne, celle du soufisme, incarnée notamment par la figure du grand maître de la fin du XII° siècle et du début du XIII°, Ibn'Arabi. Pour Ibn'Arabi comme pour Abdelwahab Meddeb, l'essence divine est certes une et inconnaissable, mais elle se dévoile dans la diversité des créatures. Abdelwahab aimait citer ce vers d' Ibn'Arabi : «Mon cœur est capable d'accueillir toutes les formes ». Cette branche de l'Islam, pour laquelle la femme est un guide vers le Beau et vers l'amour, promeut l'hospitalité, l'accueil de l'étranger, la générosité, la bienveillance, le dialogue, et le débat, et bien entendu la sagesse et la connaissance. Cet Islam-là place au coeur de son dispositif l'imagination créatrice : Abdelwahab Meddeb était avant tout poète... Son dernier livre, paru quelques jours avant sa mort, s'intitule “Portrait du poète en soufi” (éd. Belin).
Source : France Culture
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