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EAN : 9782757853825
304 pages
Points (02/04/2015)
4.07/5   7 notes
Résumé :
" C'est dans la désolation d'Auschwitz que prit pour moi un sens actuel le "pré de malédiction", cette expression d'Empédocle d'Agrigente pour désigner le lieu où agit le démon de la discorde, de la haine, du mal - auxquels s'oppose l'action du dieu mû par l'amour...Ce "pré de malédiction" est toujours là, à disposition pour les candidats qui se proposent de l'occuper. Après les forces du mal européennes, de genèse chrétienne, le voilà investi par celles d'islam. L'... >Voir plus
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
La question de la "double vérité" qui sépare le domaine philosophique de la sphère religieuse, est né dans le milieu averroiste parisien de la seconde moitié du XIIIe siècle. Il n'est pas inutile d'insiter sur l'ascendance islamique de ce point, à partir duquel s'enclenche le long processus qui conduira l'Europe à la laicité après le passage déterminant par l'étape spinoziste. Certes, Averroès n'a jamais pensé la double vérité. La forgerie de cette notion a eu lieu à l'abri d'un malentendu. Mais il n'y a nul doute que cette interprétation heureuse a ses prémisses dans le texte du philosophe cordouan, lequel, dans son Discours décisif, évoque la vérité de la révélation et celle de la philosophie, non pour les séparer mais pour les déclarer "compagnes et soeurs de lait" : comme la vérité ne peut que s'accorder avec la vérité, alors, de vérité, il n'y en a qu'une. Mais il est indéniable que deux soeurs, fussent-elles jumelles, n'en constituent pas moins deux corps distincts. Sinon, on se serait trouvé face à deux soeurs siamoises qu'il aurait fallu prendre le risque de séparer par quelque périlleuse intervention au scalpel.
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Pourquoi ne pas voir la vérité en face et oser affirmer que la sharî'a, la loi religieuse de l'islam, pose aux valeurs de notre époque de sérieux problèmes? Nombre de ces dispositions sont en contradiction flagrante avec la Déclaration des droits de l'homme ; nul doute : il y a incompatibilité entre l'une et l'autre. Le choix me paraît divinement simple : soit entretenir vive cette incompatibilité, soit affronter la contradiction et agir en conséquence pour élaborer une problématique juridique mettant en question la sharî'a, sa lettre, les limites de son interprétation, et déclarer son irrecevabilité si le législateur décide d'être cohérent avec l'esprit du droit actuel et les valeurs éthiques qui le sous-tendent
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Il est un sujet sur lequel Ibn Khaldûn réfléchit dans la Muqaddima et qui nous concerne au premier chef, puisqu'il n'est pas encore résolu en toute clarté en islam. C'est la question du rapport entre le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel, ce rapport qui créera dans la tradition philosophique occidentale la problématique théologico-politique. Ce qui est dit dans cette Introduction à l'histoire universelle pourrait constituer un point de départ pour aller vers la rupture nécessaire, mais néanmoins dans une conscience profonde et informée de ce qui a pu être pensé au sein de la tradition.
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Mon appel aux musulmans à sortir de la malédiction fait référence au « pré de malédiction » qu’évoque Empédocle dans un fragment de ses Purifications5. Ce pré est le lieu « sans joie » où prospèrent des démons attisant la haine et où croît la violence qui multiplie les mutilations, les blessures, les purulences qui gagnent les humains au physique et au moral (voir chap. 17). Or, la maladie de l’islamisme ne cesse de contaminer la jeunesse musulmane et d’aimanter son énergie vers ce pré de malédiction, où des malfaisants l’invitent à camper pour entretenir les suppôts du démon et la séquence de la haine destructrice que nourrit la part négative de l’islam.
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L'on peut dire que le destin malheureux de l'islam commence avec la défaite du philosophe face au clerc. Une défaite aisément datable dans l'espace du sunnisme et de l'islam qui s'est exprimé à travers sa terrirtorialité occidentale, c'est-à-dire magrhébo-andalouse: elle eut lieu avec l'eclipse d'Averroes, lequel, rappelons-le, n'a eu qu'une descendance islamique ténue en langue arabe, ses véritables continuateurs et disciples ayant prospéré parmi les Européens juifs et chrétiens qui s'exprimaient en hébreu et en latin.
Et le triomphe du clerc sur le philosophe ne peut être que funeste car il abolit l'exercice technique et libre du logos, celui-là même qui devait proposer une structure et une méthode pour la cité. Lorsque le clerc se sent seul, lorsqu'il qait qu'il a les moyens d'agir sans restriction, il peut dans l'exclusivité et sans contrôle maîtriser l'espace du droit et du politique, il se transforme en figure dogmatique, totalisante et totalisatrice. Là commence le mal.
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Videos de Abdelwahab Meddeb (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Abdelwahab Meddeb
1/5 L'émission “À voix nue” diffusée du lundi au vendredi sur France Culture se consacre pendant une semaine à délivrer sous forme d'hommage des entretiens avec le poète, islamologue, essayiste et romancier, Abdelwahab Meddeb. 1) Portrait du poète en soufi : diffusion le 22 décembre 2014.
Par Christine Goémé. Réalisation : François Caunac. Attachée d'émission : Claire Poinsignon
Cette série d'émissions a été enregistrée dans d'étranges conditions : notre ami, Abdelwahab Meddeb, était très gravement malade et se savait perdu. Mais il avait décidé de faire face jusqu'au bout. Né à Tunis en1946, Abdelwahab Meddeb était philosophe, romancier, essayiste et homme de radio. Il est mort à Paris le 6 novembre 2014. Dans son émission hebdomadaire du vendredi, « Cultures d'Islam », il a fait connaître pendant 17 ans tous les aspects de l'Islam spirituel dont il mobilisait avec un savoir immense les ressources poétiques, esthétiques et théoriques. Sa conception de l’Islam était l'antidote le plus efficace contre l'Islam radical. Il a analysé dans plusieurs livres importants, ce qu'il appelait « la maladie de l'Islam ». Lui-même se réclamait d'une tradition bien plus riche et bien plus ancienne, celle du soufisme, incarnée notamment par la figure du grand maître de la fin du XII° siècle et du début du XIII°, Ibn'Arabi. Pour Ibn'Arabi comme pour Abdelwahab Meddeb, l'essence divine est certes une et inconnaissable, mais elle se dévoile dans la diversité des créatures. Abdelwahab aimait citer ce vers d' Ibn'Arabi : «Mon cœur est capable d'accueillir toutes les formes ». Cette branche de l'Islam, pour laquelle la femme est un guide vers le Beau et vers l'amour, promeut l'hospitalité, l'accueil de l'étranger, la générosité, la bienveillance, le dialogue, et le débat, et bien entendu la sagesse et la connaissance. Cet Islam-là place au coeur de son dispositif l'imagination créatrice : Abdelwahab Meddeb était avant tout poète... Son dernier livre, paru quelques jours avant sa mort, s'intitule “Portrait du poète en soufi” (éd. Belin).
Source : France Culture
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