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Critique de Parthenia


J'ai été très heureuse quand ma binômette Cassie m'a proposé de lire le diable s'habille en tartan en LC, en priant pour que ce ne soit pas trop la Bérézina, car les romances anglo-saxonnes et moi sommes comme qui dirait, à de rares exceptions près, assez incompatibles... Mais comme Cassie accepte de son côté sans broncher mes dézingages en règle, je n'étais pas non plus très stressée par la possibilité d'une déception !

Je dois dire que le début m'a fait un peu peur, et ce pour plusieurs raisons :
- je n'aime pas qu'un livre commence par un dialogue
- je n'aime pas que l'époque où est censée se dérouler l'histoire ne soit clairement identifiée.

Au vu de la 4è de couverture, je pensais que l'histoire se déroulait entre le XIVème et le XVIè siècle, voire le XVIIè siècle, mais il s'avère que les personnages évoluent vraisemblablement au début du XIXè siècle. Sachez cependant que nous ne connaîtrons jamais la date exacte malgré quelques indices temporels égrenés de ci,de là. Ce qui a été un peu gênant au début car je ne cessais de me poser quelques questions hautement existentielles : mince, les jeunes filles de l'époque étaient-elles déjà niaises au point de rêver au prince charmant ? que diable vient foutre un dentier en faïence de Wedgwood à cette époque ?!? ^^ Ouh là là, mais ne serait-ce pas là un premier indice temporel ? Wikipédia étant mon ami, je découvre que la manufacture de Wedgwood a été fondée en 1759... Une autre piste est donnée dans la presque foulée avec certains des cadeaux par son promis à Emma et qui porte sur les livres de William Blake (Chants de l'innocence) et de Fanny Burney. Hop hop hop, direction le web qui nous apprend que le livre du premier auteur est paru en 1789 et le dernier roman de la deuxième en 1814.
Le troisième indice temporel est donné avec la mention du Quarante-Cinq et du Bonnie Prince Charlie, donc en 1745 soit moins d'un siècle où est censée se dérouler l'intrigue... (Un siècle, ça fait un peu large comme mesure...). Nous apprenons que les héros vivent au Siècle des lumières qui prend fin en Ecosse vers 1800. Enfin le dernier repère temporel est donné avec les mentions des peintres Gainsborough et Reynolds qui ont vécu au XVIIIè siècle, dit du siècle précédent selon l'un des protagonistes...
Comme vous le constatez avec cette longue digression, cette absence de repère temporel m'a aussi bien obsédée que dérangée (à moins que ce soit le contraire...^^)... En tant que lectrice, je me suis sentie dans la peau de Sherlock Holmes à force de tenter de déduire l'époque de l'action, et j'en ai éprouvé de la frustration...

Heureusement, le soulagement m'a assez rapidement envahie quand j'ai constaté que l'auteure prenait son temps pour poser ses personnages et j'ai finalement pu me laisser happer par l'histoire. L'évolution des relations entre Jamie et Emma se fait de manière cohérente, on comprend tout à fait leurs réactions, leurs réticences et leur mépris face à leurs motivations supposées qui se transforme peu à peu en admiration. Jamie apparaît comme un hors-la-loi mystérieux et suprêmement viril, et l'héroïne n'est même pas agaçante !! Au contraire, Emma fait preuve à la fois d'une naïveté désarmante et d'une force de caractère impressionnante, ce qui donne parfois un côté décalé et cocasse à leurs propos ! J'ai beaucoup aimé leurs joutes verbales, le sens de la répartie très mordant de l'héroïne auquel répondait avec beaucoup d'à-propos Jamie qui ne se laissait que rarement démonter. D'ordinaire ce genre de dialogue finit par tourner à une surenchère lassante, comme dans d'autres romances que j'ai pu lire, mais pas ici... Ça s'accélère ensuite un peu entre eux mais toujours de façon vraisemblable, et les pensées d'Emma sur la dure condition des femmes sont vraiment touchantes...

Même si les personnages secondaires ne sont pas beaucoup développés, on a le temps de s'attacher à eux. J'ai particulièrement aimé les hommes de Jamie qui sont irrésistiblement attendrissants !

J'ai également bien aimé les descriptions de l'auteur sur le décor, le paysage, toute cette ambiance mélancolique qui s'en dégage. le fait que l'histoire se déroule essentiellement en une sorte de huis-clos (Jamie, ses hommes et sa captive fuient dans les montagnes) accentue cette impression, cette sensation de communion avec la nature.
En plus, même si le contexte historique est pratiquement inexistant, les normes sociales sont peu ou prou respectées (enfin rien de choquant ou d'incohérent à mes yeux !!^^)...

L'histoire possédait donc d'indéniables atouts pour me plaire... jusqu'à ce que j'arrive au fameux passage situé à la moitié du livre environ, où Jamie demande à sa partenaire :"Jouis pour moi"... alors qu'il est en train de la déflorer ?!!!? arghhh... pourquoi tant de haine ? pourquoi ce craquage complet de l'auteure alors qu'elle se débrouillait si bien jusqu'alors ? pourquoi, hein ?!? autant vous dire que cette phrase m'a fait débander illico (si je puis dire) et fait perdre au roman plusieurs bons points....

Pour conclure, une romance très agréable à lire mais gâchée par le tic anglo-saxon de la jouissance sur commande (j'en suis blasée !). Les personnages sont cohérents d'un bout à l'autre par rapport à leur personnalité et leur vécu (et ça change agréablement des autres romances anglo-saxonnes). Certains passages sont écrits de manière très drôle, et le comique de répétition clôt de manière jubilatoire l'histoire...

Lien : http://parthenia01.eklablog...
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