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3,68

sur 181 notes
A la seule vision de son titre, on comprend que derrière un prétendu livre policier se cache une autre histoire qui ne sera développée que dans la dernière partie de celui-ci.

Le propos de l'auteur est donc original en débutant par une classique enquête autour du meurtre d'un couple dans une ferme de la Drôme avec en filigrane la disparition de leur fillette. Mais, dommage, il s'enlise assez vite dans les arcanes et les invraisemblances d'un scénario chaotique qui effleure l'histoire, la déportation des juifs, les quelques justes qui les ont cachés, sauvés, au péril de leur vie bien souvent.

On suit donc les recherches du héros principal du livre, que l'auteur désigne comme l'inspecteur, mais dont le comportement laisse vite pressentir une autre personnalité. Son enquête se déroule en 1951, donc peu de temps après la fin de la guerre, au moment où toutes les plaies sont encore ouvertes et la méfiance entre les survivants toujours réelle.

Cet homme a un objectif qui se dessine peu à peu, à mesure que les pages se tournent, dévoilant des découvertes bien éloignées d'une simple enquête de police. Il ne devient jamais un personnage attachant pour le lecteur qui peut mettre du temps à découvrir sa vraie nature. de ce point de vue, François Médéline a réalisé une construction correcte d'anti-héros, mais son roman pèche sur plusieurs aspects.

Il est écrit sans style, dans un récit presque parlé et les dialogues eux-mêmes ne rachètent pas cette perception de carence dans l'art littéraire. S'il cite de nombreux lieux de la Drôme et du Vercors, il s'abstient de toute description de l'environnement, des villages, et de tout ce qui fait l'âme d'une région.

Quant à la partie sur l'univers concentrationnaire nazi, même si elle comporte quelques faits exacts, elle sombre dans un mélo que je trouve manquer de dignité à l'égard des déportés juifs. Je n'imagine pas de nazi, officiant au coeur de l'univers d'extermination d'Auschwitz, avoir un sentiment pour un juif au point de lui retirer son étoile.

Bon, c'est du roman, mais lorsqu'on insère un sujet ayant trait à la Shoah dans une histoire, il me semble qu'il convient d'être aussi proche que possible du plausible et de l'Histoire elle-même.

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Bon polar historique ancré dans l'après-guerre avec en toile de fond le thème des enfants cachés non rendus en Isère et la Déportation. En 1951, I'énigmatique inspecteur Michel se rend sur les lieux du crime, une ferme isolée dans laquelle un couple de retraités a été assassiné. le plus étrange c'est que leur fille Juliette, âgée d'une dizaine d'années, a disparu.
Très rapidement le romancier sème le doute. L'inspecteur possède « une identité crédible pour traquer les assassins », et « son temps est compté depuis le 17 Janvier 1945 ». Au lecteur de cogiter, d'analyser les comportements du protagoniste, et de le suivre, de Grenoble à Paris, sur les traces de l'enfant disparue.
Après La Sacrifiée du Vercors, qui se déroulait lors de la Libération, François Médéline renoue avec la seconde guerre mondiale. de l'action, peu de psychologie, peu d'allusions aux pensées des personnages, mais une intrigue solide, une écriture sèche, incisive, parfois brutale, efficace, qui fait naitre une atmosphère à la Simenon. Les Larmes du Reich est un roman glacial sur une époque troublée, les personnages ne sont pas dignes d'admiration pour faire pleurer Margot, ils vivent, subissent, trahissent ou résistent comme ils le peuvent, parce que c'est la guerre, avec pour certains d'entre eux, la clandestinité, la Déportation, les Sonderbauten, à l'Est.
Médéline ne délaye pas dans l'eau tiède. Il est efficace en peu de mots. Les lecteurs d'Hannelore Cayre qui apprécient la concision et les chapitres courts, et les férus de behaviorisme ne bouderont pas leur plaisir avec Les Larmes du Reich. Pour ma part, je l'ai lu d'une traite.
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Un crime odieux vient d'être commis dans une ferme de la Drôme et l'inspecteur Michel est chargé de l'enquète .Qui a bien pu abattre les deux retraités d'un coup de fusil ? Où est passée Juliette , leur fille de onze ans ? A l'inspecteur de faire toute la lumière sur une affaire dont les habitants de la localité se seraient bien passés .C'est que nous sommes en 1951 et subsistent encore bien présents les stigmates d'une guerre pas si lointaine
L'inspecteur Michel sera le fil rouge d'une histoire rocambolesque , remontant le temps , soulevant des tapis recouvrant une poussière dont on se serait bien passé .
Débutant comme un banal fait divers , ce crime nous fera découvrir certains aspects de la vie ( !) dans les camps de la mort et nous montrera combien cette vie pouvait ne tenir qu'à un fil .
Roman ? Document historique ? récit de vie ? Cet ouvrage , s'il mélange un peu tous les genres , nous crée un chemin un peu obscur dans les méandres du passé , s'arrangeant aussi un peu trop du présent , peinant à convaincre le lecteur qui , un peu dérouté au début , comprend assez vite la trame qui se dessine avec ses tenants et ses aboutissants .
J'avoue m'être un peu plus interessé à la fin qui me semble plus claire , plus convaincante .
Le style est direct , tout à fait respectable mais sans fioritures , ce que le récit n'exigeait d'ailleurs pas forcément .
Une lecture à ne pas ignorer , au contraire mais dont il ne faut pas attendre un sommet d'émotions ou une originalité sans précédent, ni même des personnages approfondis ou charismatiques .
J'avais envie de lire cet ouvrage , c'est fait , il m'en restera un souvenir un peu empreint d'un sentiment d'inachevé , de superficiel .En même temps , au delà de l'intrigue , j'ai eu accés à un autre témoignage sur la vie dans les camps de la mort .
Bonne soirée à tous et toutes et , à bientôt , si vous le voulez bien et bon voyage , à vélo , mais oui , avec l'inspecteur Michel .Souvenez vous , le Fil Rouge , à ne pas quitter des yeux ...
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Les larmes du Reich est un roman détonant dans tous les sens du terme que je n'ai pas lâché jusqu'à la dernière page. J'ai vraiment apprécié cette intrigue sulfureuse qui allie L'Histoire et la petite histoire de deux individus : Rachel et l'inspecteur Michel.
Le roman démarre sur les chapeaux de roues, sans jeu de mot perfide puisque l'inspecteur Michel pédale en direction d'une ferme dans la Drôme.
Mais qui est ce drôle d'inspecteur qui se bourre d'amphétamines et impose à son corps une discipline de fer ?
L'histoire prend corps et l'on comprend qu'au travers d'un double assassinat de deux fermiers, il cherche la trace d'une femme et d'une fillette.
A-t-il-aimé la femme dans le passé ? Est-il le père de la petite ? Est-il juif ?
L'intrigue est magnifiquement ficelée et le suspense haletant de bout en bout.
Je ne dévoilerais pas l'intrigue sous peine de gâcher votre futur plaisir de lecteur potentiel.
Pour ma part, j'ai été littéralement fascinée et emportée par les larmes du Reich.
Je vous en souhaite tout autant.
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Quelle histoire ! F. Medeline continue de nous raconter les petites histoires, à la marge, qui ont fait la grande Histoire. Et, ce polar est si bien. fait que je suis incapable de vous parler des personnages tant on en apprend sur eux tout du long : chacun jouant un rôle. Qui est qui ? On découvrira ici un sujet tabou de la Seconde Guerre Mondiale : les "puff", autrement dit les "sonderbrau", autrement dit les bordels du Reich, autrement dit ces prostitués qui, parfois, survécurent pour avoir donner autre chose que leur vie. Un réveil nocturne pour en lire plus de la moitié d'une traite est plutôt signe d'un livre... prenant.
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Dans ma chronique de la Sacrifiée du Vercors, j'écrivais :
Le style de François Médeline est remarquable. Il propose un roman court de 174 pages, se démarquant de la tendance à écrire des romans de 250 à 300 pages voire plus, contenant souvent des longueurs…
Encore une fois, à partir de faits historiques avérés, (les bordels dans les camps de concentration et le retour de parents juifs rescapés cherchant à récupérer leurs enfants confiés à des familles ou des institutions catholiques), l'auteur construit une histoire plus que crédible et fait revivre l'atmosphère de la période de l'après guerre en France. Une période peu glorieuse où s'affrontent encore (pas toujours à fleurets mouchetés) les tenants de la collaboration, reconvertis en notables, et les supposés vainqueurs de la guerre, privés de leur victoire.
Un jeu de dupes dans lequel ne se reconnaissent pas les victimes.
François Médéline comme dans son précédent roman dresse un portrait très juste de femmes brisées par la guerre.
Rachel Schwarz, une prostituée juive de Pigalle dont la fille Elsa a été confiée à un couvent de religieuses dans la région de Grenoble. Monique Rozier, une résistante de la première heure, retirée d'un monde qu'elle ne comprend plus. Natacha une femme russe mariée à un salarié agricole de la région du Vercors qu'elle a connu lors de leur captivité en Allemagne. Louise Delhomme qui ne se remet pas de la mort de son fils tué au combat.
L'histoire commence lorsque l'inspecteur Michel de la brigade de Lyon se présente à la gendarmerie de Crest pour enquêter sur le meurtre des époux Delhomme et la disparition de leur fille Juliette, 11 ans.
L'inspecteur surprend. Il se déplace à vélo. Il prie. Se prend de sympathie pour les témoins qu'il interroge. Semble suivre une logique qu'il est le seul à comprendre.
C'est au travers de son enquête que l'auteur tisse petit à petit les liens entre les différents personnages, pendant la guerre et l'après guerre.
Le talent de François Médéline est de créer une grande confusion, égale à celle que semble connaître l'inspecteur Michel, sans pour autant dévoiler au lecteur les secrets qui se cachent derrière chacun des personnages.
Il délivrera le lecteur seulement dans les dernières pages.
L'écriture est courte, hachée, brutale, ne s'embarasse pas de détails, mais donne la part belle au ressenti et au comportement des personnages :
"L'inspecteur la renifle. Il invente une odeur de patchouli et de vanille alors qu'elle pue la sueur et la lessive."
"Marc Escoffier l'enlace et lui pose un baiser dans le cou."
"Je t'ai dit d'être gentil. Ca va bien se passer. Eteins cette cigarette et tiens toi tranquille."
"Ca sent l'humus, le bois, et c'est dans ce genre d'endroit que les hommes ont inventés les vampires et les cannibales."
"Monique Rozier pleure, elle essuie sa morve sur la manche de son chandail."
"J'étais pas Joséphine Baker, non. Mais j'en avais dans le ventre."
Encore une fois BRAVO pour ce roman construit avec intelligence, donnant des clefs de lecture sur une période et des faits qui sont restés largement tabou jusque dans les années 1990 comme il est précisé dans la notice historique en fin d'ouvrage.
Notice historique qui donne une bibliographie et des données précieuses sur l'éducation d'enfants juifs soustraits à la déportation par des institutions catholiques ou protestantes. L'affaire Finaly est citée. de même sont citées des personnalités comme Boris Cyrulnik, Saül Friedlander ou André Glucksman qui ont fait partie de ces enfants rescapés.
L'autre fait historique sur lesquel repose la fiction de Médéline est la création de Bordels dans les camps à l'instigation de Himmler, dès 1942. Deux ouvrages sur le sujet sont référencés.
Pour résumer, un roman réussi qui s'empare de sujets sensibles restés longtemps tabou et propose une fiction permettant au lecteur de découvrir une période de l'histoire française.
Merci M. Médéline !
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Un double meurtre et une disparition.
Un couple de retraités apparemment sans histoires a été sauvagement assassiné tandis que leur fille s'est volatilisée sans laisser de traces.
L'inspecteur Michel va enquêter.
Voilà le point de départ de ce polar bien construit et intrigant.

D'emblée, le lecteur sent de façon diffuse que les personnages ne sont pas tout à fait ce qu'ils ont l'air d'être, que les apparences sont trompeuses, qu'il y a une vérité cachée derrière tout cela.
Oui, mais quoi ?

François Médéline a écrit un texte sacrément addictif qui, sans être exempt de défauts, tient le lecteur en haleine et le pousse à tourner les pages.
C'est ce qu'on demande à un roman policier, non ?

Sur fond d'après seconde guerre mondiale, le récit est court et efficace.
La fin ne m'a pas totalement convaincue mais j'ai bien apprécié le chapitre supplémentaire baptisé "Rétrospection" qui éclaire complètement le contexte historique.
Un livre dont j'ai trouvé l'écriture inégale, mais dont l'intrigue a été agréable à suivre.

Merci à Babelio pour son opération Masse critique et aux éditions 10/18 pour leur envoi.
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Les apparences : certains s'en méfient et les sauvent quand d'autres s'en moquent éperdument. François Médéline, lui, s'en amuse et s'en sert pour en faire le coeur de ses romans, qu'ils donnent dans la satire politique ou le polar historique.

Parce qu'au départ, elle est plutôt simple et banale l'enquête de l'inspecteur Michel dans Les Larmes du Reich, débarqué dans la Drôme pour compléter le travail des gendarmes locaux chargés d'élucider l'assassinat d'un couple de paysans.

Sillonnant inlassablement la campagne sur son vélo iconique, les pistes convergent toutes vers le passé et les traces encore présentes des drames de la guerre. Six ans après la Libération, l'heure est aux règlements de comptes…

Page après page, la trame s'installe et le mystère s'éclaircit. Jusqu'à ce que le doute s'installe, émoustillé par les indices déposés ci-et-là par l'auteur, qui forment peu à peu un voile de brume sur la vérité qui émergeait. Jouer avec les apparences qu'on vous disait…

Le style de Médéline est ici volontairement épuré, distant de ses personnages, limite clinique et factuel. Bref à l'ancienne, comme dans les vieux classiques de la Noire qu'il collectionne. Mais c'est pour mieux endormir son lecteur ; puis le retourner.

Bien documenté – sans chercher à trop étaler ses recherches historiques – Les Larmes du Reich apporte un éclairage instructif sur plusieurs faces sombres de la dernière guerre, dont le comportement ambigu de « bons citoyens » auto-proclamés et passés entre les mailles du filet de la justice retrouvée.

Un polar plutôt addictif, écrit court quand d'autres en auraient fait inutilement 200 pages de plus, et dont on ressort moins bête : c'est déjà beaucoup, non ?
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Mars 1951. Un couple de paysans, les Delhomme, a été assassiné quelques semaines auparavant dans une ferme de la Drôme, et leur fillette de onze ans a disparu depuis. Crime de rôdeur ou vengeance d'un proche, d'un voisin ? Un inspecteur arrive de Lyon sur son vélo pour enquêter sur cette affaire. Étrange personnage que l'inspecteur Michel de la Brigade criminelle de Lyon, en tout cas, il est totalement investi dans sa recherche du coupable, et ne ménage pas sa peine pour trouver des témoins que la Gendarmerie a oubliés, recouper les informations, et accumuler les kilomètres à bicyclette. On se rend vite compte que sa recherche est liée à des événements qui ont eu lieu pendant la seconde guerre mondiale.

Je suis entrée dans ce roman sans rien en savoir, et croyant avoir affaire à une suite de la sacrifiée du Vercors, que je n'ai pas lu, pas encore. le style ne manque pas d'accrocher l'attention, de rares fois l'auteur en fait un peu trop, mais il est la plupart du temps parfaitement adapté au récit, sec, nerveux, sans fioritures, sans psychologie : des actions, des dialogues, de la concision. le récit garde une part d'obscurité et de mystère jusqu'à un événement qui fait tout reconsidérer, et à relire les premières pages, on se rend compte que chaque mot compte, et que l'identité floue de l'inspecteur Michel n'est pas totalement occultée, bien au contraire. A ce moment, je me suis dit que pour que le roman fonctionne, il faudrait que la résolution finale soit à la hauteur, et heureusement c'est tout à fait le cas ici.
La seconde Guerre mondiale étend ses répercussions jusqu'en ces années cinquante, et n'en finit pas d'occasionner des ravages dramatiques. Les personnages sont loin d'être aimables, mais l'histoire est bâtie de façon à rendre le livre vraiment difficile à quitter tant qu'on n'en a pas le fin mot.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Drôle de drame! L'inspecteur Michel
enquête sur la disparition d'une enfant
après l'assassinat de ses deux parents.
Nous sommes en 1950, au sortir
de la guerre .Le pays et sa population
essaient de se reconstruire.
Cet inspecteur, fou de Fausto Coppi ,
s'est acheté le même vélo que celui
de son idole, avec lui, il parcourt la France.
Bourré de tics et de tocs,
il enquête furieusement en solo.
Ses méthodes lui appartiennent,
elles ne manquent pas de surprendre.
La guerre, la shoa qui s'inscrivaient
en toile de fond, prennent le devant de la scène.
Ce court roman est surprenant.
Le style tatillon, qui se berce de détails au départ ,
part vite à l'essentiel et embarque le lecteur.
Des passages un peu brouillons, un peu brouillés
sont dans le ton de ce récit qui puise
ses racines dans la réalité historique .
Belle decouverte


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