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Ce livre est vraiment une très bonne surprise. Acheté un peu au hazard, je ne m'attendais pas à autant de poésie dans l'écriture et de finesse et de subtilité dans les intrigues. Okinawa semble un lieu étonnant. Ces nouvelles nous plongent dans ce mélange de violence héritée de la guerre et de mysticisme envoûtant. Souvent le récit commence par le point de vue d'un enfant qui découvre la réalité du monde et se termine dans un au-delà salvateur. Car ce territoire entremêlant plusieurs cultures, a subi tant de ravages que les habitants semblent tous rescapés d'un autre monde, comme en survie, se cherchant un avenir. Même la nature rescapée de la pollution, semble trouver son avenir dans la poésie d'un ailleurs atemporel.
La littérature japonaise offre si peu de place à cet archipel sub-tropical qu'il faut absolument lire et se laisser aller à ces récits de ce Japon méconnu.
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J'ai découvert ce roman de nouvelles au détour d'un rayonnage d'une des bibliothèque de mon quartier et le titre m'a interpellé. Je crois que littéralement ce livre m'a appelé à lui. Il s'agit d'un roman de six nouvelles qui se déroulent à Okinawa, j'ai aimé le coté historique incorporé qui lie les six protagonistes principaux de chaque nouvelle.

Et en parlant des nouvelles et bien parlons-en. Je les ai trouvées à la fois mystérieuses, oniriques comme le savent le faire les auteurs japonais et à la fois ancrée dans la réalité de l'histoire, le tout mélangé d'un soupçons de fantastiques. Ici, nous n'avons pas six personnages qui vont se croiser. Non, nous avons six personnages avec six tranches de vie qui nous content leurs particularités, l'effet de la vie et les cycles de ceux-ci dans lequel se trouve le deuil, la perte, la violence de soi et des autres, la culpabilité ainsi que la nostalgie de quelque chose de passé. Des états et des émois à vif sous un écrin de coton. La violence est sans ambages et malgré tout est écrite d'une manière neutre sans complaisance. L'omniprésence de quelque chose qui n'est plus avec une fixation sur la perte. Aucune des six nouvelles n'échappe à cela.

Ce roman m'a littéralement fait une très forte impression que même une semaine après l'avoir vu, j'ai toujours cette sensation de flotter au dessus de la mer comme une âme en déroute. J'ai carrément aimé le style de l'auteur qui nous plonge dans son état semi-personnel.
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Une vieille femme sollicitée pour récupérer l'âme d'un pêcheur dans le coma,un petit garçon qui se lit d'amitié avec le vieux fou solitaire du village,la vengeance d'un jeune garçon sur le chef de la mafia locale qui lui vole ...son coq de combat,une femme qui fréquente les fantômes...six nouvelles d'Okinawa,cette ile administrée pendant vingt-sept ans par les États-Unis après la deuxième guerre mondiale puis rétrocédée au Japon.L'auteur lui-même originaire du Nord d'Okinawa puise dans son enfance ,dans les croyances,les traditions et le folklore de l'île.On sent qu'il y a beaucoup d'éléments autobiographiques,il a probablement vécu une grande partie de son enfance seul avec sa grand-mère,dans un petit village durant l'occupation américaine.La nature exotique,l'eau(la mer,la rivière),les animaux marins sont très présents.J'ai trouvé ces nouvelles intéressantes,je dirais même envoûtantes,parfois violentes mais toujours avec une prose légère et très agréable.
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Shun Medoruma n'a pas son pareil pour évoquer avec finesse et subtilité son Japon, son Okinawa, un lieu merveilleux, d'une beauté paradisiaque. Il évoque un temps révolu, ancré dans la tradition et la spiritualité qui s'efface peu à peu devant le monde moderne et au détour d'une phrase dénonce les blessures infligées à la nature, la cruauté de la guerre et de la nature humaine. La nature poétique de son écriture est manifeste, la qualité de ses observations invite au silence, à la réflexion, à l'envie immédiate d'aller découvrir cet archipel d'Okinawa.
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Une très bonne surprise que ce recueil de nouvelles. L'écriture tout d'abord est de très bonne tenue, le style poétique tout en étant fluide d'un point de vue narratif, c'est un mélange de douceur et de violence, j'ai apprécié toutes les histoires, même si j'ai une petite préférence pour la loufoquerie kafkaïenne de "Mabuigumi, l'âme relogée", la première histoire qui ouvre ce recueil, mais toutes les nouvelles ont un intérêt je trouve. "Avec les ombres" m'a transporté par sa poésie. "L'awamori du Père Brésil" et la nouvelle sur les coqs de combat (que j'ai lu en dernier, ayant un malin plaisir à lire les recueils de nouvelles dans l'ordre qui me vient) sont aussi très réussie. Et Même "Rouges Palmiers" qui du point de vue de l'histoire m'a moins emporté, m'a tout de même captivé par l'ambiance très réussie du camp de base Américain sur l'île d'Okinawa. Bref, c'est un bon livre.
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Les nouvelles de ce recueil, entre croyances traditionnelles et réalité, se déroulent dans l'univers très particulier de l'île d'Okinawa, coeur de l'archipel le plus largement au sud du Japon.
Que ce soit une vieille femme recherchant l'âme d'un homme qui est presque comme son fils, ou la transmission très touchante de savoirs et d'histoires entre un vieux pêcheur et un écolier, ou un thème plus classique, l'éveil à la sexualité finement raconté, qu'il s'agisse d'une passion pour les combats de coqs qui va faire s'affronter un jeune garçon et un caïd local, ou d'un bord de mer où une femme chante chaque soir sur l'îlot-cimetière, les récits mêlent réel et fantastique, parfois plusieurs époques, et toujours des paysages atypiques qui évoquent plus la Polynésie que le Japon. Les traditions semblent y être très vivaces et les croyances dans une vie des âmes après la mort plus grande encore. L'histoire particulière de l'île qui fut gérée par les Américains puis rétrocédée au Japon dans les années 70, a marqué l'enfance des héros de ces histoires, souvent très jeunes ou très vieux…
L'écriture, douce et imagée, sied particulièrement bien aux histoires et aux thèmes, les six histoires sont assez longues pour qu'on y prenne pied, la nature omniprésente leur apporte un apaisement et une lumière malgré la mélancolie qui s'en dégage. J'ai aimé les noms exotiques de poissons, de plantes et d'animaux ainsi que les mots non traduits qui se rapportent aux traditions de l'île. La traduction est d'ailleurs particulièrement réussie.
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Medoruma Shun, dans "L'âme de Kôtatô contemplait la mer", c'est une écriture du temps long qui s'attache à décrire avec une nostalgie presque palpable les traditions et transformations d'Okinawa. J'ai aimé être plongée dans un paysage, une langue et une culture si différents même du « Yamato », le Japon de l'archipel principal, et je me suis révoltée contre les offenses que l'histoire et la modernité ont infligées à ce territoire si particulier.

Quatre des nouvelles font la part belle à un fantastique si familier qu'il semble aller de soi, et le recueil de façon générale est traversé par le thème du deuil. « L'âme relogée » est la plus étrange, avec son bernard-l'ermite dégoûtant occupant le corps délaissé par l'âme de Kôtarô occupé à contempler la mer. Mais j'ai surtout aimé « Avec les ombres » dont on comprend très vite que la narratrice est elle-même une ombre. Son histoire est à la fois émouvante et révoltante…

L'autre nouvelle qui m'a marqué c'est « Rouges palmiers ». Pour le coup, rien de fantastique dans celle-ci, mais je ne m'attendais pas à découvrir un tel récit : un adolescent découvre son corps et le désir avec un camarade de classe, avant de prendre peur sous le poids de ses propres préjugés – non pas sur l'homosexualité, mais plutôt sur « le sexe c'est sale ». Il m'a semblé qu'à aucun moment le fait que S. soit lui aussi un garçon n'a posé problème en soi. le jeune narrateur était plus préoccupé par les tabous sur la masturbation que par autre chose.

Mais si plusieurs nouvelles mettent en scène des scènes de sexe consentis et non-consentis, avec ou sans violence, j'ai trouvé qu'il y avait toujours de la pudeur. On comprend ce qui se passe mais ce n'est pas inutilement cru. On suit de toute façon toujours un personnage en particulier, la plupart du temps carrément un « je », donc on a un point de vue singulier et non omniscient. En ce qui concerne le viol de la jeune femme de « Avec les ombres », c'est bien son point de vue à elle qui compte, et il n'y a aucune complaisance de l'auteur envers ses agresseurs.

La seule nouvelle que je n'ai pas aimé est « Coq de combat ». Mais c'est plus lié au sujet qu'à la qualité d'écriture. Les combats de coq à Okinawa sont comme notre corrida, et j'ai eu beaucoup de mal à ne pas frémir en lisant la façon dont on préparait les volatiles. C'était un récit trop brutal pour moi, quand bien même son propos restait pertinent.

Je m'imaginais un auteur nettement plus âgé, ou du moins de la même génération que Oé Kenzaburo qui est né en 1935 et a écrit lui aussi sur la guerre et l'après-guerre. Mais Medoruma Shun est né en 1960. En tout cas je suis contente d'avoir lu ce recueil. Il y a quelques années j'ai lu « Les pleurs du vent » du même auteur, et j'ai retrouvé sa plume qui mêle cette si forte nostalgie à des personnages pourtant souvent si jeunes ou enfants. J'espère que Zulma continuera la publication française de l'oeuvre de Medoruma Shun !
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Le titre de ce recueil de nouvelles laissait présager poésie et mélancolie...et bien je n'ai pas été déçue!

Loin des mégapoles fourmillantes de Haruki Murakami, c'est dans l'archipel d'Okinawa que se déroulent ces petits récits. En les lisant j'ai appris qu'à la fin de la seconde guerre mondiale, après la bataille d'Okinawa qui a fait des milliers de morts, cet archipel avait été occupé par les Etat-Unis pendant 25 ans (!) avant d'être rétrocédé au Japon. C'est donc pendant cette période très spéciale que nous sommes immergés, les jeunes Okinawaïens ne se sentant ni japonais, ni américains, et les G.I américains restant très présents sur l'Île.
Par ailleurs, l'île est celle qui est le plus au sud du Japon, le climat y est donc subtropical. La faune et la flore y sont très colorés, et beaucoup plus exotiques que ce qu'on peut trouver au japon "traditionnel", et donne lieu à des descriptions de lieux magnifiques où vivent des animaux dont on n'a jamais entendu parler sous nos latitudes.

Chaque nouvelle est influencée par les légendes et le folklore de ces îles, on croise donc d'étranges créatures et prêtresses au long des pages, distillant une ambiance très particulière d'exotisme mystérieux.

Hormis la première histoire qui donne son nom au recueil qui m'a moyennement plu, j'ai été vraiment subjuguée par le reste des nouvelles, au point d'être frustrée que le récit s'arrête. J'aurais bien lu le roman qui raconterait en entier chaque intrigue!

Les thèmes sont très variés: entre un corps dont l'âme est partie en vadrouille et occupé par un étrange homard, les premiers émois amoureux d'un jeune garçon pour un autre, une amitié secrète entre le vieux fou du village et un jeune garçon à qui il va révéler ses secrets, une histoire impitoyable de combats de coqs et de mafia locale, et le récit mélancolique d'une jeune femme capable de voir les fantômes qui n'ont pas encore quitté le monde, on découvre donc une foultitude de détails sur la vie dans cet archipel, le tout sous une plume tantôt orale, tantôt lyrique, mais toujours pleine de nuances, de sensibilité et de surprises.

Ce qui reste après la lecture de ce recueil c'est vraiment cette identité métissée Okinawaïenne, très forte! J'ai prévu de faire un voyage au Japon dans les années qui viennent, et j'ai rajouté dans hésiter une étape par l'archipel d'Okinawa!
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Un très beau recueil de nouvelles qui conduit le lecteur dans l'archipel des Ryû-Kyû, à Okinawa, territoire méridional du Japon à la culture, aux traditions bien distinctes, comme ce rite du Mabuigumi répété et répété pour que l'âme et le corps fusionnent à nouveau. Une lecture vraiment dépaysante, parsemée d'animaux et de plantes inconnus, fantastiques, l'aaman, les vacoas, un veloutier...
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J'ai été vraiment conquise par ce livre. Par un mélange de douceur et de violence, de réalisme et de surnaturel, de nostalgie et de douleur. Les personnages centraux sont surtout des enfants/adolescents ou des vieillards, comme si les extrêmes de la vie pouvaient se joindre et se comprendre mieux. le lieu aussi est inhabituel, Okinawa, et ces personnages de paysans changent de ceux que l'on croise d'habitude dans les romans traduits, ni intellectuels, ni citadin. Une vision d'un Japon rural, habité de traditions et de superstitions, en train de disparaître. Quelque chose de très authentique, en dehors des chemins balisés. Et merveilleusement bien écrit, enfin dans la traduction de Myriam Dartois-Ako, Véronique Perrin et Corinne Quentin. Une belle découverte.
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