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Ackerman (Traducteur)
EAN : 9782283033012
400 pages
Buchet-Chastel (10/09/2020)
4/5   3 notes
Résumé :
La Russie de ce début du XXIe siècle mène quatre combats. Le premier est territorial. En Ukraine, en Géorgie, en Syrie, dans l'Arctique, le néo-impérialisme russe y projette sa puissance militaire et son savoir-faire diplomatique. Le deuxième est symbolique. La forteresse du Kremlin, les missiles nucléaires, les défi lés militaires et un patriotisme kitsch incarnent la création de cette nouvelle identité. Le troisième est " biopolitique ". Il cible la sphère privée ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Voilà, écrit par un Russe, un livre très sombre et sans concession sur la Russie d'aujourd'hui, avec en particulier le tableau :
- d'une société corrompue, profondément inégalitaire, individualiste, machiste, adonnée au culte de la force inculqué dès l'enfance, et où tout esprit critique a disparu.
- d'un État tout puissant et corrompu, où le pouvoir est concentré dans les mains d'un homme, Poutine, aux idées « à l'envers de l'Histoire », arrimé à une géopolitique datant du 19e siècle.
- d'une génération frigorifiée, apeurée devant l'évolution du monde, crispée sur des valeurs du passé.
- d'un pays en proie à un sentiment d'humiliation après la chute de l'Urss et ayant tourné à la paranoïa, sentiment instrumentalisé, exacerbé par les élites et le pouvoir.
Ce qui me gène : à lire Medvedev, on a un peu l'impression que « les Russes sont comme ça », ils ne sont pas faits pour la liberté, c'est une fatalité. J'espère qu'il fait là une erreur.
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Serguei Medvedev nous éclaire sur la période actuelle, dans cette approche très pédagogique. La Russie est son pays, visiblement il y est très attaché. le livre est bien construit, avec quatre parties bien différenciées, et dans chacune d'elles, de nombreux chapitres courts, développant un seul thème à chaque fois. Ce qui permet d'approcher ce livre comme un album de photographies. le livre date d'il y a 2 ans pour la traduction française, 3 pour l'original, et pourtant c'est extrêmement actuel !
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
La souffrance en Russie est une valeur en soi qui coïncide avec le précepte orthodoxe (« Jésus a enduré et nous l'a ordonné ») et la tradition multiséculaire d'esclavage, de l'adoration de l’État-Léviathan, du mépris de la vie humaine, d'une patience infinie érigée en vertu d’État. Souvenons-nous du fameux toast prononcé par Staline au banquet en l'honneur de la Victoire, le 24 mai 1945 : « Pour la patience du peuple russe ! » L'expérience de la souffrance sanctionnée par l’État n'est pas reconvertie en une action sociale, mais s'incarne uniquement dans différentes formes culturelles : c'est la fameuse nostalgie russe, la chanson sans borne et l'ivrognerie sans issue (les trois vont souvent ensemble). Elle s'incarne également dans une autodérision sans limites : comme l'a bien dit l'écrivain Viktor Pelevine, « la vocation cosmique de la civilisation russe, c'est de transformer l'énergie solaire en chagrin du peuple ».
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La Russie voit l’avènement d'un monde post-laïque, et c'est la feuille de route de l'anti-modernisation, du « nouveau Moyen Âge » qui dominera probablement le ton idéologique dans les années à venir, en assurant la loyauté des élites envers le pouvoir et la stabilité sociale, malgré des difficulté économiques. On y retrouve un parallèle avec les périodes de déclin des empires – qu'il s'agisse de l'Empire romain ou de Byzance, lorsque y fleurissaient des sectes et des doctrines gnostiques, de l'Empire russe à la veille de la Première Guerre mondiale, à l'époque du « starets » Grigori Raspoutine, favori de l'impératrice, ou du Troisième Reich avec son organisation occulte « Ahnenerbe »et la recherche du Shambala –, avant la chute finale, tous les grands empires s'adonnent au mysticisme.
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Depuis les accords de Belovej, qui ont mis fin à l'existence de l'URSS en 1991, la Russie démontre son mépris pour l'indépendance ukrainienne, le mot nezalejnost (« indépendance » en ukrainien) est prononcé chez nous sur un ton ironique. Pour la Russie, l'Ukraine n'est pas un État, mais une ethnie, avec ses Cosaques en culottes bouffantes et ses chaînes de restaurants folkloriques Taras Boulba, bref, une sub-Russie. Il y a cent ans, à l'époque de la doctrine Monroe, les pays de l'Amérique latine étaient, pour les États-Unis, des « républiques bananières ». Pour un chauvin russe d'aujourd'hui, l'Ukraine est la « république du cochon » qui n'a pas de voix au chapitre en tant que sujet politique, pas plus que la Biélorussie, surnommée « république de la patate ».
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