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EAN : 9782070436521
128 pages
Gallimard (04/03/2010)
5/5   1 notes
Résumé :
Depuis le Xe siècle et le baptême du prince Vladimir en 988, les Russes n'ont jamais cessé de peindre et de vénérer les icônes. Reçues de Byzance comme des images de culte, des «images non faites de la main de l'homme», les icônes sont tenues pour miraculeuses, placées dans les églises et les maisons, encensées et éclairées par les cierges, emportées sur les champs de bataille, touchées et embrassées. Par leur «emploi», elles manifestent leur double nature, codifiée... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
C'est un très beau petit volume de la collection "Découvertes Gallimard", de format maniable, mais richement illustré d'icônes et de photographies. le texte d'Olga Medvedkova est remarquablement intelligent et donne accès à l'univers de l'icône orthodoxe russe. L'icône est à la croisée de l'art et de la liturgie, de la piété. Orthodoxe, car l'église orthodoxe est la seule à avoir harmonisé théologiquement le culte des images et le monothéisme chrétien. Russe enfin, puisque l'orthodoxie, à l'inverse du christianisme latin aux Amériques ou de l'islam arabe, ne détruit nullement le fait national mais, à l'inverse, le maintient, le transfigure et le baptise. L'auteur adopte un ordre chronologique inverse, en commençant par le regain d'intérêt, en Russie comme en Occident, pour l'icône au début du XX°s. Cet Age d'Argent est une époque fascinante à tous points de vue. Ensuite, elle remonte aux origines théologiques de l'art de l'icône dans l'Empire romain d'Orient, dit "byzantin", puis, à partir de la conversion de la Russie en 988, elle analyse l'art proprement russe de l'icône. Son chapitre IV, sur les XIV° et XV°s russes, est magnifique, et les célèbres icônes de Roublev sont très bien expliquées. On rejoint enfin le premier chapitre, de façon plus factuelle et historique, avec le récit des siècles intermédiaires de l'art russe. Une dernière partie rassemble les documents textuels que l'auteur a utilisés. Excellent livre.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Moine à la Trinité Saint Serge, où il meurt entre 1418 et 1422, ... lui-même peintre d'icônes, Epiphane connaît Théophane ("le Grec") personnellement et l'admire énormément. Il ne l'appelle pas "iconographe" mais "zoographe", peintre des choses vivantes, et "philosophe". Il l'observa en train de peindre, et ce qu'il voit l'étonne profondément : à la différence de tous les autres artistes, Théophane peint sans regarder les modèles, car, écrit-il, "de ses yeux corporels [il voit] la gloire spirituelle."
La création ex nihilo, sans modèles, n'est donc pas seulement admise, elle est admirée ! Cependant, elle n'est réservée qu'aux "philosophes", capables de voir l'invisible.Quant à ceux qui ne sont pas de cette espèce, ils doivent suivre la voie tracée par les maîtres. "Ce dessin [de Théophane] a été très utile pour les peintres des icônes de Moscou, ils le copiaient, en se le passant, tout en cherchant à se distinguer l'un de l'autre." Epiphane lui-même le copie fidèlement. Ce texte permet de comprendre pourquoi certaines icônes sont traditionnellement liées aux noms de grands artistes novateurs sans avoir été peintes par eux, et pourquoi nombre d'entre elles ressemblent, à la fois, beaucoup mais pas exactement aux oeuvres de Théophane et de Roublev.

pp. 66-67
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[La Trinité d'Andreï Roublev]
Au lieu de représenter, comme on le fait d'habitude, Abraham et Sarah en train de recevoir leurs trois hôtes énigmatiques, scène de la Genèse dans laquelle la théologie chrétienne voit une préfiguration de la Trinité chrétienne, Roublev ne montre que cette Trinité. En outre, il prive l'une des trois hypostases de son nimbe cruciforme qui permettait d'identifier la personne du Fils, de telle sorte que les anges, tous égaux, pareils et différents à la fois, ne forment plus qu'un, en composant un cercle parfait. L'icône ne figure donc plus une scène de la vie d'Abraham, mais ce qu'Abraham a vu. Abraham sort de l'image et se transforme en "spectateur" devant l'icône de Roublev, alors que tout "spectateur" de son icône devient Abraham. La vision qui, dans l'Ancien Testament, n'est destinée qu'à un élu, est dès lors partagée.
Tout au long de sa Vie de st Serge, son disciple Epiphane décrit les visions du saint... La vision de la Trinité, au culte de laquelle Serge voue toute sa vie, est reçue par le saint après sa mort :"Les anges le guidèrent vers les cieux ... C'est là que le saint vit ce dont il avait toujours rêvé et reçut l'illumination de la Ste Trinité..." Par ces visions, poursuit Epiphane, Serge devient l'égal des "hommes divinisés", des patriarches comme Abraham, et des prophètes à qui Dieu se laisse voir face à face.... Ainsi, la vision de la Trinité est, d'abord, celle de St Serge, ce "nouvel Abraham". Elle est ensuite partagée et décrite par Epiphane et, enfin, peinte par Roublev. C'est ce mécanisme de la transmission de l'expérience visionnaire qui permet de comprendre pourquoi une icône telle que la Trinité de Roublev peut être vénérée comme une image "vraie" et reconnue comme un modèle à imiter.

p. 68
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