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EAN : 9782081487598
192 pages
Flammarion (09/10/2019)
4/5   50 notes
Résumé :
Lautrec, c'est la légende de Montmartre, le peintre du Moulin-Rouge, du Mirliton, celui qui immortalise Bruant, la Goulue, Jane Avril. Mais c'est aussi un petit homme foutraque, issu d'une famille de la haute noblesse de province, atteint d'une maladie génétique qui fragilise ses os et interrompt sa croissance. Fasciné par les cabarets, les bals, les bistrots, les théâtres et les prostituées, il peindra des hommes et des femmes toute sa vie, négligeant le paysage et... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Henri Marie Raymond de Toulouse-Lautrec-Monfa issu d'une lignée de Nobles consanguins Albigeois.
Pauvre de lui qui a accumulé toutes les tares physiques qui font qu'il est vilain à regarder (à ce qu'il paraît !) : gros nez, grosses mains, grosses lèvres, sexe disproportionné par rapport à sa taille 1m52.

Gros "pêcheur" devant l'Eternel ; aime la bonne chère goulûment avec voracité, la boisson à s'y noyer avec excès et le sexe avec délectation.

Des signets à foison, des citations en nombre, j'adore, je déguste, je savoure ce livre par tous les pores de la peau.
Lautrec, petit homme difforme mais si majestueux dans son art et si humain dans ses excès de nourriture, de boisson et de sexe.
Un vrai coup de coeur !

Quand j'ai commencé ce livre j'ai eu envie de déguster la vie à pleine bouche, manger, boire, admirer la vie, les belles personnes et l'Amour.
Lautrec dira = "C'est mon serpent !".

Le son de Montmartre - fin XIXè - l'absinthe - le sépia - l'accordéon.
Quartier bohème peuplé de souteneurs - de chiffonniers - de rempailleurs - de lavandières.
Les peintres et les poètes s'y installent.

L'impressionnisme consume Paris.

Le peintre esquisse - griffonne - aspire le nectar des effluves féminines - renifle - guette - capture - se repaît de lignes essentielles des corps et du contour des danseurs.

Lautrec et sa "caverne d'Ali Baba" nichée dans une petite maison de la Rue Tourlaque , où il a amassé tout un tas d'objets cocasses et intrigants depuis son arrivée à Paris.
Bel Atelier hétéroclite !

Amitié avec Van Gogh - le taiseux d'Anvers, dix ans plus âgé que lui et ces vers De Nerval :
"Je suis le Ténébreux - le veuf - l'inconsolé".

Son premier et fol amour La Valadon sensuelle en diable, mais cruelle et vénale qui le plongera dans un marasme profond.

Lautrec qui se liera avec Bruant dont il appréciera la gouaille et l'outrance.

La folie, la destruction lente et inexorable face à Maria qui l'a envoûté et détruit.
La rage, la folie douce comme une immense vague.

Sur des airs d'Offenbach les danseuses font parler d'elles : Grille d'Egoût, la môme fromage, Nini patte en l'air, la Macarona et la Goulue immortalisée au Moulin Rouge.
Valentin le désossé - La Goulue qui exhibe son corps ferme, les jupes retroussées le pantalon de mousseline censé couvrir son intimité est transparent comme de l'eau et révèle, à chaque jeté, la blondeur de son duvet.

Quand il a bien bu il s'adresse aux fontaines et aux monstres qui dansent dans sa tête.

Jane Avril danseuse diaphane qui dansait !!!
(p.136) L'Amour ....... (en citation)

Puis 3 ans à vivre dans les maisons closes où il "voit" de nouveau ; mais va y attraper la vérole qui a l'époque ne se soigne pas.

*Car comment expliquer une possession à ceux que rien ne hante ? (p.164)

Interné pendant deux mois.

Il meurt à 36 ans dans les bras de sa mère.

Comment vous dire que j'ai adoré ce livre !!!!


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Merci aux Éditions Flammarion et à la Masse Critique de Babelio pour l'envoi du livre de Matthieu Megevand : Lautrec.
Ce livre est le deuxième volet d'une trilogie sur la création.
Le premier volet à été publié en 2018 sous le titre La bonne vie. Vous pouvez trouver mon billet sur ce livre sur Babelio.
A travers les deux premiers volets de sa trilogie Mathieu Megevand interroge le phénomène de la création en le rapprochant de la destruction.
Dans son premier roman ,la création advenait par une quête existentielle et une prise massive d'alcool et de drogues de Roger Gilbert Lecomte, poète des années 1930
Dans son deuxième volet, il interroge toujours la création à travers un artiste mondialement connu : Henri Marie Raymond de Toulouse Lautrec Monfa.
Ce livre n'est pas une biographie, ni une étude des toiles De Toulouse Lautrec.
A travers la vie De Toulouse Lautrec, Matthieu Megevand veut nous amener au plus près de l'acte de création. Et de nous montrer que celui-ci est toujours proche d'une destruction .
Avec Toulouse Lautrec ce lien entre création et destruction vient de sa petite taille, due à une maladie génétique.
Sa vie de peintre à Montmartre s'est nourri de ce handicap et du regard que lui portait les femmes.
Accro à l'alcool , au rhum et à l'absinthe , il devint le peintre des cabarets, des bordels et des maisons closes.
Avec les danseuses, les prostituées et les petites gens, il trouvait une proximité de vie et de handicap.
D'un côté des femmes abandonnées par la vie,essayant de survivre, de l'autre côté Toulouse Lautrec au physique abandonné.
Cette catharsis à pu se développer et Toulouse Lautrec à pu rendre par ces dessins, ces peintures, ces lithographies, des instants de vie du monde des prostituées et des cabarets.
Cette création proche de la destruction montre des êtres bruts et vivants.
Toulouse Lautrec mourra à 36 ans de la syphilis et nous laissera une oeuvre foisonnante et multiple.
Matthieu Megevand par sa représentation de la création nous donne envie de courir à l'exposition du Grand Palais à Paris sur Toulouse Lautrec.
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Paris les années 90, non ! Pas 1990 mais 1890. Les années impressionnistes et pointillistes, les années où Nini pates en l'air, Valentin le désossé et Aristide Bruant font les beaux soirs des cabarets de Montmartre et de Pigalle.

Les années la Goulue (figure incontournable de la belle époque dont on parlé en début d'année), immortalisées par ce peintre génial, ce petit homme difforme, ce nain boiteux qui dépense sans compter en offrant des tournées générales à tous les assoiffés de la Buttes.

Henri Marie Raymond de Toulouse-Lautrec-Monfa,noble issu d'une prestigieuse famille dont les origines glorieuses remontent jusqu'aux Croisades, a quitté Albi et sa bourgeoisie de province pour faire son apprentissage dans les ateliers des peintres Princeteau, Bonnat et Cormon.

Il a vingt-deux ans lorsqu'il arrive à Paris. A nous deux Montmartre !

Lautrec peintre connu et reconnu, mort à trente-six ans alcoolique et syphilitique.

Le Lautrec de Mégevand, c'est aussi bien une biographie violente et pourtant tendre et poétique d'un artiste hors du commun qu'un Fatum d'un jeune homme bien né luttant pour faire oublier un corps disgracieux.

Ce peintre, affichiste génial qui se perd dans des nuits alcoolisées, payant la compagnie des autres pour ne pas s'effondrer.

Récit déchirant d'une vie d'homme, mais aussi peinture d'une époque et d'un lieu qui laisseront une empreinte indélébile dans le XXe siècle à venir.

Matthieu Mégevand aime Lautrec et surtout, nous le fait aimer.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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C'est en butinant dans ma bibliothèque favorite que je suis tombée sur cet ouvrage de la rentrée littéraire. La 4ième m'a accrochée, les romans biographiques m'attirent toujours, cette fois, il ne s'agit pas d'un écrivain mais d'un peintre/graphiste : Lautrec dont j'ignorais presque tout si ce n'est sa petite taille et sa notoriété due à ses célèbres affiches croquant la vie du quartier Montmartre à la fin du 19ième siècle. Et la vie dissolue de Lautrec m'a intriguée, intéressée, passionnée et fait comprendre comment la désillusion, la souffrance morale, l'amour non récoproque, la rumination de sa différence peut aboutir à la bêtise, à la méchanceté, et surtout à l'autodestruction. Permettre au lecteur de se mettre à la place de l'autre et de le comprendre, n'est-ce pas tout le pouvoir de la littérature ? Alors, je salue Lautrec et l'auteur de ce roman qui m'a permis de rencontrer ce personnage hors norme.
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Plus qu'une biographie de Lautrec, ce roman est une immersion dans l'univers du peintre. Matthieu Mégevand nous fait vivre la passion de Lautrec, pour les excès, de l'intérieur.
Ce livre est très fort et hyper réaliste. Une plongée au coeur des cabarets de Montmartre et de la vie du peintre.
On y découvre sa manière de s'immerger dans ce monde de la nuit. Comment il s'imprègne de la réalité pour la retranscrire avec le plus de dynamisme et de réalisme possible.
Une envie folle de voir les tableaux, de se replonger dans son univers.
Un superbe voyage dans le temps avec ce roman.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
« Sur l’estrade, l’orchestre a entamé un nouveau quadrille. La foule s’écarte, laisse passer les danseuses, les talons frappent le sol et les mains l’air. La Goulue s’est levée, le visage écarlate, les seins nus, elle s’approche de Lautrec, pose sa main sur son crâne, et lui lance : « Vas-y dessine-moi ! » comme un maître sommant son chien. Le petit homme plisse les yeux, lèche ses babines, une bosse se forme sous son pantalon.

Il attrape son cahier, son crayon, trouve une page vierge, et regarde. D’abord la Goulue ondule, malaxe sa poitrine, lève sa jupe, écarte les cuisses. Elle reste un long moment les jambes ouvertes, ses hanches qui bougent au rythme du quadrille. Le petit homme trace des traits sur la feuille comme on masturbe un sexe. Il a les yeux gonflés, les dents qui mordent sa lèvre. »
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" L'amour, c'est autre chose .... l'amour, c'est seulement quand l'envie vous prend .... mais alors à en crever ... l'envie qu'on ait envie de vous ... à en crever aussi !"
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Il s'approche de Carmen, son petit corps et ses courtes jambes de bouc, il a le nez à la hauteur des seins, et sans doute à cet instant, débarrassé de son obsession et dévoré par une autre, il voudrait plonger sa tête dans cette poitrine fraîche et qui pointe, mordiller les tétons, engloutir les deux poires, renifler l'odeur musquée des aisselles, lécher le sexe poilu ; mais il dit seulement : " Tu viens ? C'est moi qui offre !" ...
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À vrai dire, ce qu’il regarde surtout à s’en éclater l’iris, c’est la chevelure vénitienne de la jeune femme. Cette masse embrasée qui recouvre un visage allongé, presque chevalin, obnubile le peintre : il marmonne « la carne, la carne ! » en donnant de furieux coups de pinceaux carotte, citrouille, corail, tangerine, il penche la tête, observe encore, renifle, retourne à la toile, revient au modèle, scrute, s’épuise.
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.. passe au bistrot suivant ou rentre à son atelier, débouche une nouvelle bouteille, l'avale d'une traite, dégobille, s'effondre, la nuit qui devient le jour et le jour qui redevient nuit, outre gonflée, barrique toujours pleine - mais cela, ce n'est rien, juste une brûlure, un vertige : tout plutôt que de se retrouver face au gouffre que la succube a creusé.
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Videos de Matthieu Mégevand (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Matthieu Mégevand
Matthieu Mégevand
Lautrec
Lecture par l'auteur – Mise en musique par Emilie Zoé
Lautrec, c'est la légende de Montmartre, le peintre du Moulin-Rouge, du Mirliton, celui qui immortalise Bruant, la Goulue, Jane Avril. Mais c'est aussi un petit homme foutraque, issu d'une famille de la haute noblesse de province, atteint d'une maladie génétique qui fragilise ses os et interrompt sa croissance. Fasciné par les cabarets, les bals, les bistrots, les théâtres et les prostituées, il peindra des hommes et des femmes toute sa vie, négligeant le paysage et la nature morte. Alcoolique, rongé par la syphilis, il meurt à trente-six ans en laissant une oeuvre foisonnante et inclassable.
En mettant en scène l'obsession de Henri de Toulouse-Lautrec pour la peinture, celle qui montre les êtres humains dans ce qu'ils ont de plus brut et de plus vivant, Matthieu Mégevand s'éloigne des représentations habituelles pour dresser le portrait de l'artiste en voyant et de l'homme en possédé.

Avec le soutien de la Fondation Pro Helvetia

À lire – Matthieu Mégevand, Lautrec, Flammarion, 2019.
À écouter – Emilie Zoé, « The very start », Hummus Record 2018, récompensé par un Swiss Music Award.
Le mercredi 4 décembre 2019 - 20h
+ Lire la suite
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