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Citations sur Les thérapies brèves (17)

Si un jour j'allais mal, j'aimerais que mon thérapeute se rende bien compte que je suis une personne vivante et intéressante parce qu'humaine. S'il essayait de me démonter comme un moteur libidinal, comportemental ou cognitif construit en série, je le lui ferais payer cher. Mais finalement, je serais perdant car il n'en renoncerait pas pour autant à sa superbe. Il sortirait de son chapeau magique une jolie étiquette qu'il me collerait sur le front. Sur l'étiquette, on pourrait lire : "hystérique". Diagnostic ou insulte ? L'ambiguïté des buts que nous visions en nous rencontrant, le thérapeute et moi, explique l'ambiguïté du mot marqué sur l'étiquette. Dans les termes de l'AT de Berne, notre transaction était un racket. Il est donc normal qu'elle ait tourné "en eau de boudin".
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Il n'y a de science que du général. Or, le behavioriste, le cognitiviste et l'analyste appliquent une théorie "scientifique" à un "cas" individuel qui doit entrer, vaille que vaille, dans le cadre de pensée du thérapeute. Or, chaque individu est unique et ses besoins sont uniques. Erickson parlait de ces théories du comportement humain comme d'autant de "lits de Procuste". Quand les invités de Procuste étaient trop courts pour le lit, on les étirait jusqu'à ce qu'ils soient à sa taille ; quand ils étaient trop grands, on les racourcissait. Le prêt-à-porter n'existe pas en thérapie. Le but de la thérapie, c'est de rencontrer les besoins du patient. C'est une surprise nouvelle à chaque fois, la découverte d'une terre inconnue.
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Stratégies ou "trucs" ?
Certains auteurs ont tenté de mettre en formes et en théories les tactiques dont nous avons hérité d'Erickson et de Palo Alto. Le résultat est indigeste. Leurs ouvrages sont souvent un catalogue de "trucs", plus que des manuels de "thérapie stratégique". Le militaire que je suis est sensible à l'abus grandiloquent du terme "stratégie". Quand on énumère des "trucs" pour emporter une position difficile, on reste au niveau des "tactiques". La "stratégie", c'est la vision d'ensemble des forces et des positions des deux camps, et la façon de les coordonner pour atteindre l'objectif défini. En ce sens, les thérapeutes "stratégiques" sont rarissimes. Les tacticiens sont plus fréquents, souvent des tacticiens au petit pied, parce que formés trop brièvement.
Un joueur d'échecs a des coups favoris. Il en manie d'autres plus rarement : ce n'est pas son style. Il sait confusément qu'il les manie mal. J'aime me servir de certaines tactiques de préférence à d'autres. Je ne parlerai que de celles-là.
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Chassez l'affectivité, elle revient au galop ; je pense que c'est la raison pour laquelle l'analyse connut un succès aussi rapide aux Etats-Unis : précisément parce que rien n'y était mesurable, vraiment rien du tout. Rein même n'y était visible ; l'Inconscient est-il visible? A quand le scanner à Inconscient ? Et puis surtout, l'analyse exagérait : prétendre expliquer l'adulte par la façon qu'il avait, enfant, de faire ses premières crottes, prétendre qu'il était l'amoureux de sa mère et le rival de son père! Tout cela était excessif, et donc exerçait sur les esprits une séduction puissante. Adorno disait : "La psychanalyse n'est vraie que lorsqu'elle exagère" (Minima Moralia), point de vue que je partage complètement. La psychanalyse est triste quand elle a perdu la virulence de ses paradoxes.
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Si l'éclectisme est proposé aussi facilement, c'est que, peut-être, les techniques ne sont pas du tout les fruits de théories, mais de la simple créativité de thérapeutes excellents. Comme le disent Grinder et Bandler, il y a "ce que ces thérapeutes font et ce qu'ils disent faire". Le mythe nucléaire de la thérapie serait dans la notion de "théorie", qui devrait être remplacée par la "mise en modèle de l'excellence". Il faudrait donc rester obstinément au niveau pragmatique. Ce serait la vraie mort de la thérapie, mais on ne le dit pas et on continue à appeler thérapie cette "technologie du changement". Les anciens thérapeutes en place, pour sauver l'Empire, n'y voient qu'une variante intéressante alors qu'elle est le contraire de qu'ils disent faire, et ils le savent.
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Vous pouvez faire la curieuse expérience de me lire et d'avoir la surprise de constater que vous ne pouvez plus du tout vous lever de votre siège. Vos jambes en ont perdu la capacité jusqu'à ce qu'elles la retrouvent maintenant. Vous pouvez modifier vos images mentales dans la direction que vous souhaitez, quelle qu'elle soit, à n'importe quel moment de votre choix. Félicitations et bravo !

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[O'Hanlon] recommande [aux thérapeutes en formation] de ne pas attendre de maîtriser parfaitement kes techniques apprises pour les mettre en pratique. La marche s'apprend en marchant ! Aux formateurs, il conseille de ne pas trop bien superviser leurs apprentis, sous peine de paralyser leur créativité : pierre dans le jardin des systémiciens !
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Selon la façon dont on les regarde, les gens ont des tas de problèmes ou des tas de solutions.
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La thérapie fournit un cadre spécial de travail à l'Inconscient où les limitations apprises sont suspendues. Il peut alors inventer librement de nouvelles solutions. Le travail ericksonien est un apprentissage de la créativité. La personne apprend à travailler avec son Inconscient. Le vrai thérapeute n'est pas celui qui en porte le titre ; ce n'est pas non plus le patient, mais son Inconscient (Amestoy). On s'adresse directement à lui.
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En fait la culture rationaliste occidentale nous conduit à ne nous fier qu'aux capacités limitées de notre partie consciente. Nous sommes imprégnés de l'idée selon laquelle l'esprit conscient doit tout contrôler. L'intuition créative est suspecte. Nous empêchons ainsi la création continue et harmonieuse de nouveaux cadres de référence qui donneraient une plus grande largeur à nos points de vue conscients. Nous ne savons pas que nous savons beaucoup plus que nous le croyons et gâchons beaucoup de temps et d'énergie à "apprendre à nous limiter".
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