Mijouet remercie les organisateurs de Masse Critique et également l'éditeur carougeois Zoé de lui avoir envoyé un roman de
Sébastien Meier "
Les ombres du métis" pour critique.
Une lecture difficile dès le premier abord, une sensation de gris, dans l'écriture.
Très vite, la présence des pasteurs, à croire qu'on plonge dans une histoire à la manière Gotthelf, même pas: il manque la truculence du verbe.
Un métis homosexuel trempant dans la prostitution et le commerce de drogue. Un choix qui peut déranger: métis, au confluent de plusieurs cultures sans appartenir davantage à l'une ou à l'autre. Une homosexualité qui peut susciter autant de racisme et de préjugés que le fait d'être métis. Un père inexistant. L'auteur lui fait porter un triple fardeau. Il n'a rien à perdre. C'est déjà un survivant d'une violente tabassée qui l'avait plongé dans le coma.
L'hésitation de refermer déjà ce livre.
Madame le procureur général, une femme, tombée sous le charme (un euphémisme) d'un flic présumé coupable de meurtre, alors que ce dernier venait de découvrir son homosexualité dans les bras du beau métis.
Le récit, parfois à la limite du galimatia, tourne autour d'individus improbables, du monde des arts ou illustrant une frange de la BSL, la bonne société lausannoise, aveugle et complice.
Cette longue, longue partie du récit consacrée au flic en prison, ses confessions truquées faites aux hommes d'église, et finalement victime d'un dérapage peu crédible, de dédoublement de personnalité, histoire de dérouter ceux qu'il côtoie, alors qu'il se déroute lui-même.
Non, ça passe mal.
Une fin un peu lamentable de copinage bourgeois impliquant le père du flic.
Toujours du gris, encore du gris. Vraiment trop de pages grises.
Mijouet