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Critique de lagier


lagier
15 septembre 2017
Je suis mitigé sur ce journal-roman. le sujet est certes original car les livres traitant de la Corée du nord vu de l'intérieur sont rares, donc ce livre mérite d'exister. Mais il me semble que l'auteur n'a pas pris la peine de relire un minimum ses écrits avant la publication (pourtant il y a des remerciements pour les correcteurs à la fin). le récit oscille entre journal de bord et histoire vécue romancée. La première partie (où Quentin est seul) est un peu rébarbative (mais peut-être m'a-t-il fallu un peu de temps pour m'habituer au style), et la deuxième, quand femme et enfants débarquent devient un peu plus intéressante et m'a donné envie de poursuivre la lecture. Mais quand j'ai refermé en me disant : « Bon, et alors ? ».
L'auteur a choisi de ne pas prendre parti en restant neutre sur les scènes vécues et en ne jugeant pas. C'est sûrement le bon choix, car ce livre questionne en fait sur la notion de bonheur. Est-on plus heureux quand on libres comme nous de penser et d'agir à notre guise… ou lorsque l'on est guidé par un gouvernement et une armée qui dirige chacun de vos gestes et pensées ? Et c'est une question où chacun à son opinion et je trouve bien que l'auteur ne se positionne pas, nous laissant libre de juger. Pour ma part j'ai une petite idée de la réponse (appréciant d'être libre !), mais c'est un débat néanmoins intéressant et on peut entendre les arguments des deux parties. Encore faudrait-il que la partie « non-libre » (les Coréens du nord) sachent qu'il existe une autre façon de vivre au-delà de leurs frontières.
On comprend dans ce récit que le peuple n'est peut-être pas plus malheureux qu'ailleurs, puisqu'il a une existence guidée par une main divine (Le leader). Mais on comprend aussi que le système est pervers puisque les dirigeants abusent de leurs privilèges (en détournant des médicaments par exemple), et là, cela coince, le peuple n'est finalement là que pour servir, non pas une cause « noble » commune, mais bien quelques privilégiés.
On comprend aussi que le grand malheur de ce pays est son climat capricieux qui chaque année ruine les cultures sous des pluies diluviennes.
On apprend donc un peu de la vie dans ce pays si différent et c'est intéressant. Surtout car c'est vécu de l'intérieur et non déformé par des médias désireux de faire du sensationnel.
Côté récit, il y a régulièrement d'étranges phrases qui sont destinées à illustrer des situations mais qui m'ont vraiment laissées perplexe. Par exemple, page 271 : « le frigo était vide comme un oeil frontiste de Béziers ».
Je me suis demandé où était le lien !? Et qu'est-ce qu'un frontiste de Béziers ? Une petite recherche sur Internet pour voir qu'on parle du Front National à Béziers… et que cela pourrait expliquer cette étrange phrase. Mais toutes ces petites images, probablement très personnelles, ne facilite pas la lecture.
Je conseille néanmoins ce roman-journal pour découvrir ce pays.
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