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EAN : 9782756102382
236 pages
Léo Scheer (14/04/2010)
5/5   1 notes
Résumé :
De courts récits, parfois naïfs et tendres, d’autres fois cruels, choquants, qui peuvent se lire sans aucun ordre précis. Traces entrecroisées de moments humains particuliers, ils évoquent, entre autres, la vie de la famille Erwaal vers le milieu du xxe siècle, dans la Confédération d’Ostwand, État totalitaire, violent et raciste.

Éric Meije, pseudonyme d’un auteur dont on ne sait rien, peint avec une maîtrise rare un univers global et cohérent, où l’... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Quel étrange univers que celui d'Eric Meije. Sa confédération d'Ostwand ressemble à s'y méprendre au théâtre des opérations de la seconde guerre mondiale. Alors pourquoi ne situe-t-il pas son récit dans la réalité ? Parce qu'il n'avait probablement pas l'âge d'avoir pu vivre vraiment cette époque... et qu'il aura donc voulu situer son histoire dans un pays imaginaire évitant ainsi la confrontation avec des faits historiques ? Ou pour laisser une plus grande part à l'imaginaire ? Peut être aussi parce que l'auteur a subit une « imprégnation » suite à cette guerre par son milieu familial ou son environnement ? Enfin, on pourrait évoquer certaines cultures orientales qui incitent à croire à la réincarnation. Dans ce dernier cas, notre auteur revivrait des réminiscences d'une vie antérieure ? Voire d'une mémoire collective ?

Eric Meije exprimera tout au long de ses années d'écriture son impossibilité de vraiment structurer les récits de la famille Ergans (le premier titre de sa saga) ; ce sont des bribes qu'il crée et qui aboutissent à un patchwork, une sorte de tableau impressionniste... comme des fragments de mémoires qui lui viendraient d'ailleurs. Quoiqu'il en soit, on ne peut qu'être frappé par le sentiment « de vécu de l'intérieur ». Par exemple, la scène du débarquement où le narrateur se trouve à bord même d'une barge ou au milieu de ses camarades sur une plage dévastée.

« Ne te racontes pas d'histoire à présent, tu avais peur et c'est aussi pour cela que tu hurlais, pas seulement pour que les hommes avancent. Tu avais peur et ton visage devait être aussi gris que ceux qui t'entouraient parce que la peur ne se distingue pas entre les officiers et les hommes, elle est indifférente à ces choses. »

Cette petite voix intérieure nous suivra tout au long de ce livre et nous livrera la part cachée des personnages. Ces récits ne comportent pas que des histoires de guerre, on peut y vivre aussi des scènes dans des internats et même dans l'intimité du couple Winka – Jens mais toujours avec un arrière plan menaçant, celui d'un conflit toujours latent qui ne se fera jamais vraiment oublier.

La scène qui m'a le plus impressionné reste le voyage du jeune lieutenant Jens pour apprendre la mort de son camarade Steeg à sa « mère adoptive » :

« Combien de Steeg as-tu eu sous tes ordres, combien au juste ? T'es-tu intéressé à eux, à ce qu'ils étaient réellement sous leurs uniformes ? Et combien de Steeg de l'autre bord as-tu laissé tuer sur cette plage dans les dunes, combien de Steeg n'as-tu pas reconnus ? Combien sont morts parce que tu avais donné l'ordre qu'ils meurent ? »

Au fond le thème principal de l'oeuvre d'Éric Meije pourrait bien être la culpabilité que l'on trouve déclinée sous toutes ses formes, y compris chez les jeunes collégiens qui subissent des châtiments corporels. Culpabilité avec ses corolaires, celles des valeurs... données par une société, un état...

Les récits d'Ostwand ne sont qu'une petite partie des textes qu'Eric Meije distille sur le net depuis des années, et en cela, il est surement le plus représentatif des auteurs « venus de la blogosphère et de l'internet » qui font la vocation de la collection M@nuscrits de chez Léo Scheer.

Les récits d'Ostwand continuent leurs vies sur :

http://www.leoscheer.com/man/spip.php?page=auteur-man&id_auteur=480

http://traces.over-blog.com


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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Soudain une autre faille et le temps qui jusqu'alors s'étirait, curieusement dilaté, se contracte brutalement et tout commence de ce qui doit être dans l'aube pâle et grise. Un ample martèlement se déchaîne, violent, furieux. La mer se creuse sous le souffle de salves ininterrompues qui grondent et partent fracasser la côte tandis que de longs nuages de fumée montent au-dessus des navires, emplissant l'air froid d'une âcre odeur de poudre. « Avec ce qu'ils sont en train de recevoir là-bas, vous n'aurez plus rien à faire », disent les voix qui gueulent inlassablement dans les hauts-parleurs. Elles viennent de très haut, des structures des transports de troupes. Ou peut-être de nulle-part, d'un point indéterminé du temps et de l'espace. Mais elles sont nécessaires, elles rassurent et guident.
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