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Comme son titre l'indique, "Les accords silencieux" parle avant tout de musique : de la musique qui nous accompagne tout au long de notre vie, de celle qui nous fait vivre, de celle qui nous soutient et nous réconforte, de celle qui nous illumine. Il y a la musique que l'on découvre par nous-mêmes et celle déjà ancrée dans notre héritage. Il y a la musique, telle une révélation, qui fait naître des émotions intenses dès les premières notes et qui nous transporte toujours plus loin.

Pour Tillie, Shen, Xià, Irina et Mei, la musique, c'est tout ça à la fois. Tombés dans la marmite de potion musicale quand ils étaient petits, elle les accompagne depuis toujours et fait partie intégrante de leur être. Alors qu'elle est une évidence pour les uns, les autres l'apprivoisent encore.

Mais "Les accords silencieux" ne parle pas que de musique. Roman choral et multi-temporel, Marie-Diane Meissirel nous parle de l'histoire de la Chine : occupation japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale, guerre civile, Révolution culturelle, manifestations de Tian'anmen. L'histoire débute pourtant à New York en 1937, avec la jeune Tillie qui, par le biais de son journal intime, nous raconte son premier jour chez Steinway & Sons. de là, nous voyagerons des États-Unis à Shanghai, en passant par Leipzig, Hong Kong ou encore l'Inde. Nous traverserons le XXe siècle pour nous arrêter en 2014, moment où Xia et Tillie découvrent ce qui les unit.

Au premier abord et jusqu'à la fin, c'est avant tout le piano qui les lie bien évidemment. Nous découvrirons au fil de la lecture qu'il y a peut-être autre chose, que l'on devine assez rapidement mais qui n'enlève rien à l'envie et au besoin de continuer notre lecture. Parce qu'il ne s'agit pas uniquement de Tillie et de Xià : il y a aussi Mei, Shen, Irina ; et puis Vince, Roger, Gustaf, Zhu et Lì. Tous sont unis par une histoire commune. Ils l'ignorent, nous aussi, et nous allons en découvrir tous les fils petit à petit.

L'ultime révélation n'a pas été une surprise, j'avais compris cette vérité bien plus tôt mais elle n'a absolument rien gâché de ma lecture. Marie-Diane Meissirel a une plume magnifique, très douce et envoûtante, toute en émotions. On aime à suivre les différents personnages, qui nous touchent tous d'une manière ou d'une autre, à travers leurs histoires personnelles ancrées dans L Histoire avec un grand H. La musique nous accompagne tout du long, elle nous berce et nous grise, elle nous aide à traverser des époques quelque peu tragiques, comme la Seconde Guerre mondiale ou la Révolution culturelle, avec leur lot de drames et de deuils.

"Les accords silencieux", c'est l'histoire de personnages liés entre eux sans le savoir, c'est l'histoire d'un pays et de son peuple qui en a bavé, c'est l'histoire d'un amour perdu et de l'amour de la musique. C'est aussi l'histoire d'un piano d'un côté et d'une partition de l'autre, qui ont voyagé et traversé les décennies ; c'est l'histoire d'une boîte d'allumettes qui retrouve son propriétaire au bout de 50 ans...

Reçu et lu dans le cadre d'une masse critique privilégiée, je ne peux que remercier chaleureusement Pierre de Babelio pour la sélection et les éditions Pocket pour l'envoi de ce petit mais somptueux roman. "Les accords silencieux" est le quatrième roman de Marie-Diane Meissirel, je n'avais jusqu'alors jamais entendu parler de cette dame à la plume pourtant si jolie, sensible et douce. Je compte bien y remédier.
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1937, à New York. Si Tillie n'a pas le talent de son jumeau violoncelliste, elle n'en partage pas moins la passion pour la musique qui anime sa famille. Comme son père et son grand-père avant elle, elle entre donc chez Steinway & Sons, où la voilà bientôt au service des immortels, ces pianistes d'exception parmi lesquels Rachmaninov et Horowitz. 2014, à Hong Kong. La vieille dame qu'est devenue Tillie n'a plus la force de faire chanter elle-même son Steinway. Xia, une étudiante chinoise dont un concours raté a anéanti les ambitions musicales, vient jouer pour elle et ainsi garder en vie le vieux piano et les émotions qui lui sont attachées dans le coeur de sa propriétaire. Mais les deux femmes vont découvrir, qu'au-delà de cet instrument et de l'amour de la musique qui les ont réunies, elles ont aussi en commun un sombre secret, qui, sans qu'elles en aient jamais eu conscience, a infléchi le cours de leur existence.


L'idée de suivre à travers le temps le parcours d'un objet, d'une oeuvre d'art ou d'un instrument de musique n'est pas neuve. D'autres s'y sont déjà essayés, comme Mizubayashi Akira avec Ame brisée, ou Marie Charvet avec L'âme du violon, tant la vulnérabilité à la barbarie, aux guerres et à l'obscurantisme – entre autres – de ces choses rares et inestimables qui, non seulement incarnent la beauté et le génie, mais se chargent aussi au fil du temps de la mémoire des vies et des âmes qu'elles ont fait vibrer, comporte, il est vrai, de potentiel éminemment tragique et romanesque. Nous voici donc à voltiger en incessants allers-retours entre lieux et époques, sur les pas cette fois d'un piano fort opportunément reconnaissable à deux papillons gravés dans son bois : des lieux et des époques dont l'auteur use et abuse toutefois jusqu'à risquer de perdre son lecteur en chemin, comme autant de pièces de puzzle dont l'assemblage finit par dévoiler les fils blancs d'un improbable imbroglio, mêlant histoires d'amour et hasards tout autant impossibles les uns que les autres.


Reste une lecture légère et romanesque, dont les rebondissements prévisibles et pas absolument passionnants font néanmoins voyager, en musique, d'un continent à l'autre et à travers les époques. Surnagent aussi quelques jolies émotions musicales, même si Mahler s'en serait probablement énervé, lui qui jugeait les mots impuissants à décrire la musique, sauf quand elle est mauvaise.


Merci à Babelio et aux éditions Pocket pour cette masse critique privilégiée.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Le personnage fil rouge de ce roman mélodieux est un piano, un Steinway, marque mythique et prestigieuse. le Steinway qui hante ces pages est de plus unique et reconnaissable en raison d'une gravure incrusté sur son bois, et qui représente deux papillons unis pourl'éternité.
C'est aussi l'histoire d'une partition, qui reproduit un adagio de Bach, elle aussi unique, portant deux idéogrammes calligraphiés sur sa page de couverture. Ces deux éléments, l'auteur nous propose de les suivre dans leur périple complexe entre la Chine et les États-unis, tout au long d'une période qui va de la deuxième guerre mondiale jusque'à nos jours;

Il faut donc s'accrocher pour suivre les sauts dans le temps et l'espace et se repérer dans la généalogie des personnages, d'autant que l'auteur ne la dévoile dans son intégralité que tard dans le récit. C'est d'autant plus complexe que la chronologie n'est pas respectée.

Il n'en reste pas moins que l'histoire de cet instrument et des musiciens qui l'ont joué est émouvante par ce qu'elle laisse transparaître de la beauté et de la profondeur des émotions que peut susciter la musique.

On traverse aussi au cours des pages des périodes noires de l'histoire récente de notre humanité, où les remous de la haine ont pu broyer des destins pourtant prometteurs. de la répression du régime de Mao, aux massacres de la guerre en Europe, les hommes ont montré la noirceur de leur âme quand le pouvoir les consigne dans un univers si loin des destinées individuelles qu'ils sont censés protéger

Un beau roman sur fond de musique divine.

256 pages Les escales 6 janvier 2022
Sélection POL 2022
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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"La musique à une résonance universelle, elle offre un espace de dialogue avec soi-même et les autres, 'elle crée un lien entre la terre et le ciel, votre désir viscéral d'oeuvrer pour l'harmonie du monde..."
Cette belle et juste phrase est la résonance de ce livre.
Que d'émotions, de poésie et d'amour retentissent dans ce roman.
Marie-Diane Messirel dans les accords secrets nous livre une partition admirable où seul la musique domine, elle embrasse la vie de deux familles dont un piano Steinway est leur lien commun.
Un très bel hommage est rendu aux victimes de la révolution culturelle sous Mao. Immanquablement, on pense au film : Adieu ma concubine qui nous renvoie à la barbarie des gardes rouges.
Malgré cette violence, les hommes s'aiment et la
musique est leur chant, leur point de ralliement, leur rédemption.
J'ai beaucoup apprécié tout au long des chapitres, ces petites phrases de François Cheng qui incarne la sagesse et la poésie de cet univers chinois si difficile à percevoir pour un occidental.
L'écriture du roman est tout en finesse, poétique comme cette phrase par exemple :
" Tous les pianos don't je m'occupe sont devenus des variations de ton coeur, je me suis mis à leur écoute comme j'aurais aimé passer ma vie à l'écoute de ton âme"

Un petit livre sublime pour tous ceux qui aiment la musique. Il nous porte vers la lumière.
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Tout pour la musique

Le nouveau roman de Marie-Diane Meissirel est une ode à la musique, langage universel. de Shanghai à New York, en passant par Hong Kong, il raconte le destin de deux familles et celui de la manufacture de pianos Steinway. Éblouissant !

À travers le temps et à travers l'espace, la musique transmet un message universel, vertu que ce roman fort bien documenté déploie de la fin des années 1930 à aujourd'hui.
Il commence à New York en 1937, au moment où Tillie Schultz est engagée au Steinway Hall, suivant ainsi plusieurs générations de sa famille venue d'Allemagne. Aux côtés du grand-père et du père, accordeur, notamment pour Rachmaninov, elle baigne littéralement dans la musique. Aux côtés de son frère jumeau Joseph, elle rêve d'un avenir de création et de concerts virtuoses.
Durant ce même été 1937 Shanghai est la proie de violents combats. Après l'assaut des troupes japonaises, la riposte chinoise et les manoeuvres américaines et britanniques pour protéger les concessions internationales, la ville est une poudrière. Qiáng organise alors le départ de son épouse sur l'un des derniers paquebots, mais Mēi refusera de partir sans Ān et Shēn qui partagent leur vie. D'autorité Qiáng en décide autrement et part vers le port. Leur Buick est alors prise pour cible et, après leur chauffeur, le couple meurt après l'explosion d'une bombe. Shēn devra dès lors se débrouiller tout seul s'il veut poursuivre sa formation de pianiste.
On bascule alors en septembre 2014, au moment où Xià a rendez-vous avec son destin. Arrivée à Hong Kong pour y étudier, elle découvre cette annonce dans son foyer universitaire: Personne privée recherche jeune pianiste pour jouer au piano à son domicile à Happy Valley. le piano est un Steinway à queue de 1914. Musiciens confirmés et de confiance, adressez votre lettre de motivation et CV à contact@FuMusicFoundation.com.
Même si elle a déjà renoncé à une carrière de concertiste après un examen manqué, elle tente sa chance. Convoquée par Tillie Fù pour une audition, elle est choisie par la vieille dame pour jouer sur son Steinway. Les manifestations étudiantes pour davantage de démocratie l'empêchent toutefois d'honorer ses rendez-vous. À moins que ce ne soit le poids du passé.
Marie-Diane Meissirel a fort habilement construit son roman. D'abord autour de la musique et des pianos Steinway, mais aussi autour de pages d'histoire qui vont bouleverser le destin de deux familles que le destin finira par réunir. de la seconde Guerre mondiale jusqu'à la révolution culturelle et ses aberrations comme l'interdiction de la «musique bourgeoise», en passant par les jugements hâtifs et sans appel de la police politique soviétique, de sombres pages viendront contrarier carrière et amour.
Le journal de Tillie va s'insérer au fil des chapitres et dévoiler comment elle a fini à Hong Kong et devenir Madame Fù. Mais laissons à Shēn le soin de conclure la chronique de ce roman lumineux que l'on pourra lire tout en écoutant la playlist concoctée par la romancière: «Dans la nuit de son existence, il prit conscience qu'il y avait toujours eu une lumière, celle d'un amour infini qui lui avait appris à être par la musique et qui s'était révélé sous des traits aimés. Cet amour absolu qui anime, inspire, sublime, console, pardonne et porte l'espoir, était celui qu'il avait voulu mettre au centre de sa musique et de sa vie avec toutes les limites de son humanité mais avec une sincérité inaltérable. Cette révélation fulgurante embrasa son coeur.»

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Hong-Kong septembre 2014, un Steinway reconnaissable entre tous, deux papillons sont gravés sur le bois du piano, deux âmes soeurs, une dame fort âgée Tillie Fu et une jeune fille Xia qui enfin s'autorise à reposer les mains sur un clavier..
New-York 1937 , le Steinway Hall et la famille Schultz , du grand-père aux petits enfants qui ne vivent que par et pour la musique et leurs pianos .
Hong-Kong Xia , venue étudier l'économie avec une bourse du gouvernement chinois, habituée à se montrer discrète, voir invisible, sa famille est depuis longtemps sous surveillance. pourquoi elle l'ignore mais c'est ainsi.
Et si la musique venait frapper à sa porte et tel l'oiseau la portait là où vont ses rêves les plus fous, mais , mais...et si le passé venait enfin lui susurrer à l'oreille quoi décider...
Ce très beau roman de Marie-Diane Meissirel emporte son lecteur sur le long chemin de l'histoire de ce siècle de la guerre sino-japonaise annonciatrice de la seconde guerre mondiale , à la révolution chinoise , la révolution culturelle et la place Tian'anmen... Et la Musique toujours et encore là, l'adagio du concerto italien de Bach toujours et encore.
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Ces derniers mois, nous avons eu à plusieurs reprises l'occasion de lire des livres qui s'attaquent à cet Everest de la littérature qui consiste à transcrire en mots, à un titre ou un autre, les émotions que transmet la musique. Opus 77, le stradivarius de Goebbels, Berlin requiem, abordaient à leur manière cette question : au travers d'un morceau, d'un instrument, d'un chef d'orchestre, d'un interprète…

C'est en partie ce qui explique notre curiosité et notre souhait de voir comment Marie-Diane Meissirel allait, elle, traiter de ce sujet.

Et cette dimension historique est plutôt réussie, même si elle souligne à diverses reprises les lacunes que, les uns et les autres, nous pouvons avoir sur l'histoire du continent asiatique… dont nous entendons souvent parler principalement lorsque des intérêts européens sont en jeu, comme à l'occasion de la rétro-cession de Hong Kong à la Chine par le Royaume-Uni en 1997.

Sur la forme, j'avoue avoir eu par moments la sensation de m'égarer entre les personnages, et notamment les personnages asiatiques (Xia, Mei, Qiang, Shen, An, Xie, Zhu, Li, Feng… – je m'y retrouvais plus facilement entre les personnages européens, Tillie, Joseph, Gustaf, Irina), les lieux (Shanghai, Hong Kong, Baoji, Moscou, New-York), et les époques (1936-1937, 1941-1945, 1955-1965, 1971-1973, 1995, 2009, 2014-2015).

Sachant, et c'est peut-être la seule dimension sur laquelle je mettrais réellement un bémol, c'est que, y compris sur une même période, on peut se retrouver avec des allers-retours, des flash-back, qui m'ont semblé davantage troubler la lecture que l'enrichir. Mais c'est probablement lié au fait que, de manière général, j'ai en général plus de difficulté à me représenter une histoire dans le temps que dans l'espace – de même que j'ai de la difficulté à intégrer les arbres généalogiques -.

L'histoire, elle, est très belle. Traversée par deux papillons gravés dans le bois du piano. D'une musicalité qui associe douceur et mélancolie, avec les contrepoints de ces explosions de violence que les guerres des hommes provoquent toujours. Lors de ces passages où la politique et la violence brisent tout sur leur passage, jusqu'à vouloir éradiquer la musique considérée comme trop occidentale, détruisant des instruments, je n'ai pas pu m'empêcher de repenser à cette chanson de Bernard Lavilliers, dans laquelle il disait que « la musique parfois a des accords majeurs, qui font rire les enfants mais pas les dictateurs ».

Revenons également un instant sur ce titre, Les accords silencieux. Sachant qu'un Steinway se trouve au coeur de l'histoire, on est tenté de ne voir dans ces « accords » que leur dimension musicale. Mais ce livre met également en scène toute l'incommunicabilité des sentiments, comme en témoigne la citation choisie pour ouvrir cette chronique : percevoir sans parler, exprimer sans dire… Ce que l'on ne sait pas exprimer en mots, parfois – et qui peut être l'accord tacite et silencieux entre deux personnes, entre deux âmes -, on parvient parfois à le dire en musique. Les accords de la musique peuvent alors se substituer aux mots pour dire un accord silencieux, qui ne sait pas se dire, si j'ose l'exprimer ainsi. Ce livre est donc aussi une mise en abime, tentative de dire en mots des sentiments que la musique exprime en émotions parce qu'il n'a pas été possible de les formuler…

Le livre, enfin, se conclue sur une lettre. D'amour. Un modèle du genre. Qui dit en mots écrits ce que l'un des personnages n'a pas su dire en mots prononcés. Et qui, par une pirouette de l'auteure, bien qu'écrite en 1945, n'est lue qu'en 2015, comme si, bien qu'ils aient été écrits, ces mots ne pouvaient pas être lus, du moins pas ici, pas maintenant, parce qu'ils sont de l'ordre de l'indicible… Il serait étonnant que cela soit un hasard dans cette histoire…

Pour profiter pleinement de la magie de ce livre, n'hésitez pas à le lire en écoutant la play-list des morceaux choisis par Marie-Diane Meissirel. Que vous soyez sensibles à la musique ou aux mots, vous mettrez ainsi toutes les chances de votre côté !
Lien : https://ogrimoire.com/2022/0..
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Reçu dans le cadre d'une opération Masse Critique Privilégiée, je remercie Babelio et les éditions Pocket pour cette belle découverte !

3 personnages autour d'un objet en commun : un piano Steinway orné de papillons ; 1 oeuvre qui lie Shen, Tillie et Xia : un Adagio de Bach... le tout tournant autour du monde et de la musique...
Marie-Diane Meissirel nous entraîne dans un voyage musical d'un continent à l'autre, d'un univers à l'autre, d'une époque à l'autre, avec, pour principale attache, ce fameux piano et l'amour de la musique et des musicien.ne.s.

L'autrice mêle récit, journal et échanges épistolaires pour nous faire traverser les pays, les océans et les époques. Les thèmes qu'elle aborde sont très variés : musique et instruments, racines et éloignements (géographiques, temporels, générationnels, sociaux) qui joignent ou séparent ses personnages. Ses derniers nous racontent une partie de l'Histoire de la Chine, des Etats-Unis, en passant par l'Europe, la Russie, l'Inde... Marie-Diane Meissirel dépeint à grands traits les grands évènements de la seconde moitié du XXe siècle et le début du XXIe (Deuxième Guerre Mondiale, Révolution Culturelle Chinoise entre autres).

J'ai eu quelques difficultés à intégrer l'histoire et à m'attacher aux personnages, alors que les thèmes m'intéressaient énormément. Les nombreux changements de style, de période, de lieu et de personnage sont très bien maîtrisés. Cependant, malgré la qualité de l'écriture et du rythme, je n'ai pas toujours réussi à suivre et à mémoriser qui vivait où et quand... Ce roman d'apparence légère nécessite donc une certaine dose de concentration !
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« La musique est une loi morale. Elle donne une âme à nos coeurs, des ailes à la pensée (…) » Platon
*
Un roman mêlant l'histoire d'âmes soeurs et de musique, imprégné de mélancolie et de silences évocateurs tout en pudeur et subtilité.

Mémoire familiale et destin de deux femmes autour d'un piano Steinway que secrets, musique et amour relient. Deux jolis papillons bleus voletant…
« Mon beau papillon, m'aurais-tu oublié pour toujours ? »

Tillie 1937 à New-York et Xià 2014 à Hong-Kong.
D'intrigues en mystères, partons à la découverte de leur histoire… Non-dits, doutes et émotions au rendez-vous.

Marie-Diane Meissirel nous fait voyager au fil des notes et des harmonies musicales, à New-York, Shanghai, Hong-Kong et à travers différentes époques.

La musique débordante d'émotions, provoquant joie et tristesse, est omniprésente dans ce roman.
Consolatrice, révélatrice, douce berceuse ou puissance déchaînée, douceur, colère, et toujours passionnément éternelle et universelle.

Nul besoin de mots, la musique résonne dans le coeur des êtres qui se reconnaissent.
Accords parfaits, désaccords majeurs, mineurs, mais toujours présente.

L'intense mystère de la musique et la puissance des sentiments nous emportent avec sensibilité et délicatesse.
Des accords silencieux et déchirants auxquels le dénouement du roman donne sens.
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« La beauté est une rencontre. Toute présence
Sera par une autre présence révélée. » François Cheng.
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Les sauts dans le temps tout au long du récit m'ont un peu déstabilisée, ma lecture ayant été entrecoupée à plusieurs reprises j'ai parfois été perdue dans les générations avec les personnages.
Malgré tout, le charme a opéré, j'ai aimé le style et l'histoire ; touchée par de belles émotions. Un très joli roman.
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A lire à l'écoute des morceaux cités dans le roman ; clin d'oeil aux magnifiques phrases de François Cheng.
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« (…) elle est un charme à la tristesse, à la gaieté, à la vie, à toute chose (…) éblouissante et passionnément éternelle » - Platon
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Aujourd'hui je vous invite à faire un voyage musical, un voyage à travers le XXe siècle qui va vous mener de New York à Hong Kong, en passant par Shanghai.
L'histoire débute à Hong Kong, Tillie est une femme âgée qui cherche quelqu'un pour faire revivre son piano, si cher à son coeur. Elle va faire la rencontre de Xià, une étudiante chinoise qui va ainsi retrouver le plaisir de jouer. Ce qu'elles ne savent pas c'est qu'elles ont beaucoup plus en commun que l'on ne pourrait le soupçonner, mais chut, le voyage ne fait que commencer…
Ce livre c'est donc l'histoire de Tillie que l'on découvre à travers son journal mais également celle de Gustaf son père, de Xià, de Měi, de Shēn… C'est l'histoire de personnes toutes habitées par la musique et toutes liées d'une manière ou d'une autre à ce magnifique Steinway dont la ceinture est gravée de 2 papillons.
L'auteure nous promène donc d'un continent à l'autre, au gré des évènements vécus par les personnages. Les allers-retours dans le temps s'enchaînent et j'ai trouvé cela assez déstabilisant au début mais on s'habitue assez rapidement.
C'est un livre que j'ai beaucoup aimé, je me suis assez vite attachée aux personnages, j'ai apprécié les voir traverser L Histoire avec ses bouleversements, en être aussi parfois victimes, malheureusement… L'auteure sans nul doute a dû faire un énorme travail de recherches car l'immersion est totale. J'ai également adoré découvrir les liens qui unissent les personnages au fur et à mesure que l'histoire se dévoilait. Pour tout vous dire j'ai presque trouvé ça trop court, j'aurais aimé que certains passages soient plus développés.

Rachmaninov, Bach, Schubert, Horowitz… les références musicales parsèment les pages du livres et sont nombreuses, aussi je vous conseille de lire ce livre en musique (l'auteure de nous a partagé sa playlist sur Spotify) : cela donne une toute autre dimension, on a réellement l'impression de rentrer dans l'intimité des personnages, d'être auprès d'eux.

N'hésitez plus, embarquez:)
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