Malencontre

Ce roman est atypique et il m'a beaucoup plu!

Le narrateur, lorsqu'il était adolescent, avait le béguin pour Rosalba, mais aucune histoire n'avait vu le jour, elle ne l'avait même pas remarqué. Devenue jeune femme, Rosalba épouse un des fils du patron de la plus grande casse de la ville et devient mère de trois enfants. La famille de son mari est riche et puissante et "règne" sur la ville, mais les femmes du clan n'ont pas beaucoup de liberté... Lorsqu'elle disparaît, le narrateur se met en tête de raconter Rosalba et d'imaginer quelle aurait pu être leur histoire d'amour.

"𝘔𝘢 𝘧𝘢𝘴𝘤𝘪𝘯𝘢𝘵𝘪𝘰𝘯 𝘱𝘰𝘶𝘳 𝘙𝘰𝘴𝘢𝘭𝘣𝘢, 𝘫'𝘦𝘯 𝘱𝘳𝘪𝘴 𝘢𝘭𝘰𝘳𝘴 𝘤𝘰𝘯𝘴𝘤𝘪𝘦𝘯𝘤𝘦, 𝘢𝘷𝘢𝘪𝘵 𝘱𝘶 𝘴𝘦 𝘥𝘦́𝘱𝘭𝘰𝘺𝘦𝘳 𝘥𝘦𝘱𝘶𝘪𝘴 𝘵𝘳𝘦̀𝘴 𝘭𝘰𝘯𝘨𝘵𝘦𝘮𝘱𝘴 𝘥𝘢𝘯𝘴 𝘶𝘯𝘦 𝘳𝘦̂𝘷𝘦𝘳𝘪𝘦 𝘴𝘢𝘯𝘴 𝘤𝘰𝘯𝘵𝘳𝘢𝘪𝘯𝘵𝘦𝘴. 𝘓𝘦𝘴 𝘦𝘯𝘧𝘢𝘯𝘵𝘴 𝘭𝘦 𝘴𝘢𝘷𝘦𝘯𝘵, 𝘲𝘶𝘪 𝘥𝘦́𝘤𝘰𝘶𝘷𝘳𝘦𝘯𝘵 𝘭𝘦 𝘮𝘰𝘯𝘥𝘦 𝘦𝘯 𝘫𝘰𝘶𝘢𝘯𝘵, 𝘢𝘷𝘢𝘯𝘵 𝘥𝘦 𝘴'𝘺 𝘤𝘰𝘨𝘯𝘦𝘳 𝘢𝘷𝘦𝘤 𝘭𝘦 𝘴𝘦́𝘳𝘪𝘦𝘶𝘹 𝘥𝘦𝘴 𝘢𝘥𝘶𝘭𝘵𝘦𝘴."

Lors de son enquête, il interroge les voisins, les clients du bar du coin, les habitants de la commune qui l'ont connue. La multiplicité de point de vue permet de mieux cerner cette famille, patriarcale, dans laquelle la femme est complètement effacée au profit des hommes qui roulent des mécaniques et dépensent leur argent sans compter.

"𝘚𝘪 𝘷𝘰𝘶𝘴 𝘢𝘪𝘮𝘦𝘻 𝘭𝘢 𝘴𝘰𝘭𝘪𝘵𝘶𝘥𝘦, 𝘢𝘭𝘰𝘳𝘴 𝘮𝘢𝘳𝘪𝘦𝘻-𝘷𝘰𝘶𝘴."

Quant au narrateur, il est surnommé "le Chinois" car il est allé étudier les langues orientales à Paris. Quelle excentricité! Certains passages sur la vie à Paris et la vision qu'a un provincial sur les parisiens sont particulièrement savoureux!

Dans ce roman, le réel se mêle à l'imaginaire pour perdre le lecteur. L'enquête du Chinois devient vite une rêverie amoureuse, faite de digressions sur sa propre vie. Nous nous laissons ainsi porter, parfois troublés, ne sachant plus dissocier le réel de l'imaginaire.
C'est drôle, parfois loufoque, et très bien écrit.
C'est un roman très réussi, où l'enquête est un prétexte pour disserter sur la société, la femme, l'amour et l'imaginaire.

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