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Critique de Eve-Yeshe


Un cadavre est donc découvert dans le canal d'irrigation tout près d'un petit village, La Matosa. On sait très vite qu'il s'agit de la Sorcière et on va remonter dans le temps pour faire la connaissance de tous les protagonistes, et comprendre qui a tué.

On a ainsi toute une gamme de personnages, tous plus déglingués les uns que les autres : Yesenia, qui se sent rejetée par sa grand-mère, entichée de son petit-fils Luismi (diminutif du ra-t-on plus tard). Luismi est un homosexuel, qui se prostitue pour récupérer marijuana, cocaïne et autres substances qui le font planer. La gamine veut seulement prouver à sa grand-mère que c'est un dégénéré. Elle le suit pour le prendre sur le fait et un jour elle voit une voiture, son cousin et des copains à lui qui semblent transporter un corps alors elle les dénonce.

Autour de Luismi gravitent Munra, son beau-père, devenu boiteux à la suite d'un accident et qui conduit la voiture, Chabella, sa mère, prostituée, enceinte à quatorze ans, Norma, sa compagne qui est en fait âgée de treize ans, victime de viols, enceinte, Brando, « adulescent » qui se prostitue aussi pour se procurer de la drogue, plus ou moins attiré par Luismi, sans oublier les policiers et leurs méthodes violentes…

Et bien-sûr, on en apprend davantage sur la Sorcière, qui reçoit dans sa « maison », sale à souhait, la jeunesse dépravée du coin et continue les pratiques controversées de sa mère, fournissant des décoctions pour ramener le mari à la maison, ou pour faire disparaître un embryon …

L'histoire de Norma est touchante, adulte avant l'heure, qui joue le rôle de petite mère à la maison, car sa mère travaille, cherche l'homme de sa vie dans des rencontres d'un soir, et enchaîne les grossesses et les beuveries… sa grossesse se terminera de manière horrible avec un avortement dont les conséquences constituent toute la trame de l'histoire.

Ce roman décrit la misère, la solitude, la souffrance, la violence, l'alcool, la drogue, les moyens de survie qu'utilisent les protagonistes, dans les bas-fonds, pour paraphraser Gorki, de la société mexicaine. Fernanda Melchor utilise un langage cru, c'est le moins qu'on puisse dire, car les termes employés heurtent les oreilles (ici les yeux du lecteur !) chastes, les pratiques sexuelles sont décrites de manière quasi pornographique, elle parle des homosexuels dans des termes qui font froid dans le dos.

Le style d'écriture est particulier, les phrases sont interminables et les mots parfois tellement grossiers que je suis sortie de cette lecture complètement épuisée, mais contente d'en être venue à bout. La couverture est magnifique ; j'ai choisi ce roman autant pour elle que pour le résumé (qui révèle trop de choses à mon goût)…

Merci à NetGalley et aux éditions Grasset qui m'ont permis de découvrir en avant-première ce roman, le premier roman mexicain que je lis…

#LaSaisonDesOuragans #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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