Dans la bibliothèque municipale que je fréquente, cet opuscule avait été estampillé par l'affichette "coup de coeur": je l'ai emprunté. Mais j'avoue que, après une quinzaine de pages seulement, j'ai commencé à m'ennuyer. le sujet et l'écriture de Martin Melkonian peuvent évoquer la manière du regretté G. Pérec: la même obsession du passé, le même souci du détail et aussi la même finesse. Mais ici, l'élégance d'écriture frise la préciosité et obscurcit le sens. D'un côté, je suis capable d'apprécier ce type de prose. Mais, d'un autre côté, je ne suis pas parvenu à me concentrer dessus. La complication de ces belles phrases m'empêchent de bien saisir leur signification. Je n'ai donc pas pu apprécier ce texte à sa juste valeur.
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Non pas que je veuille à tout prix (à n'importe quel prix) cultiver une origine, une espèce, une différence. Non pas. Mais il est toujours des racines qui travaillent la terre jusqu'à la tige, l'air libre. Aussi tous les efforts de reniement intérieur sont-ils vains : l'inconscient n'a pas besoin de certitudes -de raisons- pour creuser de nouvelles galeries et se ramifier.
Plus tard, ces objets, ces jouets improvisés, furent enfermés, ainsi que des chutes de doublure dans le bas d'une armoire à glissière. Face à la table de l'officiant (mais un jour, ses mains, engourdies, la gauche puis la droite, ne purent plus saisir ces beaux et lourds ciseaux qui étonnaient les profanes) et contre l'armoire, deux imposantes machines à coudre, électriques. Elles encombraient ; elles disparurent ; ce n'est que quinze ans après que je les retrouvai dans l'arrière-boutique d'un cousin éloigné tailleur, Rouben, qui avait sans grand succès tenté sa chance boulevard du Montparnasse, au numéro 163 précisément.
Martin Melkonian. Arménienne.