Enfer raconte la vie dans une favela de Rio de Janeiro autour de Petit Roi, un gamin de 11 ans.
[...] À 11 ans, José Luis, dit Petit Roi, n'a jamais vraiment été à l'école. Et pour cause, il veut devenir narcotrafiquant et gagner de l'argent pour avoir une vie décente et se payer des extras.
Peu de perspectives honnêtes s'offrent à lui pour s'en sortir dans la vie : entre être cireur de chaussures pour 3 sous ou travailler pour Big Milton, le leader de la butte de Berimbau, Petit Roi n'hésite pas longtemps ! Mais lorsque Big Milton lui enjoint à aller à l'école plutôt que de traîner dans ses pattes, Petit Roi commence à sombrer dans la drogue…
Le destin de Petit Roi ne fait que commencer. Il apprendra le code d'honneur, les règlements de compte, les courses poursuites avec les flics, tantôt ennemis, tantôt complices du trafic, mais aussi la trahison et la souffrance, et deviendra le grand leader incontesté.
[...] Aux côtés de Petit Roi gravitent Alzira, sa mère, Carolaine sa soeur, et Marta, son amie. Trois femmes qui, dans ce roman, incarnent trois destins différents. [...]
Notamment Carolaine, bercée par les histoires romantiques des télénovelas, seul moment d'abstraction de cette vie infernale, est déjà mère à quatorze ans. Pourtant, elle n'assume pas pour autant les conséquences de ses rencontres avec des hommes et ne supporte pas ses enfants. Elle ne pense qu'à s'amuser et à dilapider l'argent de sa mère au lieu de chercher à s'en sortir, et s'enfonce dans la misère et la dépendance.
[...]
Enfer raconte la vie d'une favela, mettant en scène une galerie de personnages aux destins tous très marquants. Des vies éphémères, pleines de violences, de règlements de compte et de trahisons, de souffrances et de frustrations, de manque d'amour et de reconnaissance. Des vies détruites d'avance, ficelées par la misère, le chômage, l'échec de l'école et de l'ascension sociale, la complicité et l'impuissance des policiers, l'abandon de l'État et des services publics brésiliens.
[...] Ce roman, par bien des aspects plus complet que
O Matador, est porté par un style percutant et remarquable, utilisant avec habileté et fluidité le discours indirect libre. le style de
Patricia Melo, qui laisse toute la place à la vacuité, à la violence d'une vie de malheurs, donne lieu à de beaux passages, aussi terribles que déstabilisants.
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