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EAN : 9782246815976
240 pages
Grasset (04/03/2020)
4.06/5   93 notes
Résumé :
Voici le livre le plus personnel de Clémentine Mélois. Tout part de la lecture.
« D’abord, j’ouvre le livre en grand et je colle mon nez au milieu des pages pour les respirer. » C’est pour mieux s’imprégner de ses auteurs préférés, Simenon, Perec, Tolkien, à partir de ce qui peut paraître le plus insignifiant chez eux : les détails.
Comment se fait-il que, entrant dans un Maigret, les phrases « - Bonjour Janvier. – Bonjour, patron » font que nous... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
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C'est drôle comme les écrivains français contemporains aiment parler directement d'eux. On sait tous que les auteurs mettent toujours un peu de vécu dans leurs romans (enfin, cela dépend des genres, en SF et polar c'est différent) mais là cela devient un genre à part entière. Autobiographie d'un non engagé politique, d'un non aventurier . . . J'ai compris après coup que cela s'articulait autour de la littérature, une espèce d'hommage à sa bibliothèque et aux objets livres aussi. Autobiographie d'une lectrice donc.
Pourquoi pas après tout, certains y chercheront avec bonheur certainement les petits plaisirs de l'identification. Car retrouver les années 1980-2000, la bande son, Tolkien et tout un tas de trucs du genre, c'est sûr que cela fait sourire et que les « boomers » et les « X » se sentent chez eux. OK, c'est peut-être un peu facile et au sortir de ce livre, objectivement, on peut de demander ce qu'il en restera. Rien sans doute à part la sensation d'un moment agréable passé avec une auteure drôle, légère. Je crois que j'aimerais rencontrer Mme Mélois au cours d'une soirée entre amis, avec une bonne bouteille (influence de la foire aux vins ?). Cela serait moins long que la lire tout en profitant de sa faconde et de son humour.
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Une flânerie ce samedi 7 mars dans une de mes librairies de prédilection [Librairie Tschann,Bd du Montparnasse ] m'a fait dénicher 3 textes fort sympathiques dont celui-ci...

Vagabondages, digressions sur l'amour des livres, de la lecture, qui va de l'odeur des bouquins aux livres de chevet en passant par la passion de l'auteure pour la poésie. Après la fascination et l'émerveillement total pour "Le Seigneur des anneaux" de Tolkien, Clémentine Mélois avait décidé de ne plus lire de fictions... Elle s'est immergée dans la lecture de la poésie.... Elle nous fait partager son goût immodéré pour l'océan, les récits maritimes et d'aventures... le ton général est facétieux, plein de malice, et de clins d'oeil au lecteur !! Moult anecdotes d'une écrivaine, amoureuse des mots et des
listes-inventaires, qui nous narre ses manies de lectrice....

L'auteure parle de ses lectures préférées, dont le journal de Samuel Pepys.... le ton est allègre, joyeux, primesautier, plein de fantaisie....
"" Il semble que Pepys n'ait eu d'autre désir que de se montrer respectable et qu'il ait tenu un journal pour montrer qu'il ne l'était pas", disait Stevenson. A chaque relecture, je referme ce livre avec le sentiment chagrin de quitter un ami, mort depuis trois cent cinquante ans." (p. 134)

Une lecture plaisante, distrayante... pour tous les "accrocs de la lecture" et des livres....Quelques noms contemporains des Lettres m'étant inconnus qui ont éveillé ma curiosité: Victor Pouchet, Francis Tabouret, Jacques Jouet, Emmanuel Venet, etc.

"Lire les notes de la Pleïade avec ma loupe me donne le sentiment flatteur d'être un vieil intellectuel absorbé dans des recherches de première importance. "(p. 75)
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Incipit :

"Au commencement de chaque nouvelle lecture, il me faut un temps d'imprégnation. C'est comme de se baigner dans l'océan Atlantique : il paraît qu'il faut d'abord se mouiller la nuque. Les premières lignes y sont pour beaucoup. C'est une façon de prendre la température de l'eau du bout du pied ou parfois une vague entière en pleine figure (de cet océan qui monte, nous dit-on, à la vitesse d'une cheval au galop).(p11)3

Cela commençait bien .... C'était tout moi et alors comment résister à la lecture d'un récit-témoignage d'une lectrice (écrivaine) qui évoque ses plaisirs au contact des livres mais également de ses lectures. Nous avons parfois l'impression d'être atteint(e)s d'une forme de trouble du comportement à l'approche d'un ouvrage, d'une librairie, des sentiments divers et variés qui nous traversent au fil des pages et cherchons à savoir de temps en temps si tout cela est grave, Docteur, si nous devons nous soigner ou si nous ne sommes pas seul(e)s à les avoir.

L'odeur du livre, les frénésies d'achats, les piles qui s'entassent et qui rassurent, le besoin d'avoir des réserves, les habitudes des endroits choisis pour lire tout cela Clémentine Mélois l'évoque dans ce petit "livre rouge". C'est tout cela mais également bien d'autres choses car le sujet est l'occasion de disgressions nombreuses vers d'autres univers : l'écriture, les voyages en train, la musique (en incorporant bon nombre de paroles de chansons amenées par les pensées ....) etc.....

Ce que j'ai le plus aimé c'est tout ce qui est lié directement à la lecture, aux sensations ressenties, les voyages immobiles qu'elle procure, l'influence des références lues et retrouvées ensuite et qui parfois ressortent dans notre quotidien, le sentiment de découvrir des univers qui nous semblent tellement loin de nous et que l'on aurait jamais explorés ou visités.

Clémentine Mélois le fait avec ironie, fraîcheur, de façon malicieuse, laissant vagabonder son esprit autour du thème : voyages, références, ses auteurs fétiches qui m'étaient totalement inconnus pour certains n'hésitant pas parfois à régler certains comptes avec auteurs et personnages de romans et j'ai visité sous sa houlette sa chambre et ses piles de livres, son lieu à elle pour écrire et c'est finalement une sorte d'inventaire à la Georges Perec des tics, manies, réflexes de lectrice s'appuyant sur Maigret et ses sandwiches pour mener son enquête, nous offrant une foule de références littéraires qui vont s'ajouter à notre liste déjà longue. Alors là je ne sais pas si je lui dis Merci.... 

J'ai aimé parce qu'il parlait d'elle, auteure, mais également de moi, de vous, sur un ton léger mais pertinent et puis parce que cela fait du bien de lire que l'on est pas fada mais simplement des lect(rices)eurs passionné(e)s ayant le même trouble la lecturemania... Une petite parenthèse enchantée sur un univers qui peuple nos jours et parfois nos nuits pour notre plus grand bonheur.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Clémentine Mélois plasticienne formée aux Beaux arts est également une romancière biberonnée à l'Oulipo l'école de Raymond Queneau et de Georges Perec

Dans "Dehors la tempete", son vibrant hommage à la littérature qui vient de paraitre chez Grasset, elle revient longuement sur les littératures de son enfance, cite sa Bretagne natale et son amour pour Moby Dick-(« le capitaine Achab arpente le pont, j'entends au-dessus de ma tête les grincements du bois au passage de sa jambe d'ivoire. » )

Clémentine Mélois nous fait partager cette expérience intime et en même temps universelle qu'est le plaisir de la lecture. Mêlant souvenirs autobiographiques et récit de personnages de fiction son Dehors la tempête ( titre ô combien prémonitoire) séduira à coup sur les nombreux amoureux de littérature.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Cela fait plusieurs semaines que je picore ce livre délicieux, inclassable. Je l'embarque avec moi pour un café, un voyage en train, une étape au soleil sur un banc. Je lis, je relis. Il me semble qu'on peut n'avoir jamais fini de le lire car c'est un recueil à tiroirs que l'on peut ouvrir sans y trouver à chaque fois la même chose. Ceux qui vivent dans les livres ne peuvent que s'y sentir dans leur élément. Clémentine Mélois mélange les genres, désaxe la réalité et donne à la fiction des accents de vérité. Elle crée un tourbillon au gré duquel on se laisse emporter, stimulé par l'écho que ses réflexions de lectrice vient créer dans notre esprit. L'expression "vivre avec les personnages" d'un livre vient soudain prendre corps dès lors que le lecteur devient acteur et contribue autant que l'auteur à les faire exister. le voyage est intrigant, émouvant, drôle, stimulant. Qui n'a pas rêvé d'ailleurs au cours d'une réunion interminable ? Qui n'a pas cherché dans les bibliothèques des autres des indices sur leur personnalité ? Et ces personnages des lectures d'enfance qui remontent soudain à la surface ? Tous ces allers-retours entre les livres et les lecteurs offrent une atmosphère envoûtante en rassemblant en un même lieu personnages de papier et réels. Ce qui provoque parfois des carambolages incongrus comme lorsqu'il s'agit de compter le nombre de verres bus par Maigret en une journée, et ce que cela implique financièrement. Comble de la mise en abyme, le chapitre "Grand Voyageur plus" à lire absolument dans un train rien que pour le plaisir de savourer ce moment "Dans le train, je suis tout entière à ma lecture. Parfois je pense aux vaches dont on dit qu'elles regardent passer les trains. Je me dis qu'elles regardent aussi passer des lecteurs. Des tas de petits lecteurs qui filent à travers champs sans rien savoir du dehors. Les volumes des bibliothèques de la Pléiade sont reliés en cuir d'agneau de Nouvelle-Zélande. Y a-t-il des trains en Nouvelle-Zélande ? Les agneaux de la Pléiade, depuis leurs prairies sans barbelés, regardent-ils aussi passer des lecteurs qui, comme moi, liraient les notes à l'aide d'une grosse loupe...". Je connais des publicitaires qui se contenteraient d'une formule toute faite du style "bien plus qu'un livre", là où Clémentine Mélois nous donne à ressentir toute la puissance de l'empreinte des livres en chacun de nous. Plonger dans un texte et laisser son esprit s'en emparer au point qu'il devient pour toujours un compagnon. Oublier les bruits du monde et préférer ces abris de papier. "Je lis pour faire diversion. Détourner ma propre attention et essayer d'oublier un instant l'absurdité du monde". Quoi d'autre ?
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Citations et extraits (57) Voir plus Ajouter une citation
Le glissement de terrain qui venait d’emporter la bibliothèque avait ainsi entraîné la chute de tous mes livres. Ils gisaient dans la pièce, certains béant dans une position pas naturelle. Des pages cornées étaient à craindre, peut-être même pire. Le mur, construit dans ce qui ressemblait à de la bouse de vache mélangée à des cailloux, n’était pas à même de supporter le poids de toute cette littérature. Tout s’est écroulé, tout s’est mélangé, bouts de mur en bouse de vache, planches, équerres, livres, comme une coulée de lave ou de boue, dans un fracassant nuage de poussière. Le Grand Effondrement aurait pu me coûter la vie. C’eût été une belle mort, comme Molière ou comme Dalida qui voulait mourir sur scène. J’ai survécu, tant pis.
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C'est ainsi que la poésie est devenue ma méthadone. (...)
Dans le désordre, au hasard des découvertes, sans professeur, sans consigne et sans analyse de texte, j'ai lu et aimé ces textes pour ce qu'ils offraient, chacun pour une raison différente, sans me demander pourquoi, sans toujours les comprendre, sans savoir ce qu'était la poésie, sans savoir ce qu'était l'art, juste pour le plaisir de lire les mots comme on prendrait son goûter. Découvrant, ravie, émerveillée, qu'il existait d'autres émotions de lecture que celles que suscite la seule narration. (p. 112)
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Je n'aimerais pas être marin mais je ne connais pas de plus grand plaisir que celui de lire des histoires d'aventures maritimes, à l'abri et au sec sur la terre ferme, tandis qu'au-dehors la tempête- c'est-à-dire l'infini- fait rage inutilement. (p. 43)
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Au commencement de chaque nouvelle lecture, il me faut un temps d'imprégnation. C'est comme de se baigner dans l'océan Atlantique : il paraît qu'il faut d'abord se mouiller la nuque. Les premières lignes y sont pour beaucoup. C'est une façon de prendre la température de l'eau du bout du pied ou parfois une vague entière en pleine figure (de cet océan qui monte, nous dit-on, à la vitesse d'une cheval au galop).(p11)
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Cette évolution des mœurs rend parfois incompréhensible l’apparente gravité des situations et le comportement des personnages de certains classiques finit même par susciter une certaine irritation.
[…] Nous nous sentons étrangers à ces tempêtes de sentiments qui nous semblent dérisoires. Les personnages s’agitent en vain et notre sens de l’empathie rame à contre-courant. Nous voudrions bien essayer de nous identifier, d’éprouver de la peine pour eux, mais nous n’y parvenons pas. En tout cas, moi je me donne du mal, mais je n’y arrive pas. Quelle gourdasse que cette Emma Bovary, tout de même. On a envie de la prendre par les épaules et de la secouer. Et Mme Loisel, de La parure, de Maupassant ? Ruiner sa vie pour ne pas perdre la face et rembourser le collier disparu, non mais enfin ! Va plutôt porter plainte, bon sang, Appelle Axa et arrête de faire ta majorette. Vis ! Aime ! Va te promener ! Fais-toi un smoothie banane ! Arrête un peu de faire des histoires !
Enfin, l’agacement est un sentiment comme un autre et fait sans doute partie du plaisir de la lecture. Ces personnages si vertueux et bourrés de principes nous énervent un peu, mais dans le fond, on les aime bien quand même. Ils ont le mérite de nous aider à adoucir l’ennui des interminables voyages en train, à rêver ou rêvasser, à s’échapper ou à faire passer le temps. En dépit de l’irritation qu’ils suscitent, malgré tout, on leur est reconnaissant d’être là pour être lus.
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Conférence de l'oulipoLa joyeuse équipe de l'Ouvroir de littérature potentielle se produit tous les mois à la BnF. Marcel Benabou, Jacques Jouet, Hervé le Tellier, Clémentine Mélois et leurs acolytes y font résonner en public lectures et créations originales.Après 18 ans de lectures publiques jubilatoires à la BnF, l'équipe de l'Oulipo part voguer vers de nouveaux horizons.Séance enregistrée le 12 décembre 2023 à la BnF I François-Mitterrand.
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